Colza : les levées favorables ne doivent pas faire oublier d’observer la présence des ravageurs
Grâce aux pluies qui ont débuté dès la mi-août (localement) puis fin août (sur l’ensemble du territoire), les semis ont pu être réalisés sereinement cette campagne et une grande partie de la sole prévue est maintenant semée et/ou levée. Les stades des colzas sur la zone sud et AURA sont compris entre levée en cours et 2 feuilles. Les premiers ravageurs sont présents localement dans les parcelles. On peut citer en premier lieu les limaces. C’est le bon moment pour faire le point sur la reconnaissance et les moyens de lutte si nécessaire.
Ne pas se laisser dépasser par la présence de limaces
Comme en 2024, cette fin d’été est humide et donc favorable à l’activité des limaces. Une attention toute particulière doit être mise en place pour éviter les déconvenues. Des retours d’attaques de limaces sont déjà remontés dans le Sud-Ouest, côté Auvergne-Rhône-Alpes, les conditions humides, rendent la vigilance de mise. Dans les situations à risque, et au vu du climat favorable à l’activité des limaces, une application préventive juste après le semis est conseillée. Puis, pour la majorité des parcelles déjà levées mais n’ayant pas atteint le stade 4 feuilles, le raisonnement du risque doit se faire en fonction de plusieurs critères :
- L’activité des limaces via le suivi d’un piège,
- La dynamique de dégâts observés sur plante,
- La disponibilité des molluscicides,
- Les facteurs parcellaires favorables aux limaces (sol motteux, pailleux ou avec résidus en surface).
Les attaques précoces sont les plus préjudiciables.
La pose d’un piège et vivement conseillée (carton plastifié, tuile, soucoupe plastique, planche,…) ou mieux un véritable piège à limaces. Relevez vos pièges tôt le matin - Voir l'article dédié
Moyen de lutte :
Deux substances actives sont disponibles : phosphate ferrique et méthaldéhyde. N'hésitez pas à consulter le Tableau Anti-limaces présent dans le guide colza 2025.
Maintenir les repousses de colza pour limiter les déplacements de populations de petites altises vers les nouvelles parcelles
Sa présence n’est pas systématique, mais peut être localement préjudiciable. Généralement, on retrouve la petite altise dans les secteurs avec un historique colza : Haute-Garonne, Tarn, Gers, Lot-et-Garonne ou encore la Dordogne.
Des symptômes de petites altises ont été remontées localement en Auvergne Rhône-Alpes sur des parcelles déjà levées.
Les symptômes se traduisent sur la plante par des morsures d’alimentation, ressemblant à ceux de la grosse altise, mais ne perforant généralement pas complètement les feuilles. Les dégâts associés peuvent alors être importants allant jusqu’à la disparition des plantes et potentiellement à la perte totale de la parcelle si le colza est peu développé et peu poussant. Le risque est donc plus présent sur les très jeunes colzas, c’est-à-dire au stade cotylédons et également sur les bordures, zones d’arrivées du ravageur.
Le colza est exposé à la petite altise de la levée jusqu’à 3 feuilles compris. Au-delà, la cinétique d’émission de nouvelles feuilles par la plante compense les pertes par morsure. Le seuil de nuisibilité est défini à 80% de plantes avec morsures et 25% de la surface foliaire détruite.
Moyen de lutte :
L’un des leviers les plus efficaces est celui qui consiste à limiter les risques de colonisation de la parcelle par l’insecte. Pour cela, il est primordial de maintenir en place les repousses de colzas sur les parcelles proches d’un colza en train de lever ou à un stade jeune. Ces repousses constituent des zones refuges. Leur destruction entraine alors le déplacement des populations de petites altises vers les nouvelles parcelles de colza en cours de levée. Par conséquent, la destruction d’une parcelle de repousses pour éviter d’entretenir les populations de petites altises est bien souvent une fausse bonne idée.
En cas de présence sur la parcelle, et si le seuil de nuisibilité est dépassé, les pyréthrinoïdes peuvent être utilisés. En l’absence de référence établies sur des différences d’efficacité entre les pyréthrinoïdes sur petites altises, privilégier les solutions les moins couteuses, telles que la deltaméthrine ou la cyperméthrine. Attention à bien tenir compte du nombre maximum d’application/an. A ce titre il peut être préférable de conserver la lambda-cyhalothrine pour des applications ultérieures.
L’efficacité de ces solutions est parfois mise en défaut, du fait d’une part des arrivées massives et successives d’insectes, et d’autres part des conditions météorologiques d’août ou début septembre chaudes et sèches qui favorisent les pullulations.
En cas de doute, sur l’atteinte du seuil de nuisibilité n’hésitez pas à utiliser notre outil en ligne, valable sur petites et grandes : Estimation du risque lié aux altises adultes altises
Tenthrède de la rave, la réactivité est la clé du succès
Le stade de sensibilité s’étend jusqu’au stade 6 feuilles inclus. Le seuil de nuisibilité est atteint si 25% de la surface foliaire est détruite par le ravageur. L’évolution d’une attaque peut être soudaine.
L’adulte qui est un hyménoptère de 6 à 8 mm, au corps et appendices noirs n’est pas nuisible. Son abdomen de couleur vive est jaune-orangé (critère de reconnaissance). Son arrivée dans les parcelles peut être identifié via les cuvettes jaunes. Attention, une arrivée en nombre ne présage pas forcément d’une forte attaque. Cela doit tout de même pousser à la vigilance et à l’observation.
Moyen de lutte :
Si une attaque est détectée et le seuil de nuisibilité dépassé, la lambda-cyhalothrine (Karate Zeon, Karis 10 CS, Lambdastar), la deltaméthrine (Decis Expert, Decis Protech, Deltastar) ou la cyperméthrine (Cythrine Max) peuvent être utilisées. Attention à bien tenir compte du nombre maximum d’applications/an. A ce titre il peut être préférable de conserver la lambda-cyhalothrine pour des applications ultérieures. Utiliser un volume de bouillie élevé afin d’atteindre la cible, notamment sur des colzas proches de 6 feuilles. Les solutions à base Bacillus thuringiensis (Bt) ne sont pas efficaces contre la tenthrède.
Des attaques rares de vers gris ou noctuelle terricole
Ces attaques sont le plus souvent localisées et restent assez rares à l’échelle du territoire (Gers, façade atlantiques ou Haute-Garonne principalement).
Moyen de lutte :
En cas d’attaque, une intervention est possible à base de cyperméthrine (uniquement Sherpa, 100EW, Aphicar 100 EW, Cyperfor 100EW, Scipio 100 EW)... Il est fortement recommandé d’intervenir le soir (activité nocturne) sur un sol de préférence humide, et d’utiliser un volume de bouillie important de 500l/ha, pour favoriser la pénétration du produit dans les premiers cm du sol. L'idéal pour y parvenir étant de réussir à intervenir sous une pluie (dans la limite de la portance du sol) ou juste avant celle-ci.
Les homologations récentes des microgranulés Trika Super ou Trika Perfect, sont également des solutions autorisées mais leur efficacité sur noctuelles reste à préciser. Ces microgranulés doivent être incorporés à 4 cm au moins donc sans diffuseur. En raison du coût de ces solutions et du caractère aléatoire des attaques de noctuelle, il est préférable de les réserver aux parcelles à risque taupins avéré. Généralement, les attaques s’estompent à partir de 4-6 feuilles, lorsque le collet commence à s’épaissir.
N'hésitez pas à consulter le Tableau récapitulatif des insecticides autorisés en Colza – 2025
Vos contacts régionaux
- Quentin Level (q.level@terresinovia.fr) - Sud Nouvelle Aquitaine, Gers, Hautes-Pyrénées ( Remplaçant d'Arnaud Micheneau)
- Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr) – Centre et Est Occitanie
- Alexandra Denoyelle (a.denoyelle@terresinovia.fr) – Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur
Colza en Normandie et Ouest Ile-De-France – point semis et désherbage
La nouvelle campagne débute dans des conditions sèches. Rappels sur les mises en garde et les adaptations en matière de raisonnement du désherbage du colza.
Les données de nos 90 stations météo réparties sur la Normandie et les départements 78, 91 et 95 ont enregistré une moyenne de 3 mm cumulés du 1er au 15 août et 7 mm du 16 au 25 août 2025. Seul le sud de l’Orne et de l’Essonne ont fait exception, des pluies significatives étant survenues le 20 août.
A l’heure où nous écrivons ces lignes, le temps est changeant, les prévisions météo annoncent un régime plus frais, plus humide… Mais comme souvent dans ce type de contexte, le doute s’installe.
Des semis réalisés dans le sec dans la majeure partie des cas
Les semis sont encore en cours un peu partout mais la plupart est désormais réalisée en Haute-Normandie, Ile-de-France et Orne. La tendance 2025 semble confirmer celle des années précédentes (Tableau 1), alors que le sec s’est installé en août sur une large part de la région. Traditionnellement, les colzas des départements 91, 78, 61et du sud 27 sont les premiers semés. Les levées sont soit en cours soit suspendues à une humidification du lit de semences. Dans le Calvados et la Manche, les chantiers commencent toujours un peu plus tard.
Pour rappel, les besoins en eau pour faire lever les colzas dépendent de l’état du sol en surface et de la fraicheur présente au moment du semis. Dans la région, une bonne levée nécessite généralement 10 mm dans des sols limoneux bien affinés et 20-25 mm dans des sols motteux, argileux, pailleux. Plus d’information dans l’article du 18/08/2025.
Cette année, on peut s’attendre à ce que les conditions avant / après semis contrarient les germinations ou vigueurs à la levée en particulier dans les sols les plus difficiles à préparer en août. Nul n’est devin, il est encore trop tôt pour juger mais l’expérience du passé nous amène à rester très vigilant pour les prochaines semaines (ravageurs à la levée, désherbage).
L’efficacité des herbicides en post-semis prélevée est irrégulière par temps très sec
L’action racinaire diminue sur des sols à forte présence de mottes / cailloux. L’efficacité est irrégulière en sols argileux et encore plus en l’absence de pluies dans les semaines qui précèdent ou encadrent les applications.
Dans les essais de Terres Inovia visant par exemple le ray-grass, l’efficacité des produits en postsemis-prélevée (BUTISAN S, SPRINGBOK, COLZOR TRIO, TANARIS, ALABAMA, à dose « efficace ») avoisine en moyenne 60 % avec une variabilité importante selon les conditions (de 15 à 90 %). En conditions sèches, sur graminées, la napropamide (COLZAMID) en application de présemis incorporée offre une efficacité un peu plus régulière.
Si le scenario de sol sec persiste, les traitements de postsemis-prélevée pourraient s’avérer peu rentables, en particulier sur des flores à enjeu important (graminées, géraniums, coquelicots, laiterons, gaillets).
Des traitements en post-levée précoce possibles
Les produits de type NOVALL, ALABAMA, ANITOP, SPRINGBOK, TANARIS, BUTISAN S, SULTAN et TEROX sont sélectifs du colza et autorisés en postlevée. Appliqués sur sol frais, après retour de pluies, idéalement au plus près du stade « rayonnant »* (cotylédons visibles sur près de 70 % des plantes), ces produits gardent une action racinaire intéressante avant la levée des ray-grass, vulpins, alchémilles, ammi majus, laiterons, coquelicots, gaillets, véroniques, lamiers, matricaires... L’application de certains de ces produits comme ALABAMA ou ANITOP peut être fractionnée (postsemis / prélevée puis postlevée précoce).
Dans les parcelles à dominante graminées, les produits à base de métazachlore et dmta-p conservent une efficacité dont il ne faut pas se priver si les conditions redeviennent propices pour un traitement de post-levée précoce. Des ajustements dose et types de produits gagnent alors à être apportés dans de nombreuses situations (ex préférez SPRINGBOK 2 ou BUTISAN S 1 à ALABAMA 2) dans la mesure où cette intervention ne constitue « que » la base d’un programme qui sera complété par des antigraminées foliaires et racinaires en entrée hiver.
Dans le cas où les graminées ne sont pas si préoccupantes ou si le temps sec persiste, il peut être envisagé de se tourner vers des stratégies strictement à base d’herbicides de postlevée (ex : MOZZAR, NERIS, IELO, KERB FLO et/ ou produits spécifiques FOX, CALLISTO, ATIC AQUA, CENT7). L’usage de ces produits de « tir à vue » doit s’appuyer sur un examen régulier des flores présentes (2 à 3 fois en septembre / octobre).
* ces produits sont autorisés jusqu’aux stade 4 feuilles (TEROX) voire 8 feuilles du colza (NOVALL, ALABAMA, ANITOP, SPRINGBOK, TANARIS, BUTISAN S, SULTAN)
Cela peut vous intéresser : les stratégies herbicides pour le colza
Jean Lieven - j.liven@terresinovia.fr - Normandie, Ile-de-France Ouest
Colza : Bilan de campagne 2024-2025 - Bretagne / Pays de la Loire
Les années se suivent, mais ne se ressemblent pas. Après deux années de récoltes très décevantes, et des surfaces en bernes pour les régions Bretagne et Pays de la Loire, les attentes étaient fortes pour la campagne 2024-2025.
Les biomasses, bien que moins importantes que les deux années précédentes, sont satisfaisantes.
En entrée d’hiver, les colzas sont sains, avec une pression des ravageurs faible à modérée selon le secteur.
L’hiver a été pluvieux, et les colzas sont malheureusement restés les pieds dans l’eau pendant plusieurs semaines sur certaines parcelles, impactant fortement leur potentiel.
Fort heureusement, la floraison est efficace, et la phase de remplissage des grains a bénéficié d’un fort rayonnement.
Le manque de précipitation sur la fin de cycle a limité fortement le développement de maladie. Les enracinements plutôt bons ont permis de limiter le stress hydrique des colzas, pour finalement, déboucher sur des rendements bons à très bons ! Malgré des parcelles hydromorphes dépassant rarement les 30 quintaux et les dégâts de grêles, les rendements approchent des 38-39 quintaux en moyenne, c’est 1 tonne de mieux que la campagne précédente !
► Bilan de campagne colza 2024-2025 - Régions Bretagne / Pays de la Loire (hors Vendée)
Thomas Mear - t.mear@terresinovia.fr - Bretagne, Pays de la Loire
Faut-il déclencher le semis des colzas ?
La levée précoce (avant le 1er septembre pour atteindre le stade 4 feuilles avant le 20 septembre) est une des clés pour obtenir un colza robuste, ce qui est à rechercher notamment dans les contextes concernés par les problématiques d’insectes d’automne. Pour beaucoup d’agriculteurs, les semis n’ont pas débuté en raison des conditions chaudes et sèches des derniers jours. Voici un état des lieux des situations et des éléments à prendre en compte qui incite au déclenchement des semis dans la plupart des situations.
Accéder à la version PDF ici.
Quelle est la situation aujourd’hui ?
Dans quelques secteurs du Nord Est, l’humidité des sols et / ou des pluies (jusqu’à 20 mm les 12 et 14 août) ont permis des semis. Les parcelles sont en cours de levée.
Dans la grande majorité des cas, les semis sont encore en attente : les sols sont desséchés sur les premiers centimètres en raison de l’absence de pluviométrie et des températures fortes des derniers jours. Point positif : de nombreuses parcelles sont prêtes à être semées.
Quelles perspectives pour les prochains jours ?
Rappel - Quels sont les besoins en pluviométrie pour faire lever les colzas ?
Les besoins en eau pour faire lever les colzas sont fonction de l’état de surface et de la fraicheur déjà présente.
| Besoin en précipitation (mm) pour faire lever le colza | |
|
|
| 15 mm | 30 mm |
Les prévisions météorologiques prévoient l’arrivée d’une goutte froide à partir du 19 août, ce qui s’accompagnerait d’une baisse des températures et d’épisodes orageux (pluie et vent).
Raisonnement du déclenchement des semis
Compte tenu des probabilités de pluviométrie à 15 jours, il est conseillé de déclencher les semis sur l’ensemble du territoire. Les probabilités de cumuls de pluie sont plus faibles dans les dans certains secteurs de l’Ouest et des Hauts de France. Toutefois, attendre dans ces secteurs expose au risque d’une levée tardive et à l’incertitude de futures pluies la première quinzaine de septembre). Prévoyez un semis à 2-3 cm de profondeur. Privilégiez les semis au monograine pour assurer un positionnement et un rappui optimal des graines. Au semoir à céréales, un roulage après semis est conseillé pour maintenir l’humidité.
Nous rappelons que l’objectif est d’avoir un colza au stade 4 feuilles au 20 septembre (arrivée des adultes de grosses altises). Pour cela, le colza doit être levé au 1er septembre.
Vous pouvez consulter le site https://aleapluie.modelia.org/details.php pour visualiser les probabilités de cumuls de pluie à 15j actualisées quotidiennement.
Colza : Bilan de campagne 2024-2025 - Poitou-Charentes / Vendée / Limousin
Une fois n’est pas coutume, le début de campagne est suffisamment arrosé. Les semis restent en tendance davantage précoces en août. Les pluies de la 1ère décade de septembre assurent une levée généralisée, excepté en Deux-Sèvres. Fin septembre, la majorité des colzas est correctement installée avec des peuplements et des stades réguliers.
Le piégeage et la gestion du charançon de la tige du colza sont réalisés la 2ème quinzaine de février. Le vol de méligèthes est précoce fin février, le colza n’a pas encore de fleurs. Finalement, les populations restent contenues et les dégâts sont anecdotiques.
La floraison est classique début avril. La nouaison est exceptionnelle avec un rayonnement satisfaisant. Les hampes sont bien régulières. Le stress hydrique en terres superficielles débute dès la floraison et limite le remplissage dans plusieurs situations ; parfois couplé aux nécroses de mycosphaerella sur siliques. Les pucerons cendrés sont rares et les charançons des siliques/cécidomyies arrivent tôt. L’orobanche rameuse est bien présente, mais ses émergences sont tardives ; elle touche de nouvelles parcelles.
La fin de cycle est accélérée par les fortes températures de juin, les récoltes sont précoces et se déroulent en bonnes conditions. Le résultat est cohérent avec les conditions climatiques sans à-coup : l’année 2025 est une campagne tranquille. La moyenne en régions est estimée à 35 q/ha avec des rendements assez groupés.
► Bilan de campagne 2024-2025 - Régions Poitou-Charentes/Vendée/Limousin
Elodie Tourton - e.tourton@terresinovia.fr - Poitou-Charentes, Vendée, Limousin
Colza : Bilan de campagne 2024-2025 - Normandie / Ouest Ile-de-France
2025 a offert un très bon voire un excellent bilan technico-économique aux producteurs de colza en Normandie et dans l’Ouest de l’Ile-de-France. Les résultats égalent ou dépassent les scores élevés de 2017 et 2022.
Les rendements en parcelle vont de 30 à 60 q/ha -38 à 48 q/ha si on resserre davantage.
Les moyennes départementales vont de 40 à 46 q/ha. C’est 7 à 10 q/ha de plus par rapport à la moyenne quinquennale. De plus, les teneurs en huile sont en tendance bien plus élevées qu’en 2024.
Ce bilan résulte d’un excellent nombre de graines/m² et d’aucune difficulté majeure à surmonter pendant 10 mois, ce qui est assez rare pour le souligner. Le printemps sec et les températures élevées en fin de cycle ont sans doute soustrait quelques quintaux dans divers terroirs, mais le bilan reste positif.
Couplés à un bon prix de marché, les résultats ont de quoi réjouir, mais n’effaceront pas de la mémoire collective l’ampleur des dégâts provoqués à divers endroits par les orages de grêle les 13 et 25 juin.
► Bilan de campagne Colza 2024-2025 Normandie / Ouest Ile-de-France
Jean Lieven - j.lieven@terresinovia.fr - Normandie, Ile-de-France Ouest
Colza : Bilan de campagne 2024-2025 - Centre-Val de Loire
Après la campagne dernière que l’on peut classer parmi les années compliquées, marquées par de nombreux défis, la campagne qui s’achève avec un rendement régional qui pourrait approcher les 35 q/ha, se place parmi les années positives. Cette moyenne convenable cache comme tous les ans, une certaine hétérogénéité avec des déceptions comme des parcelles à potentiel ayant du mal à atteindre les 30 q/ha et à contrario des parcelles à potentiel limité fleurtant les 50 q/ha.
Quelques pistes peuvent être évoquées en préambule comme, les deux dernières campagnes très humides impactant les préparations de sols de l’été 2024 et donc la qualité de l’enracinement, la variabilité des pluies au cours de la campagne à la fois en quantité et selon la période.
Les autres éléments abiotiques étant relativement similaires à l’échelle régionale. Coté facteur biotique, sauf cas particulier, l’année peut être classée parmi les années à faible pression ravageurs et maladies. Certains secteurs ont été malheureusement concernés par des averses de grêle avec des dégâts pouvant atteindre les 100 %.
► Bilan de campagne Colza 2024-2025 Centre-Val de Loire
Pour ce bilan de campagne 2025, une sélection de stations météorologiques et d’illustrations a été réalisée. Vous pouvez retrouver plus d’éléments dans les diaporamas Bilan Colza et Bilan BSV accessibles avec les liens ci-joints :
- Bilan de campagne colza 2024-2025 Centre-Val de Loire en illustrations
- Bilan BSV campagne colza 2024-2025 Centre-Val de Loire
Julien Charbonnaud - j.charbonnaud@terresinovia.fr - Région Centre-Val de Loire
Colza : point sur les récoltes en Normandie & Ouest Ile-de-France
Des performances régulièrement très bonnes, voire excellentes clôturent la campagne 2025. Les rendements en parcelle vont de 30 à 60 q/ha -38 à 48 q/ha si on resserre davantage. C’est 7 à 10 q/ha de plus par rapport à la moyenne quinquennale.
La moisson 2025 offre donc finalement un bon voire un excellent bilan aux producteurs de colza en Normandie et dans l’Ouest de l’Ile-de-France. Les résultats égalent ou dépassent les scores élevés de 2017 et de 2022.
Ce bilan résulte d’un excellent nombre de graines/m² et d’aucune difficulté majeure à surmonter pendant 10 mois*, c’est assez rare pour le souligner. Le printemps sec et les températures élevées en fin de cycle ont sans doute soustrait quelques quintaux dans divers terroirs, mais le bilan reste dans l’ensemble positif.
Les résultats, couplés à un bon prix de marché, ont de quoi réjouir, mais n’effaceront pas de la mémoire collective l’ampleur des dégâts provoqués par les orages de grêle les 13 et 25 juin 2025, en Normandie tout particulièrement.
Les premiers échos indiquent par ailleurs des teneurs en huile élevées, à consolider dans les jours à venir.
* nous écartons bien sûr les cas d’intempéries. L’étendue des dégâts concerne l’Eure en particulier et d’autres secteurs normands ou du sud des Yvelines. Les parcelles les plus abîmées par les orages de grêle en juin termineront entre 5 et 20 q/ha.
Premiers estimatifs de rendements parcellaires (moyennes indicatives)
Ouest Ile-de-France :
-
autour de 40 q/ha dans l’Essonne, pour des récoltes achevées avant la mi-juillet. Des résultats qui ne doivent pas éclipser des fortes irrégularités (28-50 q/ha) ;
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42 q/ha dans les Yvelines avec un peu d’hétérogénéité aussi : les conditions assez clémentes en fin de cycle ont succédé à des excès d’eau importants en fin d’hiver, au sud du département notamment ;
-
très bons résultats dans le Val d’Oise, concentrés autour de 44-46 q/ha.
Haute-Normandie :
-
autour de 42 q/ha dans l’Eure, si on écarte les parcelles grêlées. Les très bons rendements (43-48 q/ha) s’observent dans le Roumois, Lieuvin, plateau du Neubourg, Vexin Normand. Le Pays d’Ouche jusqu’aux secteurs de Verneuil d’Avre-et-Iton, réalise souvent des performances de 40-42 q/ha. Les plateaux d’Evreux et St-André, vallées de l’Eure et plateaux de Madrie sortent majoritairement entre 38 et 42 q/ha (32-35 q/ha pour les cas de contre-performances) ;
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44-46 q/ha en moyenne en Seine-Maritime dans une fourchette de 38 à 58 q/ha. Les excellents résultats concernent aussi les terres crayeuses, exposées plein sud, comme dans les vallées du Pays de Bray. Les zones du littoral de Dieppe, Eu, Fécamp et surtout le Havre frôlent ou battent des records (plus de 46 q/ha).
Basse-Normandie :
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39-41 q/ha en moyenne dans l’Orne. Comme dans le sud 27, nul doute que la fin de cycle a quelque peu pénalisé le poids des graines, au regard des rendements constatés selon les profondeurs de sols. Mais pour la plus grande satisfaction des producteurs, les rendements peuvent monter jusqu’à 50 q/ha et plus. D’une façon générale, c’est 7 à 10 q/ha de plus qu’escompté ;
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Côté Calvados et Manche, les apparences n’étaient pas trompeuses. Les hauts rendements sont au rendez-vous : plus de 45 q/ha dans le Sud Manche, le Bessin et le Nord de Caen, entre 42 et 45 q/ha dans le Pays d’Auge et un peu moins de 40 q/ha en moyenne dans le terroir de Falaise.
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Prochaines infos à venir : bilans détaillés et résultats définitifs des variétés colza 2024-25
Jean Lieven (j.lieven@terresinovia.fr) - Normandie, Ouest Ile-de-France
Faut-il déclencher le semis des colzas ?
La levée précoce (avant le 1er septembre pour atteindre le stade 4 feuilles avant le 20 septembre) est une des clés pour obtenir un colza robuste, ce qui est à rechercher notamment dans les contextes concernés par les problématiques d’insectes d’automne. De ce fait, et dans un contexte de sols parfois frais et de faibles cumuls de pluie annoncés dans les 15 prochains jours, des questions se posent sur la pertinence de déclencher les semis de colza dans les jours à venir. Terres Inovia fait un état des lieux des situations et des éléments à prendre en compte pour vous aider à prendre la décision de déclencher les semis.
L'actualité complète est disponible en PDF ici.
Quelle est la situation aujourd’hui ?
Des cumuls de pluviométries hétérogènes depuis les deux dernières semaines
La situation est très hétérogène en fonction des secteurs :
- Dans la moitié nord de la France : des cumuls de pluie parfois importants ont été enregistrées depuis le 15 juillet (30 à 60 voire plus de 100 mm). Dans le nord des Hauts de France et en bordure maritime, des récoltes sont encore en cours et les pluviométries actuellement observées ne rendent pas les semis de colza d’actualité.
- Dans la zone centre : nous observons une forte hétérogénéité des cumuls de pluie depuis le 15 juillet en lien avec des passages orageux (10 à 60, voire 100 mm).
- Dans la zone sud : les cumuls de pluie sont dans la grande majorité inférieurs à 30 voire 10 mm. Les sols sont trop secs pour envisager un semis.
Des parcelles pas toujours prêtes à être semées !
Dans les situations de récolte précoce, les interventions de préparation du sol pour les semis (restructuration éventuelle en profondeur et préparation du lit de semence) se sont terminées ces derniers jours ou sont en cours de finalisation. Dans ce contexte, nous observons un dessèchement du lit de semence, défavorable au déclenchement des semis.
Seules les parcelles prévues en semis direct ou travaillées tôt après la récolte du précédent et roulées maintiennent leur fraîcheur, dans la mesure où la pluviométrie a été suffisante.
Par ailleurs, il convient d’intégrer le risque lié aux repousses de céréales. Hormis dans les situations de travail précoce après la moisson, les repousses de céréales ne sont pas encore toutes levées. Les semis de colza risquent de stimuler leur levée et ainsi concurrencer les colzas, notamment dans un contexte de fortes températures et de faibles disponibilités en eau.
Quels sont les besoins en pluviométrie pour faire lever les colzas ?
Les besoins en eau pour faire lever les colzas sont fonction de l’état de surface et de la fraicheur déjà présente.
| Besoin en précipitation (mm) pour faire lever le colza | |
| - Sol bien affiné en surface - Présence de fraîcheur dans les 30 premiers centimètres du sol (souvent des sols de limon travaillés superficiellement) | - Sol motteux en surface - Sol sec dans les 30 premiers centimètres du sol (souvent des sols argileux avec travail profond) |
| 10 mm | 30 mm |
Quelles perspectives pour les prochains jours ?
Les prévisions météorologiques prévoient une hausse des températures jusqu’au 18 août, avec des maximales avoisinant les 40°C. Ce phénomène amplifiera l’assèchement du sol, notamment dans les premiers centimètres du sol !
Parallèlement, les cumuls de pluie prévus dans les 15 jours à venir sont globalement très faibles : aucun secteur n’excède 50% de probabilité de cumuler plus de 10mm de pluie d’ici au 18 août.
Raisonnement du déclenchement des semis
Deux situations sont possibles :
- Dans les secteurs ayant cumulés 40 à 50 mm de pluie depuis les deux dernières semaines : si votre sol est prêt à être semé (= lit de semence bien affiné), que le risque de levée des repousses de céréales après le semis est faible, que l’humidité du sol sur l’horizon 0-30 cm est suffisante et que vous bouleversez peu ou pas le sol au semis (semis direct ou semoir de précision), alors un semis dans les prochains jours est possible avec une levée assurée par l’humidité présente au semis. Il y aura une incertitude sur la réussite de cette levée en fonction de l’intensité des températures à venir. Afin de maximiser les chances de réussir, il convient de semer assez profondément (environ 4 cm).
- Dans les autres situations : attendre le prochain épisode pluvieux significatif pour déclencher le semis. En effet, avec des cumuls de pluie hétérogènes depuis les deux dernières semaines, l’état d’humidité du sol est peut-être limitante. Le semis avec des outils bouleversant le sol (herse rotative ou outils à dents), ou le risque de levées des repousses de céréales après le semis risquent d’entrainer un assèchement rapide du lit de semence compte tenu des températures annoncées d’ici la fin de semaine prochaine. Si besoin, profiter de cette période pour finaliser les préparations et rouler le sol pour garder la fraîcheur. Nous referons un point dans quelques jours.
Nous rappelons que l’objectif est d’avoir un colza au stade 4F au 20 septembre (arrivée des adultes de grosses altises). Pour cela, le colza doit être levé au 1 septembre. Il n’y a donc pas d’urgence à semer les colzas début août dans un contexte climatique très hétérogène.
Vous pouvez consulter le site Aleapluie pour visualiser les probabilités de cumuls de pluie à 15j actualisées quotidiennement.
Recommandations au semis
Si vous décidez de semer vos colzas, quelques recommandations sont à prendre en compte :
- Dans un contexte de sol frais et d’absence de pluie significative annoncée post-semis, conserver la fraicheur : semer dans la foulée en cas de travail du sol et rouler après le semis (en sol sensible, attention au risque de battance en cas de pluie tardive si les levées ne sont pas rapides ou échelonnées, en fonction de la régularité de la profondeur de semis).
- Ne pas semer superficiellement : l’objectif est de positionner la graine au plus près de la fraicheur, même à 4-5cm, tout en l’éloignant de la zone superficielle de risque d’assèchement (horizon 0-4cm selon la méthode de semis utilisée). Attention, en cas de semis de plantes compagnes avec le colza, les semis profonds peuvent pénaliser la levée des petites graines (trèfles notamment).
- Privilégier les semis au semoir monograine.
- Adapter sa stratégie désherbage : en cas de travail du sol, les conditions de fraicheur du sol après le semis seront favorables à l’absorption des produits racinaires de prélevée (surtout dans les programmes contre le ray-grass). En situation de semis direct avec présence de paille, et/ou de stratégie contre le vulpin, et/ou de présence de plantes compagnes : possibilité de décaler les applications d’herbicide racinaire en post levée précoce. Attention à l’absence de sélectivité des programmes de pré-semis incorporé (napropamide) sur les plantes compagnes en dehors de la féverole.
- Surveiller les limaces : les conditions de forte humidité du sol au printemps et la forte présence de résidus de paille sont particulièrement favorables à la multiplication et à l’activité des limaces. Evaluer le niveau de risque par observation ou si nécessaire par piégeage avant le semis.
Tournesol : les premiers enseignements de la campagne 2025 dans le sud-ouest
Comme chaque année, l’équipe régionale Terres Inovia a réalisé une enquête kilométrique visant à évaluer la qualité d’implantation du tournesol sur le sud-ouest
Ce qu’il faut retenir :
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Présence notable du mildiou : Observé dans 29 % des parcelles, avec des attaques généralement faibles (moins de 1 pied sur 20 touché). Toutefois, 5 % des parcelles infectées ont subi des dégâts importants.
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Progression du verticillium : Cette maladie fongique gagne du terrain, avec des symptômes observés dans 26 % des parcelles.
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Stades de développement étalés : La campagne a connu un étalement important des semis
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Peuplements tout juste dans les objectifs : Moyenne de 50200 pieds/ha, juste au-dessus du seuil bas recommandé (50000-60000).
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Enherbement lié à la densité de peuplement : 73 % des parcelles sont propres ou moyennement propres, mais celles avec des peuplements faibles sont plus souvent infestées. Chardon des champs et xanthium ont été fréquemment observés.
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Autres maladies : L'Alternaria a été détectée dans 9 % des parcelles, sans impact majeur à ce stade, mais une enquête estivale complétera les observations.
| Pour consulter le bilan complet de cette enquête - Enquête kilométrique Tournesol : les premiers enseignements de la campagne 2025 |
Cette enquête sera complétée par une seconde visite des parcelles durant l’été entre la floraison et la maturation des tournesols afin d’évaluer plus précisemment la pression maladies et adventices. (Réalisation Fin juillet/début Aout)
Vos Contacts régionaux
Arnaud Micheneau - Sud Nouvelle Aquitaine, Gers et Hautes-Pyréneées
Quentin Lambert - Occitanie
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