02,59,60,62,80

Propyzamide : les conditions sont favorables

La forte baisse des températures associée à une humidité satisfaisante des sols sur la zone Nord-Est permet aujourd’hui d’envisager l’application de propyzamide pour la gestion des graminées adventices dans les colzas.
 

La forte baisse des températures associée à une humidité satisfaisante des sols sur la zone Nord-Est permet aujourd’hui d’envisager l’application de propyzamide pour la gestion des graminées adventices dans les colzas.

Le propyzamide (KERB FLO et produits génériques) est une molécule herbicide incontournable dans la gestion du désherbage des parcelles de colza fortement infestées en graminées, notamment lorsque celles-ci sont résistantes à d’autres matières actives. Le propyzamide a une action racinaire systémique sur ray-grass, vulpin, repousses de céréales (surtout blé), bromes, folle-avoine (d’hiver surtout), pâturin, vulpie et agrostis.

Bonnes pratiques d’utilisation

Certaines conditions d’application sont indispensables pour optimiser l’efficacité et préserver la durabilité de la molécule :

  1. Une seule application de propyzamide à 750 g/ha par campagne, de début novembre à fin décembre sur colza.
  2. Pas d’application sur un sol saturé en eau pour éviter ruissellements et échecs d’efficacité.
  3. Viser une application sur sol frais et humide. L’efficacité dépend de l’humidité du sol. Des températures inférieures à 10 °C sont vivement conseillées pour assurer la persistance d’action.

Les résultats expérimentaux montrent que l’application des produits à base de propyzamide n’est pas très sensible à la biomasse et ceci ne doit pas remettre en cause la période optimale. Attention, en raison de l’action foliaire antidicotylédones de l’aminopyralide, respecter un délai sans pluie pour les produits IELO / YAGO / BIWIX / DITOP. Les applications trop tardives (au-delà de novembre) manqueront d’efficacité antidicotylédones.

Mélange herbicide + insecticide : quelle conduite adopter ?

Il est toujours tentant d’économiser un passage en associant l’herbicide et l’insecticide. Mais cela est parfois une mauvaise économie.

En premier lieu, il convient de s’interroger sur la nécessité de l’insecticide. Pour mémoire, le seuil indicatif de risque est de 5 larves par pied pour des colzas bien développés et de 2 à 3 larves par pied pour des petits colzas ou des colzas mal implantés avec des faims d’azote.

Dans les secteurs avec des résistances fortes aux pyréthrinoïdes (secteur SKDR), le mélange MINECTO GOLD + propyzamide est fortement déconseillé par l’institut pour des raisons de comptabilité et d’efficacité. MINECTO GOLD doit impérativement être associé à un adjuvant huileux (type ACTIROB). Or, la présence d’huile provoque la floculation du propyzamide, réduisant fortement son efficacité. Par ailleurs, Minecto Gold s’applique lorsque les températures sont douces et les larves actives pour maximiser son efficacité. Alors que la propyzamide s’applique par temps froid.

De la même manière dans les secteurs qui ne sont pas concernés par les résistances fortes et qui utilisent encore des pyréthrinoïdes pour la lutte contre les larves d’altise, il est souvent préférable de réaliser les interventions séparément. En effet, même si en pratique, le mélange propyzamide + pyréthrinoïdes reste possible, les conditions optimales d’application de l’insecticide (températures douces) diffèrent de celles de l’herbicide (températures fraiches).

Automne Hauts-de-France Bourgogne-Franche-Comté Grand Est Lorraine, Alsace et Haute-Marne Désherbage Maitrise des adventices Colza Non Mathys MIQUET (m.miquet@terresinovia.fr)

Zone Nord & Est - Bilan de campagne soja 2025

 

La campagne 2025 en soja est marquée par des conditions climatiques contrastées sur la zone Nord et Est. Le printemps sec permet des semis de soja précoces et globalement réussis, même si certaines parcelles connaissent des levées irrégulières. La floraison arrive lors d’une période très chaude, stressant les plantes et limitant la disponibilité en eau. Pendant le remplissage des grains, les différences de pluviométrie entre régions entraînent des développements hétérogènes. Les parcelles arrosées obtiennent de bonnes croissances et sortent leur épingle du jeu avec des rendements atteignant jusqu’à 40-45 q/ha. Les secteurs plus secs présentent des plantes plus courtes et avec un moins bon remplissage. Les rendements sont plus décevants, de l’ordre de 15-25 q/ha et diminués par certains problèmes techniques (désherbage, nodulation, etc.).

 

Lire le bilan de campagne soja 2025 complet ici 

Préparation de campagne Maturité/récolte Grand Est Hauts-de-France Lorraine, Alsace et Haute-Marne Bourgogne-Franche-Comté Récolte Soja Mathieu DULOT (m.dulot@terresinovia.fr)

Propyzamide : les conditions sont favorables

La forte baisse des températures associée à une humidité satisfaisante des sols sur la zone Nord-Est permet aujourd’hui d’envisager l’application de propyzamide pour la gestion des graminées adventices dans les colzas.

Le propyzamide (KERB FLO et produits génériques) est une molécule herbicide incontournable dans la gestion du désherbage des parcelles de colza fortement infestées en graminées, notamment lorsque celles-ci sont résistantes à d’autres matières actives. Le propyzamide a une action racinaire systémique sur ray-grass, vulpin, repousses de céréales (surtout blé), bromes, folle-avoine (d’hiver surtout), pâturin, vulpie et agrostis.

 

Bonnes pratiques d’utilisation

Certaines conditions d’application sont indispensables pour optimiser l’efficacité et préserver la durabilité de la molécule :

  1. Une seule application de propyzamide à 750 g/ha par campagne, de début novembre à fin décembre sur colza.
  2. Pas d’application sur un sol saturé en eau pour éviter ruissellements et échecs d’efficacité.
  3. Viser une application sur sol frais et humide. L’efficacité dépend de l’humidité du sol. Des températures inférieures à 10 °C sont vivement conseillées pour assurer la persistance d’action.

Les résultats expérimentaux montrent que l’application des produits à base de propyzamide n’est pas très sensible à la biomasse et ceci ne doit pas remettre en cause la période optimale. Attention, en raison de l’action foliaire antidicotylédones de l’aminopyralide, respecter un délai sans pluie pour les produits IELO / YAGO / BIWIX / DITOP. Les applications trop tardives (au-delà de novembre) manqueront d’efficacité antidicotylédones.

 

Mélange herbicide + insecticide : quelle conduite adopter ?

Il est toujours tentant d’économiser un passage en associant l’herbicide et l’insecticide. Mais cela est parfois une mauvaise économie. 

En premier lieu, il convient de s’interroger sur la nécessité de l’insecticide. Pour mémoire, le seuil indicatif de risque est de 5 larves par pied pour des colzas bien développés et de 2 à 3 larves par pied pour des petits colzas ou des colzas mal implantés avec des faims d’azote.

Dans les secteurs avec des résistances fortes aux pyréthrinoïdes (secteur SKDR), le mélange MINECTO GOLD + propyzamide est fortement déconseillé par l’institut pour des raisons de comptabilité et d’efficacité. MINECTO GOLD doit impérativement être associé à un adjuvant huileux (type ACTIROB). Or, la présence d’huile provoque la floculation du propyzamide, réduisant fortement son efficacité. Par ailleurs, Minecto Gold s’applique lorsque les températures sont douces et les larves actives pour maximiser son efficacité. Alors que la propyzamide s’applique par temps froid.

De la même manière dans les secteurs qui ne sont pas concernés par les résistances fortes et qui utilisent encore des pyréthrinoïdes pour la lutte contre les larves d’altise, il est souvent préférable de réaliser les interventions séparément. En effet, même si en pratique, le mélange propyzamide + pyréthrinoïdes reste possible, les conditions optimales d’application de l’insecticide (températures douces) diffèrent de celles de l’herbicide (températures fraiches).

 

Vulpin dans une parcelle de colza - Crédit photo : Terres Inovia

Préparation de campagne Automne Hauts-de-France Colza Mathys MIQUET (m.miquet@terresinovia.fr)

Un rattrapage sur les adventices crucifères nécessaire dans certaines parcelles

En 2025, toutes les parcelles n’ont pas reçu une pluviométrie suffisante au semis et les levées ont pu être échelonnées ou tardives. Les conditions douces ont profité au développement du colza, mais également à certaines adventices, qui n’ont pas toujours pu être gérées.

Même si la plupart des parcelles avec une forte pression dicotylédones ont pu être contrôlées avec une ou deux applications de MOZZAR/BELKAR, certaines parcelles avec des pressions modérées ou des relevées tardives subsistent. 

Contre les crucifères adventices, deux solutions de rattrapage existent : l’une à base de bifenox (FOX) et l’autre à base de mésotrione (CALLISTO). Le bifenox permet de gérer la sanve et le sisymbre, mais il n’est pas conseillé de l’appliquer si le feuillage est humide ou si un épisode de gel est prévu dans les jours suivants l’application. Il n’est donc pas recommandé dans la période actuelle. 

 

CALLISTO : un rattrapage efficace et possible dans le contexte actuel

Le CALLISTO est applicable à partir du stade 6 feuilles du colza et jusqu’au stade rosette/repos végétatif. Il est conseillé de l’appliquer sur des colzas en bon état végétatif et légèrement endurcis par les premiers froids (petites gelées, maximales inférieures à 15-18°C).
Après la première application, une forte décoloration blanchâtre/jaune peut être observée pendant 3 à 4 semaines sans réduction de vigueur. La deuxième application, marquera très peu la culture. 

Décoloration après désherbage CALLISTO - Crédit photo : L.Jung

En fonction de la flore adventice présente, 2 types de programme peuvent être réalisés et renouvelés si nécessaire 2 à 3 semaines après le premier traitement : 

  • Callisto à (0,15 l/ha), répété si nécessaire
  • Une association Callisto (0,15 l/ha) et Cent 7 (0,2 l/ha), répété si nécessaire. Ce mélange n’est pas couvert par les firmes mais a été testé à de nombreuses occasions par Terres Inovia. Respecter les conditions d’utilisation de CALLISTO et traiter impérativement sur un feuillage sec et un sol ressuyé, en dehors d'une période de fortes chaleurs. Ne pas mélanger avec un autre produit ou avec un adjuvant.

 

 Callisto (0,15 l/ha)
(A renouveler si nécessaire)
Callisto (0,15l/ha) + Cent 7 (0,4 l/ha)
(A renouveler si nécessaire)
CapselleDès que conditions favorables 
SisymbreDouble application 
DiplotaxisRéférences peu nombreusesRéférences peu nombreuses
Sanve  
RapistreRéférences peu nombreuses 
Ravenelle Double application
Moutarde NoireRéférences peu nombreuses 
Passerage Double application
BarbaréeDouble applicationDouble application (si nécessaire)
Calépine  


Légende :
Vert = Bonne efficacité
Jaune = Efficacité moyenne
Rouge = Efficacité nulle

Préparation de campagne Automne Hauts-de-France Colza Nicolas Latraye (n.latraye@terresinovia.fr)

Larves de grosses altises : les 1ers Berlèses peuvent débuter

Les captures de grosses altises adultes ont débuté précocement cette année, s’étalant de début septembre pour les secteurs les plus précoces à mi-septembre. Les premières larves commencent à être observées sur la zone Nord & Est.

Larve de grosse altise - Crédit photo : Terres Inovia

La période de surveillance via les tests Berlèse doit débuter à partir de maintenant. Ces 1ères mesures fourniront un début d’estimation quant à la quantité de larves d’altises présentes cette campagne. Compte tenu de la persistance du vol des adultes sur certains secteurs, des émergences échelonnées sont à prévoir. Il est donc fortement recommandé de refaire un test Berlèse 2 à 3 semaines plus tard.

 

 

Lire aussi : Comment faire un Berlèse ?

 

Vous pouvez consulter les périodes potentielles d’apparition des larves en fonction du début de la période de vol dans les BSV :

 

Attention à ne pas confondre les larves

  Autres diptères
dans les pétioles et feuilles
Grosse altise
dans les pétioles
à cette époque de l'année

Gauche : larve de grosse altise au stade L1
Droite : larve de diptère

Taille 5 mm 2 mm au stade L1
4 mm au stade L2
6 à 9 mm au stade L3
Forme Larve allongée Larve allongée + 3 paires de pattes
 

 

 

N’intervenez qu’en cas de besoin

OAD Larves de grosse altise

En quelques clics, cet outil estime le risque lié aux larves de grosse altise. Il permet de combiner l'aspect agronomique de la parcelle à la pression du ravageur.  Accéder à l'outil

 

Le risque d’avoir des dégâts nuisibles dépend de l’état de croissance du colza à l’entrée de l’hiver et de sa capacité à engager rapidement la montaison au printemps (contexte pédo-climatique, choix variétal, enracinement).

Grille de risque simplifiée adaptée au territoire

Infestation larvaire Risque agronomique Indication de risque

> 5 larves /
plante

Toutes situations Risque fort
Entre 2-3 et 5
larves / plante

Biomasse < 45 g/pied
OU
Croissance limitée (rougissement, faible
disponibilité en azote, mauvais
enracinement)

Risque fort
Biomasse > 45 g/pied
ET
Croissance continue sans faim d'azote
(pas de rougissement, disponibilité en
azote, bon enracinement)
Risque moyen
< 2-3 larves / plantes Toutes situations Risque faible

 

Attachez une réelle importance aux fortes infestations conjuguées à des risques élevés (petit colza, faim d’azote, pivots défectueux, reprises tardives, etc.). Les dégâts sont généralement plus sévères (seuil à 3 larves par plante).

 

Avec quoi intervenir si nécessaire ?

Il convient en premier lieu de s'informer sur l'état des résistances selon sa région afin de prendre la bonne décision : MINECTO GOLD : autorisation dérogatoire pour le colza

 

Rappel : nos essais montrent qu’en l’absence de résistance forte SKDR, la lambda-cyhalothrine (Karaté Zéon dans nos essais) est le pyréthrinoïde le plus efficace, supérieur à la cyperméthrine. La deltaméthrine (Decis Protech dans nos essais) est intermédiaire. Les pyréthrinoïdes particuliers etofenprox, tau-fluvalinate, esfenvalérate sont en retrait en termes d’efficacité.

 

Les insecticides sont efficaces sur des larves d'altises L1 et L2


Pour être efficace, l’intervention chimique doit être positionnée, après avoir « fait le plein » de larves aux stades sensibles (L1 et L2), c'est-à-dire lorsque les larves sont encore mobiles. Dans les essais, les meilleures efficacités sont obtenues en tendance lorsque les températures moyennes ne descendent pas sous 7°C les quelques jours qui encadrent l’intervention.

Les applications de sortie hiver ne sont pas efficaces pour réduire l’impact des insectes sur les plantes.
 

Automne Hauts-de-France Lorraine, Alsace et Haute-Marne Bourgogne-Franche-Comté Grand Est Colza Équipe Nord & Est

Régulateur à l’automne : à n’appliquer qu’en dernier recours pour ne pas pénaliser la culture

Les stades des colzas sont très hétérogènes en région allant de parcelles tout juste levées dans les Hauts-de-France à des parcelles ayant déjà dépassé les 6 feuilles en Bourgogne-Franche-Comté. Dans la majorité des parcelles (petit et très gros colzas), la question de la régulation ne se pose pas. Mais dans les parcelles atteignant le stade 6 feuilles dans les prochains jours, le recours à un régulateur est parfois envisagé. Attention tout de même à ne pas freiner les colzas dans un contexte où les insectes d’automne commencent à se rencontrer fréquemment dans les parcelles.

On distingue à ce jour 3 typologies de parcelles :

  • Parcelles à 7 feuilles ou plus : le traitement est maintenant inutile. Sur ces parcelles, l’élongation est souvent déjà amorcée et le traitement n’aura que peu d’efficacité.
  • Parcelles à moins de 4 feuilles : la régulation ne se pose pas dans ces dernières, souvent en peine à se développer.
  • Parcelles atteignant les 6 feuilles dans les prochains jours : le traitement ne doit être envisagé qu’en dernier recours mais peut se réfléchir en cas de risque d’élongation avéré.

Elongation du colza à l'automne - Crédit photo : Terres Inovia

Dans ce dernier cas, il est important d’évaluer le risque afin d’éviter de freiner le développement du colza au moment où les insectes d’automne commencent à s’installer dans la parcelle. En effet, l’utilisation d’un régulateur bloque la croissance de la culture pendant deux à trois semaines. Si les conditions ne sont pas favorables à une croissance vigoureuse ou que la pression des insectes est forte, cette intervention peut s’avérer pénalisante. Ainsi, lorsque le risque est faible à modéré ou que l’on observe moins de 30 pieds par m², il est préférable de ne pas utiliser de régulateur.

Pour aider à l’évaluation du risque, un OAD  existe et est disponible ici . Il reprend les critères suivants : 

  • La période d’atteinte du stade 6 feuilles : si le stade 6 feuilles est observé avant le 5 ou 10 octobre, les règles de décision s'appliquent. 
  • La sensibilité variétale : des différences de comportement s’observent dans les essais d’évaluation. Les variétés sont classées en 3 catégories de sensibilité à l’élongation automnale : forte / moyenne / faible. 
  • La densité de plantes de colza : le risque élevé est atteint si peuplement > 50 pieds/m² pour un écartement inférieur à 30 cm ou si peuplement > 15 plantes par mètre linéaire.
  • La réserve azotée disponible pour le colza : le risque élevé concerne les cas où les réserves azotées sont importantes (>100 u) ou si des apports de PRO (Produits Résiduaires Organiques) sont régulièrement effectués à l’échelle de la parcelle. 
  • L'état de croissance au moment de la décision : le risque élevé s'applique aux “gros colzas”, vigoureux et poussants, avec port en rosette, pivot bien développé et feuilles les plus développées très longues (> 20 cm entre la base du pétiole et le bord du limbe). 

 

Quand intervenir ? 

Dans les parcelles avec une densité de plus de 30 pieds/m² et à risque fort ou assez fort d'élongation et uniquement dans ces cas, intervenir avec un régulateur de croissance au stade optimum de 6 feuilles du colza. Au-delà de 8 feuilles, le régulateur freine difficilement les élongations qui sont bien souvent déjà amorcées.

Sur des colzas déjà allongés, le régulateur ne peut, au mieux, que freiner le développement végétatif des plantes et endurcir légèrement le colza. L’efficacité maximale est toujours obtenue en anticipant le phénomène d’élongation, donc avant 7 feuilles. Des conditions « poussantes » favorisent l’efficacité des produits. 

Ce type d’application n’a aucun effet direct sur le comportement du colza au printemps (pas de réduction de taille ni de verse). 

 

Caractéristiques des produits régulateurs de croissance du colza à l'automne

  CARYX SUNORG PRO et autres génériques MAGNELLO (1) MEDAX TOP (2) (3)
Composition Mépiquat-chlorure 210 g/l +
Metconazole 30 g/l
Metconazole 90 g/l Tébuconazole 250 g/l +
Difénoconazole 100 g/ha
Mépiquat-chlorure 300 g/l + prohexadione-calcium : 50 g/L
Dose d'AMM 1,4 l/ha 0,8 l/ha 0,8 l/ha 1,0 l/ha
Dose conseillée
Régulateur de croissance
0.7 l/ha 0,4 à 0,6 l/ha 0,6 à 0,8 l/ha 0,8 à 1,0 l/ha
Coût indicatif 22 € HT/ha 13 à 20 € HT/ha 22 à 30 € HT/ha 26 à 32 € HT/ha

 

(1)  Une seule application/an pour l’usage régulateur. Pas d’application possible de certains produits à base de tébuconazole (ex : BALMORA, HORIZON EW, BALTAZAR, génériques) plus tard en cours de cycle quel que soit l’usage (régulateur de croissance, cylindrosporiose, maladies fongiques des siliques, sclerotiniose).
(2)    Fractionnement possible en 2 applications à 0,5 l/ha. Respecter un intervalle de 14 jours entre deux applications
(3)    2 applications à dose pleine (1 l/ha) maximum par an et par culture (1 intervention à l’automne et 1 au printemps) en respectant un intervalle de 90 jours.

Les mélanges régulateurs + MOZZAR/BELKAR sont déconseillés.

Consulter l’outil "Mélanges de produits phytosanitaires" (en cliquant ici) pour s’assurer que, sur le plan réglementaire, les régulateurs soient bien mélangeables avec les insecticides et herbicides.
 

Automne Hauts-de-France Régulateurs Colza Nicolas Latraye (n.latraye@terresinovia.fr)

Tournesol : récolter au bon moment pour optimiser la marge économique

Dans les régions du Nord et de l’Est, les récoltes de tournesol s’annoncent particulièrement précoces pour la campagne 2025. Cette avance s’explique par des semis réalisés dès le début du mois d’avril, associés à des températures supérieures aux normales saisonnières. Dans ce contexte, quelques recommandations pour récolter au bon stade s’imposent.

Projections des dates de récoltes pour les variétés de tournesol précoce (Actualisation du 22/08/2025)

Comment reconnaitre le bon stade de récolte ? 

Récolter au stade optimal demande une observation attentive du champ. Ce moment clé intervient lorsque la majorité de la parcelle présente les signes suivants :

  • Le dos des capitules vire du jaune au brun,
  • Toutes les feuilles sont sénescentes,
  • La tige se dessèche et passe du vert au beige clair,
  • Les graines affichent un taux d’humidité compris entre 9 et 11 %.

 

Récolter à l’humidité optimale permet de maximiser la marge économique

Une récolte en surmaturité, avec un taux d’humidité des graines réduit à 5 %, peut entraîner une baisse de marge de 55 €/ha — en l’absence de pertes de graines et sans remise aux normes d’humidité —, jusqu’à 140 €/ha en cas de perte de 2 q/ha, toujours sans correction d’humidité. Ces pertes sont à comparer à une récolte effectuée au stade optimal, soit à 9 % d’humidité.

Une récolte avec une teneur en eau élevée des graines entraîne une baisse de marge encore plus marquée. Par rapport à une récolte au stade optimal (9 % d’humidité), la marge diminue de 105 €/ha à 13 % d’humidité, de 192 €/ha à 15 % (avec 1 q/ha de pertes aux normes), et jusqu’à 312 €/ha à 18 % (avec 2 q/ha de pertes aux normes), soit le seuil maximal d’humidité permettant encore une récolte à la moissonneuse-batteuse.

Dans ces simulations économiques, le taux d’impuretés est supposé constant à 2 %, quel que soit le taux d’humidité à la récolte. Cette hypothèse tend à minimiser l’impact économique des récoltes réalisées en dehors du stade optimal.

 

Un bon réglage de la moissonneuse-batteuse est essentiel pour réduire les pertes et garantir la qualité des graines

 

Lire aussi :

Remplissage des gousses Maturité/récolte Bourgogne-Franche-Comté Grand Est Hauts-de-France Lorraine, Alsace et Haute-Marne Récolte Tournesol Benjamin Delhaye (b.delhaye@terresinovia.fr)

Zone Nord & Est : Bilan de campagne colza 2024-2025

La campagne colza 2024-2025 s’est illustrée par de très bons rendements dans la région Nord-Est. Après des semis globalement réussis, bien que localement perturbés par les pluies estivales, le colza a profité de conditions automnales et hivernales favorables à son développement, avec des biomasses élevées et peu de carences azotées. La pression des ravageurs a été globalement faible, hormis la déprédation par les limaces, et plus localement des infestations de larves d’altises et de charançon du bourgeon terminal voire de tenthrèdes. La floraison s’est déroulée dans de bonnes conditions, soutenant une bonne nouaison. Les fortes chaleurs de juin ont accéléré la sénescence des siliques et écourté le remplissage des grains, en particulier dans le sud de la zone. Malgré cela, les rendements sont très satisfaisants dans les parcelles qui n’ont pas connu d’accidents. 

Lire le bilan de campagne colza 2024-2025 complet ici : Bilan de campagne colza 2024-2025

 

 

Préparation de campagne Maturité/récolte Grand Est Bourgogne-Franche-Comté Lorraine, Alsace et Haute-Marne Hauts-de-France Colza Nicolas Latraye (n.latraye@terresinovia.fr)

Chanvre : c’est le débouché qui dicte le mode de récolte

Le chanvre est cultivé sous contrat avec un industriel chargé de la première transformation. Ce contrat peut fixer les modalités de récolte, en fonction des spécificités de l’outil industriel et des débouchés visés. Selon que l’on cherche à valoriser la paille — et en particulier le type de fibre — ou la graine, les pratiques de récolte diffèrent.

Débouché textile

Pour un usage textile, le chanvre est récolté à pleine ou fin de floraison, dès la libération du pollen par les fleurs mâles (90 à 100 jours après semis). Une récolte trop tardive entraîne la formation de fibres secondaires, moins adaptées aux exigences du textile.

Le type de fibre visé détermine le matériel utilisé :

  • Fibres longues : La récolte doit permettre de paralléliser les pailles, et ne doivent pas excéder 1 m de long pour s’adapter aux outils de transformation du lin. La machine Hyler Sativa 200A a été développée pour cela. Les pailles étant sectionnées en 2, lors du pressage, les balles de têtes et de pieds doivent être séparées pour un teillage différencié. Ces fibres permettent de produire des vêtements 100 % chanvre.
  • Fibres courtes : Récoltées avec une faucheuse à section (type Sauerburger), puis andainées et pressées (balles rondes ou carrées), la paille est ensuite acheminée vers une ligne de transformation dédiée à la production de fibres courtes. Elles sont utilisées en mélange avec du coton pour produire du fil cotonisé.

 

Débouché graine

Les graines mûrissent 4 à 6 semaines après la floraison. Toutefois, cette maturité n’est pas uniforme au sein d’une même inflorescence : alors que certaines graines sont déjà tombées, d’autres, situées plus haut, peuvent encore être vertes.

Une récolte trop précoce donne trop de grains verts ; trop tardive, elle provoque des pertes par déhiscence. Le stade optimal de récolte peut se résumer ainsi :

  • Les enveloppes des graines situées à la base de l’inflorescence commencent à se détacher.
  • Les graines situées au sommet sont encore au stade pâteux.
  • Les tiges sont presque entièrement défoliées.
  • Moins de 10 % des graines restent vertes (ce que l’on peut évaluer en battant des inflorescences à la main).

À ce stade, la paille est également mûre.

Bon stade de récolte du chènevis (moins de 10% de grains verts) - Crédit photo : Louis-Marie Allard Terres Inovia

 

Deux méthodes de récolte sont possibles :

  • Récolte de la graine et de la paille en un seul passage : 

Les chanvrières peuvent être équipées de moissonneuses-batteuses spécifiques, de type BAFA. On utilise généralement des becs Kemper d’ensileuse adaptés, et le rotor coupe la paille en segments de 50 à 60 centimètres. 
L’ensemble des brins de paille passe dans le batteur et les secoueurs, ce qui permet d’assurer le battage complet de toutes les têtes, même en cas d’hétérogénéité de hauteur sur la parcelle. 

Matériel de récolte équipé d’un bec Kemper type BAFA - Crédit photo : Louis-Marie Allard Terres Inovia

 

  • Récolte en deux passages : d’abord la graine puis la paille : 

Dans un premier temps, la graine est récoltée avec une moissonneuse-batteuse classique, à condition d’y apporter quelques adaptations simples pour éviter que les fibres de chanvre ne s’enroulent autour des éléments de la machine.
Les principales modifications à prévoir sont :

  • L’ajout de tôles de protection sous la machine pour empêcher les fibres d’atteindre et de s’enrouler autour des organes hydrauliques et également de réduire l’usure du matériel liée à l’abrasivité des pailles,
  • L’installation de diviseurs à l’avant pour limiter l’écrasement des plantes par les roues.

D’autres équipements peuvent aussi être utiles, comme un système de type col-de-cygne placé entre la barre de coupe et le convoyeur. Ce dispositif permet de relever la hauteur de coupe à plus de 2 mètres, afin de ne récolter que la partie haute des plantes, là où se trouvent les graines. Cela réduit considérablement l’entrée de tiges dans la machine et donc les risques d’enroulement, à l’intérieur comme à l’extérieur.

Une fois la graine récoltée, différentes étapes restent nécessaires pour récupérer et valoriser les tiges. Juste derrière la moissonneuse-batteuse, elles sont coupées au plus près du sol avec une faucheuse à section type Busatis. Elles vont alors sécher et rouir. Sous l’action des conditions climatiques (rosée, pluie, soleil) et des micro-organismes, le rouissage a pour objectif de faciliter la séparation des fibres du bois de la tige. Un à plusieurs passages de faneuse s’avèrent nécessaires pour la réussite de l’opération. Les tiges de chanvre sont alors andainées puis pressées. En attendant d’être acheminées vers les outils industriels, les balles rondes ou carrées seront obligatoirement mises à l’abri.  

 

Séchage rapide : une étape clé pour préserver la qualité de la graine

La graine de chanvre est souvent récoltée avec un taux d’humidité élevé, généralement entre 18 et 20 %, voire davantage. Or, pour pouvoir être stockée en toute sécurité, elle doit être rapidement nettoyée puis séchée dans les 6 à 12 heures suivant la récolte, jusqu’à atteindre une humidité inférieure à 9 %. On évitera ainsi une dégradation de la graine pouvant compromettre sa qualité, en particulier pour un usage alimentaire.

Pour limiter ces risques dès la récolte, il est fortement recommandé de ventiler les bennes de transport à l’aide de souffleries, gaines ou ventilateurs. Cette aération préventive empêche les graines de chauffer et assure une meilleure conservation en attendant le séchage.

 

Conclusion

La récolte du chanvre ne s’improvise pas : elle doit être rigoureusement adaptée au débouché visé, qu’il s’agisse de fibre ou de graine. Chaque filière impose ses propres exigences en termes de stade de récolte, de matériel et d’organisation, conditionnant directement la qualité des produits obtenus.
La diversité des pratiques – récolte en un ou deux passages, fibre longue ou courte, paille ou chènevis – reflète la richesse des débouchés, mais suppose une bonne coordination entre agriculteurs, industriels et équipementiers. 
 

Phase végétative Maturité/récolte Bourgogne-Franche-Comté Grand Est Hauts-de-France Lorraine, Alsace et Haute-Marne Débouchés Chanvre Louis-Marie ALLARD (lm.allard@terresinovia.fr)

Contre héliothis et punaise verte sur soja : quelles solutions au champ ?

Autrefois cantonnés au Sud-Ouest, la noctuelle de la tomate (ou Héliothis) et la punaise verte gagnent du terrain vers le Nord et l’Est dans les cultures de soja, portés par des étés de plus en plus chauds et secs. Discrets en début de cycle, ils peuvent causer des dégâts en floraison et au remplissage des gousses. Pour préserver rendement et qualité, la surveillance des parcelles et une stratégie de lutte adaptée sont essentielles.

Héliothis : un ravageur discret mais redoutable

Héliothis (Helicoverpa armigera) est un lépidoptère très polyphage auquel on connait plus de 100 plantes hôtes dont le soja. Il peut coloniser le soja dès la floraison et le risque débute avec l’apparition des gousses et se poursuit jusqu’à la maturité. La fécondité est élevée : la femelle peut pondre plusieurs centaines d’œufs. 

Papillon héliothis sur soja - Crédit photo : Terres Inovia

Les jeunes larves (L1-L2), visibles en haut du couvert, consomment surtout le feuillage et causent peu de dégâts. En revanche, les larves plus âgées (à partir de L4) consomment les graines en cours de remplissage et sont donc dommageables. Leur présence se repère souvent sur les gousses par des trous d’environ 5 mm aux contours discontinus. Dans la gousse la graine est partiellement consommée et cela correspond globalement à la même zone consommée sur la gousse.

Larve d’Héliothis (stade L5) - Crédit photo : L-M. Allard – Terres Inovia

Les vols restent difficiles à anticiper, mais les pièges à phéromones permettent de repérer les pics de vol et donc les périodes de ponte à venir. Cette année, dans le Jura, deux pièges installés fin juin ont détecté les premiers vols début juillet, avec une activité régulière depuis.

 

Quelles solutions pour lutter contre Héliothis ?

Sont efficaces des solutions à base de bactéries Bacillus thuringiensis (ex Dipel DF) à positionner sur jeunes chenilles (stades larvaires 1 et 2) ou des solutions à base de baculovirus (Helicovex), à appliquer idéalement dès la détection des œufs ou des premières larves.

Toutefois, en cas de forte pression, ces méthodes montrent parfois des limites en efficacité. Face à ce constat, la filière avait sollicité une dérogation 120 jours (art 53 REG 1107/2009) pour l’utilisation de l’insecticide Altacor. Cette demande a été acceptée en Nouvelle Aquitaine et Occitanie mais n’a malheureusement pas abouti dans la région Grand Est, privant les producteurs de la région d’une solution en situation critique.

 

Punaise verte : un impact souvent sous-estimé

La punaise verte (Nezara viridula) est de plus en plus présente dans les parcelles de soja, notamment à la faveur des étés chauds et prolongés. Elle s’installe souvent en fin de cycle, lorsque les gousses sont bien formées et les graines en cours de remplissage.

Les adultes puis les larves (5 stades), sont généralement peu nombreux dans les premières semaines de la floraison. Mais des conditions favorables et des pontes abondantes (sous forme de plaques de 30 à 80 œufs) peuvent faciliter l'envahissement progressif des parcelles et conduire à de véritables pullulations dans les 4-6 dernières semaines de végétation jusqu’à la récolte. Les dégâts les plus préjudiciables sont causés par les larves L4 et L5, les plus voraces et dont la population augmente de manière importante en fin de cycle.

1. Oeufs de punaises groupés, 2. Punaises au stade 4, 3. Punaise adulte

Les dégâts sont liés aux prélèvements alimentaires effectués par les adultes et les larves sur les organes de la plante, surtout les gousses (malformations, dessèchements prématurés et même des avortements) et les graines (baisse du poids). 

Dégâts de punaises vertes sur graines de soja selon un gradient d’intensité (graine saine à gauche, graine très touchée à droite avec un poids beaucoup plus faible).

Discrète et mobile, la punaise se cache dans le couvert végétal. La surveillance repose sur des observations régulières du feuillage et des gousses.  Il faut éviter d’atteindre 3 à 4 individus au stade R6 du soja. Pour cela, il est recommandé d’observer 8 points dans la parcelle. Si on repère régulièrement la présence de quelques punaises (adultes ou larves) dans plus d’une zone sur deux alors, il est préconisé d’intervenir.  A partir du stade R6 le seuil 3-4 insectes par mètre linéaire peut être retenu.

Les pertes peuvent atteindre 10 % du potentiel, soit 2 à 4 q/ha selon les situations. Jusqu’à 10 q/ha ont déjà été enregistrés sur des parcelles très touchées dans le Sud-Ouest. 

Une seule substance active est utilisable, la lambda-cyhalothrine avec un délai avant récolte de 35 jours.  En Agriculture Biologique, il n’existe pas de solution. 

 

Face à l’intensification des étés chauds, la lutte contre Héliothis et la punaise verte repose sur une surveillance rigoureuse, combinant piégeage pour héliothis et observations au champ pour la punaise. Pour faire face à une pression croissante, il devient essentiel d’étudier des leviers agronomiques préventifs tels que des cultures pièges, en complément d’interventions chimiques ciblées en végétation, lorsque celles-ci sont possibles.
Floraison Bourgogne-Franche-Comté Grand Est Lorraine, Alsace et Haute-Marne Hauts-de-France Ravageurs Soja Louis-Marie ALLARD (lm.allard@terresinovia.fr)