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Apport d’azote en végétation à l’automne sur colza : de nouvelles possibilités réglementaires en Hauts-de-France

Le septième programme d’actions régional « nitrates » (PAR 7), en région Hauts-de-France, a été signé le 30 juillet 2024. Il définit dans quelles conditions un apport d’azote minéral à l’automne peut être réalisé sur colza. Les critères à satisfaire sont nombreux : décryptage de la réglementation.

L’apport d’azote minéral en végétation au cours de l’automne est un levier de lutte agronomique efficace pour limiter la nuisibilité des infestations larvaires d’insectes d’automne. Il participe à une stratégie de lutte intégrée notamment contre les larves d’altises qui sont favorisées par les évolutions climatiques et le développement des résistances fortes aux pyréthrinoïdes. C’est dans ce contexte que Terres Inovia et son réseau de partenaires ont engagé des travaux d’acquisition de références depuis 2021 et soutenu cette évolution réglementaire. L’apport d’azote en végétation n’a pas lieu d’être généralisé à toutes les parcelles de colza. La mesure concerne uniquement les situations à risque d’apparition d’une carence azotée en fin d’automne. L’intérêt de cet apport en végétation réside également dans le fait d’investir des charges seulement lorsque l’installation de la culture est assurée et que les conditions sont plus favorables à une bonne valorisation par les plantes (humidité du sol et besoin de la plante). 

 

Désormais la réglementation ouvre la possibilité, sous conditions, d’un apport d’azote minéral d’un maximum de 30 unités sous forme minérale à partir du stade 4 feuilles entre le 1er septembre et le 14 octobre inclus, comme le précise l’article 2 du PAR 7 Hauts de France. Cet article renvoie au programme d’actions national et fait état de situations où la disponibilité en azote du sol est limitée.  

 

Dans le PAN7 (annexe 1 du 30 janvier 2023), les situations où la disponibilité en azote du sol pendant l’automne est limitée sont les cas où : 

  • Aucun apport de fertilisant azoté de types 0, I. a, I. b et II correspondant à plus de 30 unités/ha d’azote efficace n’a été réalisé avant le 1er septembre ;​ 
  • Et le semis du colza est réalisé avant le 25 août​ ; 
  • Et au moins une des conditions suivantes est respectée :​  
    • Implantation du colza après un précédent céréale à pailles avec résidus de culture enfouis et fréquence historique d'apport de fertilisants de types 0, I. a, I. b et II inférieure à une année sur trois​ ;   
    • Ou pour les sols à faible disponibilité en azote, précisés dans l’arrêté référentiel azote du 22 juillet 2025. Selon ce dernier, les sols à faible disponibilité en azote sont défninis comme éyant la plus faible minéralisation de l’humus, à savoir : les cranettes sèches, les sos argilo-calcaires et les sols non calcaires à texture de surface sableuse.

Lire aussi : 7e programme d’actions régional « nitrates » : signature de l’arrêté référentiel régional mise en œuvre de l’équilibre de la fertilisation azotée

 

En résumé

 

Implantation Automne Hauts-de-France Fertilisation Colza Nicolas Latraye (n.latraye@terresinovia.fr)

Entre hétérogénéité de stades et maladies : conseils pour optimiser la récolte du tournesol

Cette année les récoltes de tournesol vont être très étalées, et dans certaines parcelles encore en fleurs à la mi-septembre, elles pourraient même être compromises. En cause : les contraintes climatiques du printemps n’ayant pas toujours permis un semis dans des conditions optimales, retardant parfois l’entrée en parcelle à la fin mai. De plus, dans certains secteurs, la présence du sclérotinia (de la tige et du capitule) risque d’impacter négativement les récoltes avec un risque accru de perte de graines et de capitules, en particulier en cas de récolte à sur-maturité.

Déterminer le bon stade pour récolter


Il est important de récolter les tournesols au stade optimal et non à sur-maturité pour permettre de limiter les pertes de graines dues aux oiseaux et aux maladies de fin de cycle, mais également d’éviter une récolte trop tardive dans des conditions humides qui pourraient compliquer également les semis de la culture suivante.
L’observation des plantes est indispensable pour déterminer le stade optimal. Le dos du capitule vire du jaune au brun, les feuilles sont toutes sénescentes (quelques feuilles hautes peuvent encore être vertes), la tige se dessèche et prend une couleur beige clair. 
 

 

Cette année, certaines parcelles pourraient présenter une forte hétérogénéité de stades et de maturité (stades différents, gros capitules, etc.). Dès lors que la grande majorité de la parcelle est au stade optimal, il faut démarrer la récolte, même si la partie la plus tardive du champ n’a pas encore atteint la maturité idéale. Quand cela est possible, il ne faut pas hésiter à découper la parcelle pour laisser la zone la plus tardive et revenir quelques jours plus tard pour terminer la récolte.


Utiliser le matériel de récolte adéquat avec les bons réglages


Il faut proscrire la récolte du tournesol sans équipement spécifique à cette culture. La récolte avec une coupe céréales peut entrainer des pertes multipliées par 5, expliquées par l’éjection des tiges et capitules vers l’avant qu’il est difficile de retenir seulement avec le rabatteur. 

La récolte à l’aide d’une coupe équipée de plateaux simples peut être réalisée avec des pertes très réduites pour un investissement raisonnable. Il faut cependant suivre quelques recommandations : 
- Choisir des plateaux étroits pour permettre d’augmenter les nombres de sections disponibles et récupérer les tournesols pas forcément alignés. Le risque de tiges qui se coincent et qui font obstacle est diminué. Au final, l’alimentation de la moissonneuse-batteuse est plus performante. 
- Suivre les lignes de semis avec les plateaux pour éviter que la pointe des plateaux ne touche trop les capitules et entraine un risque de casse ou de verse des plantes touchées.
- Mettre en place un carénage enveloppant le côté de la coupe avec un diviseur assez haut (carénage à l’intérieur et l’extérieur de la coupe). Le demi-plateau attaché au diviseur doit également être suffisamment large pour repousser les cannes vers le rabatteur.  
- Mettre en place des plaques qui masquent les griffes du rabatteur. Cela évite que les capitules s’accrochent dans les griffes en acier puis soient éjectés ou que les capitules s’effacent devant les longues griffes en composites des rabatteurs actuels. Cela permet également de bien racler les plateaux lorsque certaines plantes font obstacle entre deux plateaux. Ceci est plus fréquent lorsqu’il reste des feuilles sur les tiges de tournesol.
- Être vigilant sur les capitules qui passent en-dessous des plateaux en cas de hauteurs de plantes hétérogènes dans la parcelle. Il est cependant important de monter la coupe le plus haut possible pour éviter de faire entrer dans la batteuse trop de tiges et augmenter les impuretés.

Pour valider vos réglages de battage, il est important d’observer comment ressortent les capitules à l’arrière de la batteuse, ainsi que les pertes de graines sur le sol. Les capitules doivent ressortir entiers ou au maximum en 2 ou 3 morceaux et sans graines. Dans le cas contraire, il faudra jouer sur la vitesse du batteur, l’ouverture du batteur/contre batteur et la ventilation.
 

 

Maturité/récolte Bourgogne-Franche-Comté Hauts-de-France Grand Est Lorraine, Alsace et Haute-Marne Récolte Maitrise des maladies Tournesol Nicolas Latraye (n.latraye@terresinovia.fr)

Le fauchage-andainage pour optimiser la récolte des cultures de printemps

Le fauchage-andainage est une technique agricole essentielle pour optimiser la récolte des cultures de printemps telles que la lentille, la cameline, le soja et le pois chiche, surtout lorsque les graines sont trop humides et tardent à mûrir. Cette méthode facilite la récolte et améliore la qualité des grains en réduisant les pertes.

Principes et avantages du fauchage-andainage

Cette technique est utile lorsque les conditions de culture ne permettent pas une récolte directe dans de bonnes conditions, notamment dans des situations hétérogènes avec des différences de maturité marquées au sein de la parcelle, ou un enherbement mal contrôlé. Cela peut aussi permettre d'avancer la date de récolte. Le fauchage-andainage consiste à couper les plantes et à les déposer en andains, ce qui permet un séchage uniforme des plantes, réduisant ainsi le risque de moisissure et de détérioration des grains.

Application du fauchage-andainage aux cultures de printemps

Lentille : l’andainage se déclenche lorsque l’humidité du grain est entre 18 et 30%, soit environ 8 à 15 jours avant la maturité. La coupe est réalisée à 2-3 cm, avec un andain idéal de 30 cm de haut. La récolte se fait dans le sens contraire de l’andainage en veillant à ne pas rentrer le côté tige en premier (en absence de doigts releveurs).

Cameline : surtout pour la cameline en dérobé estivale, l’andainage commence lorsque les premiers étages jaunissent. En été, on fauche le matin, et en automne, le soir, à une hauteur de 5 à 10 cm. Sans manipulation de l’andain, il n’y a pas de risque d’égrainage. Si l’andain a été coupé près du sol, la reprise avec une moissonneuse-batteuse peut s’avérer difficile.

Soja : l’andainage peut commencer lorsque les graines ont une humidité de 25 à 30%, même avec des feuilles présentes. Il faut couper le soir au plus bas de la végétation. Si la récolte se fait avec un pick-up, il n’y aura pas de problème d’égrenage.

Pois Chiche : l’andainage aide à interrompre le redémarrage fréquent de la culture, surtout dans le centre et le nord de la France. Il intervient lorsque les graines ont 18 à 25% d’eau. On coupe au plus bas (5-10 cm), sans risque d’égrenage.

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Fauchage andainage sur soja

Mise en œuvre et techniques de fauchage-andainage

La mise en œuvre nécessite une planification précise et l'utilisation de machines adaptées. Les faucheuses-andaineuses coupent et disposent les plantes en andains uniformes. Il est crucial de régler ces machines correctement pour éviter d'endommager les plantes et les grains. Les agriculteurs doivent surveiller les conditions météorologiques avant et après le fauchage. Un séchage trop rapide sous un soleil intense peut causer des pertes par éclatement des gousses, tandis qu’un séchage trop lent par temps humide peut favoriser la moisissure. Une intervention trop tardive, proche de la date de récolte directe, peut être contre-productive entrainant une égrenage important. 
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Pour conclure le fauchage-andainage est une technique envisageable pour les cultures de printemps. En permettant un séchage uniforme et en facilitant la récolte, cette méthode améliore la qualité et le rendement des grains. Une mise en œuvre correcte de cette technique peut faire une différence significative dans la réussite des cultures.


Retrouvez sur le site de Terres Inovia une synthèse de retours d’expériences sur ce thème et la possibilité de télécharger des fiches par cultures
 

 

Maturité/récolte Bourgogne-Franche-Comté Grand Est Lorraine, Alsace et Haute-Marne Hauts-de-France Récolte Lentille Soja Pois chiche Louis-Marie ALLARD (lm.allard@terresinovia.fr)

N'hésitez pas à rouler vos semis

Implantation Bourgogne-Franche-Comté Grand Est Lorraine, Alsace et Haute-Marne Hauts-de-France Implantation Pois de printemps Michael GELOEN (m.geloen@terresinovia.fr)