18,28,36,37,41,45

Lin oléagineux d'hiver : bilan Centre-Val de Loire en sortie hiver 2024-2025

Photo lin sorti hiver - Zoe Le Bihan - Terres Inovia
Ce bilan sortie d'hiver a été réalisé sur la base de 15 parcelles de lin oléagineux, entre le 27 février et le 14 mars 2025. Il correspond à la synthèse des observations remontées par les structures partenaires (AXEREAL, CA 36, CA 37, CA 45, CA 41, FDGEDA18, Ets VILLEMONT, Ets BODIN).
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Merci aux partenaires de l’observatoire lin d’hiver en région Centre-Val de Loire pour leur implication. Votre participation est indispensable à ces synthèses !

Lin oléagineux : Bilan sortie hiver 2024-2025

​​​​​​​Zoé Le Bihan - z.lebihan@terresinovia.fr - Référente lin oléagineux

Sortie hiver Centre-Val de Loire Lin d'hiver Zoé Le Bihan

Implantation du tournesol : patience et observation avant de démarrer les préparations de sol

Après la période pluvieuse que nous venons de vivre à nouveau ces derniers mois, de nombreuses situations demeurent aujourd’hui dans la plaine : des parcelles en cultures de printemps non récoltées, aux parcelles non semées en cultures d’automne ou qui vont être retournées, en passant par celles dont les couverts végétaux ne sont pas encore détruits complètement... Afin de vous aider dans vos prochaines prises de décision de vos travaux de sol, Terres Inovia fait le point sur les éléments à prendre en compte, entre les généralités et le contexte de cette année, qui ressemble fortement à celui de la campagne précédente.

Bien comprendre les enjeux et les impacts autour de l’implantation du tournesol

Lorsque l’on évoque le semis du tournesol et notamment son ou ses meilleurs créneaux pour le réaliser, il est difficile de ne pas aborder l’ensemble de la phase d’implantation et uniquement se focaliser à sa mise en terre. Le climat de ces deux dernières campagnes est à l’origine de perturbations des opérations de travaux du sol qui ont directement impacté la période et la qualité du semis. Description des éléments fondamentaux à prioriser pour maximiser les chances de saisies des créneaux idéaux de semis : 

1. Favoriser la porosité dans le sol : 

Si l’on parle habituellement de l’importance d’une bonne structure de sol et d’un sol poreux, c’est souvent en lien avec l’enracinement d’une culture. Le système racinaire du tournesol est un de ses atouts majeurs : il est pivotant, capable d’extraire nutriments et eau en profondeur, mais il est sensible aux accidents structuraux. Cependant, la bonne gestion de l’infiltration de l’eau du sol ainsi que sa capacité de ressuyage ont pris une importance capitale face à l’hétérogénéité du régime de la pluviométrie. Plus que jamais, tassements, compactions, lissages ou semelles ne doivent plus entraver la préparation des sols, que cela soit en profondeur comme en surface. La phase d’implantation du tournesol est un moment déterminant dans la réussite de la culture et la mise en place de son potentiel. L’objectif du travail du sol avant le semis du tournesol est d’éviter les obstacles à la levée mais également à l’enracinement.

2. La structure du sol joue un rôle primordial dans la réussite du tournesol, à deux niveaux :

  • Le lit de semences de l’horizon 0-8cm doit permettre la bonne levée de la culture : la qualité du lit de semences conditionne le positionnement de la graine et les conditions physiques au voisinage de la graine. L’objectif est d’obtenir un horizon avec une majorité de terre fine rappuyée, et pas trop de résidus, pour favoriser le contact terre-graine. Selon les types de sol, l’enjeu est différent :
    • dans les sols argileux, l’enjeu est d’éviter de créer trop de mottes du fait d’un travail effectué dans des conditions trop humides ;
    • dans les sols sensibles à la battance, afin d’éviter les obstacles à la levée, l’enjeu est de trouver un équilibre entre terre fine et mottes, d’éviter un excès de terre fine, et de positionner les mottes en surface et la terre fine en dessous. Attention à la gestion des résidus de couverts qui doivent être suffisamment bien répartis pour éviter la gêne à la levée et contribuer à limiter les risques de battance et d’érosion.
  • L’horizon 8-20cm doit favoriser le bon enracinement et donc la nutrition de la culture par un bon état structural. Le système racinaire du tournesol est pivotant, potentiellement profond, d’où l’importance de ne pas limiter sa croissance en profondeur, afin de valoriser ce potentiel pour maximiser sa capacité à prélever l’eau et les nutriments du sol.​​​​

Adapter les différentes situations au contexte humide de l’année : trouver le compromis entre le ressuyage des parcelles et les profondeurs de travail du sol

​​​​​​​Les travaux de préparations de sol qui vont être effectués devront être réalisés dans des conditions permettant d’atteindre les objectifs cités ci-dessus. Selon le type de sol, la gestion de l’interculture et les conditions de température, la durée de ressuyage des sols permettant de rentrer dans les parcelles sans risque de tassement par le passage des outils et du tracteur pourra être plus ou moins rapide. L’observation devra se faire par la réalisation d’un diagnostic structural, a minima avec la méthode du test bêche pour avoir une vision de l’état initial de l’horizon 0-20 cm. Le profil 3D permettra d’observer la structure du sol au-delà de 20 cm. Plusieurs objectifs à ce diagnostic :

​​​​​1. Déterminer la profondeur nécessaire de travail du sol, et adapter le type de d’outil

L’évaluation de l’état structural va permettre d’identifier l’absence ou la présence d’obstacles ou de contraintes à l’enracinement à l’écoulement de l’eau. Selon les éléments de ce diagnostic, le choix de l’enchainement des outils et leurs profondeurs de passages pourra être déterminée et plus ou moins anticipée selon le type de sol et la gestion des couverts végétaux (sols légers ou sol argileux).

2. Intervenir dans des conditions optimales d’humidité de sol

Des observations directes permettent d’évaluer l’état d’humidité d’un sol dans lequel on s’apprête à utiliser un outil. Plus que la technique utilisée, les conditions dans lesquelles cette dernière se réalise ont bien plus d’impact sur la structure du sol que le choix de l’outil en lui-même. Une intervention de travail du sol pratiquée dans des conditions d’humidité inadaptées sera pénalisante pour la structure du sol et la porosité, risquant de compromettre tous les éléments de gestion d’infiltration et du ressuyage. La grille de décision ci-dessous peut vous aider dans l’évaluation de cette consistance. Le travail en conditions plastique est à proscrire. Il est possible de travailler en conditions semi-plastiques si les mottes s’émiettent en majorité et si la formation de boulettes reste minime, notamment pour les travaux d’ouverture en sol argileux. Attention également à contrôler l’état structural sous les roues du tracteur après le passage de l’outil, qui peuvent malheureusement créer de nouvelles zones de tassement, notamment en sols argileux non ressuyé comme le montre la photo ci-contre.
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Source : Arvalis


 

Eviter un assèchement des mottes en sol argileux : en cas de passage en conditions de sol à tendance semi plastique, certaines mottes un peu plus humides peuvent se former en fonction du type d’outil utilisé. Afin d’éviter ce phénomène, privilégier les outils à dents fines et légères sans rouleau. En cas de conditions climatiques séchantes après l’intervention de travail du sol (température élevée ou risque de vent d’est), l’opération d’affinement de l’horizon travaillé devra être réalisée assez rapidement pour palier au risque d’obtenir des mottes qui ne pourront plus s’émietter, et qui pourraient nécessiter un passage pluvieux afin de favoriser leur affinement.

​​​​​​​3. Adapter la gestion de la couverture des sols

Dans de nombreuses parcelles, les couverts végétaux n’ont pas pu être détruits ni mécaniquement, ni chimiquement. En fonction du développement du couvert encore en place, Il faudra adapter le 1er passage d’ouverture des sols en y ajoutant l’objectif de destruction et de mulchage des couverts végétaux. Dans les situations avec forte présence de graminées non détruites et développées (ray-grass et vulpins), une destruction chimique pourra être nécessaire avant le travail du sol si le risque de repiquage après le semis s’avère trop important malgré les conditions pouvant être favorable à l’assèchement de surface.

Mettre en place toutes les pratiques de préparation de sol pour favoriser la réussite du semis du tournesol

Quelle que soit la situation, sol travaillé ou sol avec résidus, la finalité recherchée est la même : faire en sorte que la préparation du sol contribue à la réussite du semis. Cette réussite peut être évaluée au regard de plusieurs "indicateurs", liée la qualité des opérations réalisées durant la phase de préparation :

  • ne pas avoir dégradé la qualité structurale du sol : tassement par les passages des outils en conditions trop humides
  • obtenir un lit de semences favorable : au moins autant de terre fine que de mottes en surface
  • éviter la présence de résidus végétaux dans le sillon et sur le rang selon la gestion des couverts végétaux
  • obtenir une parfaite fermeture du sillon
  • semer sur un sol propre, en particulier indemne de graminées
  • semer à une profondeur homogène et conforme à l’objectif.​​​​​​

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Matthieu Loos - m.loos@terres.inovia.fr - Chargé de développement Centre & Ouest​​​​​​​​​​​​​​

Implantation Centre-Val de Loire Implantation Préparation du sol Tournesol Matthieu Loos (m.loos@terres.inovia.fr)

Sclérotinia du colza : une protection préventive

Le sclérotinia est historiquement la maladie la plus préjudiciable sur colza au printemps. Néanmoins, les attaques sévères sont en net recul depuis plusieurs années. Des conditions climatiques moins favorables au développement du champignon au stade sensible de la culture pourraient expliquer cette baisse de la pression maladie, malgré une présence de l’inoculum dans les parcelles.

La lutte reste préventive

Il n’existe malheureusement aucune solution curative, une fois la maladie présente il est trop tard.  La protection est donc préventive. Il existe une variabilité du niveau de risque à la parcelle selon le nombre de cultures sensibles à la maladie dans la rotation, l’historique des attaques sur la parcelle, la densité du couvert et le climat (temps humide avant floraison). Malgré toutes les tentatives, aucune règle de décision ne permet de modifier la stratégie.

Le positionnement du traitement conditionne son efficacité

Le traitement à la chute des premiers pétales lorsque les 10premières siliques sont formées sur les hampes principales avec une longueur inférieure à 2 cm (stade G1) reste la seule solution efficace sur la maladie. Le stade G1 apparait, selon les températures, 6 à 12 jours après le début de la floraison du colza.

Des essais menés depuis plusieurs années par Terres Inovia démontrent que le positionnement du fongicide reste un élément majeur pour garantir une bonne efficacité : intervenir trop tôt ou trop tard par rapport au stade G1 réduit significativement l’efficacité sur sclérotinia.

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Attention à la variabilité inter et intra parcellaire !​​

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Pour une même date de semis, l’entrée en floraison peut différer entre les parcelles de l’exploitation. Cette variabilité s’explique d’une part par des différences de précocité entre variétés, par les conditions d’implantation mais également par des problématiques ravageurs (altises, charançon), et/ou le contexte pédoclimatique. Il est donc recommandé de piloter l’intervention fongicide sclérotinia au cas par cas.
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Au sein d’une même parcelle, l’utilisation d’une variété piège à méligèthes, précoce à floraison, entraine un décalage de stade. Il convient dans ces situations d’observer le stade de la variété d’intérêt pour positionner l’intervention au meilleur moment.

​​​​​Quelle solution utiliser selon le niveau de risque sclérotinia ?

Les solutions conventionnelles du marché, historiques comme plus récentes, sont des solutions performantes contre le pathogène et permettent une alternance des modes d’action. Cependant, le choix du fongicide doit tenir compte de l’évolution de la résistance du sclérotinia aux SDHI. La note commune publiée en 2024  par l’Anses, INRAE et Terres Inovia recommande d’éviter l’emploi seul d’un fongicide à base de SDHI, tel que le Pictor Pro (boscalid). Il convient de l’associer avec un autre mode d’action efficace (les solutions de biocontrôle restent insuffisantes) et de limiter son emploi à une seule application par campagne.

  • En cas de risque agronomique sclérotinia faible à modéré (pression historique modérée, retour colza 1 an/4-5), toutes les solutions fongicides employées à demi-dose présentent un niveau d’efficacité satisfaisant vis-à-vis du sclérotinia. Les triazoles (prothioconazole, mefentrifluconazole, difenoconazole, tébuconazole, metconazole) peuvent également être envisagés, ainsi que les biocontrôles utilisés en mélange avec une demi-dose de produit conventionnel.
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  • En cas de pression sclérotinia élevée (retour colza une année sur trois ou moins, historique d’attaques sévères 2 ans/10, climat favorable, etc.), le mode d’action SDHI doit être associé à un autre mode d’action dont l’efficacité est reconnue comme régulière (par exemple, prothioconazole,  mefentrifluconazole, metconazole, tébuconazole). Les produits à base de prothioconazole offrent également un haut niveau d’efficacité. L’utilisation de Treso (fludioxonil), au mode d’action unisite, devra quant à lui se faire en association avec un autre mode d’action (triazole (DMI) ou strobilurine (QuoI-P)).

Quel intérêt d’une stratégie à double traitement ?

L’application d’un fongicide relai 10-15 jours après le stade G1 ne montre pas de gain d’efficacité vis-à-vis du sclérotinia dans la très grande majorité des situations. Elle présente néanmoins un intérêt en cas d’entrée en floraison très hétérogène d’une parcelle en année humide et qui nécessite alors une protection étalée dans le temps.

Lors de fortes pressions en maladies de fin de cycle (mycosphaerella ou alternaria), ce fongicide relais permet de prolonger la protection des siliques qui conservent leur activité photosynthétique. Des tâches de mycosphaerella sont aujourd’hui observées dans certaines parcelles du Poitou-Charentes/Vendée ainsi qu’en Bretagne et Pays de la Loire, il faudra surveiller leur évolution et ajuster si besoin le programme fongicide prévu au stade G1. Sur 7 essais mycosphaerella menés par Terres Inovia entre 2022 et 2024 (départements 17, 35, 86), l’application d’une triazole à G1+15 jours apporte un gain de rendement pour 3 essais, n’a aucun effet pour 2 essais, accuse une légère perte de rendement pour 2 essais. De nouveaux essais sont reconduits en 2025 pour investiguer ces aspects de la protection fongicide notamment dans le cadre du projet MYCORISK.


​​​​​​​Mycosphaerella sur feuilles à Saint Sauveur d’Aunis (17), le 21 février 2025

Des solutions de biocontrôle existent :

  • En pré-semis incorporé, Lalstop Contans-WG (C. minitans) vise la destruction des sclérotes du sol. Il permet de réduire les attaques dès la première application (efficacité variable pouvant aller jusque 70%). Le risque de contamination est réduit mais une protection fongicide supplémentaire est souvent nécessaire car même un faible stock de sclérotes viables peut induire une contamination. La contamination de la parcelle peut également avoir pour source une parcelle avoisinante non protégée.
  • En traitement sur chaume, il permet de réduire le stock de l’année afin de limiter le risque pour les cultures suivantes.
  • Au stade G1, les traitements à base de Bacillus subtilis (Rhapsody) sont préconisés en association avec un traitement fongicide, a dose modulée. En cas d’attaque, le niveau d’efficacité sera déterminé par la demi-dose du fongicide choisi.


► Tableau des fongicides


Attaque de slérotinia sur tige - L.Jung Terres Inovia




Julien Charbonnaud - j.charbonnaud@terresinovia.fr - Centre-Val de Loire
Elodie Tourton - e.tourton@terresinovia.fr - Poitou-Charentes, Vendée, Limousin​​​​

Thomas Mear – t.mear@terresinovia.fr - Bretagne, Pays de la Loire
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​​​​​​​G​​​​wenola Riquet - g.riquet@terresinovia.fr​​​​​ - Responsable fongicides et biocontrôle - Désherbage des légumineuses à graines

Montaison Floraison Centre-Val de Loire Poitou-Charentes, Vendée, Limousin Bretagne, Pays de la Loire Maitrise des maladies Maladies Colza Julien Charbonnaud, Elodie Tourton, Thomas Mear, Gwenola Riquet

Gestion des maladies aériennes de la féverole

Les premiers symptômes de botrytis sont observés sur féveroles d’hiver, et tendent à se développer. L’identification précoce de ces symptômes est indispensable dans le cadre de la gestion préventive du développement de la maladie.

Agir dès l’apparition des premiers symptômes de botrytis

Le botrytis est la principale maladie de la féverole, quelque soient les bassins de production. Il se développe en particulier dans les situations de semis précoce. Cette relation entre la surface nécrosée par le botrytis en fonction de la date de semis, est illustrée par le graphique ci-contre.

Figure 1 :  Relation entre la date de semis et la surface foliaire de la féverole nécrosée par le botrytis - données issues de l’observatoire maladies conduit entre 2016 et 2018
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​​​​​Ainsi, les attaques les plus marquées sont fortement influencées par des semis d’octobre jusqu’à début novembre. De ce constat découle la préconisation d’implantation à partir du 10 novembre. La maitrise de la densité constitue également un levier agronomique majeur pour freiner la progression de la maladie dans le couvert au printemps.

 


Photo 1 :  Symptômes de botrytis et d'ascochytose sur fèverole ​​​​​​​

Caractérisée par de petites tâches de 2-3 mm qui s’agrandissent pour former entre elles des tâches rondes ovales entourées d’un halo brun, la maladie conduit à la nécrose et à la chute prématurée des feuilles. Ces symptômes peuvent s’observer également sur tige avec des tâches plus allongées mais plus rarement sur gousses.
​​​​​Le botrytis ne doit pas être confondu avec l’ascochytose de la féverole qui se manifeste par des tâches moins nombreuses, diffuses, au centre plus clair (type brûlure de cigarette).

​​​​​La gestion du botrytis s’intègre dans une stratégie plus globale des maladies

​​​​​​​La rouille est une maladie pouvant également impacter la féverole ; elle apparait généralement plus tard dans le cycle de la culture, quand les conditions climatiques deviennent douces et humides. Des pustules orangées, caractéristiques de la rouille, peuvent apparaitre dès début mai, favorisées par des températures supérieures à 20°C en conditions humides. Comme le botrytis, elle provoque une sénescence accélérée des feuilles. 

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Photo 2 :  Symptômes de rouille sur fèverole

La stratégie de lutte doit prendre en compte le risque vis-à-vis de ces deux principales maladies : botrytis et rouille. Elle repose en particulier sur l’azoxystrobine et le pyriméthanil (SCALA). Le PROSARO (ou PIANO) et les solutions à base de metconazole (SUNORG PRO) peuvent aussi trouver un intérêt plus spécifiquement sur rouille.


Les attaques de botrytis sont d’autant plus difficiles à gérer, qu’elles ne sont pas prises aussitôt l’apparition des symptômes. Dès la mi-mars, si les symptômes apparaissent, une première intervention à base de SCALA 0.75 l/ha + AMISTAR 0.5 l/ha est à réaliser. Il s’agit de situations à forte pression. Une seconde intervention d’AMISTAR peut-être réalisée à partir du début floraison. Une troisième application pourra être réalisée entre floraison + 15 j et la fin floraison pour gérer les premières attaques de rouille et compléter le programme sur botrytis.

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​​​​​​​Photo 3 :  Symptômes de rouille et botrytis sur fèverole

Dans des conditions de pression moyenne, avec apparition des premiers symptômes de botrytis autour de la floraison, la première application d’azoxystrobine, associée ou non à du SCALA peut être réalisée début floraison, avant de revenir si besoin avec de l’azoxystrobine entre 15 et 30 jours plus tard selon l’évolution de la maladie. En cas d’une seconde application, et si de la rouille apparait par la suite, il sera toujours possible de réintervenir avec du metconazole (SUNORG PRO).

Sortie hiver Floraison Début de cycle / croissance Centre-Val de Loire Poitou-Charentes, Vendée, Limousin Normandie et Ouest Ile-de-France Bretagne, Pays de la Loire Maladies Maitrise des maladies Féverole d'hiver Féverole de printemps Agathe Penant & Bastien Remurier

Etat des cultures – pois et féverole d’hiver

Le beau temps et la douceur des derniers jours ont permis un redémarrage des pois et féveroles d’hiver – point sur l’état des cultures en sortie d’hiver.

 

Les pois d’hiver, semés entre la mi-novembre et la mi-janvier, sont entre les stades 1 feuille et 7 feuilles. Les enracinements sont bons et les nodosités, dont la mise en place a été freinée par les fortes humidités de sol, se développent doucement. 
Quelques dégâts de limaces sont à signaler. Par ailleurs, des symptômes de complexe ascochytose/bactériose/colletotrichum peuvent commencer à être visibles : nous avons pu les observer sur ¼ des parcelles visitées. Malgré l’absence de symptômes, les champignons peuvent être déjà présents dans les parcelles : précocifier les interventions fongicides afin de limiter au maximum leur développement.

 

Nouvelle stratégie contre le complexe de maladies du pois d'hiver

Attention, ce schéma n'affiche pas les doses et nombres d'applications maximales 

 

 

Les féveroles d’hiver, semées entre la mi-novembre et la fin décembre, atteignent les stades 3-4 feuilles. Les enracinements sont très bons et les nodosités bien développées. La culture démontre de nouveau sa bonne résilience face aux excès d’eau.
Là aussi, des symptômes de botrytis commencent à être observés. Ne négligez pas ces premières infestations, et intervenez dès que possible là aussi, afin de maintenir des couverts sains. 
 

Enracinement de féverole d'hiver

Sortie hiver Période hivernale Centre-Val de Loire Pois d'hiver Féverole d'hiver Agathe PENANT (a.penant@terresinovia.fr)

Méligèthes : une menace discrète, mais à surveiller de près

Les méligèthes sont de retour dans les parcelles de colza. Bien que leur présence soit encore discrète, il est essentiel de surveiller leur évolution, car une météo plus clémente pourrait favoriser leur essor.

Une pression actuellement modérée, mais une vigilance de rigueur

Les conditions climatiques récentes, marquées par des températures fraîches suivies de pluies et d'une certaine douceur, ne sont pas favorables à une arrivée massive des méligèthes. Néanmoins, ces insectes sont piégés en cuvettes en Poitou-Charentes et Centre-Val de Loire. Leur présence sur plante reste timide, mais une météo plus douce les après-midi pourrait entraîner les premières vagues de vol.

Observation des parcelles et évaluation du risque

Les stratégies contre les méligèthes visent à maintenir leur population à un niveau acceptable, sans chercher à les éradiquer, afin de permettre une floraison optimale et laisser le colza exprimer ses capacités de compensation pendant cette phase du cycle.
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Il est important d'observer les parcelles du stade D1 au stade F1 :

  • Au stade D1, les méligèthes sont plus difficiles à repérer, il est donc nécessaire d'examiner attentivement les boutons encore cachés par les feuilles.
  • À partir du stade D2-E, leur présence devient plus facile.
  • Au-delà de la présence, c'est bien le nombre d'insectes par plante qui constitue le risque. Il faut donc compter.

Stade actuel en région Poitou-Charentes et Centre-Val de Loire

Actuellement, les stades de colza dans les régions Poitou-Charentes et Centre-Val de Loire évoluent, avec une majorité ​​​​​​​de parcelles qui devraient atteindre rapidement ou qui sont déjà au stade D1 ("Boutons accolés encore cachés") quelques-unes le stade D2 ("Inflorescence principale dégagée") des stades E sont observables voire même quelques fleurs isolées !.

L'activité des méligèthes débute avec les premiers individus détectés dans les pièges, signe de leur présence en parcelle. Mais pour évaluer le risque, c'est le comptage du nombre d'insectes par plante qui reste l'indicateur à prendre en compte pour déterminer le risque.

Rappel​​​​​​​ : les adultes de méligèthes perforent les boutons floraux du colza pour se nourrir du pollen. Les adultes, peuvent lors de ce prélèvement de pollen en dommager le pistil d’autant plus que les boutons sont petits et, provoquer l’avortement des boutons floraux. Plus les boutons sont gros plus la nuisibilité baisse. Avec l’apparition des premières fleurs, le risque continue de diminuer. Mais il faut une floraison dynamique pour détourner un maximum d’individus vers les fleurs ouvertes. Les larves de méligèthes considérées comme nuisibles quant à elles, apparaissent plusieurs semaines plus tard et sont naturellement régulées par de nombreux prédateurs, notamment des hyménoptères, qu’il est essentiel de préserver pour maintenir cet équilibre.

Méthode de comptage efficace

Afin d'évaluer correctement le risque, il est important d'éviter de se fier uniquement aux plantes en bordure ou aux plus hautes, qui ne sont pas représentatives. Il est recommandé d'effectuer un comptage sur 4 x 5 ou 2 x 10 plantes consécutives pour une meilleure estimation de la pression du ravageur.

Seuils de risque et prise de décision

L'état du colza joue un rôle essentiel dans la gestion des méligèthes :

  • Colza fragile ou en difficulté (levée tardive, excès d’eau hivernal, ou stress hydrique durant la montaison, dégâts significatifs de larves d'altises ou de charançons du bougeons terminal ou de la tige) : une surveillance accrue est nécessaire car le risque persiste même avec l'apparition des premières fleurs. Seuils d'intervention : 1 méligèthe par plante au stade D1, 2 à 3 méligèthes par plante au stade E
  • Colza vigoureux et bien implanté : le seuil est plus élevé et l'intervention n'est justifiée qu'à partir du stade E si le nombre de méligèthes par plante dépasse 4 à 6.

Dès que les fleurs sont ouvertes et que le pollen est accessible, la nuisibilité des méligèthes devient généralement nulle, faible rendant tout traitement inutile.

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De faible à forte infestation en méligèthes - Photo L.Jung Terres Inovia

Stratégies de protection et insecticides autorisés

Les méligèthes sont résistants aux pyréthrinoïdes en "ine" (lambdacyhalothrine, deltaméthrine, cyperméthrine). Toutefois, certaines pyréthrinoïdes spécifiques sont encore efficaces :

  • Étofenprox (TREBON 30 EC, UPPERCUT)
  • Tau-fluvalinate (MAVRIK SMART, TALITA SMART)

Recommandations d’application

  • Volume de bouillie : 200 l/ha est recommandé pour optimiser l'efficacité du traitement, évitant les trop bas-volumes (<100 l/ha).
  • Protection des pollinisateurs : ​​​​​​​En présence de fleurs, l'application des insecticides doit respecter les nouvelles règles (arrêté du 20 novembre 2021) :
    • Traitements autorisés uniquement dans les 2 heures précédant le coucher du soleil et les 3 heures suivant celui-ci.
    • En présence de fleurs, n'utiliser que des produits disposant d'une dérogation abeille (MAVRIK SMART, TREBON 30 EC, limite BBCH61).

​​​​​​​En Savoir plus :


►​​​​​​​ Surveillance et lutte contre le méligèthe

►​​​​​​​ Les bonnes pratiques de traitement en floraison pour protéger les abeilles

Les abeilles, des alliées pour nos cultures. Protégeons-les !


Elodie Tourton - e.tourton@terresinovia.fr - Poitou-Charentes, Vendée, Limousin
​​​​​​​Julien Charbonnaud - j.charbonnaud@terresinovia.fr - Centre-Val de Loire

Sortie hiver Montaison Floraison Centre-Val de Loire Poitou-Charentes, Vendée, Limousin Ravageurs Colza Elodie Tourton & Julien Charbonnaud

Etat des cultures - protéagineux d'hiver

Les semis tardifs et les températures fraîches de ce début d’année ont permis une croissance maîtrisée des protéagineux d’hiver. 

Pois et féveroles d’hiver sont au stade 2 à 4 feuilles selon les dates de semis. Les enracinements sont bons, et malgré les cumuls d’eau parfois encore importants dans certains secteurs, notamment à l’Ouest (cf. carte), les nodosités se développent correctement. 

Parcelle de pois d'hiver (Crédit photo : B. Remurier)

Les pois d’hiver sont sains : quelle que soit la date de semis, on note une absence généralisée du complexe maladies hivernales (colletotrichum, ascochytose, bactériose,) à date. Attention néanmoins à surveiller régulièrement vos parcelles dès maintenant ! Quand les symptômes deviennent visibles, c’est que le champignon est déjà bien présent dans la parcelle. Rappel de la nouvelle stratégie fongicide en fin de note.

Les féveroles d’hiver : la plupart des parcelles sont saines mais certaines peuvent présenter des débuts de symptômes de botrytis. Dans ces situations, une protection courant mi-mars sera à prévoir. Contre le botrytis, privilégier les programmes avec du pyriméthanil (SCALA, TOUCAN) qui apportent une bonne efficacité. Exemple SCALA 0.75L/ha + AMISTAR 0.5 L/ha.

Les lupins d’hiver souffrent d’avantage du trop d’eau, certaines parcelles flétrissent et auront du mal à repartir. La culture est saine pour le moment. La même stratégie fongicide est néanmoins conseillée par rapport à des attaques précoces d’anthracnose, suite à une forte pression l’an passée. 

Lupin d’hiver : stratégie fongicide 2025

 

 

 

Nouvelle stratégie fongicide pois d’hiver 


Au vu de la pression maladie de la campagne dernière, et même en l’absence de symptômes visibles dans les parcelles, nous recommandons fortement une intervention précoce, dans la dernière décade de février ou la première de mars, afin de freiner le développement du complexe de maladies. Cette nouvelle stratégie résulte des conclusions d’essais et retours terrain, notamment en 2024 où les conditions climatiques extrêmes ont été favorables à un démarrage rapide des maladies (dégâts de gel, sortie d’hiver chaude, forte humidité)  

En l’absence de symptômes, renouveler à début floraison ; si des symptômes apparaissent après le premier traitement et que la maladie progresse rapidement (conditions climatiques favorables), ré intervenir 20 jours après la première application puis à début floraison.  

Pour une meilleure efficacité, éviter les traitements d’azoxystrobine seules.
 

Nouvelle stratégie contre le complexe de maladies du pois d’hiver

 

Attention, ce schéma n’affiche pas les dose et nombres d’applications maximales.

Période hivernale Centre-Val de Loire Poitou-Charentes, Vendée, Limousin Bretagne, Pays de la Loire Pois d'hiver Féverole d'hiver Lupin d'hiver Agathe PENANT (a.penant@terresinovia.fr) / Bastien REMURIER (b.remurier@terresinovia.fr)

Colza en Centre & Ouest : adapter la fertilisation azotée et soufrée à l’année

Début février est le bon moment pour affiner sa stratégie d’apport d’engrais azoté et soufré. La dose d’azote doit être ajustée à l’état des colzas en sortie d’hiver. Les apports d’azote et de soufre doivent être apportés lorsque les plantes ont la capacité de les valoriser.

​​​​​​Ajuster la dose d’azote à la biomasse sortie d’hiver

Si ce n’est pas déjà fait, il est grand temps d’estimer la biomasse des colzas en sortie d’hiver et d’intégrer cette information dans le calcul de la dose d’azote (https://www.regletteazotecolza.fr). Le poids vert, exprimé en kg/m², permet d’estimer la quantité d’azote déjà absorbée par la culture à l’ouverture du bilan. C’est autant d’azote qu’il n’y aura pas besoin d’apporter sous forme d’engrais. A titre d’exemple, un colza de 0.6 kg/m² en sortie d’hiver a absorbé environ 40 uN, tandis qu’un colza de 2 kg/m² a déjà absorbé 130 uN. La croissance des colzas peut fortement varier selon les situations. C’est pourquoi, il est conseillé de l’estimer par des pesées ou par des services d’imagerie satellite qui offrent une meilleure vision de l’hétérogénéité intra parcellaire. ​​​​​​

Ajuster l’objectif de rendement en fonction des éventuels facteurs limitants

La reprise de végétation est également un moment où il est judicieux de réévaluer l’objectif de rendement de la parcelle pour ajuster la dose d’azote si nécessaire. Une série de questions mérite d’être posée : Le peuplement est-il limitant ? L’enherbement est-il maitrisé ? Y a-t-il une forte pression parasitaire (larves de charançon du bourgeon terminal et/ou de grosse altise) ?... Au regard des problèmes de structure à l’implantation et des cumuls de pluie enregistrés cet automne et cet hiver, il est également judicieux de regarder l’état des racines des cultures. L’enracinement est-il satisfaisant ? Les racines sont-elles nécrosées ? Réviser à la baisse votre objectif de rendement si ces éléments sont impactés négativement.

Quand débuter les apports d’azote ?

La fertilisation azotée est un poste de charge important : autant se donner les moyens pour que l’engrais soit le plus efficace possible en synchronisant les besoins de la plante et la disponibilité en éléments minéraux. Il est inutile d’apporter des engrais sur des cultures en repos végétatif. On visera également un apport avant une pluie annoncée.
Les apports les plus précoces sont à positionner sur les petits colzas lorsque les températures augmentent et que la végétation reprend (stade C1-C2, émission de nouvelles feuilles, début d’élongation de la tige). La dose d’azote pour le premier apport précoce sur les petits colzas doit rester modérée, car leur capacité d’absorption initiale est faible (indice foliaire faible limitant la croissance, système racinaire limité). Pour les colzas moyens à gros, leurs réserves stockées dans les feuilles et les racines sont suffisantes pour la reprise de croissance (voir tableau stratégies de fractionnement).

Stratégies de fractionnement des apports d’azote

Pas d’impasse en soufre au début de la montaison

Les besoins en soufre du colza sont élevés et une carence peut coûter très cher (perte de 10 à 20 q/ha). Il est recommandé d’apporter 75 unités, sous forme assimilable sulfate, dès le début de la montaison (stade C2, entre-nœuds visibles).
En cas d’utilisation d’engrais azoté soufré, attention de ne pas apporter trop d’azote au premier apport ou inversement d’être trop faible en soufre. Il est préférable d’ajuster avec des engrais spécifiques (ammonitrate ou kieserite).

Dans le contexte de l’année avec des précipitations localement très importantes qui ont pu lessiver le soufre et une reprise de la minéralisation potentiellement plus tardive au regard des températures du sol, le risque de carence en soufre est plus important, en particulier dans les sols superficiels et filtrants. Une impasse en soufre peut se révéler préjudiciable, y compris en situation d’apport régulier de matière organique (modulation possible sans descendre en dessous de 50 uN SO3).

Au-delà de 350 mm cumulés de novembre à février, on considère que le risque de lessivage du soufre est élevé. Cette année, le mois de janvier a été particulièrement arrosé. Les régions de Normandie, Pays-de-la-Loire, Bretagne et Poitou-Charentes ont toutes enregistré des valeurs de 150 mm, allant jusqu’à 300 mm de pluie en Bretagne.

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​​​​​​​​Julien Charbonnaud - j.charbonnaud@terresinovia.fr - Centre-Val de Loire
Jean Lieven - j.lieven@terresinovia.fr - Normandie, Ile-de-France Ouest
Thomas Mear – t.mear@terresinovia.fr - Bretagne, Pays-de-la-Loire
Elodie Tourton - e.tourton@terresinovia.fr - Poitou-Charentes, Vendée, Limousin

Sortie hiver Montaison Centre-Val de Loire Normandie et Ouest Ile-de-France Poitou-Charentes, Vendée, Limousin Bretagne, Pays de la Loire Fertilisation Colza Equipe Zone Centre & Ouest

Tournesol : bilan de campagne 2024 (Centre-Val de Loire)

A l’échelle nationale, la tendance est la même avec un rendement moyen proche de 20 q/ha. Il n’y a que 2016 au niveau national pour laquelle une valeur plus faible avait été enregistrée.

Retour sur cette année catastrophique !

Comme pour le colza, les précipitations enregistrées depuis la préparation des sols jusqu’à la récolte expliquent ces résultats plus que décevants dans la grande majorité des situations. Les pluies en avril-mai ont perturbé les semis, à la fois sur les qualités d’implantation avec un effet direct sur les enracinements pouvant être pénalisant par la suite, et sur les dates de semis souvent trop tardives dont l’impact est non-négligeable sur le potentiel. En effet, l’optimum pour maximiser le potentiel est de pouvoir semer courant avril, ce qui a pu être le cas pour environ 1/3 des surfaces. Une autre partie a été semée en mai pour là aussi 1/3 des surfaces et le reste a été réalisé en juin. Hormis l’impact de la date de semis sur le potentiel, on considère qu’à partir du 20-25 mai, il est déconseillé de semer du tournesol en région Centre-Val de Loire en raison du risque d’atteinte de maturité, alors trop tardive voire jamais atteinte. Pour aggraver la situation des semis tardifs, l’ensemble du cycle est dans la norme vis-à-vis du cumul thermique jusqu’à fin août et plutôt frais voire froid en septembre pénalisant fortement l’évolution de la maturité. Il faut ajouter à cela des pluies très importantes sur septembre, empêchant les parcelles à maturité d’être récoltées en temps et en heure. Les pluies se sont poursuivies sur octobre et novembre. Quand la portance des sols le permettait, les récoltes ont pu se faire entre les pluies mais avec des humidités de graines élevées engendrant des coûts de séchage importants. Le chiffrage est difficile mais un certain nombre de parcelles n’ont pas pu être récolté.

Les rendements sont compris entre 0 et près de 40 q/ha pour les parcelles ayant pu être semées tôt, dans la grande majorité les rendements sont compris entre 18 et 22 q/ha. Malgré l’excès d’eau, le déficit hydrique de l’été a pénalisé le rendement des parcelles les plus superficielles, un comble dans le contexte d’humidité de l’année !

Malgré tout, toutes les situations n’ont pas été catastrophiques, à l’image de cette parcelle semée en avril en Eure-et-Loir à la frontière avec l’Eure qui affiche un rendement de 35 q/ha sur 27 ha pour une récolte le 28 septembre à 14,5 d’humidité. Le tournesol étant dans le contexte de la campagne 2024, la meilleure marge de l’exploitation.

► Télécharger le bilan de campagne tournesol 2024, région Centre-Val de Loire

Vous pouvez retrouver plus d'éléments dans les diaporamas Bilan Tournesol accessible avec le lien ci-joint :​​
​​​​​​​- Bilan de campagne tournesol 2024 Centre-Val de Loire en illustrations​​​​​​​​​​​​​​

Julien Charbonnaud - j.charbonnaud@terresinovia.fr - Centre-Val de Loire

Préparation de campagne Maturité/récolte Centre-Val de Loire Tournesol Julien Charbonnaud

Comment assurer la bonne implantation de la lentille ?

​​​​​​​Les semis de lentille pourront démarrer à partir de mi-février dans les secteurs les plus précoces, et début mars sur la majorité des bassins de production. Les objectifs d’une implantation correcte de la lentille sont la levée rapide et homogène de la culture et un enracinement suffisant pour la bonne mise en place de la nodulation.​​​​​​​​​​​​​​

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​​​​​​​Bien choisir sa parcelle : le pré-requis pour réussir la culture de la lentille​​​​​

​​​Les sols superficiels sont bien adaptés pour la culture de la lentille

La culture de la lentille est idéale pour valoriser les sols superficiels présentant une réserve utile faible à moyenne.
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L’objectif sera de cibler des parcelles de sols argilo calcaires superficiels, moyens ou des sols volcaniques et granitiques. Il est recommandé de privilégier des sols drainants, aérés et appuyés dont les réserves azotées sont modérées. Les sols à forte réserve utile sont à éviter car ils favorisent une végétation exubérante, augmentant le risque de verse. La mise en place de la nodulation peut être négativement impactée par des sols à forts reliquats azotés et les sols compactés. Enfin, les sols très caillouteux peuvent compliquer les chantiers de récolte.

Limiter les risques biotiques dès le choix de la parcelle

La lentille présente des sensibilités aux champignons telluriques, tels que Aphanomycès euteiches, ou des complexes de Fusarium spp et Pythium spp. Ces pathogènes pénètrent et impactent l’appareil racinaire, caractérisés par des symptômes de nécroses. L’appareil végétatif pourra présenter un jaunissement, un retard de croissance ou des flétrissements foliaires. La lutte contre ces pathogènes est préventive, en évitant le retour trop fréquent de la lentille sur une même parcelle.
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Pour Aphanomyces euteiches, le délai de retour de la lentille préconisé est d’au moins 5 ans​​​​​​​. La sensibilité à ce ravageur des autres légumineuses est également à prendre en compte. Les autres cultures sensibles à ces pathogènes, (pois, luzerne, certains trèfles…) sont également à prendre en compte dans la rotation (voir tableau ci-dessous).

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​​​​​​​Sensibilité des légumineuses à Aphanomyces euteiches (Source : Anne Moussart, Terres Inovia)

L'évaluation du potentiel infectieux des parcelles peut être réalisée avant l'implantation :
Aphanomycès du pois : test du potentiel infectieux d'un sol

Privilégier également des parcelles indemnes de flore adventice difficile, telles que le datura, l’ambroisie, le bleuet ou l’ortie royale. En effet, les solutions de désherbage sur lentille restent limitées ce qui complique la gestion de certaines flores. De plus, la présence de certaines adventices (morelles, xanthium, ambroisie ou encore datura) peut entrainer un déclassement de la récolte vers l’alimentation animale.

Un semis précoce dans un sol ressuyé

Les semis des parcelles de lentille commencent dès mi-février dans les bassins du Sud-Ouest, de la côte atlantique et du Sud-Est, ils se poursuivent jusqu’en mi-avril pour le Centre-Val de Loire, le bassin Champenois ainsi que les nouveaux secteurs de production du Nord et Est. Enfin, les secteurs d’altitudes, comme le Cantal ou la Haute-Loire, réalisent des implantations plus tardives jusqu’à fin mai.
 

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Le sol de la parcelle doit être ressuyé et suffisamment réchauffé afin d’éviter les tassements. La température du sol, à la profondeur de semis, doit être supérieure à 6°C pour favoriser une germination rapide.  

La préparation d’un lit de semence aéré et meuble sur les 15 premiers cms est un facteur important pour une bonne implantation de la lentille. En effet, la culture possède un système racinaire fasciculé peu puissant : un travail du sol adéquat permettra une exploration racinaire favorable à une bonne alimentation hydrique lors des périodes plus sèches au cours du cycle.

Semer entre 2 et 3 cm de profondeu
r avec un semoir à céréales et viser 220-250 plantes/m² levées. Attention aux semis trop denses qui favorisent le développement de maladies et augmentent le risque de verse.

Semis précoces Semis tardifs En altitude
270 gr/m2​​​​​​​ 300 gr/m2​​​​​​​ 300-320  gr/m2​​​​​​​


En conduite biologique, les densités de semis sont majorées si un désherbage mécanique est prévu. Selon les terroirs, cette majoration varie entre +10 % et +30 % par rapport aux densités préconisées en conventionnel.

Un écartement entre 12 et 17cm sera optimal pour éviter un trop grand salissement de la parcelle. En cas de présence de cailloux, un roulage des parcelles post semis est recommandé pour niveler le sol, il peut être réalisé jusqu’au stade 5-6 feuilles.​​​​​

La lentille requière une vigilance pour le désherbage mais est peu exigeante en fertilisation.

Lors des premiers stades de son développement, la croissance de la lentille est lente, ce qui limite sa compétitivité avec les adventices. La mise en place d’un programme de désherbage est recommandée pour limiter la croissance de ces adventices.

Pour faire le point sur le désherbage, n'hésitez pas à consulter cet article complet : Le désherbage de la lentille : allier prélevée et post-levée pour optimiser la maitrise de la flore adventice

La nodulation de la lentille avec Rhizobium leguminosarum, naturellement présent dans les sols permet à la culture la fixation de l’azote atmosphérique. Elle est peu exigeante :  pour un rendement de 15 à 25q/ha, apporter 30 à 50 unités de P2O5, 60 à 80 unités de K2O et 20 à 25 unités de Mg.

Et le choix de la variété ?

Consultez les résultats complets des essais variétés 2024 sur le site :​​​​

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Zoé Le Bihan - z.lebihan@terresinovia.fr - Référente lin et lentilles zone Centre & Ouest

Préparation de campagne Implantation Centre-Val de Loire Bretagne, Pays de la Loire Poitou-Charentes, Vendée, Limousin Normandie et Ouest Ile-de-France Implantation Lentille Zoé Le Bihan