Gestion en post-levée des dicotylédones : Des solutions efficientes à adapter à la flore présente
Les pluies de ce début de campagne, réparties entre la fin-août et la mi-septembre, ont quelque peu perturbé les semis, aboutissant à des écarts de dates d’implantation et donc de stade entre les parcelles de colza. Malgré cela, il est aujourd’hui temps de repérer la présence de dicotylédones pour décider d’une éventuelle intervention pour la majorité d’entre-elles.
De nombreuses solutions sont aujourd’hui disponibles pour contrôler les dicotylédones en post-levée. Appliqués seuls, en séquence ou en association, ces produits permettent de maîtriser efficacement la majeure partie des adventices fréquemment présentes dans les soles de colza. Tout l’enjeu à présent est de bien maîtriser le spectre d’efficacité et le mode d’action de chacun d’entre eux afin d’optimiser les interventions, que ce soit en termes de choix de produit(s), de dose(s) et de positionnement(s).
MOZZAR / BELKAR : pour viser un spectre large de dicotylédones
Ce produit est également applicable plus tardivement, en association avec une spécialité à base de propyzamide (IELO, KERB FLO, etc.), tout en gardant une efficacité sur alchémille, lamier, coquelicot, chardon-marie, fumeterre, gaillet, géraniums en pression faible à moyenne. En revanche, l'efficacité peut décroître sur capselle, véronique, laiteron, sisymbre, bleuet, matricaire et mercuriale si le stade est déjà bien avancé.
Attention, le mode d’action de ce produit est uniquement foliaire. Il ne peut donc s’employer que sur des adventices levées et atteignables par la pulvérisation. Il conviendra donc d’éviter d’intervenir sur des colzas très couvrant, afin d’éviter les effets « parapluie », et reporter l’application au retour des premiers froids, sur une culture plus éclaircie. De plus, ce produit n’est pas sélectif des légumineuses dans les parcelles de colza associées. Il conviendra alors de retarder son utilisation en entrée d’hiver, période où la plante compagne est habituellement détruite.
LADIVA ou pack MIZIS (MIZIK + NERIS) : pour élargir le spectre de MOZZAR
En complément de l’Halauxifène-méthyl présente dans le MOZZAR (ou MIZIK), l’Aminopyralide, contenue seule dans le NERIS ou associée au MOZZAR dans le LADIVA, renforce la persistance d’action et l’efficacité sur pensées et composées (matricaires, laiterons, séneçons, chrysanthèmes des moissons, etc.). Ces produits sont à positionner idéalement autour du stade 4 feuilles du colza, en une seule application non-fractionnable.
En plus des informations précédentes, voici quelques compléments à connaître sur ces solutions :
- Les produits sont compatibles avec de nombreux insecticides ou antigraminées foliaires associés avec une huile végétale de type ACTIROB. Ne pas mélanger avec les fongicides/régulateurs.
- En application tardive (au-delà du 10 novembre) de MOZZAR, LADIVA ou du pack MIZIS, le mélange avec un produit type KERB FLO est possible avec adjuvant non-ionique de type PHYDEAL, PIXIES, GONDOR, SILWET, etc. LADIVA existe aussi en pack LADIVA FLO (LADIVA + KERB FLO)
Des solutions davantage spécifiques pour lutter contre une flore plus ciblée
Le recours à d'autres produits peut s'envisager, seul ou en complément des spécialités mentionnées précédemment, pour cibler certaines flores en particulier. Par soucis de sélectivité vis-à-vis du colza, le respect du stade d'application et des conditions d'emploi de ces produits est important.
- FOX 1 L/ha est un herbicide de contact positionnable à 4-5 feuilles du colza, impérativement sur feuillage sec pour des raisons de sélectivité. Employé en complément d’autres produits, il peut apporter un gain d’efficacité sur jeunes mercuriales, chénopodes, lamiers, pourpier, sisymbres, véroniques, ainsi que sur jeunes pensées, morelles, ravenelles ou coquelicots. Il est sélectif des principales légumineuses associées au colza si ces dernières sont bien développées.
- CALLISTO 0,15 L/ha est applicable à partir de 6 feuilles sur des colzas en bon état végétatif et légèrement endurcis (après les premiers froids, mi-octobre ou petites gelées matinales, maximales inférieures à 15-18°C). Il permet de lutter seul contre les crucifères adventices du colza (sanve, moutardes et calépine) ou en association avec du CENT 7 à 0,2 l/ha contre ravenelle, barbarée, sisymbre, et repousses de betterave. Son utilisation est renouvelable 2 à 3 semaines plus tard pour les plus fortes infestations. Il détruit les légumineuses associées au colza.
- IELO / YAGO / BIWIX 1,5 L/ha est efficace sur graminées, bleuets, chardons, matricaires, laiterons, séneçons, coquelicots et dans une moindre mesure sur pensées et véroniques. Il a une légère action contre géranium disséqué. Ce produit détruit les légumineuses associées au colza. Un sol froid et de la pluie après l’application sont nécessaires pour optimiser l’efficacité de la propyzamide.
Quelques trous dans la raquette…
Certaines flores restent toutefois très complexes pour ne pas dire impossibles à contrôler avec les produits de post-levée en colza : citons par exemple les renouées (persicaires, des oiseaux, liseron), rumex, liserons ou encore morelles et amarantes très développées.
Attention aux conditions d’application
Les conditions météorologiques actuelles (début octobre) se caractérisent par des matinées fraiches, humides et des milieux de journées chauds et secs, avec des amplitudes thermiques parfois importantes. Afin de maximiser l’efficacité des solutions présentées précédemment, il est important de se référer aux préconisations d’usage mentionnées sur l’étiquetage de chaque produit afin de positionner au mieux ses interventions. Voici quelques repères simples à connaître pour les produits mentionnés précédemment :
| Produits | Stade d’application | Conditions d’applications | Période en journée |
|
MOZZAR/NERIS LADIVA |
A partir de 4 feuilles jusqu’à stade « rosette » | Hygrométrie > 80% Températures comprises entre 12 et 20°C au moment de l’application Amplitudes thermiques <15°C |
04h00 à 09h00 du matin |
| CALLISTO | A partir de 6 feuilles jusqu’à stade « rosette » | Colza en bon état végétatif et légèrement endurcis Hygrométrie > 80% Températures comprises entre 5 et 14°C Amplitudes thermiques < 15°C |
04h00 à 09h00 du matin |
| FOX | A 4-6 feuilles pour un bon compromis efficacité/bonne sélectivité | Feuillage sec (sélectivité) Bon état végétatif Hygrométrie > 80% Températures comprises entre 4 et 14°C au moment de l’application |
Dans la nuit, avant tombée de la rosée ! |
Pour aller plus loin
► Conditions d'application des herbicides
► Tableau d'efficacité des herbicides en colza (Juillet 2025)
► Consultez l'outil 'Mélange des produits phytosanitaires'
Votre contact en région
- Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr) – Centre et Est Occitanie
- Quentin Level (q.level@terresinovia.fr) – Sud Nouvelle-Aquitaine, Gers et Hautes-Pyrénées
- Alexandra Denoyelle - Auvergne-Rhône-Alpes, PACA
Colza : limiter l'impact des repousses de céréales
La présence de petits grains à la récolte des céréales l’été dernier a favorisé la présence de repousses dans les colzas. Si elles ont bien été maîtrisées dans les premiers colzas semés, la décision d’intervenir ou non se pose encore pour les parcelles implantées plus tardivement. Il est important d’évaluer et de prendre en compte le risque rapidement pour éviter une concurrence préjudiciable.
Les repousses de céréales deviennent préjudiciables à partir de 5-10 pieds/m²
Le pouvoir concurrentiel des repousses de céréales vis-à-vis des colzas augmente avec leur densité, et peut se traduire par une diminution du gain de biomasse de la culture à l’automne, limitant sa robustesse, et par extension des pertes de rendement. C’est notamment le cas pour les repousses d’orge d’hiver, davantage préjudiciables que celles du blé.
Pour favoriser une bonne implantation des colzas, une intervention spécifique peut être généralement déclenchée à partir de 5-10 pieds/m² présents en parcelle.
Adapter le positionnement et le choix de produit au salissement de la parcelle
En présence de repousses uniquement, et en cas de concurrence précoce et intense, il est nécessaire d’intervenir rapidement avec des solutions antigraminées foliaires, de préférence de la famille des « Fop » (Cf. tableau ci-dessous). Elles ont l’avantage d’être peu onéreuses et efficaces, contrairement aux herbicides à mode d’action racinaire employés en pré-levée ou post-levée précoce qui n’ont pas ou peu d’effet sur les repousses.
| Produit type fop (liste non exhaustive) |
Dose/ha (dose la plus faible : repousses de céréales avant tallage - dose la plus élevée : ray-grass, vulpin) |
|
Spécialités à base de quizalofop-P-éthyl 50 g/l |
0,6 à 1,2 l/ha + huile 1 l/ha |
| Spécialités à base de fluazifop-P-butyl 125 g/l (FUSILADE MAX…) |
0,75 à 1 l/ha |
| Spécialités à base de propaquizafop 100 g/l (AGIL, AMBITION...) |
0,4 à 0,8 l/ha + huile 1 l/ha |
Les conditions d’application sont déterminantes dans le bon fonctionnement des produits
Intervenez dans des conditions poussantes sur des plantes réceptives, c’est-à-dire non-stressées (stress thermique ou hydrique), à des températures douces, des amplitudes thermiques faibles (entre 5 et 15-20°C) et par une hygrométrie supérieure à 80 %. Attention à garder un volume d’eau suffisant pour toucher correctement une cible relativement verticale avec une faible surface foliaire.
En présence de repousses accompagnées de ray-grass et/ou de vulpins,
en conditions d’infestation moyenne à importante (> 20 graminées/m²), il faudra privilégier le recours à une spécialité herbicide à base de cléthodime, seule matière active à mode d’action foliaire encore partiellement efficace contre graminées. Ici, l’objectif est de limiter la concurrence et faciliter l’action de la propyzamide (Kerb Flo, Ielo, etc.) appliquée ultérieurement en entrée d’hiver.
Pour maximiser l’efficacité de l’intervention, l’application doit être positionnée à un stade plus avancé (3-4 feuilles des graminées), tout en veillant à bien respecter les conditions d’applications et les doses recommandées.
| Produit type dim (liste non exhaustive) |
Dose/ha (dose la plus faible : repousses de céréales avant tallage - dose la plus élevée : ray-grass, vulpin) |
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Spécialités à base de cléthodime 240 g/l |
0,4 à 0,5 l/ha + huile 1 l/ha |
|
Spécialités à base de cléthodime 120 g/L(CENTURION R, FOLY R, BALISTIK…) |
0,9 à 1 L/ha + huile 1 L/ha |
Votre contact en région :
- Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr) – Centre et Est Occitanie
- Quentin Level (q.level@terresinovia.fr) – Sud Nouvelle-Aquitaine, Gers et Hautes-Pyrénées
- Alexandra Denoyelle - Auvergne-Rhône-Alpes, PACA
Colza - Désherbage en post-levée sur dicotylédones : misez toujours sur un bon diagnostic !
C'est le moment, si ce n’est pas déjà fait, de repérer la présence de dicotylédones pour décider d’une éventuelle intervention.
Certaines flores restent toutefois très complexes pour ne pas dire impossibles à contrôler avec les produits de post-levée en colza : citons par exemple les renouées (persicaires, des oiseaux, liseron), rumex, liserons ou encore morelles et amarantes très développées.
MOZZAR / BELKAR : pour viser un spectre large de dicotylédones
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D’une façon générale, les applications de MOZZAR / BELKAR 0.25 l/ha restent possibles pour les parcelles où l'on observe à ce jour des adventices au stade 2 à 4 feuilles telles que : géraniums, gaillets, alchémille, ammi-majus, bleuet, coquelicot, fumeterre, mercuriale, chardon-marie, chénopode, lamier, laiteron, helminthie, myosotis, repousses de lin. Le colza doit avoir atteint ou dépassé le stade 4 feuilles.
- En application tardive (courant novembre), MOZZAR / BELKAR 0.25 l/ha garde une efficacité sur alchémille, lamier, coquelicot, chardon-marie, fumeterre, gaillet, géraniums en pression faible à moyenne. En revanche, l'efficacité peut décrocher sur capselle, véronique, laiteron, sisymbre, bleuet, matricaire et mercuriale si le stade est déjà bien avancé.
- Attention, dans les cas où le colza couvre déjà fortement voire intégralement l’inter-rang, mieux vaut reporter la décision (attendre les premiers froids, tassement du colza) au risque de ne pas rentabiliser le produit limité par un certain « effet parapluie ».
LADIVA ou pack MIZIS (MIZIK + NERIS) : pour élargir le spectre de MOZZAR
A base d’halauxifen-méthyl, de piclorame et d’aminopyralide, ces solutions renforcent le spectre dicots de MOZZAR, notamment sur pensée et composées (matricaires, laiterons, séneçon, bleuet, chrysanthèmes des moissons…), et ont une meilleure persistance d’action. Les conseils de périodes d’application sont les mêmes que pour MOZZAR : à partir de 4 feuilles du colza. Une seule application par campagne est possible.
Nota Bene :
- MOZZAR, LADIVA, pack MIZIS détruisent les légumineuses associées au colza.
- Les produits sont compatibles avec de nombreux insecticides ou antigraminées foliaires associés avec une huile végétale de type ACTIROB. Ne pas mélanger avec les fongicides/régulateurs.
- En application tardive de MOZZAR, LADIVA ou du pack MIZIS, le mélange avec un produit type KERB FLO est possible avec adjuvant non-ionique de type PHYDEAL, PIXIES, GONDOR, SILWET, etc. LADIVA existe aussi en pack LADIVA FLO (LADIVA + KERB FLO)
Qu’apportent les autres produits de post-levée ?
Le recours à d'autres produits peut s'envisager soit en complément soit pour cibler certaines flores en particulier. Par soucis de sélectivité vis-à-vis du colza, le respect du stade d'application et des conditions d'emploi de ces produits est important.
- FOX 1 l/ha est un herbicide de contact utilisable à partir de 4-6 feuilles (feuillage sec impératif) surtout pour compléter le spectre des autres produits. Points forts sur jeune mercuriale, morelle, chénopode, sanve, sisymbre, véroniques, pensée, lamier, myosotis. Efficacité également sur de jeunes coquelicots. Sélectif des principales légumineuses associées au colza si ces dernières sont bien développées.
- CALLISTO 0,15 l/ha à partir de 4-6 feuilles du colza. Utilisé seul (sanve et autres moutardes, calépine) ou en association avec CENT 7 0,2 l/ha (ravenelle, barbarée, sisymbre, repousses de betterave) avec possibilité de renouveler 2 à 3 semaines plus tard pour les plus fortes infestations. Il détruit les légumineuses associées au colza.
- IELO / YAGO / BIWIX 1,5 l/ha efficacité sur graminées, bleuets, chardons, matricaires, laiterons, séneçons, coquelicots et dans une moindre mesure sur pensées et véroniques. Il a une légère action contre géranium disséqué. Ce produit détruit les légumineuses associées au colza. Un sol froid et de la pluie après l’application est nécessaire pour optimiser l’efficacité de la propyzamide.
Pour aller plus loin
► Conditions d'application des herbicides
► Tableau d'efficacité des herbicides en colza (Juillet 2025)
► Consultez l'outil 'Mélange des produits phytosanitaires'
Julien Charbonnaud - j.charbonnaud@terresinovia.fr - Centre-Val de Loire
Jean Lieven - j.lieven@terresinovia.fr - Normandie, Ile-de-France Ouest
Thomas Mear – t.mear@terresinovia.fr – Bretagne, Pays-de-la-Loire
Elodie Tourton - e.tourton@terresinovia.fr - Poitou-Charentes, Vendée, Limousin
Installation des colzas
A fin septembre, la majorité des colzas a atteint au moins le stade 4 feuilles après une installation plutôt chaotique. La sécheresse estivale a compliqué la préparation des sols. Malgré une météo favorable sur la période des semis, les fenêtres disponibles et les pluies annoncées effectives, la culture est moins réussie qu’on pouvait l’espérer.
Contexte d'implantation
Les intentions de semis étaient égales à la campagne passée, voire à la hausse pour certains. La préparation des sols est réalisée cet été au gré de quelques pluies, les faux semis sont peu efficaces. Les semis sont groupés fin août juste avant les précipitations du dernier weekend. Parfois les herbicides racinaires sont reportés en post-levée précoce. Les limaces ont localement fait des dégâts et provoqué des resemis, ainsi que la punaise des céréales sur des secteurs très limités. Les températures fraîches de septembre ralentissent le développement des colzas, ils poussent moins vite que d’habitude. Les cumuls de pluie localement importants entrainent des phytotoxicités des herbicides : colzas rougeâtres bloqués ou bordures des cotylédons blanchies.
Retour sur les punaises de céréales
Les mois de juin et juillet chauds et secs ont favorisés les multiplications de punaises des céréales. Les infestations ont dans un premier temps étaient signalées dans les habitations ou les bâtiments communaux courant juillet, puis ont touché les parcelles de colzas en cours de levée courant août. Les sources identifiées sont des repousses de colzas et des parcelles de tournesols, les cibles sont les cultures rayonnantes : jeunes colzas ou repousses de céréales. A l’image des petites altises, afin de limiter les infestations, nous pourrions conseiller de ne pas déchaumer les repousses de colzas sources. Ces foyers de punaises des céréales, alors dérangés par le travail du sol, sont encouragés à se déplacer. Insectes polyphages, elles visent donc les jeunes cultures à proximité. Aucun lien n’est établi entre le type de travail du sol réalisé pour le colza (labour, travail plus ou moins profond, dents ou disques, SD) et l’infestation. Les dégâts en colzas ont été ponctuellement signalés en Vienne et en Deux-Sèvres.
Arrivée des grosses altises adultes
Quelques captures sont relevées courant septembre, artéfact dû à la température maximale qui oscille autour de 20°C (ligne en pointillés rouges). La chute des températures maximales à partir du 20 septembre (courbe rouge) provoque une colonisation massive des colzas par les grosses altises.
Le weekend des 20-21 septembre sera à prendre comme début d’activité pour les simulations des stades larvaires en région.
Les plantules issues des semis de septembre ont dû être protégées contre les attaques foliaires, elles n’étaient pas assez développées pour supporter les prélèvements (courbes noire et verte). Pour rappel le stade 4 feuilles est atteint à 400°Cj (base 0°C) soit à la date de l’interception entre la courbe et la ligne en pointillés noirs. Par exemple, pour une levée du 1er septembre sur le secteur de Niort, le stade 4 feuilles est calculé le 22 septembre.
Actuellement, tous les colzas n’ont pas atteint le stade 4 feuilles et l’activité des grosses altises se maintient. Il pourrait être tentant d’employer le MINECTO GOLD. Récente dérogation de 120 jours, l’application n’est autorisée qu’à partir de 6 feuilles du colza : stade où la lutte contre les adultes n’est plus justifiée. Attention : une application unique est autorisée. Autant mettre à profit l’alternance des matières actives lors de la lutte contre les larves si elle est nécessaire.
De plus, en l’absence de résistance forte (notre région n’est pas skdr généralisée), l’efficacité de MINECTO GOLD sur adultes n’est pas supérieure à la référence pyréthrinoïde à base de lamda-cyhalothrine (ex : KARATE ZEON, etc,.). Cette efficacité est comprise entre 50 et 70%. L’application unique de Karaté Zéon ou Minecto Gold dans cette synthèse de 3 ou 6 essais a été réalisée sur des colzas peu développés entre le stade cotylédons et 2 feuilles ; 55% de plantes présentaient des morsures en moyenne lors de l’application.
Articles à consulter :
- MINECTO GOLD : autorisation dérogatoire pour le colza
- Des infestations de punaises possibles localement en phase d’installation des colzas
Elodie Tourton - e.tourton@terresinovia.fr - Poitou-Charentes, Vendée, Limousin
Charançon du bourgeon terminal : évaluer le risque avant d’intervenir
La gestion du charançon du bourgeon terminal repose en premier lieu sur la combinaison de leviers agronomiques car les solutions phytosanitaires sont limitées. Terres Inovia fait le point sur l’évaluation du risque à la parcelle et les insecticides à utiliser, lorsque la situation l’exigera. Deux OAD sont proposés pour accompagner agriculteurs et techniciens.
La cuvette jaune pour détecter l’arrivée
Il est important de suivre, en plus des pièges dans les parcelles, un réseau de piégeage comme celui du BSV qui permet d’établir une dynamique de vol à l’échelle d’un territoire et de positionner au mieux la protection insecticide, si elle est nécessaire.
Pour autant, il n’existe pas de relation entre le nombre d’individus capturés et les dégâts.
Les toutes premières captures ont été signalées en région Centre-Val de Loire il y a une dizaine de jours. Ce début de semaine, d’autres piégeages ont été confirmés en région Centre, dans le sud Ile-de-France et dans de rares situations ailleurs sur la partie Ouest de la France (voir cartes issues des données BSV ci-dessus).
Un outil de prédiction des arrivées de charançons du bourgeon terminal
La dynamique de croissance durant l’automne jusqu’en entrée hiver est déterminante
Le risque charançon du bourgeon terminal est réduit pour les colzas levés précocement qui poussent régulièrement au cours de l’automne et jusqu’à l’entrée de l’hiver. Evaluer l’état de la parcelle de colza (mesurer la biomasse aérienne en kg/m² ou g/plante et en observer l’état des pivots) permet de savoir si le colza sera capable de faire face à une attaque de charançons. C’est la combinaison de cet état agronomique et de la présence du ravageur qui permet d’évaluer le risque à la parcelle.
Faut-il intervenir ? Et avec quoi ?
Terres Inovia a développé un outil d’aide à la décision « Colza Risques Charançons du bourgeon terminal » (outil en cours de mise à jour). L’estimation du risque global à la parcelle est associée, si elle est nécessaire, à une recommandation de lutte insecticide. Cet outil permet de classer une parcelle dans un niveau de risque global. Le risque global combine un risque agronomique et un risque lié à la nuisibilité historique du charançon dans le département. L'OAD s’utilise en complément des infos fournies par les BSV, les réseaux de cuvettes jaunes et le modèle de prédiction des vols. A l’automne 2024, les captures en Poitou-Charentes ont augmenté sur l’ensemble du territoire. Dans cette région, la nuisibilité historique est plutôt faible, mais elle pourrait évoluer si cette dynamique de piégeage se poursuit.
La résistance du charançon du bourgeon terminal aux pyréthrinoïdes (mutation KDR), bien que détectée dans les principaux bassins de production reste d’un niveau assez faible. Les pyréthrinoïdes demeurent donc relativement efficaces. En cas de besoin, utiliser un pyréthrinoïde autorisé comme la lambda-cyhalothrine, la deltaméthrine ou la cyperméthrine. L’étofenprox affiche un niveau d’efficacité inférieur.
Un coléoptère discret
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Julien Charbonnaud - j.charbonnaud@terresinovia.fr - Région Centre-Val de Loire
Jean Lieven - j.lieven@terresinovia.fr - Normandie, Ile-de-France Ouest
Thomas Mear – t.mear@terresinovia.fr - Bretagne, Pays de la Loire
Elodie Tourton - e.tourton@terresinovia.fr - Poitou-Charentes, Vendée, Limousin
Gestion des grosses altises adultes en production de semences de colza
La récente dérogation 120 jours (art53-REG1107/2009) de Minecto Gold questionne sur le type de solution à employer en production de semences. En effet, Cette dérogation bénéficie aussi d’un usage spécifique porte-graine et moutarde
MINECTO GOLD est autorisé en 2 applications maximales par an à la dose maximale d’emploi de 100 g/ha UNIQUEMENT sur colza PORTE GRAINE et MOUTARDE
Intervalle entre 2 applications : 14 jours
Première application : du stade BBCH 00 (levée) au stade BBCH 14 (4 feuilles)
Deuxième application : du stade BBCH16 (6 feuilles) à BBCH19 (9 feuilles ou plus)
Contre les adultes, spécificité du
colza porte graine
Cette application avec Minecto Gold est la seule solution pour lutter contre les altises adultes lorsque la résistance forte SKDR est généralisée comme cela peut être le cas sur les moutardes en Bourgogne.
Sur colza porte graine qui peut nécessiter plusieurs applications, dans les secteurs où la résistance forte a été identifiée mais pas encore développée, Minecto Gold en alternance avec les pyréthrinoïdes est une solution pour freiner la progression de cette résistance forte et cela peut permettre de façon durable, de contrôler l’altise avec plusieurs solutions.
Sur adultes en l’absence de résistance forte, l’efficacité de Minecto Gold n’est pas supérieure à la référence pyréthrinoïde à base de lamda-cyhalothrine (ex : KARATE ZEON, etc,.). Cette efficacité est comprise entre 50 et 70%. L’application unique de Karaté Zéon ou Minecto Gold dans cette synthèse de 3 ou 6 essais a été réalisée sur des colzas peu développés entre le stade cotylédons et 2 feuilles ; 55% de plantes présentaient des morsures en moyenne lors de l’application.
Le colza semé tôt, en aout dans des conditions favorisant un développement rapide des plantules, permet généralement d’atteindre le stade 3-4 feuilles à l’arrivée des grosses altises, seuil au-delà duquel les plantes supportent les prélèvements foliaires. Pour les régions à fortes résistances généralisées aux pyréthrinoïdes, les pyréthrinoïdes étant inefficaces, la seule solution passe par ce semis et cette levée précoce.
Larves d’altises : colza et colza porte graine, même remède
L’intervention sur larves doit être limitée aux seules situations qui le justifient. La nuisibilité des larves est moindre sur des colzas développés et poussants à l’automne. Le risque larves d’altise à la parcelle combine un risque agronomique (biomasse du colza, croissance continue, arrêt de croissance hivernale et précocité de reprise au printemps) et un nombre de larves dans les plantes (méthode Berlèse ou dissection).
En l’absence de risque agronomique, le seuil d’intervention est de 5 larves par pied. En cas de risque agronomique identifié, ce seuil est abaissé à 3 larves. En l’absence de risque global, renouvelez la méthode Berlèse 3 à 4 semaines plus tard.
Consulter l’OAD de Terres InoviaEn quelques clics, cet outil estime le risque parcellaire lié aux prélèvements foliaires par les altises lors de la phase levée du colza. Il a été construit en intégrant des résultats d'essais et l'expertise des agents de Terres Inovia. Lien vers l'outil : Estimation du risque lié aux altises adultes |
Si une intervention est justifiée contre les larves, le choix de l’insecticide va dépendre des résistances présentes et du risque charançon.
Le tableau ci-dessous permet de prendre en compte le risque charançon et larves d’altise
Altises Charançon Bourgeon Terminal | Risque altise Absence de résistance forte | Risque altise Résistance forte |
| Risque charançon bourgeon terminal | Pyréthrinoïde (1) contre charançon bourgeon terminal puis (2) Minecto Gold (3) ou lambdacyhalothrine (3) | Pyréthrinoïde (1) contre charançon bourgeon terminal) puis Minecto Gold |
| Pas de risque charançon du bourgeon terminal | lambdacyhalothrine ou Minecto Gold (larve altise) | Minecto Gold (larve altise) |
(1) : cyperméthrine, deltaméthrine ou lambda-cyhalothrine. La lambdacyhalothrine est supérieure aux autres sur larves d’altises.
(2) Évaluer l’efficacité du traitement charançon sur larves altises avant une nouvelle intervention (au moins 2 semaines avant évaluation)
(3) Minecto Gold permet d’alterner les modes d'action
L.RUCK, F.DUROUEIX Terres Inovia
JC CONJEAUD, ANAMSO
L’Arrivée de l’automne est synonyme de vigilance sur les altises - Sud-Ouest
Les conditions climatiques dans le Sud-Ouest ont été favorables aux semis précoces des colzas. Les tout premiers semis ont été réalisés dès le 10/08 (avant les premières pluies du 13/08) puis la majorité des semis sont effectués fin août, alors que les pluies sont régulières. Depuis, la croissance est soutenue mais des derniers semis ont pu avoir lieu encore récemment. Les stades de développement s’étalent donc de cotylédon à 7 feuilles avec des parcelles en majorité à 4 feuilles (au 24/09). La semaine dernière a été marqué par un rafraîchissement des températures, notamment sur le matin. Cette semaine, les températures sont plus douces et sont donc potentiellement favorables au vol de grosses altises adultes. Dans ce contexte, un rappel du seuil, de la période de risque et des solutions disponibles est nécessaire.
Au vu des conditions météo, une surveillance est de mise
Le déclenchement du vol de grosses altises est conditionné par une variation de températures. Nous sortons d’une semaine plutôt froide et les températures se sont maintenant adoucies. Cela pourrait être favorable au vol d’autant que les premiers retours du réseau BSV la semaine passée montre quelques premières captures via les cuvettes jaunes.
Par conséquent, il est indispensable de surveiller les parcelles dès aujourd’hui, et plus précisément celles qui n’ont pas atteint 4 feuilles, et suivre l’évolution de la situation au travers du BSV (Bulletin de Santé des Végétaux).
Consulter l’OAD de Terres InoviaEn quelques clics, cet outil estime le risque parcellaire lié aux prélèvements foliaires par les altises lors de la phase levée du colza. Il a été construit en intégrant des résultats d'essais et l'expertise des agents de Terres Inovia. Lien vers l'outil : Estimation du risque lié aux altises adultes |
L’insecte migre sur la parcelle depuis divers abris, où il réalise sa diapause estivale. Peu active le jour, l’altise est active en début de nuit pour s'alimenter au détriment du colza. Quelques jours seulement après l’arrivée sur la parcelle, la ponte a lieu dans le sol, à proximité du collet du colza. Les dégâts causés par les adultes se manifestent par la destruction de surface foliaire, sous forme de morsures circulaires. Concernant les dégâts, ils sont potentiellement préjudiciables et d’autant plus importants que le colza est peu poussant et à un stade peu développé avant 4 feuilles. Grâce au semis précoces pour la région cette année, une grande partie des colzas ne sont plus concernés par le risque grosses altises adultes.
Les interventions ne sont pas systématiques !
De la levée à 3 feuilles, le colza pousse relativement lentement et sa biomasse est faible. Les destructions de feuilles (voire des cotylédons) par les adultes de la grosse altise sont d’autant plus préjudiciables sur des colzas peu développés et peu poussants. L’application d’une protection est conseillée si 80% des plantes présente au moins une morsure et 25% de la surface foliaire est consommée.
Intervention inutile à partir de 4 feuilles
A partir de 4 feuilles, le colza entre en phase de croissance active. La production de biomasse par la plante est alors plus rapide que les destructions par morsures de l’altise. A partir de ce stade, une intervention contre la grosse altise adulte est inutile. Intervenir sur les adultes se raisonne au regard du risque qu’elles font peser sur les plantules de colza jusqu’à 3 feuilles inclues. Cette intervention n'aura que peu d'impact sur les infestations larvaires qui elles seront visibles à l'entrée de l'hiver et qui devront être gérées spécifiquement.
Avec la seule famille des pyréthrinoïdes à disposition pour lutter contre ce ravageur au stade adulte, l’efficacité sur adultes comme sur les larves de la grosse altise est directement liée au niveau de résistance des populations. Il est par conséquent essentiel d’intervenir uniquement en cas de risque avéré sur adultes ou sur larves et de limiter l’utilisation de ces insecticides (stratégie d’esquive, en semant tôt).
Si une intervention est nécessaire :
- Dans les secteurs où les résistances fortes ne sont pas généralisées (en jaune ou hachuré) comme le Sud-Ouest, intervenir avec un pyréthrinoïde en soirée (adulte actif en début de nuit).
- Pour les régions à forte résistance généralisée aux pyréthrinoïdes (secteur rouge sur la carte), non encore détecté dans le Sud-Ouest, la seule stratégie de gestion passe par un semis et une levée précoce.
Toutes les pyréthrinoïdes n’ont pas la même efficacité
- 3-4 jours après le traitement, les pyréthrinoïdes lambda-cyhalothrine, cyperméthrine (on peut y associer la deltaméthrine) et l’étofenprox sont comparables.
- 7 jours après le traitement, on observe des différences. Lambda-cyhalothrine, cyperméthrine et deltaméthrine conservent leur efficacité (50 à 60 %). L’étofenprox est en retrait.
- L’esfenvalérate est en retrait à 3-4 jours ou 7 jours.
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Pour la première fois, la dérogation Minecto Gold est en vigueur sur l’ensemble du territoire, dont le Sud-Ouest. Attention cette dérogation d’utilisation ne porte que sur les larves de grosses altises (puisque utilisable seulement à partir du stade 6 feuilles), qui sont différentes des grosses altises adultes qui vont nous concerner dans les prochains jours. Voir l’article ci-dessous Voir l'article sur la dérogation Minecto Gold 2025 Cette même dérogation permet toutefois l’utilisation du Minecto Gold en colza semence (porte-graines) sur la cible grosse altise adulte (stade cotylédons à 4 feuilles). En effet, la dynamique de croissance entre un hybride (majoritairement utilisé en colza conso) et une lignée (utilisée en colza semence) mais aussi la date de semis (les colzas semences sont généralement implantés plus tardivement) explique l’ouverture de cet usage précoce avec une solution supplémentaires aux pyréthrinoïdes. |
Votre contact régional
- Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr) - Centre et Est Occitanie
- Quentin Level (q.level@terresinovia.fr) - Aquitaine, Gers et Hautes-Pyrénées
Soutenir la croissance du colza pour limiter la nuisibilité des insectes
Limiter l’impact des ravageurs d’automne du colza passe en premier lieu par l’installation d’un colza robuste. Une culture bien implantée avec une croissance continue tout au long de l’automne et une reprise dynamique limite la nuisibilité des larves. Dans les situations où la fourniture en azote serait insuffisante pour soutenir la croissance, il est possible – sous conditions réglementaires – d’apporter 30 unités d’azote à l’automne.
Le soutien de la croissance s’inscrit dans une stratégie de lutte intégrée
La lutte contre la grosse altise et le charançon du bourgeon terminal nécessite de faire appel à des techniques de protection intégrée pour que la culture soit plus tolérante aux infestations larvaires. Il est aujourd’hui démontré qu’un colza bien implanté avec une biomasse par pied importante et une croissance continue limite la nuisibilité des larves.
Les semis précoces avec une densité maitrisée, les apports de produits organiques ou les engrais starter au semis contribuent à cet objectif. Néanmoins dans certains contextes de production (semis précoce et faible minéralisation), la fourniture en azote peut être insuffisante pour accompagner la croissance du colza tout au long de l’automne. Dans ces situations strictement définies par les arrêtés régionaux, un apport en végétation de 30 unités d’azote maximum sous forme minérale est possible à partir du stade 4 feuilles entre le 1er septembre et le 15 octobre.
Les conditions d’application régionales sont précisées dans les articles ci-dessous : |
Un bénéfice validé par les travaux de l’institut
Pour valider l’intérêt de l’apport en végétation et soutenir cette évolution de la réglementation Directive Nitrates (PAR 7), Terres Inovia et ses partenaires en région ont conduit de nombreuses expérimentations sur les apports d’azote à l’automne. La synthèse produite par l’institut en 2024 confirme que l’azote minéral apporté à l’automne est bien valorisé par la culture et n’aggrave pas les fuites de nitrates dans l’eau. Le gain de biomasse moyen est de l’ordre de 500 g/m² comparativement au témoin non fertilisé et le coefficient apparent d’utilisation est de l’ordre de 1. Nous notons également l’intérêt de l’apport en végétation pour soutenir la croissance sur la fin de l’automne lorsque les larves colonisent les plantes (figure). Cela se traduit par un léger bénéfice sur la réduction du nombre de plantes déformées par les insectes.
Dans notre référentiel avec une pression larvaire limitée, l’apport d’azote en végétation permet de réduire de 40% le pourcentage de plantes déformées par les larves par rapport au témoin non fertilisé ; alors que l’apport d’azote au semis permet de le réduire de 30 % (écart significatif avec le témoin mais non significatif entre l’apport au semis et l’apport en végétation).
Figure : Effet de l’apport d’azote au semis ou en végétation sur la dynamique de croissance automnale (Terres Inovia, 2024, 56 essais)
L’arrivée de l’automne est synonyme de vigilance sur les Altises
Consécutivement aux précipitations parfois très importantes de fin août, qui ont globalement permis une bonne avancée des semis, on observe cette année en Auvergne-Rhône-Alpes des situations contrastées. Dans certains cas extrêmes, notamment en Auvergne où les pluies ont été particulièrement abondantes, des re-semis ont été nécessaires. Les stades de développement des colzas apparaissent relativement hétérogènes, allant de la levée jusqu’à 6 feuilles selon les secteurs et les dates de semis. Cette variabilité est renforcée par des conditions climatiques changeantes : un rafraîchissement ponctuel fin août - début septembre, suivi d’un retour de la chaleur ces dernières semaines. Les prévisions annoncent désormais une baisse des températures à partir de la semaine prochaine. Dans ce contexte, les colzas les plus jeunes restent particulièrement exposés au risque d’attaques précoces de grosses altises.
Au vu des conditions météo, une surveillance est de mise
Le déclenchement du vol de grosses altises est conditionné par une variation de températures. Ces dernières années en Auvergne Rhône-Alpes, le début du vol est enregistré entre le 20 et le 25 septembre. Les premiers retours des réseaux BSV, confirment une arrivée des grosses altises plus précoce que l’année dernière avec des captures en cuvettes significatives sur certains secteurs.
Par conséquent, il est indispensable de surveiller les parcelles dès aujourd’hui, et suivre l’évolution de la situation au travers du BSV (Bulletin de Santé des Végétaux). de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Consulter l’OAD de Terres InoviaEn quelques clics, cet outil estime le risque parcellaire lié aux prélèvements foliaires par les altises lors de la phase levée du colza. Il a été construit en intégrant des résultats d'essais et l'expertise des agents de Terres Inovia. Lien vers l'outil : Estimation du risque lié aux altises adultes |
L’insecte migre sur la parcelle depuis divers abris, où il réalise sa diapause estivale. Peu active le jour, l’altise est active en début de nuit pour s'alimenter au détriment du colza. Quelques jours seulement après l’arrivée sur la parcelle, la ponte a lieu dans le sol, à proximité du collet du colza. Les dégâts causés par les adultes se manifestent par la destruction de surface foliaire, sous forme de morsures circulaires. Concernant les dégâts, ils sont potentiellement préjudiciables et d’autant plus importants que le colza est à un stade peu développé avant 4 feuilles.
Les interventions ne sont pas systématiques !
Avec la seule famille des pyréthrinoïdes à disposition pour lutter contre ce ravageur, l’efficacité sur adultes comme sur les larves de la grosse altise est directement liée au niveau de résistance des populations. Il est par conséquent essentiel d’intervenir uniquement en cas de risque avéré sur adultes ou sur larves et de limiter l’utilisation de ces insecticides (stratégie d’esquive, en semant tôt).
Un danger pour les colzas de la levée à 3 feuilles
De la levée à 3 feuilles, le colza pousse relativement lentement et sa biomasse est faible. Les destructions de feuilles (voire des cotylédons) par les adultes de la grosse altise sont d’autant plus préjudiciables sur des colzas peu développés.
Intervention inutile à partir de 4 feuilles
A partir de 4 feuilles, le colza entre en phase de croissance active. La production de biomasse par la plante est alors plus rapide que les destructions par morsures de l’altise. A partir de ce stade, une intervention contre la grosse altise adulte est inutile. Intervenir sur les adultes se raisonne au regard du risque qu’elles font peser sur les plantules de colza jusqu’à 3 feuilles inclues. Cette intervention n'aura que peu d'impact sur les infestations larvaires qui elles seront visibles à l'entrée de l'hiver et qui devront être gérées spécifiquement.
Si une intervention est nécessaire :
- Pour les régions à forte résistance généralisée aux pyréthrinoïdes (secteur rouge sur la carte), la seule stratégie de gestion passe par un semis et une levée précoce.
- Dans les secteurs où les résistances fortes ne sont pas généralisées (en jaune ou hachuré), intervenir avec un pyréthrinoïde en soirée (adulte actif en début de nuit).
Toutes les pyréthrinoïdes n’ont pas la même efficacité
- 3-4 jours après le traitement, les pyréthrinoïdes lambda-cyhalothrine, cyperméthrine (on peut y associer la deltaméthrine) et l’étofenprox sont comparables.
- 7 jours après le traitement, on observe des différences. Lambda-cyhalothrine, cyperméthrine et deltaméthrine conservent leur efficacité (50 à 60 %). L’étofenprox est en retrait.
- L’esfenvalérate est en retrait à 3-4 jours ou 7 jours.
Votre contact régional
- Alexandra DENOYELLE (a.denoyelle@terresinovia.fr) - Auvergne Rhône-Alpes PACA
Normandie & Ile-de-France : apport d’azote à l’automne sur colza, rappels réglementaires
En vigueur sur les zones vulnérables, le 7ème programme d’actions « nitrates » ouvre la voie à un apport d’azote minéral en végétation jusqu’au 15 octobre sur le colza. Toutefois, des conditions agronomiques très strictes sont à respecter. Décryptage.
Contexte et enjeux
Attention ! L’apport d’azote – que ce soit au semis ou en végétation - n’a pas lieu d’être généralisé à toutes les situations ! Il n’est pertinent que s’il y a risque d’apparition d’une carence azotée en fin d’automne dans les parcelles exposées aux problèmes de larves d’insectes.
Rappelons que l’engrais ici a pour vocation à apporter un soutien à la culture. Ce n’est pas de l’engrais « nutritionnel » pour contribuer directement à l’élaboration du rendement.
Par rapport à un épandage de fertilisant avant la levée (autorisé réglementairement avant le 31/08), l’apport d’engrais en végétation - à partir du stade 4 feuilles du colza - augmente les chances de retour sur investissement. En effet, à ce moment, l’installation de la culture est assurée et l’apport est plus efficient. La campagne qui a débuté avec des semis dans le sec pour de nombreuses parcelles renforce cet argument.
NB IMPORTANT : tout apport d’azote – au semis ou à l’automne - est inutile lorsque le colza est mal implanté (levée tardive et mauvaise structure de peuplement). Cette pratique ne permet pas d’améliorer ou sauver une situation de « colza mal embarqué ».
Que disent les textes réglementaires ?
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Le 7ème programme d’actions national « nitrates » (PAN 7) décliné dans les régions (PAR 7) indique que :
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Si l’une des trois cases n'est pas cochée, la mesure ne peut s’appliquer, l’épandage d’engrais minéral « en plein » en végétation reste alors interdit dans les zones vulnérables à partir du 31/08.
Que retenir, pour les apports d’azote minéral réglementés sur colza en fin d’été / début d’automne 2025 ?
| Période d’épandage | En Ile-de-France | En Normandie |
| Avant le 31/08 | Maximum 30 U d’azote minéral au semis lorsque le solde du bilan azoté du précédent est inférieur à 20 kg d’N. |
Apport d’azote minéral |
| OU | OU | OU |
| Du 1er septembre au 15 octobre | Voir le paragraphe « Que disent les textes réglementaires ?» ci-dessus | Voir le paragraphe « Que disent les textes réglementaires ?» ci-dessus |
Nota Bene
Le PAN7 prévoit une réévaluation de cette pratique d’apport en végétation du colza » en 2027 et exige la preuve qu’elle n’engendre pas une augmentation significative du risque de lixiviation de l’azote. Cette pratique doit donc être réservée aux situations qui le justifient, sur le plan agronomique.
Au-delà du 31/08, l’apport localisé sur la ligne de semis d’un engrais composé (type NP-NPK) reste partout autorisé dans la limite de 10 kg N/ha.
La quantité d’azote apportée– au semis ou à l’automne – ne doit pas être défalquée du calcul de la dose prévisionnelle à apporter au printemps. C’est l’estimation des biomasses de colza en entrée et sortie hiver qui interviennent dans le calcul.
Tout apport d’azote organique ou minéral en été ou début d’automne accentue le risque d’élongation automnale du colza, a fortiori en cas de densité excessive de plantes/m², variété sensible à l’élongation et levée précoce. Les températures élevées exacerbent aussi le risque.
Pour aller plus loin :
► Gestion des ravageurs : obtenir un colza robuste grâce à un apport d’azote
Jean Lieven - j.lieven@terresinovia.fr - Normandie, Ile-de-France Ouest
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