Propyzamide : les conditions sont favorables

La forte baisse des températures associée à une humidité satisfaisante des sols sur la zone Nord-Est permet aujourd’hui d’envisager l’application de propyzamide pour la gestion des graminées adventices dans les colzas.
 

La forte baisse des températures associée à une humidité satisfaisante des sols sur la zone Nord-Est permet aujourd’hui d’envisager l’application de propyzamide pour la gestion des graminées adventices dans les colzas.

Le propyzamide (KERB FLO et produits génériques) est une molécule herbicide incontournable dans la gestion du désherbage des parcelles de colza fortement infestées en graminées, notamment lorsque celles-ci sont résistantes à d’autres matières actives. Le propyzamide a une action racinaire systémique sur ray-grass, vulpin, repousses de céréales (surtout blé), bromes, folle-avoine (d’hiver surtout), pâturin, vulpie et agrostis.

Bonnes pratiques d’utilisation

Certaines conditions d’application sont indispensables pour optimiser l’efficacité et préserver la durabilité de la molécule :

  1. Une seule application de propyzamide à 750 g/ha par campagne, de début novembre à fin décembre sur colza.
  2. Pas d’application sur un sol saturé en eau pour éviter ruissellements et échecs d’efficacité.
  3. Viser une application sur sol frais et humide. L’efficacité dépend de l’humidité du sol. Des températures inférieures à 10 °C sont vivement conseillées pour assurer la persistance d’action.

Les résultats expérimentaux montrent que l’application des produits à base de propyzamide n’est pas très sensible à la biomasse et ceci ne doit pas remettre en cause la période optimale. Attention, en raison de l’action foliaire antidicotylédones de l’aminopyralide, respecter un délai sans pluie pour les produits IELO / YAGO / BIWIX / DITOP. Les applications trop tardives (au-delà de novembre) manqueront d’efficacité antidicotylédones.

Mélange herbicide + insecticide : quelle conduite adopter ?

Il est toujours tentant d’économiser un passage en associant l’herbicide et l’insecticide. Mais cela est parfois une mauvaise économie.

En premier lieu, il convient de s’interroger sur la nécessité de l’insecticide. Pour mémoire, le seuil indicatif de risque est de 5 larves par pied pour des colzas bien développés et de 2 à 3 larves par pied pour des petits colzas ou des colzas mal implantés avec des faims d’azote.

Dans les secteurs avec des résistances fortes aux pyréthrinoïdes (secteur SKDR), le mélange MINECTO GOLD + propyzamide est fortement déconseillé par l’institut pour des raisons de comptabilité et d’efficacité. MINECTO GOLD doit impérativement être associé à un adjuvant huileux (type ACTIROB). Or, la présence d’huile provoque la floculation du propyzamide, réduisant fortement son efficacité. Par ailleurs, Minecto Gold s’applique lorsque les températures sont douces et les larves actives pour maximiser son efficacité. Alors que la propyzamide s’applique par temps froid.

De la même manière dans les secteurs qui ne sont pas concernés par les résistances fortes et qui utilisent encore des pyréthrinoïdes pour la lutte contre les larves d’altise, il est souvent préférable de réaliser les interventions séparément. En effet, même si en pratique, le mélange propyzamide + pyréthrinoïdes reste possible, les conditions optimales d’application de l’insecticide (températures douces) diffèrent de celles de l’herbicide (températures fraiches).

Automne Hauts-de-France Bourgogne-Franche-Comté Grand Est Lorraine, Alsace et Haute-Marne Désherbage Maitrise des adventices Colza Non Mathys MIQUET (m.miquet@terresinovia.fr)

Propyzamide : les conditions sont favorables

La forte baisse des températures associée à une humidité satisfaisante des sols sur la zone Nord-Est permet aujourd’hui d’envisager l’application de propyzamide pour la gestion des graminées adventices dans les colzas.

Le propyzamide (KERB FLO et produits génériques) est une molécule herbicide incontournable dans la gestion du désherbage des parcelles de colza fortement infestées en graminées, notamment lorsque celles-ci sont résistantes à d’autres matières actives. Le propyzamide a une action racinaire systémique sur ray-grass, vulpin, repousses de céréales (surtout blé), bromes, folle-avoine (d’hiver surtout), pâturin, vulpie et agrostis.

 

Bonnes pratiques d’utilisation

Certaines conditions d’application sont indispensables pour optimiser l’efficacité et préserver la durabilité de la molécule :

  1. Une seule application de propyzamide à 750 g/ha par campagne, de début novembre à fin décembre sur colza.
  2. Pas d’application sur un sol saturé en eau pour éviter ruissellements et échecs d’efficacité.
  3. Viser une application sur sol frais et humide. L’efficacité dépend de l’humidité du sol. Des températures inférieures à 10 °C sont vivement conseillées pour assurer la persistance d’action.

Les résultats expérimentaux montrent que l’application des produits à base de propyzamide n’est pas très sensible à la biomasse et ceci ne doit pas remettre en cause la période optimale. Attention, en raison de l’action foliaire antidicotylédones de l’aminopyralide, respecter un délai sans pluie pour les produits IELO / YAGO / BIWIX / DITOP. Les applications trop tardives (au-delà de novembre) manqueront d’efficacité antidicotylédones.

 

Mélange herbicide + insecticide : quelle conduite adopter ?

Il est toujours tentant d’économiser un passage en associant l’herbicide et l’insecticide. Mais cela est parfois une mauvaise économie. 

En premier lieu, il convient de s’interroger sur la nécessité de l’insecticide. Pour mémoire, le seuil indicatif de risque est de 5 larves par pied pour des colzas bien développés et de 2 à 3 larves par pied pour des petits colzas ou des colzas mal implantés avec des faims d’azote.

Dans les secteurs avec des résistances fortes aux pyréthrinoïdes (secteur SKDR), le mélange MINECTO GOLD + propyzamide est fortement déconseillé par l’institut pour des raisons de comptabilité et d’efficacité. MINECTO GOLD doit impérativement être associé à un adjuvant huileux (type ACTIROB). Or, la présence d’huile provoque la floculation du propyzamide, réduisant fortement son efficacité. Par ailleurs, Minecto Gold s’applique lorsque les températures sont douces et les larves actives pour maximiser son efficacité. Alors que la propyzamide s’applique par temps froid.

De la même manière dans les secteurs qui ne sont pas concernés par les résistances fortes et qui utilisent encore des pyréthrinoïdes pour la lutte contre les larves d’altise, il est souvent préférable de réaliser les interventions séparément. En effet, même si en pratique, le mélange propyzamide + pyréthrinoïdes reste possible, les conditions optimales d’application de l’insecticide (températures douces) diffèrent de celles de l’herbicide (températures fraiches).

 

Vulpin dans une parcelle de colza - Crédit photo : Terres Inovia

Préparation de campagne Automne Hauts-de-France Colza Mathys MIQUET (m.miquet@terresinovia.fr)

Un rattrapage sur les adventices crucifères nécessaire dans certaines parcelles

En 2025, toutes les parcelles n’ont pas reçu une pluviométrie suffisante au semis et les levées ont pu être échelonnées ou tardives. Les conditions douces ont profité au développement du colza, mais également à certaines adventices, qui n’ont pas toujours pu être gérées.

Même si la plupart des parcelles avec une forte pression dicotylédones ont pu être contrôlées avec une ou deux applications de MOZZAR/BELKAR, certaines parcelles avec des pressions modérées ou des relevées tardives subsistent. 

Contre les crucifères adventices, deux solutions de rattrapage existent : l’une à base de bifenox (FOX) et l’autre à base de mésotrione (CALLISTO). Le bifenox permet de gérer la sanve et le sisymbre, mais il n’est pas conseillé de l’appliquer si le feuillage est humide ou si un épisode de gel est prévu dans les jours suivants l’application. Il n’est donc pas recommandé dans la période actuelle. 

 

CALLISTO : un rattrapage efficace et possible dans le contexte actuel

Le CALLISTO est applicable à partir du stade 6 feuilles du colza et jusqu’au stade rosette/repos végétatif. Il est conseillé de l’appliquer sur des colzas en bon état végétatif et légèrement endurcis par les premiers froids (petites gelées, maximales inférieures à 15-18°C).
Après la première application, une forte décoloration blanchâtre/jaune peut être observée pendant 3 à 4 semaines sans réduction de vigueur. La deuxième application, marquera très peu la culture. 

Décoloration après désherbage CALLISTO - Crédit photo : L.Jung

En fonction de la flore adventice présente, 2 types de programme peuvent être réalisés et renouvelés si nécessaire 2 à 3 semaines après le premier traitement : 

  • Callisto à (0,15 l/ha), répété si nécessaire
  • Une association Callisto (0,15 l/ha) et Cent 7 (0,2 l/ha), répété si nécessaire. Ce mélange n’est pas couvert par les firmes mais a été testé à de nombreuses occasions par Terres Inovia. Respecter les conditions d’utilisation de CALLISTO et traiter impérativement sur un feuillage sec et un sol ressuyé, en dehors d'une période de fortes chaleurs. Ne pas mélanger avec un autre produit ou avec un adjuvant.

 

 Callisto (0,15 l/ha)
(A renouveler si nécessaire)
Callisto (0,15l/ha) + Cent 7 (0,4 l/ha)
(A renouveler si nécessaire)
CapselleDès que conditions favorables 
SisymbreDouble application 
DiplotaxisRéférences peu nombreusesRéférences peu nombreuses
Sanve  
RapistreRéférences peu nombreuses 
Ravenelle Double application
Moutarde NoireRéférences peu nombreuses 
Passerage Double application
BarbaréeDouble applicationDouble application (si nécessaire)
Calépine  


Légende :
Vert = Bonne efficacité
Jaune = Efficacité moyenne
Rouge = Efficacité nulle

Préparation de campagne Automne Hauts-de-France Colza Nicolas Latraye (n.latraye@terresinovia.fr)

Colza : Mesurer la biomasse en entrée hiver pour un apport d’azote sur-mesure

Les conditions de ce début de campagne ont permis, dans l’ensemble, un bon développement des colzas, lorsque ces derniers n’ont pas pâti de mauvaises conditions d’implantation. Afin d’estimer la dose d’azote à apporter au printemps, il est important de mesurer la biomasse des colzas à l’entrée et à la sortie de l’hiver.

La pesée entrée hiver est fortement recommandée 

La biomasse est un indicateur de la quantité d’azote absorbée par la culture de colza. Par exemple, un colza de 1,5 kg/m² à l’entrée de l’hiver a absorbé 75 uN (1 kg de matière verte / m² en entrée hiver = 50 uN absorbé).
La mesure du poids vert du colza en entrée hiver est fortement recommandée pour optimiser la fertilisation azotée des gros colzas qui, en proportion, perdent plus de feuilles durant l’hiver. Grâce à la double pesée (entrée et sortie d’hiver), la Réglette Azote Colza® ajuste la quantité d’azote à apporter au printemps en tenant compte de l’azote contenu dans les feuilles perdues qui sera à nouveau disponible pour la culture au cours de son cycle.

L’estimation de la biomasse en sortie hiver est quant à elle indispensable. L’estimation de l’azote absorbé à l’ouverture du bilan constitue un des piliers du calcul de la fertilisation azotée avec la fixation de l’objectif de rendement.

 

Méthode d’estimation de la biomasse

La pesée s’effectue sur 4 fois 1m² en sectionnant les colzas au niveau du collet pour une bonne estimation de sa parcelle. La méthode de prélèvement varie selon l’écartement du colza. 

Ecartement    Méthode de prélèvement
Inférieur à 30 cmPrélever dans un carré de 1 mètre de côté
45 cmPrélever 2 rangs contigus de 1,25 mètre linéaire
50 cmPrélever 2 rangs contigus de 1 mètre linéaire

 

Dans les parcelles avec des colzas hétérogènes, il convient de couvrir au mieux cette variabilité en effectuant des prélèvements à des endroits représentatifs.

Voir le tuto en vidéo

 

Colza associé à des légumineuses gélives

Dans le cas d’un colza associé, il est également conseillé d’estimer la biomasse des plantes compagnes, à part du colza. Cette mesure permettra de savoir si le couvert est suffisamment développé pour avoir un impact sur l’alimentation azotée. La Réglette Azote Colza® prend en compte un effet « couvert associé », si la biomasse des plantes compagnes est supérieure à 250-300 g/m².

 

Un prélèvement de colzas doublement utile

La réalisation du test Berlèse est fortement recommandée durant l’hiver afin de suivre l’évolution de la pression des larves de grosses altises. Une fois la pesée de biomasse réalisée, profitez de l’échantillon prélevé pour mettre en place un test Berlèse.

Lire aussi : Larves de grosses altises : les 1ers Berlèses peuvent débuter

 

 

Automne France entière Colza Clarisse Guiziou-Jaouen (c.guizioujaouen@terresinovia.fr)

Désherbage graminées : bien utiliser la propyzamide

​​​​​​​La baisse des températures associée à une certaine humidité des sols permettra dans les prochains jours d’envisager l’application de propyzamide (Kerb Flo) sur les parcelles de colza infestées de graminées. ​​​​​​​Dans ce contexte, un rappel sur les conditions d’utilisation et d’efficacité de cette molécule parait important.

​​​​​​​Rappel : comment agit la propyzamide ?

La propyzamide (contenue dans KERB FLO et produits génériques) a une action antigraminée à 100 % racinaire et systémique, assez lente car le produit doit migrer par les racines. Ainsi, l’efficacité ne se mesure souvent qu’en sortie hiver.

Quelles sont les graminées ciblées ?

Ray-grass, vulpin, repousses de céréales (blé surtout), bromes, folle avoine (d’hiver surtout), pâturin, vulpie, agrostis.
Cette substance active joue un rôle-clé pour le contrôle des graminées en colza.

Rôle clé pour la gestion à long terme du désherbage

La propyzamide limite fortement la pression de sélection de graminées résistantes aux herbicides foliaires. La gestion responsable de cette molécule est un enjeu majeur pour assurer la durabilité du désherbage, notamment en colza. La protection de la ressource en eau et la durabilité des molécules herbicides sont étroitement liées aux pratiques de désherbage.​​​​​​​

3 règles d’or :

1. Une seule application de propyzamide à 750 g/ha par campagne :

  • à partir de début novembre jusqu'à fin décembre pour le colza​​​​​​​

2. Pas d’application sur un sol saturé en eau pour éviter les ruissellements et les échecs (asphyxie racinaire)

​​​​​3. Pour une bonne efficacité :

  • Viser des applications sur sol frais et humide : l'efficacité est dépendante de l’humidité du sol. Le résultat peut être insuffisant en période sèche.
  • En cas d’enracinement profond des adventices, l’efficacité peut être décevante.

Quels sont facteurs pouvant pénaliser l’efficacité de la propyzamide vis-à-vis des graminées ?

  • Levées précoces de graminées (fin août / septembre) et/ou abondantes non maîtrisées par les herbicides avant l’entrée hiver (les racines peuvent alors être trop développées) ;
  • Application trop tardive sur des adventices trop développées (tallage des graminées) ;
  • Façons culturales simplifiées sans labour (présence de mulch) ;
  • Sols à forte teneur en argile (> 35 %) et MO en surface (> 4 %) ;
  • Sols hydromorphes avec asphyxie des graminées (induisant une faible absorption du produit)

Qu’en est-il de l’effet « parapluie » ?

Pour des colzas dotés d’une forte biomasse (> 1.5 kg/m²), les volumes de végétation peuvent être élevés. Les biovolumes et les longs pétioles (plus de 50 cm) font alors obstacle aux herbicides racinaires.

Pour les produits contenant la propyzamide, mieux vaut dans ce cas positionner l’application au plus proche d’une pluie significative pour favoriser sa diffusion dans la végétation jusqu’à la surface du sol. Pour les produits IELO/YAGO/BIWIX/DITOP, pas d’application sous une pluie.

Mélange propyzamide avec un insecticide … à bien considérer

La tentation de mélanger avec un insecticide visant les larves d’altises est souvent grande car elle permet de viser les deux cibles – mauvaises herbes et insectes – en même temps.

Avant une telle décision, assurez-vous que l’infestation larvaire justifie l’insecticide. Les larves d’altises colonisent les parcelles de façon très variable.

De même, si une infestation larvaire justifie d’ores-et-déjà un insecticide, n’attendez pas que les conditions soient réunies pour la propyzamide pour intervenir.

​​​​​​​Visez toujours les meilleures conditions possibles pour chacune des cibles (insecte ou mauvaises herbes) quitte à passer deux fois… plutôt que chercher à faire coûte que coûte « une pierre deux coups ».

Rappel : Le mélange de produit à base de propyzamide avec MINECTO Gold n'est pas recommandé. Plus d’info ici

​​​​​​​Pour aller plus loin

Gestion des graminées hivernales 
 

Julien Charbonnaud - j.charbonnaud@terresinovia.fr - Centre-Val de Loire
Jean Lieven - j.lieven@terresinovia.fr - Normandie, Ile-de-France Ouest
Thomas Mear – t.mear@terresinovia.fr – Bretagne, Pays-de-la-Loire
 Elodie Tourton - e.tourton@terresinovia.fr - Poitou-Charentes, Vendée, Limousin

Automne Pause hivernale Implantation Période hivernale Normandie et Ouest Ile-de-France Centre-Val de Loire Poitou-Charentes, Vendée, Limousin Bretagne, Pays de la Loire Colza Pois d'hiver Féverole d'hiver Equipe Zone Centre & Ouest

Hernie des crucifères : signaler les parcelles touchées, c'est important !

La hernie des crucifères est une maladie racinaire qui prend de l’ampleur ces dernières années, 2025-2026 ne fait pas exception. Les dégâts causés par la hernie sont très variables. Le plus souvent quelques zones ou foyers feront perdre 5 à 20 % du potentiel. Dans les pires cas, cela entraîne la nécessité de retourner la parcelle. Face à cette maladie, aucun levier seul ne suffit : la clé, c’est la combinaison.

Une maladie qui s’exprime davantage avec le changement climatique

Les températures douces durant l'automne combinées aux précipitations importantes en septembre, ont créent des conditions idéales au développement de cette maladie racinaire. La hernie des crucifères est causée par le parasite obligatoire Plasmodiophora brassicae. Les symptômes se manifestent par des boursouflures hypertrophiées (galles) sur les racines.

Des flétrissements et des rougissements sont généralement visibles sur les parties aériennes des plantes, souvent répartis en foyers ou en larges bandes dans les parcelles, pouvant aller jusqu’à la perte de pieds. La conséquence est la perte de rendement.  

Une fois installée dans la parcelle, la maladie peut y rester plus de 10 ans et s’accrochera plus ou moins facilement aux crucifères cultivées dans la rotation, selon les conditions de milieu. Mieux vaut donc anticiper. 

Galle de hernie sur colza - Crédit photo : L. Jung

Prévention, des réflexes à adopter 

Pour les parcelles avec des symptômes de hernie, il n'y a pas de solution corrective efficace. Mais il est important de saisir l’enquête en ligne « hernie des crucifères » pour nous aider à lutter collectivement contre cette maladie : déclarer en ligne une parcelle avec de la hernie. En effet, la quantification des parcelles concernées ainsi que leur localisation permettent de cibler la communication et les programmes de recherche. 

Après le diagnostic de présence de hernie, actuellement, il peut être judicieux de préparer la prochaine campagne, notamment pour les parcelles de l’exploitation en sol acide et hydromorphe, il est possible de réaliser un dépistage. Le test du chou chinois permet de vérifier si votre sol est contaminé par la hernie.  

On veillera en particulier à éviter les contaminations entre parcelles (transport de terres collées aux pneumatiques et aux outils de travail du sol, épandeur d’apports organiques, etc.).

En savoir plus sur la hernie des crucifères  

Préparation de campagne Implantation Automne Maturité/récolte Normandie et Ouest Ile-de-France Bretagne, Pays de la Loire Centre-Val de Loire Poitou-Charentes, Vendée, Limousin Colza Equipe Zone Centre & Ouest

Larves de grosses altises : les 1ers Berlèses peuvent débuter

Les captures de grosses altises adultes ont débuté précocement cette année, s’étalant de début septembre pour les secteurs les plus précoces à mi-septembre. Les premières larves commencent à être observées sur la zone Nord & Est.

Larve de grosse altise - Crédit photo : Terres Inovia

La période de surveillance via les tests Berlèse doit débuter à partir de maintenant. Ces 1ères mesures fourniront un début d’estimation quant à la quantité de larves d’altises présentes cette campagne. Compte tenu de la persistance du vol des adultes sur certains secteurs, des émergences échelonnées sont à prévoir. Il est donc fortement recommandé de refaire un test Berlèse 2 à 3 semaines plus tard.

 

 

Lire aussi : Comment faire un Berlèse ?

 

Vous pouvez consulter les périodes potentielles d’apparition des larves en fonction du début de la période de vol dans les BSV :

 

Attention à ne pas confondre les larves

  Autres diptères
dans les pétioles et feuilles
Grosse altise
dans les pétioles
à cette époque de l'année

Gauche : larve de grosse altise au stade L1
Droite : larve de diptère

Taille 5 mm 2 mm au stade L1
4 mm au stade L2
6 à 9 mm au stade L3
Forme Larve allongée Larve allongée + 3 paires de pattes
 

 

 

N’intervenez qu’en cas de besoin

OAD Larves de grosse altise

En quelques clics, cet outil estime le risque lié aux larves de grosse altise. Il permet de combiner l'aspect agronomique de la parcelle à la pression du ravageur.  Accéder à l'outil

 

Le risque d’avoir des dégâts nuisibles dépend de l’état de croissance du colza à l’entrée de l’hiver et de sa capacité à engager rapidement la montaison au printemps (contexte pédo-climatique, choix variétal, enracinement).

Grille de risque simplifiée adaptée au territoire

Infestation larvaire Risque agronomique Indication de risque

> 5 larves /
plante

Toutes situations Risque fort
Entre 2-3 et 5
larves / plante

Biomasse < 45 g/pied
OU
Croissance limitée (rougissement, faible
disponibilité en azote, mauvais
enracinement)

Risque fort
Biomasse > 45 g/pied
ET
Croissance continue sans faim d'azote
(pas de rougissement, disponibilité en
azote, bon enracinement)
Risque moyen
< 2-3 larves / plantes Toutes situations Risque faible

 

Attachez une réelle importance aux fortes infestations conjuguées à des risques élevés (petit colza, faim d’azote, pivots défectueux, reprises tardives, etc.). Les dégâts sont généralement plus sévères (seuil à 3 larves par plante).

 

Avec quoi intervenir si nécessaire ?

Il convient en premier lieu de s'informer sur l'état des résistances selon sa région afin de prendre la bonne décision : MINECTO GOLD : autorisation dérogatoire pour le colza

 

Rappel : nos essais montrent qu’en l’absence de résistance forte SKDR, la lambda-cyhalothrine (Karaté Zéon dans nos essais) est le pyréthrinoïde le plus efficace, supérieur à la cyperméthrine. La deltaméthrine (Decis Protech dans nos essais) est intermédiaire. Les pyréthrinoïdes particuliers etofenprox, tau-fluvalinate, esfenvalérate sont en retrait en termes d’efficacité.

 

Les insecticides sont efficaces sur des larves d'altises L1 et L2


Pour être efficace, l’intervention chimique doit être positionnée, après avoir « fait le plein » de larves aux stades sensibles (L1 et L2), c'est-à-dire lorsque les larves sont encore mobiles. Dans les essais, les meilleures efficacités sont obtenues en tendance lorsque les températures moyennes ne descendent pas sous 7°C les quelques jours qui encadrent l’intervention.

Les applications de sortie hiver ne sont pas efficaces pour réduire l’impact des insectes sur les plantes.
 

Automne Hauts-de-France Lorraine, Alsace et Haute-Marne Bourgogne-Franche-Comté Grand Est Colza Équipe Nord & Est

Evaluer le risque lié au charançon du bourgeon terminal du colza dans le Sud-Ouest

Les piégeages réalisés dans le cadre du réseau de surveillance colza, ont mis en évidence un début de vol du charançon du bourgeon terminal (CBT) depuis trois semaines maintenant. Même si le vol s’intensifie doucement, il est temps de faire un point sur l’évaluation du risque en parcelle à partir des différents critères agronomiques qui permettent, selon les situations, une impasse de traitement.

Le CBT, un ravageur dont les dégâts sont visibles au printemps : rappel. Les dégâts sont occasionnés par les larves de charançons issus des adultes visibles aujourd’hui. Ces dégâts se traduisent au printemps par des pieds de colzas à port buissonnants, c’est-à-dire une  disparition de la tige principale au profit de hampes secondaires repartant du pied ; ces plantes présentent une taille réduite par rapport à un colza sain. A l’échelle de la parcelle, on estime une perte de rendement à partir de 30% de plantes à port buissonnant.

Faut-il intervenir?  

L’état du colza est primordial, couplé à la présence ou non du ravageur sur le territoire. Tous les colzas ne sont pas égaux face au CBT et la décision d’intervenir est non seulement soumise à une évaluation de la présence du ravageur mais également de l’état du colza.  

1/ Evaluer l’activité du charançon du bourgeon terminal (BSV et parcelle)

Cuvette jaune indispensable. En effet, l’identification de l’insecte et surtout sa date d’arrivée sont des données indispensables pour intervenir au bon moment si l’intervention se justifie (risque de pontes). Par ailleurs, il est recommandé d’utiliser les données de réseaux d’observations (exemple BSV, bulletin de santé du végétal) et de comparer la situation de sa parcelle à celle des parcelles proches. En effet il peut arriver qu’un piège capture plus ou moins bien les insectes. 

Les captures du ravageur étaient peu nombreuses depuis deux semaines. Elles tendent à se généraliser cette semaine, même si elles restent encore peu élevées en intensité.

N'hésitez pas à consulter le dernier BSV de votre région pour plus d'informations sur le risque local et les captures significatives :

•    Occitanie 
•    Nouvelle-Aquitaine

Ne pas hésiter à utiliser notre outil de prédiction des vols en sélectionnant le Charançon du bourgeon terminal- Prédiction des vols ravageurs

Globalement, l’ensemble des secteurs de production de colza dans le Sud-Ouest sont concernés par la présence du ravageur.

Rappelons que la protection des colzas vise les adultes au moment de la ponte des femelles. L’arrivée des adultes signale le début du décompte des 8-10 jours et donc de la période de risque.

Attention, la moyenne pluriannuelle tend à lisser les pics de captures de chaque année.

2/ Evaluer le risque agronomique, c’est-à-dire la capacité du colza à poursuivre sa croissance

Le risque charançon du bourgeon terminal est réduit sur un colza suffisamment développé qui pousse au cours de l’automne jusqu’à l’entrée de l’hiver. Ainsi, c’est bien l’état de développement du colza et la dynamique de croissance durant l’automne jusqu’en entrée hiver qui sont déterminants. 

La biomasse fraîche (mesurer la biomasse en kg/m² ou g/plante), la couleur du colza, la qualité de l’enracinement (longueur du pivot et état du système racinaire) et la disponibilité en azote permettent d’évaluer sa capacité à poursuivre sa croissance. 

On recherche à la fois un colza bien développé au moment de l’arrivée de l’insecte, avec une alimentation correcte jusqu’à l’entrée hiver pour éviter une faim d’azote et un arrêt de croissance.

3/ Reporter les indicateurs de votre parcelle dans l’outil dédié

Charançon du bourgeon terminal (CBT) L’outil vous indiquera la marche à suivre.
C’est la combinaison de cet état agronomique et de la présence du ravageur (qui permet d’évaluer le risque à la parcelle et de décider le passage d’un insecticide. La simple présence du ravageur n’est pas le seul indicateur à prendre en compte !

4/ Si je dois intervenir, comment positionner mon traitement

La stratégie de lutte consiste à viser les femelles adultes avant qu’elles ne pondent. L’aptitude à la ponte est atteinte 10 à 15 jours après l’arrivée sur les parcelles. Le traitement insecticide est donc à positionner un peu en amont, 8-10 jours après les premières captures significatives. On peut estimer un piégeage significatif à partir de 5 individus piégés sur la même semaine. Ce chiffre est à prendre comme une indication et non comme une valeur seuil validée.

La date d’intervention est donc fonction de la date d’arrivée des insectes sur la parcelle, 8 à 10 jours après les premières captures significatives (>5 individus/cuvette lors d’un relevé hebdomadaire).

Avec quelle solution peut-on intervenir ?

Les pyréthrinoïdes fonctionnent bien sur le charançon du bourgeon terminal. En cas de besoin, utiliser un pyréthrinoïde autorisé comme la lambda-cyhalothrine, la deltaméthrine ou la cyperméthrine. L’étofenprox affiche un niveau d’efficacité inférieur.

L’intervention visant le CBT exercera un premier contrôle des larves d’altises. Dans les situations peu poussantes, hydromorphe.

Votre contact régional

  • Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr) - Centre et Est Occitanie
  • Quentin Level (q.level@terresinovia.fr) - Aquitaine, Gers et Hautes-Pyrénées
     

 

 

Automne Ouest Occitanie Est Occitanie Colza Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr) - Terres Inovia

Surveillez les larves de grosses altises grâce au test Berlese

Les toutes premières larves de grosses altises peuvent être repérées dès fin octobre. Pour en avoir le cœur net, le test Berlèse est votre meilleur allié.

​​​​La période de surveillance vis-à-vis des larves d’altises débute. Fin octobre, début novembre, les examens directs au champ (recherche de larves dans les pétioles à l’aide d’un cutter ou canif) sont un bon moyen pour « prendre le pouls ». Mais le test Berlèse reste le moyen le plus sûr pour le raisonnement insecticide. Deux précautions valent mieux qu’une. Un premier test Berlese réalisé fin octobre/début novembre suivi, dans ce cas, impérativement d’un second 2 à 3 semaines plus tard est recommandé. Cela permet de couvrir suffisamment large la période d’arrivée potentielle des larves. Dans les régions ou situations généralement très saines (pétioles avec très peu de cicatrices, risque faible), un seul test Berlèse peut suffire. 

► Consulter les BSV rendant compte des prévisions de stades larvaires et analyses de risques :

Les larves les plus dommageables colonisent les colzas bien avant l’hiver

Au début de leur vie, les larves sont relativement mobiles et s’introduisent par la face supérieure des pétioles des feuilles (des trous de galeries évoluant en cicatrices apparaissent alors très vite). Au gré des conditions, elles poursuivent leur développement pendant l’hiver en minant et se réfugiant dans les pétioles des feuilles. Le gel ne tue pas les larves. Dans le pire des cas, les larves gagnent le cœur des plantes avant ou pendant la reprise de végétation en sortie hiver.
Pour cette raison, il convient d’anticiper ! La lutte en novembre/décembre est la seule efficace pour limiter l’impact sur les plantes et notamment les ports buissonnants au printemps.

Pas de discrimination, diagnostiquez tous vos colzas

L'expérience des années récentes montre qu'il convient d’examiner tous types de colzas (gros, petit, sain, stressé, etc.) quel que soit le niveau d’attaques des grosses altises adultes en début de cycle. Les parcelles n'ayant pas nécessité d'insecticide jusqu’alors sont à surveiller au même titre que les autres. Le diagnostic des infestations larvaires est essentiel pour tous les profils de colza.

Berlese = plus simple et plus fiable

La méthode Berlèse peut être utilisée de façon assez rapide et permet sans effort de détecter et dénombrer toutes les larves. L’essayer c’est l’adopter !

Vidéo : Comment faire un Berlese

​​​​​Attention à ne pas confondre les larves

De nombreux techniciens signalent en fin octobre et en fin novembre, la présence d'autres larves lors de la réalisation de test Berlèse ou lors d'observations directement sur les plantes. Le plus souvent sans pattes, il s'agit de larves de diptères et non d'altises d'hiver.

  Autres diptères
dans les pétioles et feuilles
Grosse altise
dans les pétioles
à cette époque de l'année


Gauche : larve de grosse altise au stade L1
Droite : larve de diptère

Taille 5 mm 2 mm au stade L1
4 mm au stade L2
6 à 9 mm au stade L3
Forme larve allongée larve allongée + 3 paires de pattes
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​​​​​​​​​​​​​​Risque très inféodé à la parcelle !

Le risque de dommages liés à la présence de larves d’altises dans un colza dépend de plusieurs facteurs :

  • type d’infestation : nombre de larves, date de leur apparition et dynamique de développement,
  • conditions de milieu : réserve d’azote / phosphore disponible dans le sol, météo hivernale et post-hivernale,
  • biomasse foliaire produite par le colza avant l’hiver et sa capacité ou non à soutenir cette dynamique de croissance le plus tardivement possible,
  • qualité d’enracinement des plantes (état sanitaire, forme et taille des pivots).

De ce fait, la protection insecticide doit être raisonnée pour chaque parcelle. Les enjeux liés aux phénomènes de résistance et à la durabilité des solutions chimiques sont tels que chacun doit se sentir responsable​​​​​​​.

N’intervenez qu’en cas de besoin

​​​​​​OAD Larve de grosse altise

​​​​​En quelques clics, cet outil estime le risque lié aux larves de grosse altise. Il permet de combiner l'aspect agronomique de la parcelle à la pression du ravageur.  

 

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Les colzas à biomasse >1,5 kg/m² le jour de l’observation, ayant une qualité d’enracinement, une croissance continue à l’automne-hiver et une reprise de végétation avant le 25 février supporteront davantage les larves d’altises. Dans ces situations le seuil de traitement peut être réhaussé à 5 larves par plante.​​​​​​​

Attachez une réelle importance aux fortes infestations conjuguées à des risques élevés (petit colza, faim d’azote, pivots défectueux, reprises tardives, etc.). Les dégâts sont généralement plus sévères, faute de vigilance (seuil à 3 larves par plante).

Dans les régions où les larves arrivent tôt (mi à fin octobre) et où les hivers sont doux -secteurs maritimes notamment- maintenez une surveillance des parcelles jusqu’à fin décembre car des ré-infestations larvaires sont possibles.

 

Avec quoi intervenir si nécessaire ?

Il convient en premier lieu de s'informer sur l'état des résistances selon sa région afin de prendre la bonne décision : MINECTO GOLD : autorisation dérogatoire pour le colza

Rappel : nos essais montrent qu’en l’absence de résistance forte SKDR, la lambda-cyhalothrine (Karaté Zéon dans nos essais) est le pyréthrinoïde le plus efficace, supérieur à la cyperméthrine. La deltaméthrine (Decis Protech dans nos essais) est intermédiaire. Les pyréthrinoïdes particuliers etofenprox, tau-fluvalinate, esfenvalérate sont en retrait en termes d’efficacité.

Les insecticides sont efficaces sur des larves d'altises L1 et L2

Pour être efficace, l’intervention chimique doit être positionnée, après avoir « fait le plein », de larves aux stades sensibles (L1 et L2), c'est-à-dire lorsque les larves sont encore mobiles. Dans les essais, les meilleures efficacités sont obtenues en tendance lorsque les températures moyennes ne descendent pas sous 7°C les quelques jours qui encadrent l’intervention.

Les applications de sortie hiver ne sont pas efficaces pour réduire l’impact des insectes sur les plantes.


​​​​​​​Julien Charbonnaud - j.charbonnaud@terresinovia.fr - Centre-Val de Loire
Jean Lieven - j.lieven@terresinovia.fr - Normandie, Ile-de-France Ouest
Thomas Mear – t.mear@terresinovia.fr - Bretagne, Pays-de-la-Loire
Elodie Tourton - e.tourton@terresinovia.fr - Poitou-Charentes, Vendée, Limousin

Automne Centre-Val de Loire Normandie et Ouest Ile-de-France Poitou-Charentes, Vendée, Limousin Bretagne, Pays de la Loire Colza Equipe Zone Centre & Ouest

Suivi du vol du charançon du bourgeon terminal du colza : une activité en progression

Les observations issues du réseau de surveillance colza indiquent une activité croissante du charançon du bourgeon terminal (CBT) depuis le début du mois d’octobre. Si les premières captures ont été relevées dans des créneaux similaires aux tendances pluriannuelles, la progression du vol apparaît cette année plus graduelle que l’automne 2024.

En Auvergne

Les premiers individus ont été détectés dès la semaine du 1er octobre, et le nombre de parcelles concernées poursuit son augmentation ces derniers jours. Cette évolution traduit un vol désormais bien amorcé avec des captures significatives sur l’ensemble des départements suivis (Allier – 03, Puy-de-Dôme - 63, Haute-Loire – 43).

En Rhône-Alpes 

La situation reste plus hétérogène, avec quelques captures enregistrées depuis la semaine du 6–7 octobre, principalement dans l’Ain, le Rhône et le nord de l’Isère.
 L’activité du ravageur demeure pour l’instant modérée, mais une poursuite du vol est à suivre dans les semaines à venir, en fonction des conditions climatiques. 

 

Dans tous les cas, la surveillance en cuvettes jaunes est impérative !


N'hésitez pas à consulter le dernier BSV de votre région pour plus d'informations sur le risque local:

Le CBT, un ravageur dont les dégâts sont visibles au printemps : rappel. Les dégâts sont occasionnés par les larves de charançons issus des adultes visibles aujourd’hui. Ces dégâts se traduisent au printemps par des pieds de colzas à port buissonnants, c’est-à-dire une  disparition de la tige principale au profit de hampes secondaires repartant du pied ; ces plantes présentent une taille réduite par rapport à un colza sain. A l’échelle de la parcelle, on estime une perte de rendement à partir de 30% de plantes à port buissonnant.

Faut-il intervenir?  une surveillance indispensable pour évaluer présence du charançon du bourgeon terminal (CBT) et état du colza

Tous les colzas ne sont pas égaux face au CBT et la décision d’intervenir est non seulement soumise à une évaluation de la présence du ravageur mais également de l’état du colza.  Pour être en mesure de raisonner au mieux chaque intervention, Terres Inovia a récemment intégré la notion d’état végétatif du colza dans le processus de prise de décision pour intervenir ou non vis-à-vis du charançon du bourgeon terminal. 

Le CBT est-il présent dans ma parcelle et/ou dans le secteur ? A quel niveau ?

Cuvette jaune indispensable : trop de parcelles aujourd’hui ne sont pas équipée de ce piège et dans ces conditions, impossible de raisonner correctement l’intervention (installer une cuvette jaune (avec de l’eau), posée sur la végétation).
En effet, l’identification de l’insecte et surtout sa date d’arrivée sont des données indispensables pour intervenir au bon moment. Par ailleurs, il est recommandé d’utiliser également les données de réseaux d’observations et de comparer la situation de sa parcelle à celle des parcelles proches. En effet il peut arriver qu’un piège capture plus ou moins bien les insectes.  Par exemple, la consultation du BSV colza est un outil permettant de suivre la situation, plus ou moins précisément selon la répartition des parcelles sur le réseau.

Ma parcelle présente-t-elle un risque agronomique ? 

Le risque charançon du bourgeon terminal est réduit sur un colza suffisamment développé qui pousse au cours de l’automne jusqu’à l’entrée de l’hiver. Ainsi, c’est bien l’état de développement du colza et la dynamique de croissance durant l’automne jusqu’en entrée hiver qui sont déterminants. La couleur du colza, la qualité de l’enracinement et la disponibilité en azote permettent d’évaluer sa capacité à poursuivre sa croissance. On recherche à la fois un colza bien développé au moment de l’arrivée de l’insecte, avec une alimentation correcte jusqu’à l’entrée hiver pour éviter une faim d’azote et un arrêt de croissance.
​​​​​​Les apports d’azote étant interdits à l’automne en zone vulnérable, on tiendra compte de l’enracinement du colza pour évaluer sa capacité à exploiter les ressources en profondeur, de la connaissance de la parcelle et de sa capacité de minéralisation. L’apport d’engrais organique, au semis et/ou de façon récurrente sur la parcelle fait partie des éléments à prendre en compte pour définir si oui ou non le colza risque une faim d’azote trop tôt à l’automne. (voir en bas de page le tableau décisionnel pour le diagnostic du risque charançon du bourgeon terminal) qui est intégré dans l'outil Colza / Risques charançon du bourgeon termila .

 --  En pratique --

1/ Evaluer l’activité du charançon du bourgeon terminal (BSV et parcelle)
Relever régulièrement vos pièges, consulter le bulletin de santé du végétal (BSV), qui vous renseignera sur la dynamique des vols et les risques d'entrée en ponte.
Rappelons que la protection des colzas vise les adultes au moment de la ponte des femelles : l’arrivée des adultes signale le début de la période de risque.

Ne pas hésiter à utiliser notre outil de prédiction des vols en sélectionnant le Charançon du bourgeon terminal- Prédiction des vols ravageurs

2/ Evaluer la capacité du colza à poursuivre sa croissance (voir ci-dessous évaluation du risque agronomique)
- « en surface » : mesurer la biomasse en kg/m² ou g/plante, observer la couleur des feuilles pour identifier des carences (azote, phosphore ...), une phytotoxicité.
- et « sous terre » (longueur du pivot et état du système racinaire)

3 / Reporter les indicateurs de votre parcelle dans l’outil

"charançon du bourgeon terminal (CBT)". L’outil vous indiquera la marche à suivre.

C’est la combinaison de cet état agronomique et de la présence du ravageur (qui permet d’évaluer le risque à la parcelle et de décider le passage d’un insecticide. la simple présence du ravageur n’est pas le seul indicateur à prendre en compte!

Quand faut-il intervenir ?

La date d’intervention est fonction de la date d’arrivée des insectes sur la parcelle. Rappelons que les solutions insecticides disponibles ne permettent pas d’atteindre les larves responsables des dégâts et que la stratégie de lutte consiste donc à viser les femelles adultes avant qu’elles ne pondent. L’aptitude à la ponte est atteinte 10 à 15 jours après l’arrivée sur les parcelles. Le traitement insecticide est donc à positionner un peu en amont, 8-10 jours après les premières captures significatives. On peut estimer un piégeage significatif à partir de 5 individus piégés sur la même semaine. Ce chiffre est à prendre comme une indication et non comme une valeur seuil validée.

Avec quelle solution peut-on intervenir ?

  • Les pyréthrinoïdes fonctionnent bien sur le charançon du bourgeon terminal. En cas de besoin, utiliser un pyréthrinoïde autorisé comme la lambda-cyhalothrine, la deltaméthrine ou la cyperméthrine. L’étofenprox affiche un niveau d’efficacité inférieur.

L’intervention visant le CBT exercera un premier contrôle des larves d’altises*. Il faudra toutefois surveiller attentivement ces larves et se préparer à une éventuelle intervention plus tard, pour cibler spécifiquement les larves d’altises.

*Hors secteurs avec résistance Super KDR aux pyréthrinoïdes avérée sur larves d’altises 

 

 

 

Votre contact régional

Alexandra Denoyelle - Auvergne-Rhône-Alpes, PACA

 

 

Automne Rhônes-Alpes Auvergne Colza Alexandra Denoyelle (a.denoyelle@terresinovia.fr) - Terres Inovia