Publié le 25 septembre 2025 | Modifié le 16 décembre 2025

Soutenir la croissance du colza pour limiter la nuisibilité des insectes

Limiter l’impact des ravageurs d’automne du colza passe en premier lieu par l’installation d’un colza robuste. Une culture bien implantée avec une croissance continue tout au long de l’automne et une reprise dynamique limite la nuisibilité des larves. Dans les situations où la fourniture en azote serait insuffisante pour soutenir la croissance, il est possible – sous conditions réglementaires – d’apporter 30 unités d’azote à l’automne.

 

Le soutien de la croissance s’inscrit dans une stratégie de lutte intégrée

La lutte contre la grosse altise et le charançon du bourgeon terminal nécessite de faire appel à des techniques de protection intégrée pour que la culture soit plus tolérante aux infestations larvaires. Il est aujourd’hui démontré qu’un colza bien implanté avec une biomasse par pied importante et une croissance continue limite la nuisibilité des larves.

Les semis précoces avec une densité maitrisée, les apports de produits organiques ou les engrais starter au semis contribuent à cet objectif. Néanmoins dans certains contextes de production (semis précoce et faible minéralisation), la fourniture en azote peut être insuffisante pour accompagner la croissance du colza tout au long de l’automne. Dans ces situations strictement définies par les arrêtés régionaux, un apport en végétation de 30 unités d’azote maximum sous forme minérale est possible à partir du stade 4 feuilles entre le 1er septembre et le 15 octobre.

Les conditions d’application régionales sont précisées dans les articles ci-dessous :

 

Un bénéfice validé par les travaux de l’institut

Pour valider l’intérêt de l’apport en végétation et soutenir cette évolution de la réglementation Directive Nitrates (PAR 7), Terres Inovia et ses partenaires en région ont conduit de nombreuses expérimentations sur les apports d’azote à l’automne. La synthèse produite par l’institut en 2024 confirme que l’azote minéral apporté à l’automne est bien valorisé par la culture et n’aggrave pas les fuites de nitrates dans l’eau. Le gain de biomasse moyen est de l’ordre de 500 g/m² comparativement au témoin non fertilisé et le coefficient apparent d’utilisation est de l’ordre de 1. Nous notons également l’intérêt de l’apport en végétation pour soutenir la croissance sur la fin de l’automne lorsque les larves colonisent les plantes (figure). Cela se traduit par un léger bénéfice sur la réduction du nombre de plantes déformées par les insectes.

Dans notre référentiel avec une pression larvaire limitée, l’apport d’azote en végétation permet de réduire de 40% le pourcentage de plantes déformées par les larves par rapport au témoin non fertilisé ; alors que l’apport d’azote au semis permet de le réduire de 30 % (écart significatif avec le témoin mais non significatif entre l’apport au semis et l’apport en végétation).

Figure : Effet de l’apport d’azote au semis ou en végétation sur la dynamique de croissance automnale (Terres Inovia, 2024, 56 essais)