Published on 22 October 2025 | Updated on 16 December 2025

Evaluer le risque lié au charançon du bourgeon terminal du colza dans le Sud-Ouest

Les piégeages réalisés dans le cadre du réseau de surveillance colza, ont mis en évidence un début de vol du charançon du bourgeon terminal (CBT) depuis trois semaines maintenant. Même si le vol s’intensifie doucement, il est temps de faire un point sur l’évaluation du risque en parcelle à partir des différents critères agronomiques qui permettent, selon les situations, une impasse de traitement.

Le CBT, un ravageur dont les dégâts sont visibles au printemps : rappel. Les dégâts sont occasionnés par les larves de charançons issus des adultes visibles aujourd’hui. Ces dégâts se traduisent au printemps par des pieds de colzas à port buissonnants, c’est-à-dire une  disparition de la tige principale au profit de hampes secondaires repartant du pied ; ces plantes présentent une taille réduite par rapport à un colza sain. A l’échelle de la parcelle, on estime une perte de rendement à partir de 30% de plantes à port buissonnant.

Faut-il intervenir?  

L’état du colza est primordial, couplé à la présence ou non du ravageur sur le territoire. Tous les colzas ne sont pas égaux face au CBT et la décision d’intervenir est non seulement soumise à une évaluation de la présence du ravageur mais également de l’état du colza.  

1/ Evaluer l’activité du charançon du bourgeon terminal (BSV et parcelle)

Cuvette jaune indispensable. En effet, l’identification de l’insecte et surtout sa date d’arrivée sont des données indispensables pour intervenir au bon moment si l’intervention se justifie (risque de pontes). Par ailleurs, il est recommandé d’utiliser les données de réseaux d’observations (exemple BSV, bulletin de santé du végétal) et de comparer la situation de sa parcelle à celle des parcelles proches. En effet il peut arriver qu’un piège capture plus ou moins bien les insectes. 

Les captures du ravageur étaient peu nombreuses depuis deux semaines. Elles tendent à se généraliser cette semaine, même si elles restent encore peu élevées en intensité.

N'hésitez pas à consulter le dernier BSV de votre région pour plus d'informations sur le risque local et les captures significatives :

•    Occitanie 
•    Nouvelle-Aquitaine

Ne pas hésiter à utiliser notre outil de prédiction des vols en sélectionnant le Charançon du bourgeon terminal- Prédiction des vols ravageurs

Globalement, l’ensemble des secteurs de production de colza dans le Sud-Ouest sont concernés par la présence du ravageur.

Rappelons que la protection des colzas vise les adultes au moment de la ponte des femelles. L’arrivée des adultes signale le début du décompte des 8-10 jours et donc de la période de risque.

Attention, la moyenne pluriannuelle tend à lisser les pics de captures de chaque année.

2/ Evaluer le risque agronomique, c’est-à-dire la capacité du colza à poursuivre sa croissance

Le risque charançon du bourgeon terminal est réduit sur un colza suffisamment développé qui pousse au cours de l’automne jusqu’à l’entrée de l’hiver. Ainsi, c’est bien l’état de développement du colza et la dynamique de croissance durant l’automne jusqu’en entrée hiver qui sont déterminants. 

La biomasse fraîche (mesurer la biomasse en kg/m² ou g/plante), la couleur du colza, la qualité de l’enracinement (longueur du pivot et état du système racinaire) et la disponibilité en azote permettent d’évaluer sa capacité à poursuivre sa croissance. 

On recherche à la fois un colza bien développé au moment de l’arrivée de l’insecte, avec une alimentation correcte jusqu’à l’entrée hiver pour éviter une faim d’azote et un arrêt de croissance.

3/ Reporter les indicateurs de votre parcelle dans l’outil dédié

Charançon du bourgeon terminal (CBT) L’outil vous indiquera la marche à suivre.
C’est la combinaison de cet état agronomique et de la présence du ravageur (qui permet d’évaluer le risque à la parcelle et de décider le passage d’un insecticide. La simple présence du ravageur n’est pas le seul indicateur à prendre en compte !

4/ Si je dois intervenir, comment positionner mon traitement

La stratégie de lutte consiste à viser les femelles adultes avant qu’elles ne pondent. L’aptitude à la ponte est atteinte 10 à 15 jours après l’arrivée sur les parcelles. Le traitement insecticide est donc à positionner un peu en amont, 8-10 jours après les premières captures significatives. On peut estimer un piégeage significatif à partir de 5 individus piégés sur la même semaine. Ce chiffre est à prendre comme une indication et non comme une valeur seuil validée.

La date d’intervention est donc fonction de la date d’arrivée des insectes sur la parcelle, 8 à 10 jours après les premières captures significatives (>5 individus/cuvette lors d’un relevé hebdomadaire).

Avec quelle solution peut-on intervenir ?

Les pyréthrinoïdes fonctionnent bien sur le charançon du bourgeon terminal. En cas de besoin, utiliser un pyréthrinoïde autorisé comme la lambda-cyhalothrine, la deltaméthrine ou la cyperméthrine. L’étofenprox affiche un niveau d’efficacité inférieur.

L’intervention visant le CBT exercera un premier contrôle des larves d’altises. Dans les situations peu poussantes, hydromorphe.

Votre contact régional

  • Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr) - Centre et Est Occitanie
  • Quentin Level (q.level@terresinovia.fr) - Aquitaine, Gers et Hautes-Pyrénées