Published on 17 October 2025 | Updated on 16 December 2025

Suivi du vol du charançon du bourgeon terminal du colza : une activité en progression

Les observations issues du réseau de surveillance colza indiquent une activité croissante du charançon du bourgeon terminal (CBT) depuis le début du mois d’octobre. Si les premières captures ont été relevées dans des créneaux similaires aux tendances pluriannuelles, la progression du vol apparaît cette année plus graduelle que l’automne 2024.

En Auvergne

Les premiers individus ont été détectés dès la semaine du 1er octobre, et le nombre de parcelles concernées poursuit son augmentation ces derniers jours. Cette évolution traduit un vol désormais bien amorcé avec des captures significatives sur l’ensemble des départements suivis (Allier – 03, Puy-de-Dôme - 63, Haute-Loire – 43).

En Rhône-Alpes 

La situation reste plus hétérogène, avec quelques captures enregistrées depuis la semaine du 6–7 octobre, principalement dans l’Ain, le Rhône et le nord de l’Isère.
 L’activité du ravageur demeure pour l’instant modérée, mais une poursuite du vol est à suivre dans les semaines à venir, en fonction des conditions climatiques. 

 

Dans tous les cas, la surveillance en cuvettes jaunes est impérative !


N'hésitez pas à consulter le dernier BSV de votre région pour plus d'informations sur le risque local:

Le CBT, un ravageur dont les dégâts sont visibles au printemps : rappel. Les dégâts sont occasionnés par les larves de charançons issus des adultes visibles aujourd’hui. Ces dégâts se traduisent au printemps par des pieds de colzas à port buissonnants, c’est-à-dire une  disparition de la tige principale au profit de hampes secondaires repartant du pied ; ces plantes présentent une taille réduite par rapport à un colza sain. A l’échelle de la parcelle, on estime une perte de rendement à partir de 30% de plantes à port buissonnant.

Faut-il intervenir?  une surveillance indispensable pour évaluer présence du charançon du bourgeon terminal (CBT) et état du colza

Tous les colzas ne sont pas égaux face au CBT et la décision d’intervenir est non seulement soumise à une évaluation de la présence du ravageur mais également de l’état du colza.  Pour être en mesure de raisonner au mieux chaque intervention, Terres Inovia a récemment intégré la notion d’état végétatif du colza dans le processus de prise de décision pour intervenir ou non vis-à-vis du charançon du bourgeon terminal. 

Le CBT est-il présent dans ma parcelle et/ou dans le secteur ? A quel niveau ?

Cuvette jaune indispensable : trop de parcelles aujourd’hui ne sont pas équipée de ce piège et dans ces conditions, impossible de raisonner correctement l’intervention (installer une cuvette jaune (avec de l’eau), posée sur la végétation).
En effet, l’identification de l’insecte et surtout sa date d’arrivée sont des données indispensables pour intervenir au bon moment. Par ailleurs, il est recommandé d’utiliser également les données de réseaux d’observations et de comparer la situation de sa parcelle à celle des parcelles proches. En effet il peut arriver qu’un piège capture plus ou moins bien les insectes.  Par exemple, la consultation du BSV colza est un outil permettant de suivre la situation, plus ou moins précisément selon la répartition des parcelles sur le réseau.

Ma parcelle présente-t-elle un risque agronomique ? 

Le risque charançon du bourgeon terminal est réduit sur un colza suffisamment développé qui pousse au cours de l’automne jusqu’à l’entrée de l’hiver. Ainsi, c’est bien l’état de développement du colza et la dynamique de croissance durant l’automne jusqu’en entrée hiver qui sont déterminants. La couleur du colza, la qualité de l’enracinement et la disponibilité en azote permettent d’évaluer sa capacité à poursuivre sa croissance. On recherche à la fois un colza bien développé au moment de l’arrivée de l’insecte, avec une alimentation correcte jusqu’à l’entrée hiver pour éviter une faim d’azote et un arrêt de croissance.
​​​​​​Les apports d’azote étant interdits à l’automne en zone vulnérable, on tiendra compte de l’enracinement du colza pour évaluer sa capacité à exploiter les ressources en profondeur, de la connaissance de la parcelle et de sa capacité de minéralisation. L’apport d’engrais organique, au semis et/ou de façon récurrente sur la parcelle fait partie des éléments à prendre en compte pour définir si oui ou non le colza risque une faim d’azote trop tôt à l’automne. (voir en bas de page le tableau décisionnel pour le diagnostic du risque charançon du bourgeon terminal) qui est intégré dans l'outil Colza / Risques charançon du bourgeon termila .

 --  En pratique --

1/ Evaluer l’activité du charançon du bourgeon terminal (BSV et parcelle)
Relever régulièrement vos pièges, consulter le bulletin de santé du végétal (BSV), qui vous renseignera sur la dynamique des vols et les risques d'entrée en ponte.
Rappelons que la protection des colzas vise les adultes au moment de la ponte des femelles : l’arrivée des adultes signale le début de la période de risque.

Ne pas hésiter à utiliser notre outil de prédiction des vols en sélectionnant le Charançon du bourgeon terminal- Prédiction des vols ravageurs

2/ Evaluer la capacité du colza à poursuivre sa croissance (voir ci-dessous évaluation du risque agronomique)
- « en surface » : mesurer la biomasse en kg/m² ou g/plante, observer la couleur des feuilles pour identifier des carences (azote, phosphore ...), une phytotoxicité.
- et « sous terre » (longueur du pivot et état du système racinaire)

3 / Reporter les indicateurs de votre parcelle dans l’outil

"charançon du bourgeon terminal (CBT)". L’outil vous indiquera la marche à suivre.

C’est la combinaison de cet état agronomique et de la présence du ravageur (qui permet d’évaluer le risque à la parcelle et de décider le passage d’un insecticide. la simple présence du ravageur n’est pas le seul indicateur à prendre en compte!

Quand faut-il intervenir ?

La date d’intervention est fonction de la date d’arrivée des insectes sur la parcelle. Rappelons que les solutions insecticides disponibles ne permettent pas d’atteindre les larves responsables des dégâts et que la stratégie de lutte consiste donc à viser les femelles adultes avant qu’elles ne pondent. L’aptitude à la ponte est atteinte 10 à 15 jours après l’arrivée sur les parcelles. Le traitement insecticide est donc à positionner un peu en amont, 8-10 jours après les premières captures significatives. On peut estimer un piégeage significatif à partir de 5 individus piégés sur la même semaine. Ce chiffre est à prendre comme une indication et non comme une valeur seuil validée.

Avec quelle solution peut-on intervenir ?

  • Les pyréthrinoïdes fonctionnent bien sur le charançon du bourgeon terminal. En cas de besoin, utiliser un pyréthrinoïde autorisé comme la lambda-cyhalothrine, la deltaméthrine ou la cyperméthrine. L’étofenprox affiche un niveau d’efficacité inférieur.

L’intervention visant le CBT exercera un premier contrôle des larves d’altises*. Il faudra toutefois surveiller attentivement ces larves et se préparer à une éventuelle intervention plus tard, pour cibler spécifiquement les larves d’altises.

*Hors secteurs avec résistance Super KDR aux pyréthrinoïdes avérée sur larves d’altises 

 

 

 

Votre contact régional

Alexandra Denoyelle - Auvergne-Rhône-Alpes, PACA