Published on 5 September 2025 | Updated on 16 December 2025

Point tournesol en Normandie et Ouest Ile-de-France

Les premières récoltes ont déjà été réalisées par endroit, depuis une dizaine de jours. Un scenario bien à l’opposé de 2024 sur ce point ! Retour sur quelques faits marquants de cette campagne 2025 qui se termine bientôt.

Un départ relativement bon en 2025 

Les conditions pédoclimatiques en avril / mai ont contribué à un bon démarrage du tournesol. L’ampleur des dégâts de limaces ou oiseaux à la levée était remarquablement inférieure aux années récentes. Peu de semis tardifs ou re-semis de mi-mai cette année. De quoi démarrer la campagne plus sereinement.


Avant la floraison, le tournesol a profité d’un temps doux et assez humide jusqu’à ce que le sec et la vague de chaleur de la deuxième quinzaine de juin accélèrent le rythme.
​​​​​​​Dans les sols superficiels en particulier, des effets sur la biomasse et hauteur de plantes ont été pointés. Les pucerons ont été signalés dans tous les secteurs en 2025 avec des phénomènes de crispations régulièrement, mais sans grande inquiétude.


Les premiers fleurons ont été visibles vers le 10 juillet (voire un peu avant pour les plus précoces), ou vers le 20 juillet pour les situations les plus tardives. La floraison s’est déroulée dans des températures à peu près « normales » et en présence de pluies excédentaires dès la mi-juillet.
On peut supposer que le taux de nouaison était correct en 2025 dans la région.

Situation au 05 septembre 2025

Pour le mois d’août, sur le critère « somme des températures depuis la fin floraison », 2025 se place dans le top 5 des années les plus chaudes depuis 20 ans. Les quantités pluviométriques sont souvent déficitaires, et localement excédentaires. La répartition des pluies en août est cependant très inégale.


Dans le sud de l’Orne et le sud de l’Essonne, une pluie significative est survenue le 20 août. Les autres secteurs ont dû attendre fin août pour bénéficier d’eau. Selon l’humidité des sols, la profondeur des sols, les dates de levée et les variétés, on observe donc des écarts de stades de développement et de durée de maintien de feuilles vertes.


Le fait que certaines parcelles aient déjà été récoltées fin août entre 7.5 et 9 % d’humidité (rendements de 27 à 35 q/ha) illustre que la campagne est précoce pour la région. Nous la situons globalement entre 2022 (très précoce et sèche) et 2023.

Les stades rencontrés à ce jour vont de M4 à M1.3 - M2 (voir tableau ci-dessous


Les parcelles aujourd’hui prêtes à être récoltées répondent généralement à l’une ou l’autre des conditions suivantes : 

  • Sols plutôt superficiels ;
  • variétés très précoces (Ex : SY ARCO, LG 50268HOV, LG50276, RGT CAPITOLL, LG50450) voire précoces (ES IDILLIC, SUNBIRD 5, SAVANA, MAS 815 OL);
  • bonne levée après semis du 10-20 avril dans les secteurs précoces du Calvados, de l’Orne, du Sud et Est de l’Eure, des Yvelines, de l’Essonne..
  • peuplements > 6.5 - 7 plantes/m².

Les parcelles au stade proche de M1.3 / M2 devraient être récoltables à compter du 20-25 septembre


Les tournesols « striés » (type SUN BIRD 2) ou tournesol linoléiques (AXELL M, ES AGORA, SY CHRONOS, RGT VUELTA…) semés dans la région vers le 20-25 avril ne devraient pas arriver à maturité avant le 20-25 septembre. 


A noter que certaines variétés voient une maturation se faire plus rapidement au niveau des capitules qu’au niveau des tiges et feuilles (ex : SUNBIRD 5). Il s’agira de bien examiner l’évolution des capitules dans ces cas. Une appréciation « vue de la route » peut être fortement faussée. Quelques feuilles vertes résiduelles sur des plantes aux graines mûres ne doivent pas dissuader de prendre la décision de récolter.​​​​

Récolter à l’humidité optimale permet de maximiser la marge économique

Une récolte en surmaturité, avec un taux d’humidité des graines réduit à 5 %, peut entraîner une baisse de marge de 55 €/ha — car souvent en dehors des seuils de sans remise aux normes d’humidité. Ces pertes sont à comparer à une récolte effectuée au stade optimal, soit à 9 % d’humidité.

Une récolte avec une teneur en eau élevée des graines entraîne également une baisse de marge. Par rapport à une récolte au stade optimal (9 % d’humidité), la marge diminue de 105 €/ha à 13 % d’humidité. 

 

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Jean Lieven - j.lieven@terresinovia.fr - Normandie, Ile-de-France Ouest