Le vol de grosses altises a débuté et la colonisation des parcelles est en cours. Mais faut-il s’en inquiéter ? Dans la majorité des situations, les colzas sont bien développés et ne craignent plus les dégâts foliaires. Quelques rares situations peuvent néanmoins nécessiter une stratégie de lutte. Rappel des éléments de décision.
La majorité des colzas ne craint plus les dégâts foliaires
Les BSV du 24 septembre 2024 sont unanimes : les grosses altises sont là ! La colonisation des colzas a débuté. On note cette semaine une forte augmentation de la fréquence des captures. Les insectes sont repérés dans 50 % des parcelles en Hauts-de France, 87 % en Champagne-Ardenne, 86 % en Lorraine, 88 % en Alsace et 68 % en Bourgogne-Franche-Comté (source BSV régionaux semaine 39). Pour autant, cette première vague d’insectes ne doit pas créer la panique. 80 à 90 % des colzas sur la zone Est ont plus de 3 feuilles. Compte tenu de leur stade de développement, ils ne craignent plus les destructions de surface foliaire occasionnées par les altises adultes. En revanche, il peut exister quelques cas particuliers de semis tardifs pour lesquels il faudra être vigilant dans les prochaines semaines.
Assurer une protection si la survie des levées tardives est engagée
Pour l’heure, les BSV ne rapportent pas d’importants dégâts foliaires sur les cultures encore au stade sensible. Toutefois, il n’est pas impossible qu’une parcelle levée tardivement soit localement soumise à la déprédation des altises. L’intervention ne se justifie que si la culture est en péril et que la disparition de la surface foliaire est plus importante que la croissance. Le seuil indicatif de risque fixé à 8 pieds sur 10 portants des morsures et 25% de la surface foliaire détruite, peut aider à se positionner sur l’intensité des dégâts observés et la nécessité d’une intervention. A partir de 4 feuilles, l’intervention est inutile car le colza rentre dans une phase de croissance active. Dans les régions où la résistance forte aux pyréthrinoïdes (SKDR) n’est pas généralisée, la lutte insecticide contre les altises adultes peut s’envisager avec des pyréthrinoïdes (Karaté Zéon, Decis Protech, Cythrine Max ou Sherpa 100 EW). En revanche, il n’existe plus de solutions insecticides efficaces contre les altises d’hiver adultes dans les secteurs où la résistance SKDR est généralisée.
Réserver le MINECTO GOLD (usage dérogatoire sous conditions) aux larves de grosse altise du colza
Dans un contexte de résistance très forte des altises d’hiver aux pyréthrinoïdes (mutation Skdr), Minecto Gold (s.a. cyantraniliprole) vient de recevoir une autorisation de mise sur le marché à titre de dérogation 120 jours (art53 – REG 1107/2009) du 25 septembre au 31 décembre 2024. Cette dérogation est limitée aux régions Grand Est, Bourgogne-Franche-Comté, Ile-de-France, Centre-Val de Loire et les départements de l’Allier, du Puy de Dôme, de l’Aisne et de l’Oise ; régions concernées par des phénomènes de résistance généralisée aux pyréthrinoïdes. L’autorisation reposant sur une application unique à partir de 6 feuilles et sur le résultat d’un test berlèse, Minecto Gold est à réserver plus tard en saison, pour la lutte contre les larves d’altises d’hiver. La réalisation de tests berlèse début novembre permettra d’évaluer le risque à la parcelle et de réaliser l’intervention, si nécessaire, en entrée d’hiver (courant novembre à début décembre).
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Grosse altise (Crédit Photo : L. Jung)
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