Tournesol : les clés pour un semis réussi

La bonne implantation de la culture est essentielle pour obtenir un tournesol robuste, capable de mieux supporter les stress biotiques (ravageurs, maladies) et abiotiques (facteurs climatiques) tout au long de son cycle. Si une préparation minutieuse du sol est essentielle pour garantir un lit de semences de qualité, la réussite de l’implantation dépend également d’un semis soigné, réalisé dans des conditions optimales. Retour sur les étapes clés pour réussir cette phase cruciale.

•    Semez sur un sol suffisamment réchauffé et ressuyé

La température minimale du sol pour déclencher le semis est de 8°C à 5 cm de profondeur. L’objectif est d’assurer une croissance rapide et dynamique du tournesol pour sécuriser l’installation du peuplement et limiter l’impact des ravageurs (limaces, taupins, oiseaux). 


•    Adaptez la date de semis pour une levée au plus tard au 1er mai

Selon la région et la précocité de la variété, la date de semis optimale se situe entre le 20 mars si le sol est suffisamment réchauffé et fin avril. Pour les semis retardés en mai, les variétés très précoces seront à privilégier afin d’éviter les récoltes trop tardives. 


•    Visez un seuil de 50 000 plantes/ha levées. 

50 000 plantes levées à l’hectare est l’objectif à atteindre pour sécuriser la production et la teneur en huile ! Pour tenir cet objectif, adaptez votre densité de semis à votre contexte pédoclimatique (type de sol, contrainte hydrique, irrigation). 
 

Accéder aux guides tournesol et tournesol bio

 

•    Semez dans le frais 

Visez un semis à 2-3 cm de profondeur en sol frais. Si les conditions sont plus sèches, un semis à 4-5 cm est conseillé pour aller chercher de la fraicheur.

 
•    Semez lentement pour un peuplement homogène

Semez à 5 km/h maximum. Une vitesse de semis réduite améliore la régularité de peuplement et la profondeur de semis pour éviter les pertes à la levée. Si vous êtes équipés d’un semoir de précision rapide, vous pouvez augmenter la vitesse de chantier.
•    Préférez un écartement à 40-60 cm, qui permet de gagner entre 1 et 4 q/ha par rapport à un écartement large de type maïs (75-80 cm). Cette largeur favorise l’interception du rayonnement et l’exploitation des ressources du sol.
 

Levée de tournesol (crédit photo : Laurent Jung)

Levée de tournesol - Crédit photo : Laurent Jung

Préparation de campagne Implantation Bourgogne-Franche-Comté Implantation Tournesol Victoire Lefèvre (v.lefevre@terresinovia.fr)

Thrips, sitones et pucerons, les ravageurs à surveiller dès la levée sur légumineuses de printemps

Les semis des légumineuses à graines de printemps – pois, féverole, lupin et lentille – se préparent ou sont en cours. La surveillance débute dès la levée pour certains ravageurs. Retour sur les méthodes d’observations, les seuils et les interventions possibles. Le pois chiche n’est pas affecté par ces insectes de début de cycle.

Le sitone, le ravageur toujours ponctuel  

Les sitones sont des charançons de grande taille, de couleur gris verdâtre à brun-rouge. Actif à partir de 12°C, leur présence dans les parcelles se traduit par des encoches semi-circulaires sur le bord des feuilles qui présentent alors un aspect dentelé. Cette activité d’alimentation n’est pas nuisible. En revanche, les larves le sont en détruisant les nodosités compromettant l’alimentation en azote des légumineuses. Les larves étant non atteignables, la lutte vise les adultes.  

Larve de sitone dans nodosité - Encoches sur feuilles - Sitone adulte (photos L.jung - Terres Inovia) 

 

Une observation simple : surveiller les encoches semi-circulaires sur les feuilles à partir de la levée.  

Pois protéagineux : surveillez les parcelles de la levée jusqu'au stade 5-6 feuilles du pois de printemps et jusqu’à 8-10 feuilles du pois d’hiver. Intervenir à partir de 5 à 10 encoches par plante sur les 1ères feuilles émises. Maintenir ensuite la surveillance et réintervenir si le seuil est à nouveau dépassé sur les jeunes feuilles émises avant 6 feuilles du pois de printemps et 10 feuilles du pois d’hiver.  

Féverole, lentille et lupin : la présence de nombreuses encoches sur l’ensemble des étages foliaires avant 6 feuilles peut justifier une intervention. Pour la lentille, les feuilles sont particulièrement petites et peuvent facilement tomber, n’hésitez pas à surveiller également les racines avec les attaques des larves sur les nodosités.  

Si les seuils sont atteints, un traitement à base d’un pyréthrinoïde homologué est recommandé. L’intervention sera d’autant plus efficace que les sitones sont actifs (temps ensoleillé, sans vent). Ne plus intervenir au-delà de 6 feuilles (10 feuilles du pois d’hiver) : passer ce stade, l’essentiel des pontes a déjà eu lieu. Si les adultes sont observables tout au long de la campagne, la nuisibilité des larves devient négligeable au-delà de ce stade.  

 

Le thrips, le ravageur discret  

Le thrips est un insecte minuscule de 1 mm brun foncé et de forme allongée, difficilement observable directement sur les plantes. Il est actif dès que la température atteint les 7-8°C. Il pique les plantes pour se nourrir et injecte alors une salive toxique, provoquant des réactions physiologiques tels que le nanisme des plantes, la crispation des feuilles avec des tâches jaunes et brunes et développant de nombreuses ramifications. La nuisibilité des thrips est accentuée si la plante est jeune et peu poussante. 

Les pois, les lupins et les lentilles sont concernés par cet insecte, par contre la nuisibilité est faible sur les féveroles. 

Une astuce pour l’observation : les thrips étant très petits, il est recommandé pour les dénombrer de prélever des plantes et les mettant dans un sac transparent laissé au soleil. Au bout d’une dizaine de minutes, les thrips vont s’agglutiner sur la paroi du sac, permettant de relever leur nombre par rapport au nombre de plantes dans le sac. 

Pois protéagineux : la surveillance se fait de la levée au stade 3 feuilles du pois de printemps. Une intervention est recommandée si l’on dénombre 1 thrips par plante en moyenne. Il n’a jamais été observé de dégâts de thrips en pois d’hiver. 
Lupin : Surveillance de la levée à 3 feuilles. Intervention recommandée si forte présence. 
Lentille : Surveillance de la levée à 4 feuilles. Intervention recommandée si forte présence. Comme pour les sitones si un traitement est nécessaire, utiliser un pyréthrinoïde homologué.  

 

Le puceron, attention en cas d’hiver doux 

Le pois et la lentille sont généralement colonisés par des pucerons verts du pois (Acyrthosiphon pisum). Celui-ci présente une couleur verte à rose et se cache souvent sous les feuilles et dans les nouvelles feuilles émergentes et plus tard dans les boutons floraux. 

 

La féverole est préférentiellement colonisée par le puceron noir de la fève (Aphis fabae) qui s’agglutine en manchons de plusieurs centimètres sur les tiges et est bien visible. Le puceron vert du pois Acyrthosiphon pisum peut également être observé en fin de cycle sur féverole.  

Le lupin peut être colonisé par Macrosiphon albifrons, gros puceron bleu-vert-gris spécifique des plantes du genre Lupinus, mais dont la présence en parcelle est très rare.  

Les pucerons arrivent habituellement vers la floraison. Cependant, certaines années, les populations peuvent arriver plus tôt en végétation comme en 2020. Les pucerons, en plus de ponctionner la sève, peuvent transmettre des virus.  Ces viroses sont d’autant plus nuisibles qu’ils infectent les plantes à des stades jeunes sur des plantes stressées. A partir de la floraison, le risque viroses diminue mais il faut prendre en compte les dégâts directs liés aux piqures : avortements de boutons floraux et de jeunes gousses.  

Le test de la feuille blanche pour observer le puceron vert : le puceron vert est souvent caché et peu visible par sa couleur verte. Pour mieux l’observer, il suffit de prélever des plantes et de les secouer au-dessus d’une feuille blanche. Les pucerons verts du pois ont une faible adhérence à la plante et tombent facilement. 
 

Les seuils d’intervention varient selon la culture, le stade et le type de puceron. Les produits à appliquer varient selon le stade et la culture mais avant toute intervention, rester attentif à la présence d’auxiliaires (coccinelles, syrphes…) qui permettent de réguler les populations de pucerons : 

StadesPoisFéveroleLentille
Levée – 6 feuilles (1) 

≥ 10% plantes avec pucerons 

Préférentiellement Pyréthrinoïde autorisé ou KARATE K

≥ 10% plantes avec pucerons 

Pyréthrinoïde autorisé

6 feuilles – avant début floraison (2) 

≥ 10-20 pucerons/plante 

KARATE K, MAVRIK JET, TEPPEKI  

≥ 10-20% plantes avec pucerons 

KARATE K, MAVRIK JET, TEPPEKI  

≥ 10% plantes avec pucerons 

TEPPEKI  

Floraison (3) 

≥ 20-30 pucerons/plante 

MAVRIK JET, TEPPEKI

≥ 20% plantes avec manchons (4) 

MAVRIK JET, TEPPEKI  

≥ 2-3 pucerons/plante 

TEPPEKI 

 

Tenir compte du pourcentage de plantes avec pucerons aux stades précoces, avec un seuil d’intervention à 10% 

(1) Si présence simultanée sitones et seuil dépassé, choisir une solution également autorisée sitones. Il est préférable de conserver les aphicides spécifiques pour de plus fortes infestations et/ou pour leur autorisation durant la floraison.  
(2) Si une nouvelle intervention est nécessaire en floraison, KARATE K ne sera pas utilisable en pois ou féverole (absence de mention abeille). Seuls MAVRIK JET et TEPPEKI seront utilisables selon la culture mais attention, leur utilisation est limitée à une application.  
(3) KARATE K n’est pas utilisable en floraison du pois ou de la féverole car il ne bénéficie pas de mention “abeille”. L’utilisation de MAVRIK JET et TEPPEKI est limitée à une application. 
(4) Lorsque les pucerons se développent et forment une colonie de plusieurs dizaines ou centaines d’individus accolés sur les tiges et forment une tache noire d’au moins 1 cm de long, on parle de manchon. 

 

Nouvelles recommandations d’emploi pour Teppeki/Afinto 

Il est recommandé de ne plus utiliser d’adjuvant ou d’huile pour les cultures suivantes : pois protéagineux et fourragers, féverole, lupin, pois écossés frais, fève sèche, haricots secs, pois secs, pois chiche, et lentille sèche.   

Les autres conditions d’emploi restent inchangées.  

 

Protection des abeilles et autres insectes pollinisateurs durant la floraison  

La phrase SPe 8 définit les conditions suivantes : dangereux pour les abeilles. Pour protéger les abeilles et autres insectes pollinisateurs, ne pas appliquer durant la floraison ou selon les AMM (autorisation de mise en marché) plus anciennes, ne pas appliquer durant la floraison ou en période de production d’exsudats. L’application est possible pour les usages bénéficiant des mentions "emploi possible ", "emploi autorisé durant la floraison en dehors de la présence d'abeilles" ou pour les anciennes AMM, les mentions F, PE et FPE.  

L’arrêté du 20 novembre 2021 encadre les horaires d’application durant la floraison : dans les 2 heures qui précèdent le coucher du soleil et dans les 3 heures qui suivent le coucher du soleil.  

Cette obligation est étendue aux fongicides et aux herbicides. A terme (renouvellement des AMM), l’autorisation d’application en floraison sera conditionnée par l’AMM, toujours dans le respect des horaires. Lorsque des interdictions supplémentaires sont mentionnées sur l’étiquette des produits, elles doivent s’appliquer. 

 

Mélanges 
Les mélanges impliquant pyréthrinoïdes et triazoles en période de floraison ou de production d’exsudats sont formellement interdits. Si les deux traitements doivent être effectués sur la même parcelle, un délai de 24 h minimum doit être respecté entre les applications et l’insecticide doit être appliqué en premier (arrêté dit « mélange » du 12 juin 2015).  

 

Implantation Début de cycle / croissance Bourgogne-Franche-Comté Grand Est Lorraine, Alsace et Haute-Marne Hauts-de-France Ravageurs Lentille Pois de printemps Féverole de printemps Lupin de printemps Bastien REMURIER (b.remurier@terresinovia.fr)

Semis - Rechercher les conditions optimales

Le semis joue un rôle capital dans l’obtention d’un tournesol robuste. La réussite de cette opération clé doit se traduire par un démarrage rapide de la culture et une moindre exposition des jeunes plantules aux ravageurs de début de cycle (limaces, oiseaux, taupins), par l’obtention d’un peuplement régulier, et par la limitation du risque mildiou.

Réaliser les dernières préparations sur sols ressuyés

En sortie d’hiver, les conditions d’humidité dans lesquelles sont réalisées les opérations de destruction des couverts végétaux et de préparation au semis sont déterminantes. Un passage d’outil dans des conditions d’humidité du sol inadaptées aura des conséquences rédibitoires sur l’enracinement du tournesol, le pivot du tournesol étant très sensible aux accidents structuraux tel que tassements ou lissages.  Il convient par conséquent i- de saisir les créneaux favorables (sol à consistance friable, sous les doigts, les mottes s’émiettent sans coller et donnent de la terre fine), sinon ii- d’attendre, avant de réaliser toute intervention, un ressuyage correct. Cela implique une surveillance régulière de l’état d’humidité du sol. En présence d’un couvert en phase de croissance rapide (cas d’une féverole en préfloraison), de surcroit avec des températures douces, une surveillance quotidienne s’impose.

Viser une levée avant le 1er mai

Les semis précoces, s’ils sont réalisés dans de bonnes conditions, montrent un avantage sur les résultats techniques du tournesol. Cette tendance a été majoritairement observée sur les dernières campagnes de production. Elle est corroborée par une analyse multivariée des enquêtes sur les pratiques culturales du tournesol réalisées par Terres Inovia entre 1996 et 2019 (sur treize campagnes). Celle-ci met en évidence un intérêt significatif des semis précoces (avant le 15 avril) par rapport au rendement.

Si les conditions météo sont favorables, sans pluies abondantes au cours des jours suivant le semis, tenir l’objectif d’un semis avant la mi-avril sera possible dans un grand nombre de situations. Il s’agit d’être opportuniste pour ne pas manquer les bons créneaux, et ainsi positionner au mieux le cycle de la culture par rapport à l’offre climatique (températures, et surtout esquive de la contrainte hydrique estivale). Le tournesol doit lever avant le 1er mai pour viser une entrée en floraison début juillet. Précisons enfin que les dates de semis doivent être adaptées à la précocité de la variété choisie.
 

Ne décaler la date de semis que pour des raisons sanitaires

  • En situation de risque mildiou (symptômes observés par le passé), il est recommandé de retarder le semis, si de fortes pluies sont annoncées dans les 5 jours. La contamination des plantules ayant lieu au moment de leur émergence, la présence d’eau libre durant cette phase favorise la germination des spores de mildiou qui vont alors infecter le tournesol. 
  • En situation fortement infestée par des adventices estivales difficiles  (ambroisie, datura, xanthium), la réalisation de faux-semis printaniers peut s’avérer un levier efficace. Cette pratique nécessite de décaler la date de semis pour laisser le temps aux adventices de lever, puis d’avoir une fenêtre climatique favorable pour les détruire. Ce décalage de la date de semis est à réserver pour les situations où la priorité est placée sur la gestion des flores problématiques. En effet, en l’absence de ces adventices il n’est pas spécialement conseillé de décaler le semis du tournesol, pour ne pas risquer d’entamer le potentiel de rendement.

Attendre que le sol soit suffisamment réchauffé 

Il est impératif de semer sur un sol ressuyé et suffisamment réchauffé à 5 cm de profondeur, avec une température supérieure à 8°C durant plusieurs matinées consécutives.

  • Une mesure de la température, avec un simple thermomètre de sol, au niveau du lit de semence est par conséquent un indicateur utile pour décider de la date de semis.
  • Consulter les prévisions météorologiques est également nécessaire. L’annonce d’une baisse notable des températures doit inciter à la prudence, surtout si le sol est humide.
  • A l’inverse, si le sol est bien ressuyé, un semis en conditions fraiches peut être envisagé si un réchauffement des températures est annoncé pour les prochains jours.
  • Le lit de semence doit être assez fin pour permettre un bon contact sol/graine et une parfaite fermeture du sillon, en évitant toutefois l’excès de terre fine, en particulier en sol battant. En argilo-calcaire l’idéal est de rechercher une proportion équivalente de mottes et de terre fine.

Prendre le temps de semer

Parce que la régularité de peuplement compte autant que la densité, le semis doit être réalisé à vitesse modérée, 4km/h, avec un maximum de 6km/ha. Les semoirs monograines de nouvelle génération, dit « rapides » à distribution électrique, permettent néanmoins d’augmenter le débit de chantier.
Des essais menés en 2021 et 2022 ont montré que des semis réalisés à 10-12 km/h avec ce type de semoir « rapide » donnaient lieu à une levée, un peuplement et un rendement similaires à ceux obtenus avec un semoir classique à vitesse modérée. Pour des vitesses de semis au-delà de 12 km/h, une perte de rendement est observée.
Prendre le temps de semer permet une meilleure maitrise de la profondeur de semis.Viser 2 à 3 cm de profondeur dans un sol frais, et 4 à 5 cm grand maximum si le sol est sec en surface. Cette profondeur est évaluée par rapport « à l’épaisseur de terre que le tournesol a au-dessus de la tête », on ne tient pas compte de la hauteur des billons formés par les chasse-mottes. Attention sur les sols légers car les billons peuvent s’affaisser; la graine peut alors se retrouver à une profondeur trop importante.
 

Décider d’une densité de semis adaptée à chaque situation

Outre les conditions de semis, le peuplement dépend particulièrement de la densité semée. 
L’optimum de densité est dépendant de la contrainte hydrique de la parcelle (type de sol et profondeur), de l’écartement entre rangs et du secteur géographique, en particulier si la parcelle est située dans une région qualifiée de « fraîche » ou à fin de cycle humide qui va impacter la capacité des capitules à sécher rapidement.

  • En moyenne la densité de semis optimale se situe entre 65 et 70 000 graines/ha pour atteindre les objectifs de rendement et de richesse en huile visés.
  • Dans les situations à large écartement (supérieur à 60 cm), attention aux surdensités sur la ligne qui peuvent induire une concurrence entre les pieds.
  • Préférer un écartement de 40 à 60 cm : selon les régions et le potentiel de la parcelle, 1 à 4 q/ha sont à gagner par rapport à un écartement large de type maïs (75 à 80 cm) à densité équivalente de semis.

 


 Maitriser les dégâts des ravageurs de début de cycle

Les dégâts seront d’autant plus faibles que la levée sera rapide ; au-delà de la première paire de feuilles, les jeunes plantes seront hors risque oiseau, il faudra attendre le stade 2 paires de feuilles pour être hors risque limaces !

 

Limaces

Les plantules de tournesol sont vulnérables de la levée jusqu’au stade 2 feuilles

  • Si les conditions au semis sont humides et si une attaque est attendue (risque à évaluer avant le semis en fonction de l’historique et des pratiques), appliquer une protection anti-limaces à la surface du sol juste après le semis (une ou des applications relais peuvent être nécessaires en fonction de l’activité du ravageur et de la vitesse de délitement des granulés). 
  • Pour les parcelles jouxtant un cours d’eau, utilisez un appareil qui contrôle l’épandage en bordure (type SPANDO TDS), ou utilisez un anti-limace à base de phosphate ferrique (autorisé en culture BIO).

Taupins et noctuelles terricoles

Ils occasionnent dans certaines situations des pertes de pieds importantes. Outre une levée rapide, une légère augmentation de la densité de semis permettra d’anticiper et compenser les pertes éventuelles. Pour les situations à risque taupin – antécédents d’attaques ou précédents favorables (prairie, friches, culture fourragère ou légumineuse) – un insecticide pourra être appliqué au semis.

Plusieurs produits en micro-granulé sont autorisés en application au semis. Veillez à respecter les prescriptions réglementaires sur l’utilisation des diffuseurs: en particulier, les microgranulés à base de lambda-cyhalothrine et de téfluthrine doivent être incorporés respectivement à 4 et 3 cm de profondeur minimum et donc sans diffuseur.

  • Belem 0.8MG/Daxol (cyperméthrine) à 12kg/ha,
  • Karate 0.4GR (lambda-cyhalothrine) de 12 à 15 kg/ha,
  • Trika Expert+ (lambda-cyhalothrine) à 15 kg/ha
  • Force 1.5G (téfluthrine) à 10 kg/ha

Votre contact régional
•    Arnaud Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) - Sud Nouvelle Aquitaine, Gers, Hautes-Pyrénées
•    Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr)- Occitanie
•    Alexandra Denoyelle (a.denoyelle@terresinovia.fr) – Auvergne Rhône alpes et Provence Alpes Cote d’Azur

Implantation Sud Aquitaine Est Occitanie Ouest Occitanie Rhônes-Alpes Auvergne Implantation Tournesol Matthieu Abella (m.abella@terresinovia.fr) - Terres Inovia

Bien implanter le chanvre : les étapes essentielles pour une culture réussie

L’implantation du chanvre est une étape cruciale qui conditionne environ 70 % de la réussite de la culture. Espèce à cycle court, le chanvre ne tolère aucune rupture de croissance après le semis.

Implantation homogène réussie (Crédit photo : Louis-Marie Allard)

Viser une levée rapide grâce à une bonne structure du sol


Bien que doté d’un système racinaire pivotant et d’une grande capacité d’adaptation, le chanvre reste très sensible aux défauts de structure du sol. Il est donc essentiel que la préparation du sol permette :
•    En profondeur : un enracinement de qualité favorisant ainsi l’absorption de l’eau et des nutriments.
•    En surface : un lit de semences fin, bien aéré et suffisamment réchauffé pour garantir une levée rapide et homogène.

Pour éviter les tassements du sol nuisibles au système racinaire, il est conseillé de réduire le nombre de passages sur la parcelle grâce à des trains d’outils ou d’utiliser des équipements adaptés, comme des roues jumelées ou des pneus à basse pression.

Si la levée est retardée (au-delà de 15 à 20 jours après le semis) en raison de problèmes de structures ou de conditions défavorables à la croissance, les adventices peuvent rapidement se développer et concurrencer la culture. Par ailleurs, en début de cycle, le chanvre est particulièrement sensible à l’hydromorphie : les semelles de labour ou les zones compactées, entravant l’écoulement de l’eau et provoquant des stagnations, risquent d’asphyxier les racines et de compromettre l’implantation.

 


Optimiser le lit de semences grâce à un faux semis


Après le labour, qu’il soit hivernal ou printanier, l’utilisation d’un outil à dents permet d’ameublir le sol, de faciliter la pénétration des racines, d’améliorer le réchauffement du lit de semences et de limiter le dessèchement. Cette technique favorise également la germination des adventices, qui pourront être éliminées mécaniquement (technique du faux semis).

 


Semer dans des conditions optimales


La levée du chanvre, idéalement entre 4 et 10 jours après semis, est une phase critique. Elle nécessite :
•    Un semis régulier, à une profondeur de 2 à 3 cm, dans un sol bien structuré, réchauffé (10-12°C) et parfaitement drainé.
•    Un semis en ligne, avec un semoir classique à socs, à un écartement de 9 à 17 cm. Les écartements réduits sont recommandés pour limiter la concurrence entre les plantes sur une même ligne, ce qui réduit le risque de pieds morts en fin de cycle.
Les semis s’effectuent généralement entre fin mars et début mai, selon les régions. En cas de conditions difficiles, il est possible de décaler le semis jusqu’à début juin, mais cela peut entrainer une diminution du rendement en paille.

 


Assurer une couverture rapide pour limiter les adventices


Lorsque l’implantation du chanvre est réussie, il couvre rapidement le sol et limite la prolifération des adventices. Quatre semaines après semis, les feuilles de chanvre forment un écran qui empêche l’activité photosynthétique des mauvaises herbes, même si celles-ci ont pu germer.
Les photos ci-dessous illustrent la cinétique idéale de croissance pour le chanvre.

Photos : source Terres Inovia 

 

Adapter la densité de semis aux débouchés et aux modes de récolte


Pour une récolte en mode non battu (récolte de la plante entière sans récolte de la graine), la dose de semis sera comprise entre 50 et 55 kg/ha.

Pour une récolte en mode battu (récolte de la graine et de la paille), on visera une dose de semis de 45 à 50 kg/ha.

Avec une variété exclusivement destinée à la graine telle que EARLINA8 FC, il n’est pas nécessaire de la semer à une densité très élevée. Celle-ci se situera entre 25 et 30 kg/ha.

Pour le débouché textile, on recherche des tiges fines et pas trop hautes. Pour cela la densité de semis sera comprise entre 75 à 85 kg/ha.

Une fois le semis effectué, un roulage peut être nécessaire pour favoriser la germination des graines en permettant la remontée capillaire de l’humidité au sol, limiter la présence de cailloux et niveler le sol et ainsi garantir de bonnes conditions de récolte.

 

Garantir un bon démarrage de la culture avec une disponibilité en azote


La fertilisation minérale vise à compléter les fournitures d’azote du sol (méthode des bilans). Les besoins totaux s’élèvent à environ 13 à 15 unités par tonne de matière sèche. Il est recommandé de se référer aux valeurs définies dans les GREN et de respecter les doses maximales fixées par les arrêtés de la Directive Nitrates de votre région.

Le chanvre connaît une phase de croissance initiale très rapide, durant laquelle il absorbe près de la moitié de ses besoins en azote entre l’émergence et le stade 5-6 paires de feuilles. Durant cette période, un apport suffisant en azote est essentiel pour assurer une couverture rapide du sol et limiter le développement des adventices.

Pour des raisons pratiques, les apports sont généralement réalisés en totalité au moment du semis. Toutefois, un fractionnement reste possible. Dans ce cas, il est recommandé d’apporter au moins deux tiers de la dose d’azote minéral avant le semis ou avant la levée, puis le solde au stade limite passage du tracteur (soit 50 à 60 cm de hauteur). En cours de végétation, l’utilisation de formulations liquides est interdite pour éviter tout risque de brulure. Un apport excessif à ce stade peut retarder la maturité du chanvre et, en cas de conditions climatiques défavorables, affecter le rendement.
 

Implantation Bourgogne-Franche-Comté Grand Est Hauts-de-France Lorraine, Alsace et Haute-Marne Implantation Chanvre Louis-Marie Allard (lm.allard@terresinovia.fr)

Quel choix variétal en soja en Auvergne Rhône-Alpes en 2025 ?

Terres Inovia s’appuie en 2024, en Auvergne Rhône-Alpes sur les résultats de 9 essais conduits en collaboration avec ses partenaires, pour accompagner les producteurs dans leur choix variétal.

Dernières actualités Variétés sur Myvar: 

 

Pour choisir la précocité, il est essentiel de considérer à la fois le débouché et la situation pédoclimatique. Le groupe de précocité 00 s'avère le plus adapté à la région Sud-Est. Selon l'altitude, le climat et le type de sol, il est possible d'opter pour différents groupes de précocité. Dans les zones d'altitude ou sous des climats continentaux, les variétés doivent être précocifiées pour éviter des récoltes trop tardives, susceptibles d'être affectées par des épisodes pluvieux. Le long de la vallée du Rhône, le climat méditerranéen permet une plus grande diversité de précocité, avec des variétés provenant des groupes 0, voire du groupe I, au sud de Rhône-Alpes.

Classification des variétés testées dans le réseau Terres Inovia en 2024 en Auvergne Rhône-Alpes

13 variétés du groupe 00 ont fait l’objet d’une évaluation à travers 5 essais, tandis que 8 variétés du groupe 0 ont été testées sur 4 essais en 2024 (voir Tableau 1).
Il convient de noter que deux essais ont été réalisés cette année avec les groupes de précocité 000 ainsi qu’un essai avec les groupes de précocité I. Les résultats de ces essais ne sont pas inclus dans cette étude en raison d'un manque de données suffisantes. Pour obtenir les résultats spécifiques, vous pouvez les consulter respectivement aux pages 7 et 16 de la synthèse variétale nationale soja 2024.

Groupe 00

Tableau 1 : classification des variétés 00 et 0 dans le réseau variétal Terres Inovia 2024 en Auvergne Rhône-Alpes 

La longueur des barres illustre la régularité de la variété par rapport à l’ensemble des variétés évaluées ; elle est égale à 2 écarts types (ET). Plus la barre est longue, plus la variété est irrégulière. 

Relation protéines-productivité des variétés 00 de soja en Auvergne Rhône-Alpes en 2024

 

Le rendement moyen des cinq essais en soja de groupe 00 s’élève à 34,3 q/ha, tandis que la teneur moyenne en protéines sur matière sèche atteint 41,3 % sur quatre essais. 
En tête du classement, la variété ANNABELLA se distingue par sa combinaison optimale de rendement et de teneur en protéines, affichant également une excellente régularité au cours des cinq essais de 2024. 
Les variétés LID CONSTRUCTOR et LID EDUCATOR montrent de belles performances en matière de productivité, bien qu'elles présentent des écarts-types plus importants et soient moins performantes en termes de teneur en protéines. LID EDUCATOR, étant une variété de fin de groupe 00 et début de groupe 0, est la plus tardive de la série. 
ADELFIA se distingue par une bonne productivité, avec un indice supérieur à 100, ce qui signifie qu'elle dépasse la moyenne des cinq essais, tout en maintenant une teneur en protéines satisfaisante, c’est une valeur sûre de par ses performances depuis 5 ans.
Au coude à coude en termes de productivité, AMEVA et SU ADEMIRA affichent des rendements et des teneurs en protéines conformes à la moyenne des essais. Juste en dessous de la moyenne en rendement, on trouve RGT STUMPA, suivi de SOFLO, bien que RGT STUMPA soit largement en retrait en ce qui concerne la teneur en protéines. 
En termes de rendement, PROLIX, SQUADRA et SUZA se positionnent en retrait, avec SUZA se démarquant par sa bonne richesse en protéines. Attention toutefois à relativiser la performance de PROLIX qui présente des densités plus faibles dans 2 essais sur 5.
Enfin, en bas du classement des rendements, la variété historique ES MENTOR, bien qu'elle soit dépassée en rendement, demeure une valeur sûre en matière de teneur en protéines.

Groupe 0

La variété ES ADVISOR est présente dans ce réseau en tant que témoin de précocité à maturité, mais elle n’est plus commercialisée. 
Les nouvelles variétés, telles que LID BOUTONDOR et ARTESIA, se classent parmi les meilleures en termes de productivité. 
En deuxième position, la variété GL LILAS se distingue par sa bonne régularité et son excellente teneur en protéines. Cependant, il convient de noter que GL LILAS est la plus tardive du groupe. Elle est quasiment charnière 0/I.
Parmi les variétés proches, RGT SICILIA et RGT STARBELA se démarquent par leur productivité et leur teneur en protéines, qui dépasse 43,5% MS. Elles affichent également une précocité intéressante, proche de la moyenne des essais au 02/10. Elles offrent la meilleure combinaison rendement/protéines/précocité. Ce sont les valeurs sûres de la série.
En revanche, les variétés RGT SPEEDA et CAMERON accusent un recul en rendement. CAMERON est également en retrait en termes de teneur en protéines, tandis que RGT SPEEDA présente une teneur élevée.

Préconisations du choix variétal en soja en Auvergne Rhône-Alpes 

Les recommandations du choix variétal en Auvergne Rhône-Alpes, ci-dessous, sont basées sur les résultats pluriannuels du réseau Terres Inovia et permettent d’orienter les producteurs vers des variétés adaptées aux contextes locaux et aux exigences de qualité des débouchés.

Pour le groupe 00:

La variété ADELFIA présente à la fois une productivité et une teneur en protéines élevées, tout en étant une des plus précoces du groupe. Les nouvelles variétés SOFLO et LID EDUCATOR combinent également un bon rendement et une richesse en protéines, bien que plus tardives, LID EDUCATOR se situant même à la limite entre les groupes 00 et 0.

Côté rendement, ACARDIA et ALTONA affichent les meilleures performances. ANNABELLA et LID CONSTRUCTOR, tout comme la nouveauté SQUADRA, offrent un bon compromis entre productivité et teneur en protéines.

Pour un objectif orienté protéines, ES MENTOR reste une référence malgré un rendement désormais plus limité, tandis que RGT SIROCA et la nouveauté PROLIX assurent un bon niveau protéique avec une meilleure stabilité en rendement. Enfin, ABIOLA se démarque par la plus forte teneur en protéines du groupe.

Du côté du groupe 0:

RGT SICILIA et GL LILAS se démarquent en alliant productivité élevée et bonne richesse en protéines (> 43 %), faisant d’elles des choix stratégiques pour maximiser la valorisation des grains. RGT SICILIA se distingue par une insertion de première gousse plus haute, et est plus précoce que GL Lilas.

Les nouvelles variétés comme LID BOUTONDOR et ARTESIA montrent un fort potentiel productif bien qu’à confirmer sur plusieurs années, tandis que RGT SPEEDA, plus tardive, se distingue par sa stabilité et sa teneur en protéines élevée. 

 

Votre contact régional 

Laura Cipolla (l.cipolla@terresinovia.fr)

 

Préparation de campagne Implantation Auvergne Rhônes-Alpes Choix variétal Soja Laura Cipolla (l.cipolla@terresinovia.fr) & Céline Motard (c.motard@terresinovia.fr)

Choisir sa variété de soja zone Sud-Ouest: résultats des essais 2024

Terres Inovia s’appuie en 2024 sur les résultats de 56 essais conduits en collaboration avec ses partenaires, pour accompagner les producteurs dans leur choix variétal. Les résultats présentés ici, correspondent aux groupes de précocités les plus appropriés au secteur Sud Ouest, c’est-à-dire les groupes de précocités I et 0 (variétés du groupe II également présentées car série commune aux groupes I).

Dernières actualités Variétés sur Myvar: 

 

Classification des variétés 0, I et II 

9 variétés du groupe 0 ont fait l’objet d’une évaluation sur 8 essais en 2024, ainsi que 8 variétés du groupe I, et 1 variété dite charnière I/II (précocité intermédiaire entre les groupes I et II) sur 9 essais. 

Tableau 1 : Classification des variétés de soja en série 0 et série I/II, évaluées en 2024 dans le réseau Terres Inovia
 

Variétés des groupes I et II : productivité et teneur en protéines  

En tête du classement sur le critère de productivité nous retrouvons ES Connector, variété la plus tardive de la liste variétale testée, charnière entre les groupes I et II, suivie par Avatar. Toutes les 2 confirment leurs bons résultats obtenus en 2022 et 2023. Au-delà de sa première place, ES Connector se distingue par sa très bonne régularité, affichant un rendement supérieur à l’indice 100 (c’est-à-dire supérieur à la moyenne de chaque essai) dans les 9 essais retenus. Avec un résultat supérieur à 100 dans 7 essais sur 9, Avatar affiche une régularité de bon niveau. 

En troisième position ES Pallador se maintient en haut du classement (déjà second en 2023) malgré des performances en léger retrait en 2022 (98.5) et 2021 (99.1). 
RGT Stocata présente également un rendement moyen légèrement supérieur à la moyenne, au même titre que RGT Sinema malgré une plus forte variabilité inter-essai. Toutes les deux affichent en 2024, leur meilleur résultat depuis les 3 dernières années d’évaluation.
A l’inverse, les 4 dernières variétés du classement affichent en 2024 leur moins bons résultats depuis les 3 dernières années.

RGT Straviata alors première en 2023 est très légèrement inférieure à la moyenne (99.0) en 2024. Elle s’établit proche de son niveau de performance enregistrée entre 2019 et 2022 systématiquement entre 101% et 102%
Même constat pour ES Generator, 2ème en 2022 et qui recule dans le classement depuis 2 ans.
ES Conqueror et Isidor ferment la marche.

Teneurs en protéines

Depuis 3 ans le même trio de variétés occupe les 3 premières places du classement de la teneur en protéines, dans un ordre variable et des écarts très resserrés. Cette année RGT Stocata avec 44.2% est à quasi-égalité avec ES Conqueror (44.1%) suivi d’Isidor (43.9%). Derrière ce trio, nous retrouvons RGT Sinema en quatrième position tout comme en 2023. 
La teneur en protéines sur matière sèche moyenne, s’établit à 43.4% sur les 7 essais retenus.

Tableau 2 : Synthèse des résultats rendement et protéines des variétés de la série I/II évaluées en 2024

 

 

 

 

 

 

 

Variétés du groupe 0 : Productivité et teneur en protéines  


Le rendement moyen des essais en groupe 0 s’établit à 43.8 q/ha.

Rendements des variétés ayant plusieurs années d’évaluation

En 2024, GL Lilas, RGT Sicilia et RGT Starbela occupent les 3 premières places du classement. Bien qu’en léger retrait par rapport à 2024, RGT Sicilia confirme la régularité de son niveau de performance avec une troisième année consécutive supérieure à la moyenne. GL Lilas réalise sa meilleure performance depuis 3 ans, jusqu’ici évaluée à hauteur de la moyenne, voire en léger retrait en 2022. Sa régularité en 2024 avec un rendement supérieur à la moyenne dans 7 essais sur 7 est à remarquer. Son comportement particulièrement tardif en fin de cycle sur cette campagne est à souligner également. Starbela, à son avantage en 2024, se montrait en retrait sur les 2 dernières campagnes.
Cameron évaluée pour la première fois en 2023 avec un indice de 105%, décroche en 2024 autour de 95%. On retiendra également une très grande variabilité selon les situations traduite par un écart type élevé. Ces résultats sont à relativiser car la variété présente des densités significativement plus faibles que les autres dans au moins un essai sur deux.

Rendements des variétés évaluées pour la première fois

Lid Boutondor, pour sa première année d’évaluation, se distingue à deux égards. D’une part, par son niveau de productivité élevé avec un indice de 108%, soit le meilleur résultat de l’ensemble des variétés évaluées dans la série 0. D’autre part, sa régularité, étant supérieure à la moyenne dans 6 essais sur 7, et égale à la moyenne sur 1 essai. Une performance à confirmer en 2025.
 

Artesia présente également une performance intéressante à 105%, bien que nous pourrions noter un peu plus de variabilité dans ses résultats. 
Abiza requalifiée en groupe 0 après une évaluation l’an passé avec les variétés du groupe I, apparait en retrait avec un indice légèrement inférieur à 100%, mais s’est toutefois montrée assez régulière, toujours proche de la moyenne (entre 96% et 103%).

Teneur en protéines : 

La teneur moyenne en protéines s’affiche à 42.7%. 
A l’exception d’Abiza, Artesia et à plus forte raison Cameron (toutes les trois inférieures à 42%), l’ensemble des variétés sont supérieures à 43% ou très proche (Lid Boutondor à 42.9%).
GL Lilas, offre la meilleure teneur avec 43.9% et offre par conséquent le meilleur rapport rendement/teneur en protéines. RGT Speeda présente également un très bon niveau de teneur en protéines à 43.7%. Retenons également, RGT Starbella et RGT Sicilia, qui présentent également un très bon compromis entre le rendement et la teneur en protéines. Pour rappel, en 2023, RGT Starbella, GL Lilas et RGT Sicilia étaient ressorties en tête, et confirment en 2024 ces bon résultats.   
Lid Boutondor, bien qu’en léger retrait sur le critère de teneur en protéines par rapport aux premières variétés, se démarque toutefois, avec là aussi un rendement protéinique intéressant. Il sera nécessaire de confirmer ce résultat. 

 

Les préconisations pour 2025 sur les secteurs du sud Aquitaine

Autant que possible, il sera préférable de privilégier des implantations à partir de mi-fin avril avec une variété de groupe I et d’orienter son choix en fonction du débouché recherché. Pour les semis plus tardifs, les régions plus froides du piémont pyrénéen ou encore l’ensemble des situations avec une crainte sur les conditions de récolte, le groupe 0 sera mieux indiqué.
Ces préconisations sont établies sur la base des résultats 2024 ainsi que sur les résultats pluriannuels.

Variétés de groupe I

Sur le critère rendement, 
ES Connector fait figure de valeur sûre, avec des performances élevées et une régularité pluriannuelle confirmée. Attention cependant à son caractère plus tardif, moins adapté aux semis tardifs ou certains secteurs tels que la façade atlantique ou les zones de piémont. Avatar et ES Pallador un peu moins tardives affichent également de bonnes performances de façon régulière. Néanmoins, ces 3 variétés sont classées comme sensibles vis-à-vis du sclérotinia, ce qui peut présenter une limite dans les situations à risque. RGT Stocata, certes moins performante sur une approche pluriannuelle, mais toujours très proche de la moyenne depuis 2019 (inférieur ou supérieure selon les années) et 4ème en 2024, affiche quant à elle un comportement « très peu sensible » vis-à-vis de la maladie.   
RGT Straviata, en léger retrait en 2024, a affiché depuis 2019 des performances très régulières et fait toujours figure de valeur sûre.

Lorsqu’une teneur élevée en protéines est recherchée, les 3 mêmes variétés que l’an passé se distinguent sur ce critère. Il s’agit de RGT Stocata, ES Conqueror et Isidor. RGT Sinema conserve par rapport à l’an passé sa quatrième place. Dans le cas d’une recherche de compromis Rendement/Protéines RGT Stocata apparait comme la variété la plus pertinente, offrant également un intérêt vis-à-vis du sclérotinia.

Variétés de groupe 0

Sur le critère rendement, pour la troisième année consécutive, RGT Sicilia inscrit son bon niveau de performances dans la durée, et apparait aujourd’hui comme une valeur sûre. Arrivée en tête en 2024, GL Lilas fait également preuve de régularité, mais s’est montrée inférieure à RGT Sicilia en 2022 et 2023. Toutes les 2 sont comparables vis-à-vis des risques de verse (peu sensibles) et avec un bon comportement face au sclérotinia. RGT Sicilia se distingue par une insertion de première gousse plus haute, et est un peu plus précoce que GL Lilas
Parmi les nouvelles variétés évaluées, LID Boutondor affiche le meilleur niveau de productivité de la série 0. Un résultat à confirmer dans la durée.
Lorsqu’une teneur élevée en protéines est recherchée, plusieurs variétés sont candidates. Les préconisations de 2023 vers GL Lilas, RGT Sicilia ou RGT Starbella, sont confirmées par les résultats 2024.  RGT Speeda, bien positionnée en 2024 s’était montrée en léger retrait en 2023 par rapport à ces 3 variétés. Lid Boutondor, bien qu’à confirmer, présente un intérêt.


 

Préparation de campagne Implantation Sud Aquitaine Est Occitanie Ouest Occitanie Choix variétal Soja Compatible Arnaud Micheneau & Céline Motard- Terres Inovia

Combiner les moyens pour désherber ses pois et féveroles de printemps

​​​​Avec les semis en cours ou bientôt réalisés pour les pois et féveroles de printemps, il est temps de prévoir votre stratégie de désherbage en fonction de la flore connue sur la parcelle.

Une application en prélevée : une solution sécurisante 

Dans les situations de fortes infestations en dicotylédones concurrentielles (gaillet, renouées, matricaire) ou difficiles à maîtriser uniquement en post-levée (éthuse, arroche, renouée des oiseaux), une stratégie « tout en prélevée » offre un choix de produits plus large pour sécuriser la culture, mais reste plus onéreux.
La prélevée doit s’effectuer au plus près du semis, sur des semences recouvertes de terre et un sol rappuyé, afin de limiter les risques de phytotoxicité. Excepté dans les sols battants, un roulage est conseillé afin de bien recouvrir la graine avant toute intervention. 
Un sol frais au moment du traitement et une légère pluviométrie dans les jours qui suivent sont les conditions idéales pour une bonne efficacité. Dans le cas de relevées d’adventices ou d’efficacité insuffisante (sol sec), un rattrapage en post-levée est possible. 

Pour rappel, la féverole possédant moins de solutions de rattrapage en post-levée que le pois, la prélevée est importante pour assurer une bonne maitrise des adventices. 

 

Une application en post-levée seule 

Dans le cas de parcelles à faible infestation et/ou de flore connue, le choix d’une intervention unique en post-levée peut être suffisante. Veiller à intervenir sur des adventices jeunes (stade cotylédon à 2-3 feuilles), dans des conditions poussantes et en dehors de fortes amplitudes thermiques. 
Certains programmes peuvent se fractionner afin d'augmenter l'efficacité contre certaines adventices. Espacer alors les deux interventions de 10-15 jours minimum. 

 

Un programme de prélevée et post-levée 

Un programme complet (pré+post) permet de maitriser de très fortes infestations ainsi que des levées échelonnées d’adventices tout en maitrisant le coût de son désherbage.  Les adventices les plus difficiles à contrôler orientent le choix du ou des produits appliqués en prélevée. 
​​​​Pour maîtriser les coûts, appliquer le produit de prélevée à une dose inférieure à la dose homologuée (3/4 de celle-ci), puis appliquer en post-levée sur des adventices jeunes des produits à faible dose. 
 

Pour rappel, les différents produits à base de pendiméthaline, imazamox et bentazone ne sont plus mélangeables. Leur application dans un même programme en post-levée doit se faire en 2 applications – se référer aux délais de rentrée des différentes spécialités pour recomposer l’association initialement visée. 
 

Pois de printemps :

Féverole de printemps :

Rappel des règles d’utilisation de l’aclonifen (CHALLENGE 600 ou COLT/PAPEL) en pré et post-levée à ce lien

Nouveauté !
Historiquement restreint en plages d’utilisation, BISMARK CS est désormais utilisable en prélevée (BBCH00 à BBCH07) des pois et féverole quelle que soit la date d’implantation de ces cultures. Retrouvez nos recommandations d’associations de cette spécialité et les flores visées en suivant les liens ci-dessus. 

 

Gestion des graminées 

Problématique montante dans les parcelles de protéagineux de printemps, la gestion des graminées ne doit pas être négligée. Les bases de pendiméthaline en prélevée telles que le NIRVANA S et le PROWL 400 présentent une efficacité modérée et complèteront l’action d’un antigraminée à action foliaire. 
Les antigraminées à action foliaire ont une bonne efficacité en l’absence de résistance aux FOP et DIME. 

Désherbage mécanique : une solution efficace en conditions sèches 

Avec des printemps parfois secs, le désherbage mécanique peut apporter une aussi bonne efficacité que certains programmes chimiques. Également, les stratégies mixtes associant prélevée chimique et post-levée mécanique sont des solutions efficaces si la météo est favorable. Elles sont moins onéreuses et faciles à mettre en œuvre, d’autant plus pour la féverole qui présente peu de solutions chimiques de rattrapage. Pour rappel, les interventions mécaniques gagnent en efficacité si elles s’effectuent avec 2 journées de beau temps avant et après. 

Pois de printemps :  Le désherbage en plein et la bineuse céréales sont possibles tant que les vrilles ne sont pas trop développées (4-5 feuilles max).  

  • Avant la levée : un passage de herse étrille est possible, à l’aveugle, dès que la portance du sol est suffisante, sur des adventices jeunes et donc faciles à détruire. 
  • A la levée : la houe rotative est la plus sélective sur les pois à ce stade. Elle est particulièrement adaptée aux sols limoneux. Son efficacité est liée au stade des adventices (fil blanc à 2 feuilles maximum). 
  • Après la levée : effectuer un passage avec la herse étrille avant le stade 5 feuilles. Ne plus intervenir dès que les vrilles du pois sont développées ; les risques de pertes de plantes par arrachage sont élevés.

 

► Stratégies de désherbage mécanique ou mixte du pois 

 

Féverole de printemps : Les passages mécaniques peuvent s’opérer jusqu’à tard, notamment pour la bineuse, tant que la hauteur du couvert le permet. Généralement, passé 6 feuilles, le risque de casse de tige augmente. Les interventions sont donc à bien raisonner passé ce stade. Aux stades antérieurs, la herse étrille peut présenter de bons résultats sur des adventices jeunes. La houe rotative ayant une efficacité moindre, est à réserver plutôt aux sols limoneux qui valoriseront sa fonction d’écroûteuse. L’intérêt de la bineuse est de pouvoir intervenir sur des adventices plus développées. 

Pour les féveroles semées à grand écartement (>45cm), la combinaison d’un herbicide localisé sur le rang avec un binage réalisé en différé quand les pédoclimatiques sont idéales présentera une très bonne efficacité pour une charge maitrisée. 

► Stratégies de désherbage mécanique ou mixte de la féverole 

 

Auteurs :

Agathe Penant – a.penant@terresinovia.fr - Référente protéagineux zone Centre & Ouest 
Bastien Remurier - b.remurier@terresinovia.fr - Référent protéagineux zone Nord & Est 
Fanny Vuillemin - f.vuillemin@terresinovia. fr - Chargée d'étude Gestion intégrée des adventices 
Gwénola Riquet - g.riquet@terresinovia.fr - Ingénieure développement Gestion des maladies Intrants et Biocontrôle​​​​​​​

 

 

Implantation Début de cycle / croissance France entière Maitrise des adventices Désherbage Pois de printemps Féverole de printemps Terres Inovia

Les incontournables de la préparation du sol avant les semis du tournesol

Assurer une bonne implantation est essentiel pour obtenir un tournesol robuste. La préparation du sol avant le semis est une étape déterminante qui doit être réalisée dans des conditions idéales d’humidité.

Deux enjeux majeurs pour la préparation au semis 

1-Préserver l’état structural du sol

Sur sols argileux, les opérations d’automne ont dû permettre l’obtention d’une structure ouverte sur les 20-30 premiers centimètres de sol, afin que les pivots du tournesol soient le moins possible coudés ou fourchus, et qu’ils atteignent au moins 20cm de profondeur. Cet état structural doit absolument être préservé durant la préparation au semis. Aussi, en fin d’hiver, le travail profond des sols argileux est à éviter, hormis en conditions exceptionnelles de parfait ressuyage sur la profondeur de travail qui peuvent ponctuellement être rencontrées et offrir des possibilités de fissuration et d’aération du sol.
Pour les sols limoneux, un travail profond de fissuration ou un labour peuvent, s’ils sont nécessaires, être envisagés même tardivement, juste avant le semis du tournesol.

2-Obtenir un lit de semence qui comporte au moins autant de terre fine que de mottes pour assurer un bon contact terre-graine.

Attention, un trop grand nombre de passages peut générer de la terre fine en excès, ce qui peut être préjudiciable dans les sols sensibles à la battance ou à l’érosion. 

Raisonner le type d’outils, nombre de passages est indispensable   

La préparation des parcelles en sortie d’hiver s’appuie sur plusieurs piliers :

  • Travailler des sols ressuyés, à consistance friable sur tout le profil travaillé. C’est le cas si les mottes, pétries dans la main, s’émiettent sans coller et donnent de la terre fine. Cette règle fondamentale invite à un suivi régulier du sol, pour déclencher les opérations de reprise dans les meilleures conditions d’humidité possibles. Si la fin d’hiver est pluvieuse, l’expérience de la campagne 2024 est encore bien présente dans les esprits, il s’agit de ne pas rater les premiers créneaux favorables et d’être prêt à semer dès le début du mois d’avril.
  • Le choix et les conditions d’utilisation des outils de travail du sol. Outre l’état du sol au moment de l’intervention, ces deux autres critères s’avèrent déterminants pour réussir la préparation au semis.
  • Privilégier les outils à dents non animés pour préparer le lit de semences. Si 2 passages sont envisagés, le 1er peut être réalisé à 10-15cm de profondeur, sans rouleau pour favoriser le réchauffement du sol. Le 2ème passage à 6-8cm aura pour objectif principal de niveler et d’affiner
  • Combiner les outils pour limiter le nombre de passages
  • Lutter contre la compaction du sol, en utilisant des équipements de type roues jumelées ou pneus basse pression. En l’absence de tels équipements, vérifier et adapter la pression des pneumatiques. 

Dans quel cas réaliser des faux semis printaniers ?

Sur des flores printanières et estivales qui lèvent tôt en saison comme l’ambroisie, la renouée liseron, le xanthium ou même un peu plus tardivement le datura, le faux-semis peut s’avérer efficace pour réduire les infestations dans le tournesol. 
Le faux-semis consiste à réaliser un travail superficiel du sol assez tôt en saison pour faire lever les adventices, bien rappuyé avec un rouleau et positionné de préférence avant une pluie.  

1 à 3 semaines après, on détruira ces levées, soit chimiquement dans les situations où le glyphosate est autorisé, soit mécaniquement, en veillant à remuer le sol le moins possible pour éviter de provoquer de nouvelles germinations. Cette stratégie s’accompagne souvent d’un décalage de la date de semis du tournesol de 15 à 20 jours, nécessaire à la réalisation de ces interventions.

Attention, des semis tardifs de tournesol, au-delà du 1er mai, peuvent pénaliser les résultats de la culture. Un compromis est donc à trouver entre bénéfices retirés du faux-semis, et risques occasionnés pour le tournesol. Ce décalage de la date de semis est à réserver aux situations où il est prioritaire d’alléger la pression exercée par les flores dites « problématiques », car difficiles à détruire et exerçant une forte concurrence sur la culture.   

Votre contact régional

  • Alexandra Denoyelle (a.denoyelle@terresinovia.fr) – Auvergne-Rhône-Alpes & Provence-Alpes-Côte-d’Azur Arnaud Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) - Sud Nouvelle Aquitaine, Gers, Hautes-Pyrénées
  • Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr) - Occitanie

Fiche couverts

Préparation de campagne Implantation Est Occitanie Sud Aquitaine Normandie et Ouest Ile-de-France Auvergne Rhônes-Alpes Préparation du sol Implantation Tournesol Matthieu Abella (m.abella@terresinovia.fr) - Terres Inovia

Vidéo - L'implantation des pois de printemps en zone Nord&Est

Les conditions pluvieuses de ce début d'année compliquent/retardent les chantiers de préparation de sols et de semis des pois de printemps. Michael GELOEN revient sur 3 points en vidéo. L'importance d'une bonne préparation du sol Les règles de réussite du semis (précocité, densité, profondeur) La gestion de la nutrition du pois de printemps (azote et phosphore)

Préparation de campagne Implantation Grand Est Bourgogne-Franche-Comté Hauts-de-France Lorraine, Alsace et Haute-Marne Implantation Pois de printemps Michael GELOEN (m.geloen@terresinovia.fr)

Stratégies efficaces pour maîtriser l’enherbement dès le début du cycle

Le pois chiche est une culture qui se développe lentement en première partie de cycle, jusqu’au début de la floraison, ce qui est propice à l’enherbement de l’entre-rang. A ce jour, une stratégie basée sur une application de prélevée est incontournable pour assurer une efficacité acceptable. Elle pourra être relayée par une application de post-levée en fonction de la flore. 

 

Application de la prélevée

Selon les conditions climatiques, la levée du pois chiche peut être relativement longue. Toutefois, il est conseillé de ne plus appliquer d’herbicides dans les quelques jours qui précèdent la levée afin d’éviter tout risque de phytotoxicité. Le positionnement de la prélevée au plus près du semis est donc à privilégier. L’humidité dans les premiers centimètres du sol conditionnera l’efficacité de ces herbicides racinaires dans les semaines qui suivent l’application. Pour leurs larges spectres, deux stratégies sont privilégiées : Prowl 400 1.5l/ha + Challenge 600 3l/ha ou Nirvana S 1,8 à 2l/ha (voir tableau ci-dessous).

Antidicotylédones en post-levée : deux spécialités commerciales disponibles

Le Challenge 600 peut être utilisé en post levée (à 0,5 l/ha), sous conditions d’une impasse de cette spécialité commerciale en prélevée. Il doit être appliqué tôt, au stade 2-3 feuilles du pois chiche sur des adventices jeunes (2-3 feuilles maximum). ONYX (Pyridate 600 g/l) apporte un bénéfice net sur la postlevée avec une efficacité régulière sur datura, repousses de tournesol, morelle et renouées. Comme le Challenge, il doit être appliqué tôt, à partir de 2 feuilles (et jusqu’à 8 feuilles) sur des adventices entre 2 et 4 feuilles. Une application par an et fractionnable en 2x 0,75l/ha. Un effet dose est constaté sur datura, morelle, renouées et matricaire (1,5 l plutôt que 0,75 ou 1 l). 

(1)    En fonction du type de sol, moduler la dose de Nirvana entre 1,5 et 2 l/ha maximum. Déconseillé dans les sols sableux.
(2)    Si Challenge 600 non utilisé en prélevée
(3)    Renouées en relais d’une prélevée efficace uniquement
(4)    Fractionnement à 7-10 jours d’intervalle
(5)    Non couvert par les firmes

Voir l’ensemble des caractéristiques et contraintes réglementaires dans le tableau complet 

Antigraminées

Kerb Flo, en prélevée, pourra être associé à d’autres spécialités commerciales homologuées. Attention vérifier la possibilité de ces mélanges d’un point de vue règlementaire avec l’outil Mélanges (https://melanges.arvalisinstitutduvegetal.fr/index.php). 
En semis tardif et en raison d’une température du sol plus chaude, son efficacité déclinera, notamment sur ray-grass. En post levée, les antigraminées foliaires homologuées de la famille des inhibiteurs de l’ACCase sont des solutions de rattrapage possibles, surtout sur panic-sétaire-digitaire. En forte pression ray-grass, la résistance à ce mode d’action est très fréquente, on privilégiera une stratégie avec Kerb Flo en prélevée en conditions propices à son efficacité (semis précoce uniquement). 

Désherbage mécanique

En complément ou en substitution, des solutions de désherbage mécanique sont possibles et montrent chez certains producteurs des efficacités tout à fait acceptables. 

•    Un passage d’herse étrille « à l’aveugle » en post semis prélevée sera profitable, puis de nouveau en végétation, à partir du stade 3-4 feuilles (le pivot des plantes est alors assez développé pour ne pas être arraché par l’outil). En adaptant la vitesse et l’agressivité, le passage de herse étrille est possible dès 1 feuille.
•    Un passage de bineuse dans l’inter-rang est possible, si l’implantation est réalisée au semoir monograine, à partir du stade 4-5 feuilles (en veillant à ne pas recouvrir les plantes).

Le déclenchement des passages mécaniques se fera selon la levée des adventices (privilégier des interventions sur adventices jeunes), le stade de la culture (voir tableau ci-dessous) et les conditions météorologiques (intervenir toujours par temps séchant : sol bien ressuyé et pas de pluie annoncée dans les jours suivants, afin d’éviter le repiquage des adventices ou la mise en germination de nouvelles graines).

Dans nos essais, en situation de printemps humide, écartement à 60 cm, nous avons pu constater qu’une stratégie basée uniquement sur l’utilisation de la herse étrille en début de cycle à 1-2 feuilles, n’a pas donné satisfaction. De même, une stratégie basée uniquement sur du binage à partir de 4 feuilles ne permet pas une efficacité comparable à une stratégie combinant les deux outils : Herse étrille à 1-2 feuilles puis binage à partir de 3-4 feuilles, stratégie qui pour le coup a présenté de bons résultats en expérimentation. La météo de l’année et la diversité de la flore dans la parcelle ont une grande influence sur les résultats.
 

Figure 1 : Désherbage mécanique du pois chiche, réglages et possibilités de passage en fonction du stade de la culture et du choix de l'outil.

Désherbage mixte

Allier chimique et mécanique prend tout son sens, d’autant plus pour une culture mineure où les solutions disponibles sont peu nombreuses et ne permettent pas toujours de répondre à toutes les flores rencontrées. En situation sèche au semis ou pluvieuse au printemps par exemple, une stratégie tout en prélevée peut s’avérer insuffisante : inefficacité de la prélevée ou re-sallissement au printemps. On peut alors adopter, en substitution ou complément de la prélevée, une stratégie avec herbicide de post-levée appliqué à 3-4 feuilles en combinaison avec un ou plusieurs passages de bineuse à partir de 4-5 feuilles. L’application de la post-levée sera considérée en fonction des levées d’adventices. Cette stratégie donne de bons résultats en flore simple à moyenne (dans notre essai 2023 : renouée liseron, mercuriale, véronique des champs et ray-grass). 

Votre contact 
Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr) - Référent National Pois Chiche
 

Préparation de campagne Implantation Phase végétative Ouest Occitanie Est Occitanie Sud Aquitaine Désherbage Pois chiche Quentin Lambert & Gwénola Riquet & Fanny Vuillemin - Terres Inovia