Symbiose et inoculum en pois chiche, point sur les nouveautés 2025
Le pois chiche a la capacité à fixer biologiquement l’azote de l’air, si son partenaire microbien du genre Mesorhizobium est présent dans le sol. Cette présence est attestée dans la plupart des sols calcaires du Sud méditerranéen et du Sud-ouest.
En cas de situation non-anticipée d’échec de nodulation : la fertilisation azotée
Cette pratique doit être précédée d’un diagnostic en parcelle de la présence de nodosités et de viabilité de celles-ci. Ce diagnostic est à réaliser en préfloraison, dans toutes les parcelles. Si l’absence de nodosité est avérée, l’apport d’azote est envisageable en veillant à ne débuter les apports qu’à partir du début floraison, pour soutenir la mise en place des composantes de rendement et non le feuillage. Comme toutes les légumineuses, les besoins en azote pour la performance de la culture sont élevés. Il est illusoire de répondre complétement au besoin avec une fertilisation minérale. Le potentiel de rendement initial sera revu à la baisse. La pratique est généralement comprise entre 50uN (en 1 apport) et 100u (en 2 apports) entre le début floraison et le remplissage des graines. Attention, un apport d'azote doit rester exceptionnel pour substituer un échec de nodulation non anticipé. Dans tous les cas, en zones vulnérables, respectez la réglementation et les doses plafonds fixées dans les arrêtés préfectoraux.
En cas de situation prévisible d’absence de nodulation : l’inoculation
Depuis juin 2024, un inoculum à deux souches pour le pois chiche est disponible en formulation tourbe (voir ci-dessous). Les semis 2025 sont donc pourvus, pour la première fois, d’une solution pour les zones de production septentrionale.
La spécialité Legumefix n’est pas passée par la voie de l’AMM en France mais par une nouvelle possibilité accordée par l’UE (norme CE via Directive 2019-1009). Ce produit ne fait pas l’objet d’une licence avec l’INRAE et ne bénéficie donc pas d’un contrôle qualité indépendant.
Ce produit a bien été testé il y a quelques années en pois chiche dans des essais Terres Inovia et partenaires.
La présence ou non de populations natives conditionnera l’intérêt de cette nouvelle spécialité. En situation de non-présence de populations natives, cet inoculum présente un effet sur le rendement, en fonction des situations (toujours en l’absence de bactéries), de gain entre +10 à +30% . En situation de présence de populations natives (et donc de nodosités) aucun intérêt n’a pu être démontré. Les deux souches qui composent cet inoculum semblent donc peu compétitives vis-à-vis des populations natives
Enfin, une attention particulière sera portée sur l’usage d’un inoculum sous forme de tourbe si la semence est accompagnée d’un traitement de semence (type Prepper – fludioxynil, efficace sur ascochytose en début de cycle). En effet, les bactéries risquent d’être affectées au contact du traitement de semence avec une pénalisation sur la nodulation.
Aujourd’hui, le risque ascochytose étant très important sur l’ensemble du territoire, nous conseillons dès lors que c’est possible l’usage du seul traitement de disponible à ce jour, le Prepper. D’autres formulations, type micro-granulés, pourrais permettre l’usage combiné d’un TS et d’un inoculum. Ce type de formulation n’est pas disponible actuellement sur le marché.
| Nous maintenons la mise en garde concernant les agriculteurs et les opérateurs qui utiliseraient de façon illicite d’autres inoculants pour le pois chiche, sans autorisation et donc commercialisé illégalement. Au-delà de l’aspect règlementaire, un minimum de connaissances sur la/les souches qui le compose est nécessaire (efficience, compétitivité, présence ou pas d’un gène intervenant dans les processus de dénitrification). |
D’autres solutions innovantes sont en cours de développement et l’offre autour des inoculums en pois chiche devrait sans nul doute s’étoffer dans les années à venir
Quentin Lambert - (q.lambert@erresinovia.fr) - Référent national Pois Chiche
Comment assurer la bonne implantation de la lentille ?
Les semis de lentille pourront démarrer à partir de mi-février dans les secteurs les plus précoces, et début mars sur la majorité des bassins de production. Les objectifs d’une implantation correcte de la lentille sont la levée rapide et homogène de la culture et un enracinement suffisant pour la bonne mise en place de la nodulation.
Bien choisir sa parcelle : le pré-requis pour réussir la culture de la lentille
Les sols superficiels sont bien adaptés pour la culture de la lentille
La culture de la lentille est idéale pour valoriser les sols superficiels présentant une réserve utile faible à moyenne.
L’objectif sera de cibler des parcelles de sols argilo calcaires superficiels, moyens ou des sols volcaniques et granitiques. Il est recommandé de privilégier des sols drainants, aérés et appuyés dont les réserves azotées sont modérées. Les sols à forte réserve utile sont à éviter car ils favorisent une végétation exubérante, augmentant le risque de verse. La mise en place de la nodulation peut être négativement impactée par des sols à forts reliquats azotés et les sols compactés. Enfin, les sols très caillouteux peuvent compliquer les chantiers de récolte.
Limiter les risques biotiques dès le choix de la parcelle
La lentille présente des sensibilités aux champignons telluriques, tels que Aphanomycès euteiches, ou des complexes de Fusarium spp et Pythium spp. Ces pathogènes pénètrent et impactent l’appareil racinaire, caractérisés par des symptômes de nécroses. L’appareil végétatif pourra présenter un jaunissement, un retard de croissance ou des flétrissements foliaires. La lutte contre ces pathogènes est préventive, en évitant le retour trop fréquent de la lentille sur une même parcelle.
Pour Aphanomyces euteiches, le délai de retour de la lentille préconisé est d’au moins 5 ans. La sensibilité à ce ravageur des autres légumineuses est également à prendre en compte. Les autres cultures sensibles à ces pathogènes, (pois, luzerne, certains trèfles…) sont également à prendre en compte dans la rotation (voir tableau ci-dessous).
L'évaluation du potentiel infectieux des parcelles peut être réalisée avant l'implantation :
► Aphanomycès du pois : test du potentiel infectieux d'un sol
Privilégier également des parcelles indemnes de flore adventice difficile, telles que le datura, l’ambroisie, le bleuet ou l’ortie royale. En effet, les solutions de désherbage sur lentille restent limitées ce qui complique la gestion de certaines flores. De plus, la présence de certaines adventices (morelles, xanthium, ambroisie ou encore datura) peut entrainer un déclassement de la récolte vers l’alimentation animale.
Un semis précoce dans un sol ressuyé
Les semis des parcelles de lentille commencent dès mi-février dans les bassins du Sud-Ouest, de la côte atlantique et du Sud-Est, ils se poursuivent jusqu’en mi-avril pour le Centre-Val de Loire, le bassin Champenois ainsi que les nouveaux secteurs de production du Nord et Est. Enfin, les secteurs d’altitudes, comme le Cantal ou la Haute-Loire, réalisent des implantations plus tardives jusqu’à fin mai.
Le sol de la parcelle doit être ressuyé et suffisamment réchauffé afin d’éviter les tassements. La température du sol, à la profondeur de semis, doit être supérieure à 6°C pour favoriser une germination rapide.
La préparation d’un lit de semence aéré et meuble sur les 15 premiers cms est un facteur important pour une bonne implantation de la lentille. En effet, la culture possède un système racinaire fasciculé peu puissant : un travail du sol adéquat permettra une exploration racinaire favorable à une bonne alimentation hydrique lors des périodes plus sèches au cours du cycle.
Semer entre 2 et 3 cm de profondeur avec un semoir à céréales et viser 220-250 plantes/m² levées. Attention aux semis trop denses qui favorisent le développement de maladies et augmentent le risque de verse.
| Semis précoces | Semis tardifs | En altitude |
| 270 gr/m2 | 300 gr/m2 | 300-320 gr/m2 |
En conduite biologique, les densités de semis sont majorées si un désherbage mécanique est prévu. Selon les terroirs, cette majoration varie entre +10 % et +30 % par rapport aux densités préconisées en conventionnel.
Un écartement entre 12 et 17cm sera optimal pour éviter un trop grand salissement de la parcelle. En cas de présence de cailloux, un roulage des parcelles post semis est recommandé pour niveler le sol, il peut être réalisé jusqu’au stade 5-6 feuilles.
La lentille requière une vigilance pour le désherbage mais est peu exigeante en fertilisation.
Lors des premiers stades de son développement, la croissance de la lentille est lente, ce qui limite sa compétitivité avec les adventices. La mise en place d’un programme de désherbage est recommandée pour limiter la croissance de ces adventices.
Pour faire le point sur le désherbage, n'hésitez pas à consulter cet article complet : Le désherbage de la lentille : allier prélevée et post-levée pour optimiser la maitrise de la flore adventice
La nodulation de la lentille avec Rhizobium leguminosarum, naturellement présent dans les sols permet à la culture la fixation de l’azote atmosphérique. Elle est peu exigeante : pour un rendement de 15 à 25q/ha, apporter 30 à 50 unités de P2O5, 60 à 80 unités de K2O et 20 à 25 unités de Mg.
Et le choix de la variété ?
Consultez les résultats complets des essais variétés 2024 sur le site :
Zoé Le Bihan - z.lebihan@terresinovia.fr - Référente lin et lentilles zone Centre & Ouest
Implantation de la féverole de printemps - campagne 2025
L’implantation de la féverole de printemps approche. De la réussite de ce chantier dépend une bonne partie du bon développement végétatif de la culture, et de l’expression de son potentiel final. Rappel des principales règles de réussite de l’implantation.
Choisir une parcelle à bonne réserve hydrique et bien structurée
La féverole de printemps s’adapte à de nombreux sols mais reste sensible aux réserves hydriques faibles (<100mm) car la fin de son cycle s’expose souvent à des stress hydriques (juin-juillet). Privilégier les parcelles possédant une bonne réserve utile.
Également, éviter les sols séchants, les argiles lourds et les limons battants hydromorphes, moins propices au développement de la féverole et de ses nodosités en début de cycle.
Même si la féverole possède un pivot puissant, il reste nécessaire de faciliter son enracinement et sa nodulation en s’assurant de la bonne structuration du sol sur les 15-20 cm, profondeur où se développent la plupart de ses nodosités ainsi que ses radicelles, garantes de l’essentiel de son alimentation en nutriments. Ses racines doivent pouvoir atteindre le second horizon afin de mieux valoriser l’eau.
Si le sol est mal nivelé ou refermé après un hiver pluvieux, une reprise sur 5-10 cm est conseillé avant toute implantation.
La féverole s’adapte bien à des préparations grossières du lit de semence, la rendant accessible à de nombreux types d’implantation (du labour au semis direct). Attention, cependant, à bien assurer le positionnement de la graine à une bonne profondeur.
Semer tôt sur un sol ressuyé pour éviter les stress climatiques
Pour réussir une féverole de printemps, il faut opérer une implantation dans des conditions correctes. L’objectif est d’obtenir une levée homogène, mais surtout un développement optimal des racines et des nodosités afin d’assurer les besoins de la culture par la suite. Tout ennoiement et tassement sont des facteurs de risque pouvant ralentir voire bloquer le développement de la féverole.
Si la météo le permet, (absence de pluie, sol ressuyé ou gelé portant) il est recommandé de semer tôt, au début des plages de semis conseillées (cf. carte). Semer tôt permet d’avancer le cycle de la féverole et de diminuer les stress en fin de cycle permettant de sécuriser son potentiel de rendement.
Maitriser le peuplement et la profondeur de semis pour mieux maitriser le potentiel
La féverole de printemps se sème à 6-7 cm de profondeur pour un semis précoce en février et/ou sur sol gelé. La profondeur passe à 5cm pour un semis courant mars. Dans les situations de semis sur sol gelé ou de semis avant une faible gelée, vigilance à bien enfouir la graine à 7 cm de profondeur pour la protéger du froid.
La féverole peut se semer avec un semoir à céréales. Cependant, la qualité du semis est meilleure avec un semoir monograine, permettant d’abaisser de 5 grains/m² la densité. Avec un grand écartement (45cm et +), l’introduction du binage et des interventions localisées sont possibles.
Il est important de respecter les densités de semis selon les sols (cf. tableau). Une surdensité entraine des risques de maladies plus importants à la floraison, une moindre accessibilité des produits de contact contre certains ravageurs et augmente la compétition hydrique.
Dans le cas d’utilisation de semences de fermes, un test du taux de germination est fortement recommandé et la densité doit être ajustée en conséquence.
| Sol limoneux | Sol argileux ou caillouteux | |
| 40 à 45 graines/m² | 45 à 50 graines/m² | |
| PMG 400g | 160 à 180 kg/ha | 180 à 200 kg/ha |
| PMG 450g | 180 à 200 kg/ha | 200 à 225 kg/ha |
Implantation du pois de printemps - campagne 2025
L’implantation du pois de printemps approche. De la réussite de ce chantier dépend une bonne partie du bon développement végétatif de la culture et l’expression de son potentiel final. Rappel des principales règles de réussite de cette étape.
Choisir une parcelle à bonne réserve hydrique et bien structurée
Le pois de printemps s’adapte à de nombreux sols mais reste sensible aux réserves hydriques faibles (<100mm) car la fin de son cycle s’expose souvent à des stress hydriques (juin-juillet). Privilégier les parcelles possédant une bonne réserve utile.
Également, éviter les sols séchants, les argiles lourds et les limons battants hydromorphes, moins propices au développement des pois et de leurs nodosités en début de cycle.
Le système racinaire des pois reste sensible au tassement du sol et à tout phénomène d’anoxie. Ces phénomènes freinent son enracinement et sa nodulation, affectant son alimentation et son autonomie en azote. Afin d’assurer un développement optimal du système racinaire et des nodosités, le pois doit bénéficier d’un sol aéré sur 15-20 cm. Si le sol est mal nivelé ou refermé après un hiver pluvieux, une reprise sur 5-10 cm est conseillée avant toute implantation.
Le lit de semence du pois demande une bonne préparation et d’être rappuyé si nécessaire.
Cependant, n’hésitez pas à ne pas trop affiner la structure du lit de semence et à laisser des mottes (2-3 cm) dans des cas de risques de battance.
Assurez-vous de l’absence de risque d’aphanomyces
Par son cycle printanier, le pois de printemps est très sensible à l’aphanomyces, pathogène tellurique propagé par diverses légumineuses sensibles (pois, lentille, gesse, luzerne, certaines variétés de vesces et de trèfles ...)
Si les sols calcaires tels que les craies sont moins réceptifs à la maladie, ce n’est pas le cas des autres sols où l’insertion du pois doit être raisonnée par rapport à l’historique des légumineuses sensibles.
Afin de conforter son choix, Terres Inovia a développé l’outil EVA, permettant d’établir une première évaluation de risque.
L’outil EVA est disponible à ce lien.
Semer tôt sur un sol ressuyé pour éviter les stress climatiques
Pour réussir un pois de printemps, il faut opérer une implantation dans des conditions correctes. L’objectif est d’obtenir une levée homogène, mais surtout un développement optimal des racines et des nodosités afin d’assurer les besoins de la culture par la suite. Tout ennoiement et tassement sont des facteurs de risque pouvant ralentir, voire bloquer le développement du pois.
Si la météo le permet (absence de pluie, sol ressuyé ou gelé portant), il est recommandé de semer tôt, au début des plages de semis conseillées (cf. carte). Semer tôt permet d’avancer le cycle du pois et de diminuer les stress en fin de cycle permettant de sécuriser son potentiel de rendement.
Dans les situations de semis sur sol gelé ou de semis avant une gelée, vigilance à bien enfouir la graine à 5 cm de profondeur pour la protéger du froid.
Un pois robuste commence par une densité de semis sans excès
Le pois de printemps se sème à 5 cm de profondeur pour les semis précoces et 4 cm pour les semis plus tardifs. L’écartement peut aller de 12 à 25cm.
Il est important de respecter les densités de semis selon les sols (cf. tableau). Une surdensité entraine des risques de maladies plus importants à la floraison, une moindre accessibilité des produits de contact contre certains ravageurs et augmente la compétition hydrique.
Dans le cas d’utilisation de semences de fermes, un test du taux de germination est fortement recommandé et la densité doit être ajustée en conséquence.
| Sol limoneux | Sol argileux ou caillouteux | Sol de craie | |
| 70 à 80 graines/m² | 90 graines/m² | 105 graines/m² | |
| PMG 230g | 160 à 180 kg/ha | 205 kg/ha | 240 kg/ha |
| PMG 260g | 180 à 210 kg/ha | 235 kg/ha | 275 kg/ha |
Niveler son semis pour plus de sécurité
Le roulage permet de sécuriser la récolte et de limiter les risques de phytotoxicité des produits de prélevée.
Rouler les pois de printemps entre le semis et la levée, avant l'application de l'herbicide de prélevée. Si le roulage n'a pas été réalisé avant la levée, attendez le stade 3-4 feuilles pour de le faire, avec un rouleau lisse à faible vitesse et en conditions ressuyées. Patientez au moins 8 jours avant d'appliquer un herbicide.
Apport d’azote en végétation à l’automne sur colza : de nouvelles possibilités réglementaires en Hauts-de-France
Le septième programme d’actions régional « nitrates » (PAR 7), en région Hauts-de-France, a été signé le 30 juillet 2024. Il définit dans quelles conditions un apport d’azote minéral à l’automne peut être réalisé sur colza. Les critères à satisfaire sont nombreux : décryptage de la réglementation.
L’apport d’azote minéral en végétation au cours de l’automne est un levier de lutte agronomique efficace pour limiter la nuisibilité des infestations larvaires d’insectes d’automne. Il participe à une stratégie de lutte intégrée notamment contre les larves d’altises qui sont favorisées par les évolutions climatiques et le développement des résistances fortes aux pyréthrinoïdes. C’est dans ce contexte que Terres Inovia et son réseau de partenaires ont engagé des travaux d’acquisition de références depuis 2021 et soutenu cette évolution réglementaire. L’apport d’azote en végétation n’a pas lieu d’être généralisé à toutes les parcelles de colza. La mesure concerne uniquement les situations à risque d’apparition d’une carence azotée en fin d’automne. L’intérêt de cet apport en végétation réside également dans le fait d’investir des charges seulement lorsque l’installation de la culture est assurée et que les conditions sont plus favorables à une bonne valorisation par les plantes (humidité du sol et besoin de la plante).
Désormais la réglementation ouvre la possibilité, sous conditions, d’un apport d’azote minéral d’un maximum de 30 unités sous forme minérale à partir du stade 4 feuilles entre le 1er septembre et le 14 octobre inclus, comme le précise l’article 2 du PAR 7 Hauts de France. Cet article renvoie au programme d’actions national et fait état de situations où la disponibilité en azote du sol est limitée.
Dans le PAN7 (annexe 1 du 30 janvier 2023), les situations où la disponibilité en azote du sol pendant l’automne est limitée sont les cas où :
- Aucun apport de fertilisant azoté de types 0, I. a, I. b et II correspondant à plus de 30 unités/ha d’azote efficace n’a été réalisé avant le 1er septembre ;
- Et le semis du colza est réalisé avant le 25 août ;
- Et au moins une des conditions suivantes est respectée :
- Implantation du colza après un précédent céréale à pailles avec résidus de culture enfouis et fréquence historique d'apport de fertilisants de types 0, I. a, I. b et II inférieure à une année sur trois ;
- Ou pour les sols à faible disponibilité en azote, précisés dans l’arrêté référentiel azote du 22 juillet 2025. Selon ce dernier, les sols à faible disponibilité en azote sont défninis comme éyant la plus faible minéralisation de l’humus, à savoir : les cranettes sèches, les sos argilo-calcaires et les sols non calcaires à texture de surface sableuse.
En résumé
Faut-il réguler les colzas à l’automne ?
Les conditions de cette année ont été favorables à une levée rapide des colzas et à une bonne croissance sur le mois d’août. A la différence de l’année dernière, les conditions plus fraiches de ce début septembre sont moins propices à leur développement rapide. Néanmoins, beaucoup de parcelles dépassent déjà le stade 3-4 feuilles, ce qui permettra de mieux supporter les attaques de grosses altises. Certaines parcelles approchent le stade 6-7 feuilles et la question de la régulation peut se poser.
Priorité à la croissance pour limiter les dégâts d’altises
Réussir à faire lever les colzas et favoriser une croissance continue des cultures tout au long de l’automne est devenu la priorité pour mettre en place des colzas robustes capables de faire face aux attaques de ravageurs d’automne. Dans ces conditions, l’avancée de la date de semis et l’apport de fertilisation organique ou minérale peut augmenter le risque d’élongation et donc de dégâts dus au gel. Cependant, le risque d’avoir des dégâts de froid est considéré comme secondaire ou en tout cas moins fréquent ou moins préjudiciable que le risque de faire l’objet d’une attaque de ravageurs d’automne. Par ailleurs, l’expérience passée montre que des gros colzas avec un peuplement maitrisé sont moins sensibles au froid que des petits colzas, même en présence d’élongation. De plus, dans les secteurs très impactés par la grosse altise, l’application d’un régulateur qui pourrait bloquer les colzas « à la veille » de l’arrivée des insectes dans les parcelles est probablement à éviter.
Réguler uniquement les situations extrêmes
Pour ne pas entraver la dynamique de croissance des colzas, la régulation n’est à envisager que dans les situations à risque important cumulant ces facteurs : stade 6 feuilles arrivé avant le 5-10 octobre, variété sensible à l’élongation, forte densité (>50 pieds/m² ou >15 plantes au ml), disponibilité en azote importante (> 100 uN) et gros colzas (avec des feuilles très développées).
| Liste non exhaustive de variétés sensibles à l’élongation : |
| Addition, Allesandro KWS, BRV 714, Codex, DK Exdeka, Feliciano KWS, Hemotion, Hostine, LG Atacama, LID Invicto, KWS Demos, KWS Mikados, KWS Pianos, KWS Virtuos, RGT Kanzzas, Valerian, Zidane,… |
Appliquer au bon stade
Le stade d’application optimal pour réguler un colza est compris entre 6 et 8 feuilles. L’efficacité maximale est obtenue en anticipant le phénomène d’élongation. Sur des colzas déjà allongés, le régulateur ne peut, au mieux que freiner le développement végétatif des plantes et endurcir légèrement le colza. 4 produits sont disponibles et préconisés :
- Sunorg pro (metconazole 90 g/l) de 0,4 à 0,6 l/ha (13 à 20 € HT/ha)
- Magnello (tébuconazole 250 g/l + difénoconazole 100 g/l) de 0,6 à 0,8 l/ha (22 à 30 € HT/ha)
- Caryx (mépiquat-chlorure 210g/l + metconazole 30 g/l) à 0,7 l/ha (22 € HT/ha)
- Medax top (mépiquat-chlorure 300 g/l + prohexadione-calcium 50 g/l) de 0,8 à 1 l/ha (26 à 32 € HT/ha)
Dans tous les cas, lorsque les conditions sont particulièrement poussantes, l’application d’un régulateur modère l’élongation sans pour autant l’arrêter (lire l’encart).
L’expérience de 2023 – Bon à savoirEn 2023, un réseau de 33 parcelles disposant de zones AVEC / SANS REGULATEUR a permis d’actualiser des références dans un contexte agro-pédoclimatique très favorable aux phénomènes d’élongation automnale. Les parcelles étaient des « situations à risque » représentatives de la Normandie et de l’Ouest de l’Ile-de-France : semis précoce (21 août en moyenne), majorité de parcelles avec apports de fertilisant organique ou minéral avant semis et atteinte du stade 6-8 feuilles du colza bien avant début octobre. Le régulateur a été appliqué en moyenne le 27 septembre majoritairement au stade B6 et avec CARYX ou SUNORG PRO. Les principaux enseignements étaient les suivants :
Merci aux partenaires : Chambres d’Agriculture de Normandie, Chambre d’Agriculture de région Ile-de-France, lycée du Robillard, BASF Agro, Soufflet Agriculture, Ets Lepicard et CER France 61 |
Bourgogne-Franche-Comté : apport d’azote en végétation à l’automne sur colza, de nouvelles possibilités réglementaires
Le septième programme d’actions régional « nitrates » (PAR 7), en région Bourgogne-Franche-Comté, a été signé le 9 août 2024 pour une entrée en application au 1er septembre 2024. En vigueur en zones vulnérables, il définit dans quelles conditions un apport d’azote minéral à l’automne peut être réalisé sur colza. Les critères à satisfaire sont nombreux : décryptage de la réglementation.
L’apport d’azote minéral en végétation au cours de l’automne est un levier de lutte agronomique efficace pour limiter la nuisibilité des infestations larvaires d’insectes d’automne. Il participe à une stratégie de lutte intégrée notamment contre les larves d’altises qui sont favorisées par les évolutions climatiques et le développement des résistances fortes aux pyréthrinoïdes. C’est dans ce contexte que Terres Inovia et son réseau de partenaires ont engagé des travaux d’acquisition de références depuis 2021 et soutenu cette évolution réglementaire. L’apport d’azote en végétation n’a pas lieu d’être généralisé à toutes les parcelles de colza. La mesure concerne uniquement les situations à risque d’apparition d’une carence azotée en fin d’automne. L’intérêt de cet apport en végétation réside également dans le fait d’investir des charges seulement lorsque l’installation de la culture est assurée et que les conditions sont plus favorables à une bonne valorisation par les plantes (humidité du sol et besoin de la plante).
Les évolutions réglementaires pour la campagne à venir
Désormais la réglementation ouvre la possibilité d’un apport d’azote minéral en végétation sur colza sous conditions, comme le précise l’article 2 – paragraphe I de l’arrêté.
Pour la culture du colza, un apport d’un maximum de 30 unités d’azote supplémentaires sous forme minérale, en végétation à partir du stade « 4 feuilles » est possible entre le 1er septembre et le 15 octobre, dans les situations où la disponibilité en azote du sol pendant l’automne est limitée.
Les situations où la disponibilité en azote du sol pendant l’automne est limitée sont les cas où :
Aucun apport de fertilisant azoté de types 0, I. a, I. b et II (fertilisants azotés organiques) correspondant à plus de 30 unités/ha d’azote efficace n’a été réalisé avant le 1er septembre ;
Et le semis du colza est réalisé avant le 25 août ;
Et au moins une des conditions suivantes est respectée :
- Implantation du colza après un précédent céréale à pailles avec résidus de culture enfouis et fréquence historique d'apport de fertilisants de types 0, I. a, I. b et II inférieure à une année sur trois ;
- ou pour les sols à faible disponibilité en azote (précisés par le programme d'actions régional – PAR 7).
Le PAR 7 de la région Bourgogne-Franche-Comté définit les sols à faible disponibilité dans l’annexe 1. Sont considérés comme sols à faible disponibilité en azote :
- Les sols superficiels (voir tableau ci-dessous)
- Les sols profonds (voir tableau ci-dessous) pour lesquels le colza est semé avant le 15 août.
Les types de sols sont catégorisés de la manière suivante selon leur épaisseur :
Il est rappelé l’importance d’estimer l’azote absorbé à l’automne en réalisant des pesées de matière verte à l’entrée et à la sortie d’hiver pour calculer la dose d’azote minéral à apporter au printemps (cf arrêté GREN).
En résumé
Pour l’ensemble des situations non éligibles à l’apport en végétation, les apports de fertilisant de type III (fertilisant minéral) restent autorisés sur la culture de colza jusqu’au 31 août.
Accéder aux textes réglementaires : PAR 7 Bourgogne-Franche-Comté
Votre contact régional
Victoire LEFEVRE (v.lefevre@terresinovia.fr) – Bourgogne-Franche-Comté
Apport d’azote en végétation à l’automne sur colza : de nouvelles possibilités réglementaires en Grand Est
Le septième programme d’actions régional « nitrates » (PAR 7), en région Grand Est, a été signé le 4 juillet 2024 pour une entrée en vigueur au 1er septembre 2024. Il définit dans quelles conditions un apport d’azote minéral à l’automne peut être réalisé sur colza. Les critères à satisfaire sont nombreux : décryptage de la réglementation.
L’apport d’azote minéral en végétation au cours de l’automne est un levier de lutte agronomique efficace pour limiter la nuisibilité des infestations larvaires d’insectes d’automne. Il participe à une stratégie de lutte intégrée notamment contre les larves d’altises qui sont favorisées par les évolutions climatiques et le développement des résistances fortes aux pyréthrinoïdes. C’est dans ce contexte que Terres Inovia et son réseau de partenaires ont engagé des travaux d’acquisition de références depuis 2021 et soutenu cette évolution réglementaire. L’apport d’azote en végétation n’a pas lieu d’être généralisé à toutes les parcelles de colza. La mesure concerne uniquement les situations à risque d’apparition d’une carence azotée en fin d’automne. L’intérêt de cet apport en végétation réside également dans le fait d’investir des charges seulement lorsque l’installation de la culture est assurée et que les conditions sont plus favorables à une bonne valorisation par les plantes (humidité du sol et besoin de la plante).
Les évolutions réglementaires pour la campagne à venir.
Désormais la réglementation ouvre la possibilité d’un apport d’azote minéral en végétation sur colza sous conditions, comme le précise l’article 9 de l’arrêté.
Sur colza, un apport d’un maximum de 30 unités d’azote supplémentaires sous forme minérale, en végétation à partir du stade « 4 feuilles » est possible entre le 1er septembre et le 15 octobre, dans les situations où la disponibilité en azote du sol pendant l’automne est limitée.
Les situations où la disponibilité en azote du sol pendant l’automne est limitée sont les cas où :
- Aucun apport de fertilisant azoté de types 0, I. a, I. b et II correspondant à plus de 30 unités/ha d’azote efficace n’a été réalisé avant le 1er septembre ;
- Et le semis du colza est réalisé avant le 25 août ;
- Et au moins une des conditions suivantes est respectée :
- Implantation du colza après un précédent céréale à pailles avec résidus de culture enfouis et fréquence historique d'apport de fertilisants de types 0, I. a, I. b et II inférieure à une année sur trois ;
- ou pour les sols à faible disponibilité en azote (précisés par le programme d'actions régional – PAR 7).
Le PAR 7 de la région Grand Est définit les sols à faible disponibilité dans l’annexe 3. Les sols sont spécifiques aux différents départements de la région :
| Départements 08, 10, 51 et 52 | Départements 67 et 68 | Départements 54, 55, 57 et 88 |
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- G1, sols argilo-calcaires très superficiels avec cailloux - G2, sols argilo-calcaires superficiels avec cailloux - G3, sols argilo-calcaires moyennement profonds avec cailloux - Graveluche - Craie moyenne - Sable-Grève |
- Sol sableux des rivières vosgiennes Nord (67) - Sol sableux à limono-sableux des rivières vosgiennes Centre (67) - Ried brun caillouteux (67) - Sol superficiel de Hardt (68) - Ochsenfeld (68) |
- Sols à cailloux - Sols argilocalcaires - Sols sur marne peu profonde - Sols sableux (sur alluvions et grèves) |
Sont également considérés comme sols à faible disponibilité en azote, les types de sols non mentionnés dans le tableau de l’annexe 3 s’ils remplissent toutes les conditions suivantes :
- Si aucun apport de fertilisants azotés de type 0, Ia, Ib et II (fertilisant organique) n’est intervenu dans les 5 dernières années ;
- Si le précédent cultural n’est pas une légumineuse ou un protéagineux ;
- Et si aucun retournement de prairie n’est intervenu depuis au moins trois ans.
Il est rappelé l’importance d’estimer l’azote absorbé à l’automne en réalisant des pesées de matière verte à l’entrée et à la sortie d’hiver pour calculer la dose d’azote minéral à apporter au printemps (cf arrêté GREN).
En résumé :
Pour l’ensemble des situations non éligibles à l’apport en végétation, les apports de fertilisant de type III (fertilisant minéral) restent autorisés sur la culture de colza jusqu’au 31/08.
Accéder aux textes réglementaires : PAN 7 et PAR 7 Grand Est
Vos contacts régionaux
Aurore BAILLET (a.baillet@terresinovia.fr) – Lorraine-Alsace
Mathieu DULOT (m.dulot@terresinovia.fr) – Champagne-Ardenne
Nouvelle-Aquitaine: Apport d’azote en végétation à l’automne sur colza , de nouvelles possibilités réglementaires
Le septième programme d’actions régional « nitrates » (PAR7), en région Nouvelle-Aquitaine, est à présent acté. L’arrêté a été signé par M. le Préfet de région le 9 juillet 2024 pour une entrée en vigueur au 1er septembre 2024. Il permet ainsi d’encadrer les apports d’azote à l’automne pour les colzas semés avant le 25/08.
Depuis février 2023, le septième programme d’actions national « nitrates » (PAN7) ouvre la voie à un apport d’azote automnal sur la culture de colza. Cette évolution réglementaire, soutenue par les travaux engagés depuis 2021 par Terres Inovia et son réseau de partenaires, nécessitait une déclinaison régionale, pour entrer en vigueur. C’est désormais chose faite.
Les évolutions réglementaires pour la campagne à venir.
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Désormais la réglementation ouvre donc la possibilité d’un apport en végétation. Cet apport limité à 30 unités d’azote de type III est possible sur un colza à partir du stade 4 feuilles, et sur une période allant du 01/09 au 15/10. Par ailleurs l’apport est autorisé sous réserve de remplir les conditions suivantes, définies dans le PAN7 :
et
et
Implantation du colza après un précédent céréale à pailles avec résidus de culture enfouis et fréquence historique d'apport de fertilisants de types 0, I. a, I. b et II inférieure à une année sur trois ou Sols à faible disponibilité en azote (précisés par le programme d'actions régional) |
Le PAR7 Nouvelle-Aquitaine considère les catégories de sols suivants, à faible disponibilité en azote :
- sols calcaires (groies argileuses, aubues, champagnes, tuffeau)
- sols sableux (sols sableux, doucins sableux hydromorphe, podzols)
- sols limoneux ( terres rouges à châtaigniers, bornais, limons, sols limono-argileux à argilo-limoneux, doucins limoneux, limons sur schistes ou gneiss))
- sols de terrasse (sols de terrasses de vallée, alluvions, colluvions, alluvions hydromorphes, colluvions hydromorphes, alluvions sableuses et caillouteuses, boulbènes) ;
- sols sur granite (sables sur granite ; sables limoneux) ;
- sols argileux à sablo-argileux (argile à silex, brandes, doucins argileux, terreforts, palus, coteaux molassiques du piémont pyrénéens, silex, galets)
Pourquoi cette évolution vers un apport en végétation ?
Face aux contraintes sanitaires que représentent notamment les larves de grosses altises, les solutions de gestion insecticides se sont considérablement restreintes avec les retraits successifs des chlorpyriphos (éthyle et méthyle), plus récemment du phosmet ainsi qu’avec le développement de résistances aux pyréthrinoïdes.
Par conséquent, la recherche d’un colza robuste vis-à-vis des différentes menaces, est une priorité. Toutefois, la précocification des dates de semis, induite par l’incertitude des pluies et la recherche d’un colza à 4 feuilles avant l’arrivée des grosses altises adultes, entraine un risque de faim d’azote prématuré à l’automne. Cette faim d’azote, augmente la sensibilité du colza aux attaques larvaires. Ainsi, sur les colzas semés avant le 25 août, plus sujets aux faims d’azote précoces que ceux semés plus tardivement, un apport d’azote est autorisé pour améliorer la dynamique de croissance automnale.
Azote au semis et/ou en végétation : point sur les différents cas de figure possibles
- Colza remplissant les conditions de l’apport en végétation à apport possible au semis et en végétation.
- Colza semé avant le 25/08 mais ne remplissant pas les conditions de l’apport en végétation à apport possible jusqu’au 31/08 uniquement.
- Colza semé entre le 25/08 et 31/08 à apport possible jusqu’au 31/08 uniquement.
- Colzas semés après le 31/08 à aucun apport possible autre que l’apport localisé d’un engrais composé dans la limite de 10 unités d’azote.
A noter que, pour les situations concernées, l’apport d’engrais de type III au semis puis en végétation n’est pas incompatibles, mais ne semble pas justifié, dans la plupart des cas.
Pour l’ensemble des situations non éligibles à l’apport en végétation, en particulier les semis au-delàs du 25/08, aucun changement n’intervient. Ainsi les apports de fertilisant de type III, restent autorisés sur la culture de colza jusqu’au 31/08. Au-delà de cette date, l’apport localisé d’un engrais composé dans la limite de 10 unités d’azote demeure possible.
Accéder aux textes réglementaires : PAN7 et PAR7 Nouvelle-Aquitaine
Vos contacts régionaux
- A. Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) - Sud Nouvelle Aquitaine
- Elodie Tourton (e.tourton@terresinovia.fr)- Poitou-Charentes, Vendée, Limousin
Observations d’opportunité des symptômes de mycosphaerella sur colza
La maladie des tâches annelées s’est exprimée sur feuilles dès début mars en Bretagne, et plutôt à la fin du mois en Poitou-Charentes/Vendée. Entretenue par des pluies régulières, elle a poursuivi sa progression vers les siliques au cours du printemps. Les tiges sont plus ou moins marquées selon les situations. Certains essais variétés du réseau Terres Inovia ont également été touchés par le mycosphaerella offrant l’occasion de réaliser des notations de symptômes.
Le mycosphaerella est noté régulièrement dans 4 essais variétés colza :
- Chambre d’agriculture des Pays de Loire – CA85 – Vendée sud : essai C24VCE85053 à Saint Hilaire des Loges (85), le plus précocement touché des 3 essais du Poitou-Charentes/Vendée, attaque violente, quelques émergences d’orobanches rameuses ;
- Chambre d’agriculture Charente-Maritime Deux-Sèvres – CA17 – GDA de l’Aunis : essai C24VCE17054 à Puyravault (17), progression moins rapide et combinée à une infestation d’orobanches rameuses significative ;
- Terres Inovia : essai C24VCE17096 à Chambon (17), attaque la plus lente, colza le moins développé, quelques émergences d’orobanches rameuses ;
- Terres Inovia : essai C24VCE22034 à Dolo (22), seul site de Bretagne, essai le plus touché au moment des notations, également touché par la verse. La notation gravité mycosphaerella sur siliques est la plus tardive de l’ensemble des essais.
Pour ces 4 essais en micro-parcelles, un bloc entièrement Non Traité (NT) fongicide est préservé. Les observations sont réalisées sur ce bloc NT et un bloc voisin Traité (T). Les programmes fongicides appliqués sont :
A gauche, essai C24VCE17054 (Puyravault (17)), bloc NT au fond, 31 mai 2024
A droite, essai C24VCE22034 (Dolo (22)), bloc NT, 10 juin 2024
La gravité des nécroses sur siliques est évaluée pour chaque micro parcelle grâce à une échelle de 1 à 9. La surface atteinte des siliques est estimée sans prélèvement. Les notes paires sont supprimées de l’échelle. La gravité est observée le 31 mai pour les essais C24VCE85053 et C24VCE17054, le 4 juin pour l’essai C24VCE17096 et le 10 juin pour l’essai C24VCE22034.
Nb : des notations sur feuilles sont également réalisées ; non exposées dans cette actualité.
Quel effet du programme fongicide ?
Le bloc protégé a des siliques plus saines, la gravité d’attaque du mycosphaerella est inférieure au bloc NT. Les programmes fongicides sont efficaces, les variétés traitées sont moins touchées.
Quel effet des variétés ?
En conservant les 21 variétés présentes sur les 4 essais et l’ensemble des notations de gravité sur siliques, voici le bilan général :
Nb : Il ne s’agit pas d’une classification officielle des variétés sur le critère mycosphaerella.
- Les notations réalisées en 2024 montrent une certaine hétérogénéité du comportement des variétés d’un essai à un autre, d’une région à une autre – ce qui ne nous permet pas de proposer de classement en 2024.
- Suite à des notations sur feuilles (non détaillées ici), il n’y a pas de corrélation entre la gravité d’attaque sur feuilles (% de surface foliaire touchée) et la gravité d’attaque sur siliques. Par exemple, une variété comme LG ACADEMIC qui montre un faible taux d’attaque sur feuilles décroche fortement sur siliques et inversement une variété comme FELICIANO KWS montre un bon comportement sur silique tout en décrochant fortement sur feuilles. Les variétés les plus saines sur feuilles sont LG AVENGER, HELYPSE et LG ACADEMIC tandis que les variétés les plus attaquées comprennent COGNAC et VALERIAN suivies par LID TEBO et DK EXDEKA.
- Malgré l’idée reçue qui circule dans la plaine, il ne semble pas y avoir de lien entre précocité variétale et intensité d’attaque. Par exemple les 3 variétés précoces à floraison telles que COGNAC, VALERIAN et DK EXDEKA ne montrent pas un comportement identique, ce qui ne nous permet pas de faire un lien entre précocité floraison et expression des symptômes sur siliques.
- Il semblerait que les variétés à bon comportement mycosphaerella et les variétés sensibles restent globalement à leur place avec ou sans traitement fongicide.
- Les résultats de l’année 2024 viennent compléter des notations plus anciennes sur l’observation de différences de comportement. Pour rappel, les notations réalisées sur siliques en 2020 :
Entre 2024 et 2020, les tendances sont proches pour la variété FELICIANO KWS, en revanche LG AVIRON semble moins impacté cette année.
D’autres analyses et résultats viendront compléter ces premières observations courant de l’automne pour aller plus loin.
Elodie Tourton - e.tourton@terresinovia.fr - Poitou-Charentes, Vendée, Limousin
Thomas Mear – t.mear@terresinovia.fr - Bretagne, Pays de la Loire