03,15,43,63
Suivi du vol du charançon du bourgeon terminal du colza : une activité en progression
Les observations issues du réseau de surveillance colza indiquent une activité croissante du charançon du bourgeon terminal (CBT) depuis le début du mois d’octobre. Si les premières captures ont été relevées dans des créneaux similaires aux tendances pluriannuelles, la progression du vol apparaît cette année plus graduelle que l’automne 2024.
En Auvergne
Les premiers individus ont été détectés dès la semaine du 1er octobre, et le nombre de parcelles concernées poursuit son augmentation ces derniers jours. Cette évolution traduit un vol désormais bien amorcé avec des captures significatives sur l’ensemble des départements suivis (Allier – 03, Puy-de-Dôme - 63, Haute-Loire – 43).
En Rhône-Alpes
La situation reste plus hétérogène, avec quelques captures enregistrées depuis la semaine du 6–7 octobre, principalement dans l’Ain, le Rhône et le nord de l’Isère.
L’activité du ravageur demeure pour l’instant modérée, mais une poursuite du vol est à suivre dans les semaines à venir, en fonction des conditions climatiques.
Dans tous les cas, la surveillance en cuvettes jaunes est impérative !
N'hésitez pas à consulter le dernier BSV de votre région pour plus d'informations sur le risque local:
Le CBT, un ravageur dont les dégâts sont visibles au printemps : rappel. Les dégâts sont occasionnés par les larves de charançons issus des adultes visibles aujourd’hui. Ces dégâts se traduisent au printemps par des pieds de colzas à port buissonnants, c’est-à-dire une disparition de la tige principale au profit de hampes secondaires repartant du pied ; ces plantes présentent une taille réduite par rapport à un colza sain. A l’échelle de la parcelle, on estime une perte de rendement à partir de 30% de plantes à port buissonnant.
Faut-il intervenir? une surveillance indispensable pour évaluer présence du charançon du bourgeon terminal (CBT) et état du colza
Tous les colzas ne sont pas égaux face au CBT et la décision d’intervenir est non seulement soumise à une évaluation de la présence du ravageur mais également de l’état du colza. Pour être en mesure de raisonner au mieux chaque intervention, Terres Inovia a récemment intégré la notion d’état végétatif du colza dans le processus de prise de décision pour intervenir ou non vis-à-vis du charançon du bourgeon terminal.
Le CBT est-il présent dans ma parcelle et/ou dans le secteur ? A quel niveau ?
Cuvette jaune indispensable : trop de parcelles aujourd’hui ne sont pas équipée de ce piège et dans ces conditions, impossible de raisonner correctement l’intervention (installer une cuvette jaune (avec de l’eau), posée sur la végétation).
En effet, l’identification de l’insecte et surtout sa date d’arrivée sont des données indispensables pour intervenir au bon moment. Par ailleurs, il est recommandé d’utiliser également les données de réseaux d’observations et de comparer la situation de sa parcelle à celle des parcelles proches. En effet il peut arriver qu’un piège capture plus ou moins bien les insectes. Par exemple, la consultation du BSV colza est un outil permettant de suivre la situation, plus ou moins précisément selon la répartition des parcelles sur le réseau.
Ma parcelle présente-t-elle un risque agronomique ?
Le risque charançon du bourgeon terminal est réduit sur un colza suffisamment développé qui pousse au cours de l’automne jusqu’à l’entrée de l’hiver. Ainsi, c’est bien l’état de développement du colza et la dynamique de croissance durant l’automne jusqu’en entrée hiver qui sont déterminants. La couleur du colza, la qualité de l’enracinement et la disponibilité en azote permettent d’évaluer sa capacité à poursuivre sa croissance. On recherche à la fois un colza bien développé au moment de l’arrivée de l’insecte, avec une alimentation correcte jusqu’à l’entrée hiver pour éviter une faim d’azote et un arrêt de croissance.
Les apports d’azote étant interdits à l’automne en zone vulnérable, on tiendra compte de l’enracinement du colza pour évaluer sa capacité à exploiter les ressources en profondeur, de la connaissance de la parcelle et de sa capacité de minéralisation. L’apport d’engrais organique, au semis et/ou de façon récurrente sur la parcelle fait partie des éléments à prendre en compte pour définir si oui ou non le colza risque une faim d’azote trop tôt à l’automne. (voir en bas de page le tableau décisionnel pour le diagnostic du risque charançon du bourgeon terminal) qui est intégré dans l'outil Colza / Risques charançon du bourgeon termila .
-- En pratique --1/ Evaluer l’activité du charançon du bourgeon terminal (BSV et parcelle)
Ne pas hésiter à utiliser notre outil de prédiction des vols en sélectionnant le Charançon du bourgeon terminal- Prédiction des vols ravageurs 2/ Evaluer la capacité du colza à poursuivre sa croissance (voir ci-dessous évaluation du risque agronomique) 3 / Reporter les indicateurs de votre parcelle dans l’outil C’est la combinaison de cet état agronomique et de la présence du ravageur (qui permet d’évaluer le risque à la parcelle et de décider le passage d’un insecticide. la simple présence du ravageur n’est pas le seul indicateur à prendre en compte! |
Quand faut-il intervenir ?
La date d’intervention est fonction de la date d’arrivée des insectes sur la parcelle. Rappelons que les solutions insecticides disponibles ne permettent pas d’atteindre les larves responsables des dégâts et que la stratégie de lutte consiste donc à viser les femelles adultes avant qu’elles ne pondent. L’aptitude à la ponte est atteinte 10 à 15 jours après l’arrivée sur les parcelles. Le traitement insecticide est donc à positionner un peu en amont, 8-10 jours après les premières captures significatives. On peut estimer un piégeage significatif à partir de 5 individus piégés sur la même semaine. Ce chiffre est à prendre comme une indication et non comme une valeur seuil validée.
Avec quelle solution peut-on intervenir ?
- Les pyréthrinoïdes fonctionnent bien sur le charançon du bourgeon terminal. En cas de besoin, utiliser un pyréthrinoïde autorisé comme la lambda-cyhalothrine, la deltaméthrine ou la cyperméthrine. L’étofenprox affiche un niveau d’efficacité inférieur.
L’intervention visant le CBT exercera un premier contrôle des larves d’altises*. Il faudra toutefois surveiller attentivement ces larves et se préparer à une éventuelle intervention plus tard, pour cibler spécifiquement les larves d’altises.
*Hors secteurs avec résistance Super KDR aux pyréthrinoïdes avérée sur larves d’altises
Votre contact régional
Alexandra Denoyelle - Auvergne-Rhône-Alpes, PACA
Bilan sur l'état sanitaire des tournesols en région Auvergne-Rhone-Alpes
Alors que les récoltes vont bon train, nous vous proposons le bilan de la seconde tournée d’enquête kilométrique visant à évaluer l’état sanitaire du tournesol en région Auvergne Rhône-Alpes réalisées sur le milieu/fin de cycle par notre équipe régionale Terres Inovia. Les observations ont été réalisées le 5-6 et 7 août 2025.
Comme chaque année, l’équipe régionale Terres Inovia a réalisé une enquête kilométrique en 2 parties visant à évaluer la qualité d’implantation et l'état sanitaire avant maturité du tournesol en région Auvergne-Rhône-Alpes.
2 bilans selon les anciennes régions ont pu être établis: Cette seconde enquête, qui s’inscrit toujours dans le cadre du BSV régional, recense 22 parcelles en Auvergne, répartie entre l’Allier et le Puy-de-Dôme et sur la partie Rhône-Alpes 20 parcelles réparties entre l'Ain, l'Isère, la Drôme et le Rhône. Les observations ont été réalisées entre le 19 et le 22 mai 2025.
Lien vers l'article dédié à la première enquête -
Région Auvergne
Ce qu’il faut retenir :
- Des stades particulièrement avancés avec une majorité de parcelles à M1.2
- Une pression maladie faible à modérée
- Une maîtrise de l’enherbement globalement bonne malgré la présence persistante d’ambroisie à feuille d’armoise dans l’Allier et une petite augmentation de la présence de chardon.
- Des dégâts climatiques localisés liés aux orages de fin juin – début juillet
| Pour consulter le bilan complet de cette enquête - Enquete kilométrique - Bilan à Maturité (2e visite) Auvergne |
Région Rhône-Alpes
Ce qu’il faut retenir :
- Des stades particulièrement avancés avec une majorité de parcelles à M1.
- Une pression maladie faible
- Une maîtrise de l’enherbement globalement bonne malgré la présence significative d’ambroisie à feuille d’armoise
| Pour consulter le bilan complet de cette enquête - Enquete kilométrique - Bilan à Maturité (2e visite) Rhone-Alpes |
Votre contact régional
Alexandra Denoyelle (a.denoyelle@terresinovia.fr)- Auvergne-Rhône-Alpes, PACA
Récolte : viser le bon créneau entre pluies et éclaircies
Jusqu’à fin juillet, les sojas affichaient une avance de cycle par rapport aux années précédentes, conséquence directe des fortes chaleurs de début d’été. L’accélération de la maturation, attendue à la mi-août avec la hausse brutale des températures, s’est finalement révélée plus progressive qu’anticipée.l’essentiel des chantiers devrait s’engager d’ici une semaine, dès qu’un créneau météo favorable se présentera.
Aujourd’hui, la majorité des parcelles de précocité 00 en Auvergne-Rhône-Alpes approchent ou atteignent leur pleine maturité. Si les récoltes ont déjà débuté ponctuellement, notamment sur les parcelles conduites en pluvial, l’essentiel des chantiers devrait s’engager d’ici une semaine, dès qu’un créneau météo favorable se présentera.
Le contexte climatique reste néanmoins décisif : les pluies abondantes de ces derniers jours compliquent ou retardent les interventions. Un retour de conditions plus sèches est toutefois attendu en fin de semaine et au début de la semaine prochaine, offrant une fenêtre intéressante pour avancer les moissons. Attendre le bon moment sera essentiel pour préserver la qualité des lots et limiter les frais de séchage.
Voici quelques conseils pratiques pour réussir la récolte de soja dans ce contexte.
TOP récolte : les graines « sonnent » dans les gousses
Il est important de bien repérer le stade optimum de récolte du soja qui se caractérise par le fait
L’humidité du grain est généralement comprise entre 14 % et 16 %. Les normes de commercialisation sont de 14 % d’humidité et 2 % d’impuretés. Une récolte avec une humidité supérieure entrainera de fait des frais de séchage qui viendront diminuer la marge de la culture.
De plus, il faut être vigilant et livrer rapidement la récolte car la graine ne se conserve pas au-dessus de 14 % d’humidité.
A contrario, récolter un soja trop mûr est contre-productif car cela augmente le risque d’égrenage et donc la perte de grains à la récolte. A trop attendre, les gousses finissent par vriller et s’ouvrent, laissant tomber les graines au sol. A sur-maturité, il y a aussi un risque de réhumectation et donc de baisse de qualité.
Récolter tranquillement
Lors de la récolte, il est important d’adopter une vitesse modérée, de l’ordre de 4-5 km/h et de descendre la barre de coupe au maximum. L’objectif est de récolter l’ensemble des gousses, même les plus proches du sol. Si ces conditions ne sont pas respectées, on peut perdre 3 à 4 q/ha en laissant les premières gousses dans le champ.
La coupe flexible : une solution pour récolter les gousses les plus basses
L’une des principales préoccupations au moment de la récolte est d’arriver à récolter l’ensemble des gousses, y compris les plus proches du sol. Les coupes flexibles peuvent répondre à ce problème. En effet, ce type de matériel est capable d’épouser la forme du sol et ainsi de récolter au plus près du sol (jusqu’à 5 cm environ) sur toute la largeur de coupe. Néanmoins, il faut noter qu’il y a encore peu d’équipements de ce type dans la région, le prix est un frein à son développement.
Pour plus d'informations, consulter l'actualité : Récolter du soja avec une coupe flexible
Votre contact Régional:
Laura Cipolla (l.cipolla@terresinovia.fr)- Auvergne-Rhône-Alpes, PACA
L’arrivée de l’automne est synonyme de vigilance sur les Altises
Consécutivement aux précipitations parfois très importantes de fin août, qui ont globalement permis une bonne avancée des semis, on observe cette année en Auvergne-Rhône-Alpes des situations contrastées. Dans certains cas extrêmes, notamment en Auvergne où les pluies ont été particulièrement abondantes, des re-semis ont été nécessaires. Les stades de développement des colzas apparaissent relativement hétérogènes, allant de la levée jusqu’à 6 feuilles selon les secteurs et les dates de semis. Cette variabilité est renforcée par des conditions climatiques changeantes : un rafraîchissement ponctuel fin août - début septembre, suivi d’un retour de la chaleur ces dernières semaines. Les prévisions annoncent désormais une baisse des températures à partir de la semaine prochaine. Dans ce contexte, les colzas les plus jeunes restent particulièrement exposés au risque d’attaques précoces de grosses altises.
Au vu des conditions météo, une surveillance est de mise
Le déclenchement du vol de grosses altises est conditionné par une variation de températures. Ces dernières années en Auvergne Rhône-Alpes, le début du vol est enregistré entre le 20 et le 25 septembre. Les premiers retours des réseaux BSV, confirment une arrivée des grosses altises plus précoce que l’année dernière avec des captures en cuvettes significatives sur certains secteurs.
Par conséquent, il est indispensable de surveiller les parcelles dès aujourd’hui, et suivre l’évolution de la situation au travers du BSV (Bulletin de Santé des Végétaux). de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Consulter l’OAD de Terres InoviaEn quelques clics, cet outil estime le risque parcellaire lié aux prélèvements foliaires par les altises lors de la phase levée du colza. Il a été construit en intégrant des résultats d'essais et l'expertise des agents de Terres Inovia. Lien vers l'outil : Estimation du risque lié aux altises adultes |
L’insecte migre sur la parcelle depuis divers abris, où il réalise sa diapause estivale. Peu active le jour, l’altise est active en début de nuit pour s'alimenter au détriment du colza. Quelques jours seulement après l’arrivée sur la parcelle, la ponte a lieu dans le sol, à proximité du collet du colza. Les dégâts causés par les adultes se manifestent par la destruction de surface foliaire, sous forme de morsures circulaires. Concernant les dégâts, ils sont potentiellement préjudiciables et d’autant plus importants que le colza est à un stade peu développé avant 4 feuilles.
Les interventions ne sont pas systématiques !
Avec la seule famille des pyréthrinoïdes à disposition pour lutter contre ce ravageur, l’efficacité sur adultes comme sur les larves de la grosse altise est directement liée au niveau de résistance des populations. Il est par conséquent essentiel d’intervenir uniquement en cas de risque avéré sur adultes ou sur larves et de limiter l’utilisation de ces insecticides (stratégie d’esquive, en semant tôt).
Un danger pour les colzas de la levée à 3 feuilles
De la levée à 3 feuilles, le colza pousse relativement lentement et sa biomasse est faible. Les destructions de feuilles (voire des cotylédons) par les adultes de la grosse altise sont d’autant plus préjudiciables sur des colzas peu développés.
Intervention inutile à partir de 4 feuilles
A partir de 4 feuilles, le colza entre en phase de croissance active. La production de biomasse par la plante est alors plus rapide que les destructions par morsures de l’altise. A partir de ce stade, une intervention contre la grosse altise adulte est inutile. Intervenir sur les adultes se raisonne au regard du risque qu’elles font peser sur les plantules de colza jusqu’à 3 feuilles inclues. Cette intervention n'aura que peu d'impact sur les infestations larvaires qui elles seront visibles à l'entrée de l'hiver et qui devront être gérées spécifiquement.
Si une intervention est nécessaire :
- Pour les régions à forte résistance généralisée aux pyréthrinoïdes (secteur rouge sur la carte), la seule stratégie de gestion passe par un semis et une levée précoce.
- Dans les secteurs où les résistances fortes ne sont pas généralisées (en jaune ou hachuré), intervenir avec un pyréthrinoïde en soirée (adulte actif en début de nuit).
Toutes les pyréthrinoïdes n’ont pas la même efficacité
- 3-4 jours après le traitement, les pyréthrinoïdes lambda-cyhalothrine, cyperméthrine (on peut y associer la deltaméthrine) et l’étofenprox sont comparables.
- 7 jours après le traitement, on observe des différences. Lambda-cyhalothrine, cyperméthrine et deltaméthrine conservent leur efficacité (50 à 60 %). L’étofenprox est en retrait.
- L’esfenvalérate est en retrait à 3-4 jours ou 7 jours.
Votre contact régional
- Alexandra DENOYELLE (a.denoyelle@terresinovia.fr) - Auvergne Rhône-Alpes PACA
Colza : les levées favorables ne doivent pas faire oublier d’observer la présence des ravageurs
Grâce aux pluies qui ont débuté dès la mi-août (localement) puis fin août (sur l’ensemble du territoire), les semis ont pu être réalisés sereinement cette campagne et une grande partie de la sole prévue est maintenant semée et/ou levée. Les stades des colzas sur la zone sud et AURA sont compris entre levée en cours et 2 feuilles. Les premiers ravageurs sont présents localement dans les parcelles. On peut citer en premier lieu les limaces. C’est le bon moment pour faire le point sur la reconnaissance et les moyens de lutte si nécessaire.
Ne pas se laisser dépasser par la présence de limaces
Comme en 2024, cette fin d’été est humide et donc favorable à l’activité des limaces. Une attention toute particulière doit être mise en place pour éviter les déconvenues. Des retours d’attaques de limaces sont déjà remontés dans le Sud-Ouest, côté Auvergne-Rhône-Alpes, les conditions humides, rendent la vigilance de mise. Dans les situations à risque, et au vu du climat favorable à l’activité des limaces, une application préventive juste après le semis est conseillée. Puis, pour la majorité des parcelles déjà levées mais n’ayant pas atteint le stade 4 feuilles, le raisonnement du risque doit se faire en fonction de plusieurs critères :
- L’activité des limaces via le suivi d’un piège,
- La dynamique de dégâts observés sur plante,
- La disponibilité des molluscicides,
- Les facteurs parcellaires favorables aux limaces (sol motteux, pailleux ou avec résidus en surface).
Les attaques précoces sont les plus préjudiciables.
La pose d’un piège et vivement conseillée (carton plastifié, tuile, soucoupe plastique, planche,…) ou mieux un véritable piège à limaces. Relevez vos pièges tôt le matin - Voir l'article dédié
Moyen de lutte :
Deux substances actives sont disponibles : phosphate ferrique et méthaldéhyde. N'hésitez pas à consulter le Tableau Anti-limaces présent dans le guide colza 2025.
Maintenir les repousses de colza pour limiter les déplacements de populations de petites altises vers les nouvelles parcelles
Sa présence n’est pas systématique, mais peut être localement préjudiciable. Généralement, on retrouve la petite altise dans les secteurs avec un historique colza : Haute-Garonne, Tarn, Gers, Lot-et-Garonne ou encore la Dordogne.
Des symptômes de petites altises ont été remontées localement en Auvergne Rhône-Alpes sur des parcelles déjà levées.
Les symptômes se traduisent sur la plante par des morsures d’alimentation, ressemblant à ceux de la grosse altise, mais ne perforant généralement pas complètement les feuilles. Les dégâts associés peuvent alors être importants allant jusqu’à la disparition des plantes et potentiellement à la perte totale de la parcelle si le colza est peu développé et peu poussant. Le risque est donc plus présent sur les très jeunes colzas, c’est-à-dire au stade cotylédons et également sur les bordures, zones d’arrivées du ravageur.
Le colza est exposé à la petite altise de la levée jusqu’à 3 feuilles compris. Au-delà, la cinétique d’émission de nouvelles feuilles par la plante compense les pertes par morsure. Le seuil de nuisibilité est défini à 80% de plantes avec morsures et 25% de la surface foliaire détruite.
Moyen de lutte :
L’un des leviers les plus efficaces est celui qui consiste à limiter les risques de colonisation de la parcelle par l’insecte. Pour cela, il est primordial de maintenir en place les repousses de colzas sur les parcelles proches d’un colza en train de lever ou à un stade jeune. Ces repousses constituent des zones refuges. Leur destruction entraine alors le déplacement des populations de petites altises vers les nouvelles parcelles de colza en cours de levée. Par conséquent, la destruction d’une parcelle de repousses pour éviter d’entretenir les populations de petites altises est bien souvent une fausse bonne idée.
En cas de présence sur la parcelle, et si le seuil de nuisibilité est dépassé, les pyréthrinoïdes peuvent être utilisés. En l’absence de référence établies sur des différences d’efficacité entre les pyréthrinoïdes sur petites altises, privilégier les solutions les moins couteuses, telles que la deltaméthrine ou la cyperméthrine. Attention à bien tenir compte du nombre maximum d’application/an. A ce titre il peut être préférable de conserver la lambda-cyhalothrine pour des applications ultérieures.
L’efficacité de ces solutions est parfois mise en défaut, du fait d’une part des arrivées massives et successives d’insectes, et d’autres part des conditions météorologiques d’août ou début septembre chaudes et sèches qui favorisent les pullulations.
En cas de doute, sur l’atteinte du seuil de nuisibilité n’hésitez pas à utiliser notre outil en ligne, valable sur petites et grandes : Estimation du risque lié aux altises adultes altises
Tenthrède de la rave, la réactivité est la clé du succès
Le stade de sensibilité s’étend jusqu’au stade 6 feuilles inclus. Le seuil de nuisibilité est atteint si 25% de la surface foliaire est détruite par le ravageur. L’évolution d’une attaque peut être soudaine.
L’adulte qui est un hyménoptère de 6 à 8 mm, au corps et appendices noirs n’est pas nuisible. Son abdomen de couleur vive est jaune-orangé (critère de reconnaissance). Son arrivée dans les parcelles peut être identifié via les cuvettes jaunes. Attention, une arrivée en nombre ne présage pas forcément d’une forte attaque. Cela doit tout de même pousser à la vigilance et à l’observation.
Moyen de lutte :
Si une attaque est détectée et le seuil de nuisibilité dépassé, la lambda-cyhalothrine (Karate Zeon, Karis 10 CS, Lambdastar), la deltaméthrine (Decis Expert, Decis Protech, Deltastar) ou la cyperméthrine (Cythrine Max) peuvent être utilisées. Attention à bien tenir compte du nombre maximum d’applications/an. A ce titre il peut être préférable de conserver la lambda-cyhalothrine pour des applications ultérieures. Utiliser un volume de bouillie élevé afin d’atteindre la cible, notamment sur des colzas proches de 6 feuilles. Les solutions à base Bacillus thuringiensis (Bt) ne sont pas efficaces contre la tenthrède.
Des attaques rares de vers gris ou noctuelle terricole
Ces attaques sont le plus souvent localisées et restent assez rares à l’échelle du territoire (Gers, façade atlantiques ou Haute-Garonne principalement).
Moyen de lutte :
En cas d’attaque, une intervention est possible à base de cyperméthrine (uniquement Sherpa, 100EW, Aphicar 100 EW, Cyperfor 100EW, Scipio 100 EW)... Il est fortement recommandé d’intervenir le soir (activité nocturne) sur un sol de préférence humide, et d’utiliser un volume de bouillie important de 500l/ha, pour favoriser la pénétration du produit dans les premiers cm du sol. L'idéal pour y parvenir étant de réussir à intervenir sous une pluie (dans la limite de la portance du sol) ou juste avant celle-ci.
Les homologations récentes des microgranulés Trika Super ou Trika Perfect, sont également des solutions autorisées mais leur efficacité sur noctuelles reste à préciser. Ces microgranulés doivent être incorporés à 4 cm au moins donc sans diffuseur. En raison du coût de ces solutions et du caractère aléatoire des attaques de noctuelle, il est préférable de les réserver aux parcelles à risque taupins avéré. Généralement, les attaques s’estompent à partir de 4-6 feuilles, lorsque le collet commence à s’épaissir.
N'hésitez pas à consulter le Tableau récapitulatif des insecticides autorisés en Colza – 2025
Vos contacts régionaux
- Quentin Level (q.level@terresinovia.fr) - Sud Nouvelle Aquitaine, Gers, Hautes-Pyrénées ( Remplaçant d'Arnaud Micheneau)
- Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr) – Centre et Est Occitanie
- Alexandra Denoyelle (a.denoyelle@terresinovia.fr) – Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur
Tournesol : récolter au bon moment
Sur l'ensemble du secteur Sud et de la région AURA, des premières récoltes ont pu être réalisées avant le passage pluvieux de la fin de la semaine dernière, sur les toutes premières dates de semis, mais le vrai Top départ se dessine une fois que l'entrée dans les parcelles sera possible
Comment reconnaitre le bon stade de récolte ?
Récolter au stade optimal demande une observation attentive du champ. Ce moment clé intervient lorsque la majorité de la parcelle présente les signes suivants :
- Le dos des capitules vire du jaune au brun,
- Toutes les feuilles sont sénescentes,
- La tige se dessèche et passe du vert au beige clair,
- Les graines affichent un taux d’humidité compris entre 9 et 11 %.
Un bon réglage de la moissonneuse-batteuse est essentiel pour réduire les pertes et garantir la qualité des graines
Récolter à l’humidité optimale permet de maximiser la marge économique
Une récolte en surmaturité, avec un taux d’humidité des graines réduit à 5 %, peut entraîner une baisse de marge de 55 €/ha — car souvent en dehors des seuils de sans remise aux normes d’humidité. Ces pertes sont à comparer à une récolte effectuée au stade optimal, soit à 9 % d’humidité.
Une récolte avec une teneur en eau élevée des graines entraîne également une baisse de marge. Par rapport à une récolte au stade optimal (9 % d’humidité), la marge diminue de 105 €/ha à 13 % d’humidité.
Lire aussi :
Soja : stratégies techniques pour une gestion efficace de l’eau
Au cours des dernières évaluations ce sont 10 à 15 q/ha supplémentaires permis par 100 mm d’irrigation. L’enjeu : maîtriser au mieux ces apports selon le contexte de l’année.
La campagne soja 2025 a débuté dans un contexte météorologique contrasté. Alors que les semis s’effectuent habituellement autour du 5 mai, ils ont été cette année retardés d’une dizaine de jours en moyenne, en raison des conditions humides d’avril et mai qui ont fortement limité les fenêtres d’intervention. La plupart des semis ont ainsi été réalisés autour du 15 mai.
Malgré ce décalage, les conditions chaudes et humides qui ont suivi ont permis des levées rapides et homogènes. La floraison a débuté autour du 20 au 25 juin, stade R1 qui marque également le début de la période de sensibilité du soja au déficit hydrique. C’est à ce moment que les premiers apports d’eau ont pu être réalisés sur les parcelles équipées.
Mais cette floraison a coïncidé avec un épisode de chaleur particulièrement intense. Le mois de juin 2025 s’est en effet révélé le plus chaud et le plus sec de ces dix dernières années, avec des écarts de température atteignant jusqu’à +7°C.
Les deux cartes (cf Figure 1 et Figure 2)confirment un déficit pluviométrique marqué et durable sur la région Sud, avec des cumuls de pluie largement inférieurs aux normales depuis début juin. Sur une large moitié sud-est du territoire, moins de 50 % des précipitations habituelles ont été enregistrées voire localement en dessous de 25 %, traduisant un stress hydrique installé dès la floraison et aggravé au fil des semaines.
Dans ce contexte, les sojas sont entrés en stress hydrique dès l’entrée en floraison, une situation qui risque de peser fortement sur le potentiel de rendement si l’irrigation n’est pas finement pilotée. Il est donc essentiel d’avoir en tête les bonnes pratiques d’irrigation, pour positionner les tours d’eau au bon moment et optimiser chaque apport.
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| Figure 1 : Cumul de pluie du 01-06 et 30-06-2025 exprimé en pourcentages p-r à la normale des 10 dernières années (2015-2024) | Figure 2 : Cumul de pluie du 01-06 au 30-07-2025 |
Rappel des fondamentaux de l’irrigation du soja
En condition de disponibilité en eau limitée, apporter 3 à 4 tours d’eau de 40 mm bien placés dans le cycle et tenir compte du type de sol.
- Sols superficiels : privilégier la phase début floraison à début grossissement du grain.
- Sols profonds : privilégier la phase mi-floraison à fin formation des gousses
- En condition de disponibilité en eau non limitante, répartir les apports sur la période de sensibilité du soja au stress hydrique. Il convient cependant de bien connaitre la réserve hydrique de son sol et prendre en compte la pluviométrie.
Les apports tardifs assureront un bénéfice sur le poids de mille graines (PMG), la teneur en huile et la teneur en protéines. En l’absence de pluie, réaliser le dernier arrosage au stade R7 (premières gousses mûres, de couleur marron-beige, avec des graines arrondies à l’intérieur). Ce stade se situe environ trois semaines avant la récolte, vers le 10-15 septembre pour un semis de mi-avril à début mai.
| Attention : Mal maitrisée, l’irrigation peut cependant parfois favoriser voire occasionner des accidents en culture comme la verse, le sclérotinia ou des avortements de fleurs. Dans les situations à risque sclérotinia, il est recommandé de faire des apports d’eau conséquents et les plus espacés possible dans le temps. |
Quelles conséquences du manque d’eau pour le soja ?
En condition d’eau non limitante, on estime les besoins du soja proches de 500 mm pour atteindre un rendement de l’ordre de 35 q/ha. Ce même potentiel est atteignable avec une efficience optimum de l’eau obtenue à 87% de la satisfaction totale des besoins, soit environ 430 mm (pluie+ irrigation + réserve en eau du sol à l’implantation).
Un système racinaire bien installé pour une exploitation maximale de l’eau du sol
Le soja présente des capacités d’extraction d’eau du sol intéressantes, son système racinaire est en effet capable d’extraire l’eau du sol à plus d’un mètre de profondeur (si le sol le permet). Néanmoins au-delà de 50 cm, la masse racinaire est cinq fois moins importante. Ainsi 70% de la Réserve Utile (RU) des de l’horizon 0-70cm est utilisée et tout de même 25% au-delà d’un mètre. On peut noter une variation du comportement du soja selon qu’il soit irrigué ou en sec, avec une profondeur d’enracinement et une masse racinaire par dm3 à l’avantage du soja en sec. Par conséquent, l’utilisation de l’eau du sol décroche à partir de 50-60 cm en soja irrigué, alors qu’elle ne décroche qu’à partir de 90 cm en sec.
Rappelons que c’est sur cet horizon 0-50 cm que se concentre également les nodosités à l’origine de la fixation de l’azote atmosphérique. Par conséquent, le niveau d’humectation sur cet horizon présente un double impact, à la fois sur l’alimentation hydrique et sur l’alimentation azotée.
De l’apparition des fleurs à la formation des graines : une phase critique face au stress hydrique
L’essentiel de pertes de gousses et des graines, est dû à un déficit en eau entre les stades R1 et R5 (graines d’au moins 3 mm sur l’un des 4 derniers nœud). Les travaux antérieurs ont indiqué un faible effet de l’eau sur le nombre de grain par gousse. Le déficit hydrique impacterait donc davantage la floraison et la nouaison que le nombre de graines à l’intérieur des gousses. Toutefois, l’avortement des graines peut être accentué par un déficit hydrique, avant le stade limite d’avortement correspondant à un grain frais de 11 mm, soit le stade R6+.
On identifie donc chez le soja une période de sensibilité maximale au stress hydrique compris entre les stades R1 (début floraison) et R6+ (grossissement des graines dans les gousses du dernier étage).
Les pertes de rendement associées à un stress hydrique
Si un stress modéré en début floraison peut parfois s’avérer bénéfique en favorisant la mise en place de ramifications, il peut rapidement devenir préjudiciable s’il est trop marqué. Les pertes associées peuvent rapidement atteindre 30% du potentiel. Le graphique ci-contre illustrent les estimations de perte de rendement lié à un stress hydrique, à partir d’essais où un stress de 10 jours est appliqué selon différents stades. Il est à noter, qu’un stress subit par la plante dès R1, et plus encore à partir de R2-R3, jusqu’à R6- R6+, est irrémédiable.
Quels impacts du stress hydrique sur la teneur en protéines ?
Un déficit hydrique important en fin de cycle, dès le stade R5, impacte le fonctionnement des nodosités et donc la fixation de l’azote atmosphérique, ainsi que la remobilisation des éléments carbone et azote vers les graines. Une disponibilité en eau suffisante sur cette période permettra de ralentir le processus de sénescence et par conséquent l’allongement de la durée du remplissage des grains, favorables à la teneur en protéine.
Lorsque c’est possible, pour les productions où l’on cherche à maximiser la protéine, la poursuite de l’irrigation jusqu’au stade R7 est conseillée.
Attention, les conditions séchantes dès le début floraison, peuvent potentiellement déjà impacter la teneur en protéine, en particulier dans les situations avec des reliquats azotés élevés au démarrage.
Vos contacts régionaux
- Arnaud Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) - Sud Nouvelle Aquitaine, Gers, Hautes-Pyrénées
- Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr) - Centre et Est Occitanie
- Laura Cipolla (l.cipolladenoyelle@terresinovia.fr)- Auvergne-Rhône-Alpes, PACA
Fortes températures dès le mois de juin. Quels risques pour le tournesol ?
La France a connu une vague de chaleur survenue tôt dans la saison. Dès la mi-juin et jusqu’aux 1er jours de juillet, les cultures ont été exposées à des températures maximales ayant régulièrement dépassé les 35 degrés, souvent combinées à des précipitations insuffisantes.
Après un début de campagne particulièrement bien accompagné par une offre climatique clémente, le tournesol a dû faire face à un changement brutal de contexte météorologique alors que les plantes n’avaient pas encore atteint la floraison, où qu’elles l’atteignaient à peine dans les secteurs méridionaux.
Le stress thermique exacerbe les effets du stress hydrique
Premier effet redouté des fortes températures, elles contribuent à l’augmentation de l'évapotranspiration, et à l’assèchement du sol. Lorsqu’elles connaissent une situation de déficit hydrique, les plantes ferment leurs stomates, ce qui limite les échanges gazeux, la photosynthèse, ainsi que la production de biomasse.
La phase de sensibilité maximale du tournesol au stress hydrique correspond à la floraison. Cependant, on n'observe pas, comme chez le maïs par exemple, un effondrement des rendements. Il existe plutôt un effet modéré s'étalant sur une longue période. Ainsi, une contrainte exercée avant ou après floraison conduit également à une réduction du rendement, mais dans de moindres proportions (voir graphique).
Le stress thermique préjudiciable surtout durant la floraison
Les effets du stress hydrique dépendent fortement du stade de développement du tournesol. Jusqu’au début de la floraison, un manque d’eau peut limiter la croissance foliaire, réduisant le potentiel photosynthétique. Pendant la floraison, un stress hydrique sévère (satisfaction en eau autour de 40 %) perturbe la nouaison (formation des graines) et peut amener à la réduction du nombre de graines, jusqu’à -30 % - 40%. En revanche, si le stress reste modéré (satisfaction en eau au-delà de 70 % des besoins de la plante), le nombre de graines n’est pas affecté.
Enfin, de début floraison à maturité, le stress hydrique peut affecter le remplissage des akènes, altérant le potentiel de rendement de façon proportionnelle à la durée du stress.
Les impacts directs du stress thermique sont moins documentés que ceux du stress hydrique. Il est toutefois admis que les températures élevées impactent directement la physiologie du tournesol, avec des effets majeurs en période de floraison. Ainsi des températures supérieures à 33 - 35°C peuvent altérer la quantité de pollen produit, la fertilité des fleurs, par conséquent perturber la fécondation et provoquer des avortements de grains. Cela peut générer une augmentation du nombre d’akènes vides, avec une proportion corrélée à l’intensité et la durée du stress thermique, tous les fleurons ne s’ouvrant pas en même temps.
Après la floraison, la poursuite des fortes chaleurs va accélérer la sénescence foliaire, réduire la surface photosynthétique active et écourter la phase de remplissage des grains. Moins de feuilles fonctionnelles signifie moins d'énergie produite pour alimenter la formation et le remplissage des graines, avec un impact direct sur le rendement ainsi que sur la teneur en huile.
Quel impact de cet épisode de chaleur précoce sur la production de tournesol ?
En résumé, la combinaison de fortes températures et de déficits hydriques marqués réduit l'efficacité photosynthétique, impacte la fertilité des fleurs et limite la formation des graines, particulièrement autour de la floraison et au moment du remplissage des akènes, deux phases clés pour le rendement du tournesol.
À ce stade, il est encore trop tôt pour estimer les pertes en rendement, et encore davantage pour évaluer les effets sur la qualité des graines, car cela dépendra fortement de l’évolution des conditions climatiques dans les semaines à venir.
- Pour les tournesols ayant subi cette 1ère vague de chaleur avant floraison, les impacts devraient rester limités, hormis pour les parcelles semées tardivement et sur sols superficiels, sur lesquelles la surface foliaire des plantes pourra être limitante.
- Pour les tournesols soumis aux fortes températures en pleine floraison, on peut craindre une réduction du nombre d’akènes, surtout en cas de stress marqué (hydrique et/ou thermique). Toutefois, il faudra attendre le début de la maturité pour observer les capitules et évaluer le taux de fécondation des graines.
Selon l’intensité des stress rencontrés et le stade précis des cultures, tous les scénarios restent possibles : d’une absence d’impact significatif à des pertes localisées pouvant être importantes, surtout en l’absence de précipitations au cours des prochaines semaines. Le régime de pluie de juillet sera par conséquent décisif.
Auteurs :
- Hélène Tribouillois (h.tribouillois@terresinovia.fr) - Chargée d’études écophysiologie colza, tournesol, soja
- Matthieu Abella (m.abella@terresinovia.fr) - Ingénieur de développement Zone Sud - Responsable Programme Tournesol
Colza 2025-2026 : Boostez vos chances de réussite dès l’implantation
Réussir l’implantation de son colza est primordiale pour permettre le développement d’une culture robuste, a même de mieux supporter les attaques de ravageurs et autres aléas climatiques.
Les récoltes de céréales sont terminées,sur notre zone portées par un printemps plus sec et des températures particulièrement élevées ces dernières semaines.
Les préparations de sols en vue de l’implantation des colzas peuvent débuter dans de bonnes conditions, à condition de bien gérer l’humidité souvent limitée des horizons superficiels. En effet, le risque de dessèchement rapide des sols peut compromettre la qualité de la préparation et l’implantation du colza si les interventions ne sont pas réalisées au bon moment.
Si les désherbages ont été globalement efficaces cette année, la précocité des récoltes offre une fenêtre intéressante pour réaliser un faux semis. Cette pratique permettra de stimuler les levées d’adventices estivales et d’en éliminer une partie avant le semis du colza, contribuant ainsi à une meilleure maîtrise du salissement pour la campagne 2025.
Adapter la préparation du sol au contexte pédo-climatique
La préparation du sol est à adapter à chaque contexte (humidité, sècheresse…) et parcelles (type de sol).
Les objectifs à atteindre :
- Un mélange de terre fine et petites mottes en surface pour optimiser les conditions de germination
- Une structure permettant un enracinement en profondeur, sans zone de tassement sur au moins 20 cm
- Maintenir au maximum l’humidité du sol pour assurer une bonne installation de la culture, en limitant le nombre de passage, et autant que possible en refermant, notamment par du roulage derrière les passages
Les différents passages de travail du sol sont à réaliser le plus tôt possible après la récolte, afin de préserver la fraicheur et l’humidité du sol. Pour les sols bien structurés en profondeur, un simple travail superficiel peut s’envisager. Pour les sols déstructurés et/ou tassés, un travail en profondeur sera indispensable. Le type d’outil utilisé pourra être adapté en fonction de la profondeur de tassement (décompacteur, chisel, etc.).
A retenir:
- Un travail du sol efficace est effectué au plus près de la récolte du précédent, pour profiter de l’humidité résiduelle et pour être prêt à semer dès que possible. L’objectif étant d’avoir terminé le travail du sol début août.
- Quel que soit le travail du sol, veiller à assurer une répartition homogène des pailles dans le profil, et éviter la présence de résidus sur la ligne de semis.
- Les outils animés peuvent accentuer le dessèchement du sol et favoriser l’apparition de zones de compaction très superficielles ayant un impact sur l’enracinement des colzas. Si nécessaire, il conviendra de limiter cet outil aux sols particulièrement humides (mais ressuyés).
- Adopter une stratégie du juste minimum, c’est-à-dire éviter les interventions répétées, qui n’apportent rien à la structure et qui assèche le sol. Une attention toute particulière dans les 15 jours avant le semis, où l’on effectuera une simple reprise du lit de semence seulement si nécessaire.
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La structure de sol pour le colza est primordiale pour la suite du cycle. En effet, un mauvais enracinement, qui se traduit par un pivot court (< 15cm, photo ci-contre), coudée ou fourché, entraîne de multiples risques pour la réussite de la culture par la suite. Les plus importants sont l’hydromorphie hivernale, la mauvaise absorption des éléments minéraux (joue sur la biomasse et le rendement) ou encore des difficultés à entrer en floraison. |
Ajuster les paramètres de semis à votre situation
Date de semis :
Après une préparation du sol adaptée, la date de semis sera à raisonner en fonction des pluies annoncées, du type de sol et du climat. La date de semis doit permettre d’atteindre une levée suffisamment précoce pour passer le stade de sensibilité aux bioagresseurs de début de cycle le plus rapidement possible, c’est-à-dire l’atteinte du stade 4 feuilles.
Une pluie de 7-10mm après le semis peut suffire à faire lever les colzas dans de bonnes conditions, et assurer ensuite un développement avec l’humidité déjà présente dans les horizons inférieurs.
- Sur le secteur Sud-Ouest: la période de semis s’étend du 10 août au 20 août, voire au 30 août pour les sols profonds à forte disponibilité en azote. Passé cette période, notamment lors d’absence totale de pluies annoncées, la mise en place de la culture est bien entendu toujours possible mais il faudra être très vigilant aux dégâts de grosses altises adultes.
- En Auvergne et nord Rhône-Alpes la période s’étend du 05 août au 15 août, voire au 20 août pour les sols profonds à forte disponibilité en azote.
- Sur les secteurs plus au Sud (vallée du Rhône, PACA) les semis pourront s’étendre du 10 août au 25 août. Passé cette période, notamment lors d’absence totale de pluies annoncée, la mise en place de la culture est bien entendu toujours possible mais il faudra être très vigilant aux dégâts de grosses altises adultes.
Dans les situations où l’irrigation est possible, il ne faut pas s’en priver. En effet, un passage d’une quinzaine de millimètres sur la culture, c’est l’assurance de faire lever le colza dans les meilleures conditions, sans pertes de pieds.
Densité de semis
La densité de semis doit être choisie en fonction du type de sol et du mode de semis. Le peuplement viser doit permettre d’obtenir des pieds robustes. Une sur densité de semis n’est donc pas forcément recommandée car elle peut favoriser l’obtention de pieds chétifs. (Voir l'article dédié: Densité semis Colza)
(Extrait du Guide Colza)
Profondeur de semis
L’état d’humectation du sol est déterminant pour choisir une profondeur de semis adapté :
- Si les conditions d’humidité sont correctes, un semis à 2 cm permettra une levée optimale.
- Pour les sols secs sur les 3 à 4 cm de surface, et frais en dessous, il conviendra de semer jusqu’à 4cm au plus près de la zone de fraicheur.
- Au-delà de 5cm de sol sec, cibler un semis avant une pluie pour permettre de réhumecter le sol. Prévoir un semis à 2cm dès qu’une pluie de 10mm ou plus est annoncée. Si pas de pluies annoncées, semer à 4-5cm pour attendre une pluie significative qui pourra permettre la germination. Si les précipitations sont inférieures aux 7-10 mm annoncés et s’il n’y a pas de relais de pluie dans les jours qui suivent, il y a un risque de dessèchement du grain en cours de germination.
Garantir la disponibilité en azote et phosphore à l’automne
Azote :
Dans les parcelles à faibles disponibilités en azote, un apport au semis peut être envisagé, d’autant plus pour les semis précoces, afin de permettre une croissance continue des colzas à l’automne. La culture précédente (protéagineux, blé dur), peut également contribuer à la fourniture en azote du sol.Les apports peuvent se faire sous forme de fertilisants organiques avant le semis (fientes, lisiers, digestats, fumiers peu pailleux) ou par application d’engrais azoté (max 10 U d’azote en localisé ou 30 U en plein). Attention au respect de la réglementation notamment dans les zones concernées par la directive nitrates.
Phosphore :
Le colza étant une culture très sensible aux carences en phosphore, un apport au semis est conseillé, d’autant plus dans les sols avec une faible disponibilité. Le phosphore peut-être particulièrement peu disponible dans les sols argilo-calcaire. Une analyse de terre déterminera si le sol de la parcelle est pauvre ou bien pourvu en phosphore et permettra d’adapter la dose.
Vos contacts régionaux
- Arnaud Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) - Sud Nouvelle Aquitaine, Gers, Hautes-Pyrénées
- Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr) - Centre et Est Occitanie
- Alexandra Denoyelle (a.denoyelle@terresinovia.fr)- Auvergne-Rhône-Alpes, PACA
Pour aller plus loin
Point technique Réussir son implantation pour obtenir un colza robuste
Etat des cultures à maturité - Zone Sud
En raison des fortes chaleurs les parcelles de pois chiche ont fait un bond en maturité. Les parcelles dans le Sud-Est sont à maturité et les premières récoltes sont imminentes.
Dans le Sud-Ouest, si la pluie ne fait pas son retour prochainement, les premières moissons pourraient s’envisager d’ici le 15 juillet, soit avec 15 jours d’avance par rapport aux dates de récolte habituelles dans le secteur.
En région Auvergne-Rhône-Alpes les récoltes sont sur le point de débuter pour les parcelles semées sur les premiers créneaux (semis de fin février/début mars) ou les parcelles du sud Drôme (26), où les pois-chiches arrivent déjà à maturité. Les récoltes sur ces secteurs s'envisagent dès la fin de semaine prochaine soit à partir du 10/11 juillet.
Suivre le bulletin régional - région AURA - Surveillance Héliothis en Pois chiche
Le risque avec les récentes fortes chaleurs est que cela a pu impacter le remplissage des grains, et donc que le calibre de ces derniers soit plutôt petit.
Peu de dégâts d’Héliothis sont remontés, alors qu’un vol a bien été capté grâce au réseau de piégeage. On peut émettre plusieurs hypothèses pour expliquer le phénomène : moins de pontes sur le pois chiche cette année, on le rappelle Héliothis est une espèce polyphage, une meilleure communication sur les risques et l’importance de la protection complétée par une nouvelle solution de lutte disponible pour la seconde campagne.
Aujourd’hui, la majorité des parcelles quittent le stade de sensibilité (première gousse mûre).
L’état sanitaire des parcelles est globalement satisfaisant, même si quelques foyers d’ascochytose ont pu être remarqués avec un passage sur les gousses en bas de plante. Les conditions de fin de cycle n’était plus propice à la maladie.
Pour aller plus loin sur la récolte vous pouvez lire cet article sur les conseils de récolte:
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