Limaces : gestion des populations en cours de campagne
Les limaces peuvent s’attaquer aussi bien aux graines en germination dans le sol, aux hypocotyles ou aux cotylédons qu’aux jeunes feuilles. Les prélèvements foliaires sont nuisibles jusqu’au stade 3-4 feuilles.

Fréquence : moyenne
Nuisibilité : forte
Les limaces peuvent s’attaquer aussi bien aux graines en germination dans le sol, aux hypocotyles ou aux cotylédons qu’aux jeunes feuilles. Les prélèvements foliaires sont nuisibles jusqu’au stade 3-4 feuilles.
Être particulièrement vigilant sur les parcelles à risque. Si les conditions climatiques sont favorables au maintien de la fraîcheur en surface et si des limaces sont présentes, réaliser un épandage d’anti-limaces en plein sur le sol, au moment du semis. Le traitement préventif, qui vise la préservation de la levée, est actuellement la seule manière de protéger efficacement des attaques de limaces sur les cultures de colza.
Les premiers dégâts sont les plus pénalisants, les plantes attaquées étant perdues ou définitivement handicapées et les cotylédons trop largement entamés pour permettre une bonne croissance. Ces dégâts sont irréversibles et un traitement curatif est inefficace. Inversement, les plantes développées deviennent rapidement de moins en moins sensibles aux prélèvements effectués par les limaces.
Si une intervention est nécessaire, 2 substances actives sont disponibles : phosphate ferrique et méthaldéhyde. Tous les anti-limaces à base de méthaldéhyde sont soumis à la RPD. A part Techn’o Intens et Metarex Duo, leur concentration est supérieure ou égale à 3% et ils ont leur changement de classement (phrase H361f) a un impact sur le stockage et leur utilisation. Les solutions de biocontrôle à base de phosphate ferrique sont une alternative à ces contraintes.
En cas de sol sec ou de levée réalisée, poursuivre la surveillance jusqu’au stade 3-4 feuilles. Si les précipitations interviennent avant 3-4 feuilles et déclenchent l’activité des limaces en surface, appliquer rapidement un anti-limaces pour éviter à la culture de prendre trop de retard.
Les prédateurs du sol, comme les carabes, contribuent à réguler les limaces. Limiter les anti-limaces autant que possible.
Lupin d’hiver : réussir son implantation
Les semis de lupin d’hiver vont bientôt commencer. Après une préparation souvent anticipée du sol afin de limiter le risque mouche des semis, l’implantation doit être soignée pour donner à la culture toutes ses chances de réussite.
Choix de la parcelle

Le choix de la parcelle est un critère très important pour la réussite du lupin d'hiver.
Sont à éviter :
- Les parcelles hydromorphes – le lupin est très sensible aux excès d’eau, beaucoup plus que le pois ou la féverole ; les études récentes ont montré qu’il s’agit souvent du 1er facteur limitant le potentiel de rendement.
- Les parcelles présentant un taux de calcaire actif supérieur à 2.5% - le calcaire actif bloque le développement du lupin, qui jaunit, reste nain et finit par disparaitre ;
- Les parcelles présentant un fort risque de salissement – peu de solutions sont homologuées sur lupin, la gestion de l’enherbement est un point sensible de l’itinéraire technique de la culture.
Choisir une parcelle saine, à pH à tendance acide (pH<7), afin de favoriser le bon développement de la culture.
► Comment choisir sa parcelle
Limiter le risque mouche des semis
La mouche des semis est un des principaux ravageurs du lupin. Attirée par les gaz émis par les pailles fraiches en décomposition, la femelle y pond plusieurs centaines d’œufs. Durant les 3 semaines qui suivent, la larve, très attirée par les graines en germination, peut s’attaquer aux jeunes pousses de lupin. Elle creuse ainsi des galeries dans les cotylédons, les tigelles et les jeunes pousses, détruisant le germe et provoquant le pourrissement des tissus.
La période de risque pour le lupin se situe avant le stade 4 feuilles ; au-delà, les tissus sont assez durs pour résister.
Au-delà du travail du sol en amont (idéalement 3 semaines avant le semis) permettant de limiter le risque, l’implantation va également jouer un rôle dans l’atténuation du risque :
- Semer en bougeant au minimum le sol, dans des conditions ressuyées, à 3 cm maximum de profondeur, afin de favoriser une levée dynamique et atteindre rapidement le stade 4 feuilles.
- Semer aux périodes conseillées, un semis trop tôt peut exposer un peu plus le lupin au cycle de la mouche des semis. A l’inverse, un semis trop tardif va limiter la vigueur du début de cycle avant l’hiver.
► Travail du sol pour limiter le risque « mouche des semis »
Variétés
Quatre variétés de lupin d’hiver sont inscrites – ORUS, MAGNUS, ULYSSE et ANGUS. Ce sont principalement ORUS et MAGNUS qui sont multipliées aujourd’hui.
Votre choix doit se faire en fonction du débouché (couleur des graines, teneur en protéines...), et de la localisation de votre parcelle (résistance au froid, précocité à floraison ...).
► Déterminer son choix variétal
Penser à l’inoculum !
Contrairement au pois ou à la féverole, Bradyrhizobium lupini, le rhizobium spécifique au lupin, n'est pas naturellement présent dans tous les sols français. Il est donc fortement conseillé d’inoculer une parcelle portant pour la première fois du lupin, afin d’assurer son autonomie azotée.
Date et densité de semis
Semer le lupin entre le 10 et le 30 septembre. Dans le Sud-Ouest, les semis peuvent être retardés jusqu’à la mi-octobre.
Semer dans de bonnes conditions de ressuyage afin de favoriser la mise en place d’un système racinaire solide.
Ne semer ni trop dense (risque maladie) ni trop profond (perte de vigueur face à la mouche des semis) : semer 25-30 graines/m², à 2-3cm de profondeur – objectif 20 à 25 plantes par m² en sortie d’hiver. L’écartement idéal est de 35-40 cm voire plus si vous souhaiter introduire le binage.
► Dates, densités et profondeur de semis
Désherbage
La gestion de l’enherbement reste l’un des points les plus délicats de l’itinéraire technique de la culture. En effet, peu de produits sont homologués sur lupin, limitant parfois le spectre d’action du désherbage chimique.
La stratégie antidicots reposera sur une prélevée via la pendiméthaline et la clomazone, complété en pré+post par l’isoxaben (CENT 7)
La stratégie antigraminée reposera essentiellement sur la propyzamide (KERB FLO), ainsi que quelques antigraminées foliaires de la famille des FOP.
► Désherbage de prélevée et post-levée sur lupin
Le désherbage mécanique permet un bon complément aux interventions chimiques, l’utilisation quand cela est possible de la herse étrille et surtout de la bineuse permet de maintenir les parcelles dans un meilleur état de propreté.

► Désherbage mécanique du lupin
Périodes d’intervention des différentes techniques de désherbage sur le lupin d’hiver
Association : En conduite biologique, l’association apportera une meilleure maitrise du salissement par la couverture d’une plante associée. Le triticale se prête généralement bien à l’association avec le lupin d’hiver
Attention aux limaces
La limace est, avec la mouche des semis, l’un des principaux ravageurs des jeunes lupins : elle s’attaque aux cotylédons, aux jeunes feuilles, mais également aux racines, sur lesquelles des morsures arrondies peuvent être observées. Ces morsures fragilisent les jeunes plantes et les rendent plus sensibles aux aléas hivernaux (humidité des sols, gels…).
Il est donc important de surveiller ce ravageur dès le semis et de protéger les lupins en cas de présence importante.
►Les ravageurs du lupin : limaces et taupins
Bastien Remurier - b.remurier@terresinovia.fr - Référent protéagineux zone Centre & Ouest
Colza : Bilan de campagne 2024-2025 - Bretagne / Pays de la Loire
Les années se suivent, mais ne se ressemblent pas. Après deux années de récoltes très décevantes, et des surfaces en bernes pour les régions Bretagne et Pays de la Loire, les attentes étaient fortes pour la campagne 2024-2025.
Les biomasses, bien que moins importantes que les deux années précédentes, sont satisfaisantes.
En entrée d’hiver, les colzas sont sains, avec une pression des ravageurs faible à modérée selon le secteur.
L’hiver a été pluvieux, et les colzas sont malheureusement restés les pieds dans l’eau pendant plusieurs semaines sur certaines parcelles, impactant fortement leur potentiel.
Fort heureusement, la floraison est efficace, et la phase de remplissage des grains a bénéficié d’un fort rayonnement.
Le manque de précipitation sur la fin de cycle a limité fortement le développement de maladie. Les enracinements plutôt bons ont permis de limiter le stress hydrique des colzas, pour finalement, déboucher sur des rendements bons à très bons ! Malgré des parcelles hydromorphes dépassant rarement les 30 quintaux et les dégâts de grêles, les rendements approchent des 38-39 quintaux en moyenne, c’est 1 tonne de mieux que la campagne précédente !
► Bilan de campagne colza 2024-2025 - Régions Bretagne / Pays de la Loire (hors Vendée)
Thomas Mear - t.mear@terresinovia.fr - Bretagne, Pays de la Loire
Colza : Bilan de campagne 2024-2025 - Poitou-Charentes / Vendée / Limousin
Une fois n’est pas coutume, le début de campagne est suffisamment arrosé. Les semis restent en tendance davantage précoces en août. Les pluies de la 1ère décade de septembre assurent une levée généralisée, excepté en Deux-Sèvres. Fin septembre, la majorité des colzas est correctement installée avec des peuplements et des stades réguliers.
Le piégeage et la gestion du charançon de la tige du colza sont réalisés la 2ème quinzaine de février. Le vol de méligèthes est précoce fin février, le colza n’a pas encore de fleurs. Finalement, les populations restent contenues et les dégâts sont anecdotiques.
La floraison est classique début avril. La nouaison est exceptionnelle avec un rayonnement satisfaisant. Les hampes sont bien régulières. Le stress hydrique en terres superficielles débute dès la floraison et limite le remplissage dans plusieurs situations ; parfois couplé aux nécroses de mycosphaerella sur siliques. Les pucerons cendrés sont rares et les charançons des siliques/cécidomyies arrivent tôt. L’orobanche rameuse est bien présente, mais ses émergences sont tardives ; elle touche de nouvelles parcelles.
La fin de cycle est accélérée par les fortes températures de juin, les récoltes sont précoces et se déroulent en bonnes conditions. Le résultat est cohérent avec les conditions climatiques sans à-coup : l’année 2025 est une campagne tranquille. La moyenne en régions est estimée à 35 q/ha avec des rendements assez groupés.
► Bilan de campagne 2024-2025 - Régions Poitou-Charentes/Vendée/Limousin
Elodie Tourton - e.tourton@terresinovia.fr - Poitou-Charentes, Vendée, Limousin
Colza : Bilan de campagne 2024-2025 - Normandie / Ouest Ile-de-France
2025 a offert un très bon voire un excellent bilan technico-économique aux producteurs de colza en Normandie et dans l’Ouest de l’Ile-de-France. Les résultats égalent ou dépassent les scores élevés de 2017 et 2022.
Les rendements en parcelle vont de 30 à 60 q/ha -38 à 48 q/ha si on resserre davantage.
Les moyennes départementales vont de 40 à 46 q/ha. C’est 7 à 10 q/ha de plus par rapport à la moyenne quinquennale. De plus, les teneurs en huile sont en tendance bien plus élevées qu’en 2024.
Ce bilan résulte d’un excellent nombre de graines/m² et d’aucune difficulté majeure à surmonter pendant 10 mois, ce qui est assez rare pour le souligner. Le printemps sec et les températures élevées en fin de cycle ont sans doute soustrait quelques quintaux dans divers terroirs, mais le bilan reste positif.
Couplés à un bon prix de marché, les résultats ont de quoi réjouir, mais n’effaceront pas de la mémoire collective l’ampleur des dégâts provoqués à divers endroits par les orages de grêle les 13 et 25 juin.
► Bilan de campagne Colza 2024-2025 Normandie / Ouest Ile-de-France
Jean Lieven - j.lieven@terresinovia.fr - Normandie, Ile-de-France Ouest
Colza : Bilan de campagne 2024-2025 - Centre-Val de Loire
Après la campagne dernière que l’on peut classer parmi les années compliquées, marquées par de nombreux défis, la campagne qui s’achève avec un rendement régional qui pourrait approcher les 35 q/ha, se place parmi les années positives. Cette moyenne convenable cache comme tous les ans, une certaine hétérogénéité avec des déceptions comme des parcelles à potentiel ayant du mal à atteindre les 30 q/ha et à contrario des parcelles à potentiel limité fleurtant les 50 q/ha.
Quelques pistes peuvent être évoquées en préambule comme, les deux dernières campagnes très humides impactant les préparations de sols de l’été 2024 et donc la qualité de l’enracinement, la variabilité des pluies au cours de la campagne à la fois en quantité et selon la période.
Les autres éléments abiotiques étant relativement similaires à l’échelle régionale. Coté facteur biotique, sauf cas particulier, l’année peut être classée parmi les années à faible pression ravageurs et maladies. Certains secteurs ont été malheureusement concernés par des averses de grêle avec des dégâts pouvant atteindre les 100 %.
► Bilan de campagne Colza 2024-2025 Centre-Val de Loire
Pour ce bilan de campagne 2025, une sélection de stations météorologiques et d’illustrations a été réalisée. Vous pouvez retrouver plus d’éléments dans les diaporamas Bilan Colza et Bilan BSV accessibles avec les liens ci-joints :
- Bilan de campagne colza 2024-2025 Centre-Val de Loire en illustrations
- Bilan BSV campagne colza 2024-2025 Centre-Val de Loire
Julien Charbonnaud - j.charbonnaud@terresinovia.fr - Région Centre-Val de Loire
Faut-il déclencher le semis des colzas ?
La levée précoce (avant le 1er septembre pour atteindre le stade 4 feuilles avant le 20 septembre) est une des clés pour obtenir un colza robuste, ce qui est à rechercher notamment dans les contextes concernés par les problématiques d’insectes d’automne. De ce fait, et dans un contexte de sols parfois frais et de faibles cumuls de pluie annoncés dans les 15 prochains jours, des questions se posent sur la pertinence de déclencher les semis de colza dans les jours à venir. Terres Inovia fait un état des lieux des situations et des éléments à prendre en compte pour vous aider à prendre la décision de déclencher les semis.
L'actualité complète est disponible en PDF ici.
Quelle est la situation aujourd’hui ?
Des cumuls de pluviométries hétérogènes depuis les deux dernières semaines
La situation est très hétérogène en fonction des secteurs :
- Dans la moitié nord de la France : des cumuls de pluie parfois importants ont été enregistrées depuis le 15 juillet (30 à 60 voire plus de 100 mm). Dans le nord des Hauts de France et en bordure maritime, des récoltes sont encore en cours et les pluviométries actuellement observées ne rendent pas les semis de colza d’actualité.
- Dans la zone centre : nous observons une forte hétérogénéité des cumuls de pluie depuis le 15 juillet en lien avec des passages orageux (10 à 60, voire 100 mm).
- Dans la zone sud : les cumuls de pluie sont dans la grande majorité inférieurs à 30 voire 10 mm. Les sols sont trop secs pour envisager un semis.
Des parcelles pas toujours prêtes à être semées !
Dans les situations de récolte précoce, les interventions de préparation du sol pour les semis (restructuration éventuelle en profondeur et préparation du lit de semence) se sont terminées ces derniers jours ou sont en cours de finalisation. Dans ce contexte, nous observons un dessèchement du lit de semence, défavorable au déclenchement des semis.
Seules les parcelles prévues en semis direct ou travaillées tôt après la récolte du précédent et roulées maintiennent leur fraîcheur, dans la mesure où la pluviométrie a été suffisante.
Par ailleurs, il convient d’intégrer le risque lié aux repousses de céréales. Hormis dans les situations de travail précoce après la moisson, les repousses de céréales ne sont pas encore toutes levées. Les semis de colza risquent de stimuler leur levée et ainsi concurrencer les colzas, notamment dans un contexte de fortes températures et de faibles disponibilités en eau.
Quels sont les besoins en pluviométrie pour faire lever les colzas ?
Les besoins en eau pour faire lever les colzas sont fonction de l’état de surface et de la fraicheur déjà présente.
| Besoin en précipitation (mm) pour faire lever le colza | |
| - Sol bien affiné en surface - Présence de fraîcheur dans les 30 premiers centimètres du sol (souvent des sols de limon travaillés superficiellement) | - Sol motteux en surface - Sol sec dans les 30 premiers centimètres du sol (souvent des sols argileux avec travail profond) |
| 10 mm | 30 mm |
Quelles perspectives pour les prochains jours ?
Les prévisions météorologiques prévoient une hausse des températures jusqu’au 18 août, avec des maximales avoisinant les 40°C. Ce phénomène amplifiera l’assèchement du sol, notamment dans les premiers centimètres du sol !
Parallèlement, les cumuls de pluie prévus dans les 15 jours à venir sont globalement très faibles : aucun secteur n’excède 50% de probabilité de cumuler plus de 10mm de pluie d’ici au 18 août.
Raisonnement du déclenchement des semis
Deux situations sont possibles :
- Dans les secteurs ayant cumulés 40 à 50 mm de pluie depuis les deux dernières semaines : si votre sol est prêt à être semé (= lit de semence bien affiné), que le risque de levée des repousses de céréales après le semis est faible, que l’humidité du sol sur l’horizon 0-30 cm est suffisante et que vous bouleversez peu ou pas le sol au semis (semis direct ou semoir de précision), alors un semis dans les prochains jours est possible avec une levée assurée par l’humidité présente au semis. Il y aura une incertitude sur la réussite de cette levée en fonction de l’intensité des températures à venir. Afin de maximiser les chances de réussir, il convient de semer assez profondément (environ 4 cm).
- Dans les autres situations : attendre le prochain épisode pluvieux significatif pour déclencher le semis. En effet, avec des cumuls de pluie hétérogènes depuis les deux dernières semaines, l’état d’humidité du sol est peut-être limitante. Le semis avec des outils bouleversant le sol (herse rotative ou outils à dents), ou le risque de levées des repousses de céréales après le semis risquent d’entrainer un assèchement rapide du lit de semence compte tenu des températures annoncées d’ici la fin de semaine prochaine. Si besoin, profiter de cette période pour finaliser les préparations et rouler le sol pour garder la fraîcheur. Nous referons un point dans quelques jours.
Nous rappelons que l’objectif est d’avoir un colza au stade 4F au 20 septembre (arrivée des adultes de grosses altises). Pour cela, le colza doit être levé au 1 septembre. Il n’y a donc pas d’urgence à semer les colzas début août dans un contexte climatique très hétérogène.
Vous pouvez consulter le site Aleapluie pour visualiser les probabilités de cumuls de pluie à 15j actualisées quotidiennement.
Recommandations au semis
Si vous décidez de semer vos colzas, quelques recommandations sont à prendre en compte :
- Dans un contexte de sol frais et d’absence de pluie significative annoncée post-semis, conserver la fraicheur : semer dans la foulée en cas de travail du sol et rouler après le semis (en sol sensible, attention au risque de battance en cas de pluie tardive si les levées ne sont pas rapides ou échelonnées, en fonction de la régularité de la profondeur de semis).
- Ne pas semer superficiellement : l’objectif est de positionner la graine au plus près de la fraicheur, même à 4-5cm, tout en l’éloignant de la zone superficielle de risque d’assèchement (horizon 0-4cm selon la méthode de semis utilisée). Attention, en cas de semis de plantes compagnes avec le colza, les semis profonds peuvent pénaliser la levée des petites graines (trèfles notamment).
- Privilégier les semis au semoir monograine.
- Adapter sa stratégie désherbage : en cas de travail du sol, les conditions de fraicheur du sol après le semis seront favorables à l’absorption des produits racinaires de prélevée (surtout dans les programmes contre le ray-grass). En situation de semis direct avec présence de paille, et/ou de stratégie contre le vulpin, et/ou de présence de plantes compagnes : possibilité de décaler les applications d’herbicide racinaire en post levée précoce. Attention à l’absence de sélectivité des programmes de pré-semis incorporé (napropamide) sur les plantes compagnes en dehors de la féverole.
- Surveiller les limaces : les conditions de forte humidité du sol au printemps et la forte présence de résidus de paille sont particulièrement favorables à la multiplication et à l’activité des limaces. Evaluer le niveau de risque par observation ou si nécessaire par piégeage avant le semis.
Zone Nord & Est : Bilan de campagne colza 2024-2025
La campagne colza 2024-2025 s’est illustrée par de très bons rendements dans la région Nord-Est. Après des semis globalement réussis, bien que localement perturbés par les pluies estivales, le colza a profité de conditions automnales et hivernales favorables à son développement, avec des biomasses élevées et peu de carences azotées. La pression des ravageurs a été globalement faible, hormis la déprédation par les limaces, et plus localement des infestations de larves d’altises et de charançon du bourgeon terminal voire de tenthrèdes. La floraison s’est déroulée dans de bonnes conditions, soutenant une bonne nouaison. Les fortes chaleurs de juin ont accéléré la sénescence des siliques et écourté le remplissage des grains, en particulier dans le sud de la zone. Malgré cela, les rendements sont très satisfaisants dans les parcelles qui n’ont pas connu d’accidents.
Lire le bilan de campagne colza 2024-2025 complet ici : Bilan de campagne colza 2024-2025
Ray-grass dans le colza : adopter la bonne stratégie
La pression des graminées augmente dans le colza, le ray-grass et le vulpin deviennent des cibles prioritaires. Leur gestion durable passe par l’activation et la combinaison de leviers agronomiques à l’échelle de la rotation. Un labour opportuniste, la réalisation de faux semis et l’alternance des dates de semis avec des cultures de printemps et d’hiver permettent de réduire la pression des graminées hivernales.
Les enjeux du contrôle précoce
Dans les situations à pression ray-grass modérée à forte, une application d’herbicide en prélevée est incontournable. Elle permet de maîtriser les populations d’adventices. Ce premier contrôle est partiel et fluctuant selon les conditions de l’année. Dans ces essais, Terres Inovia évalue l’efficacité moyenne des solutions les plus performantess autour de 60% toutes situations confondues.
Ce premier contrôle, bien que partiel, est essentiel pour limiter la concurrence précoce exercée par les graminées sur les jeunes plantes de colzas. En conséquence le colza, sera plus poussant et plus robuste face aux risques de début de cycles en particulier faces aux altises.
Quelles solutions sont à privilégier ?
L’application de napropamide à 900 g/ha en présemis incorporé (COLZAMID) offre depuis plusieurs années les meilleurs résultats en termes d’efficacité et d’efficacité. L’incorporation de la napropamide, bien que contraignante, offre une meilleure régularité de l’efficacité en conditions sèches
L’application de métazachlore à 750 g/ha comme le Sultan à 1.5 l/ha restent les références pour le contrôle précoce des ray-grass. Ce type de solution s’établi au même niveau que les doses modulées de métazachlore renforcées avec une autre molécule, comme par exemple le dmta-p (Springbok 2l ou Alabama à 2l par exemple). Solutions permettant de substituer le métazachlore par d’autre substances, telles que le dimétachlore à 625g/ha et napropamide 625 g/ha associés, avec Colzor Trio 3.3 l/ha présentent également un niveau d’efficacité comparable.
Rappelons qu’en cas d’usage du métazachlore 1 an sur 3 sur la même parcelle, la dose est plafonnée à 500 g/ha/an.
Au-delà de l’importance du choix de la solution et de la dose, il est à noter que ce sont les conditions d’application qui jouent le rôle le plus déterminant sur l’efficacité. Autant que possible, nous rechercherons une application de post-semis prélevée sur sol humide. Les applications de post-levée précoces se traduisent généralement par des pertes d’efficacité. Les ray-grass ayant la capacité à germer en même temps que le colza, ces applications de post levée perdent une partie de leurs effets anti-germinatifs.
Maintenir des bonnes conditions d’efficacité de la propyzamide
L’application en postlevée de propyzamide (KERB FLO, IELO, etc.) reste un élément majeur dans la gestion des graminées et assure, dans la plupart des cas, une efficacité finale supérieure à 90%. Pour optimiser l’efficacité de la substance active, l’application doit être réalisée sur un sol humide et frais (température du sol inférieure à 10-12°C) de novembre à décembre au plus tard. Enfin, il est préférable d’éviter les applications avant des précipitations importantes pour limiter l’impact sur la qualité de l’eau.
Gestion des dicotylédones : adapter les programmes à la flore observée
En plus des bénéfices attendus sur graminées, les solutions de prélevées sont d’un intérêt non négligeable pour le contrôle des dicotylédones. Les chloroacétamides (en particulier métazachlore ou dmta-p plus complets que diméthachlore ou péthoxamide) constituent la base des efficacités contre les dicotylédones. Les spectres de ces bases sont renforcés et équilibrés par les molécules comme le quinmérac (gaillet, coquelicot voire helminthie) la clomazone (gaillet ou quelques estivales comme la mercuriale) ou la napropamide (géranium tige grêle et disséqué, laiteron). A noter, l’intérêt du dmta-p sur géranium.
La majorité des dicotylédones peuvent toutefois être contrôlées en postlevée. L’action foliaire des herbicides est plus régulière et l’observation de la flore adventice permet de mieux adapter son programme et son coût à la flore adventice réellement présente. L’application pivot de MOZZAR à 0.25 l/ha, à 4 feuilles, dès le 1er octobre, assure une efficacité régulière sur un large spectre de dicotylédones. Si besoin, le programme peut être complété par une deuxième application de MOZZAR à 0.25 l/ha ou de IELO, FOX, CALLISTO ou ATIC-AQUA en fonction des espèces visées.
Retrouvez les pages du guide Colza 2025 consacrées au Désherbage
Vos contacts régionaux
- Arnaud Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) - Sud Nouvelle Aquitaine, Gers, Hautes-Pyrénées
- Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr) - Centre et Est Occitanie
- Alexandra Denoyelle (a.denoyelle@terresinovia.fr)- Auvergne-Rhône-Alpes, PACA
Colza 2025-2026 : Boostez vos chances de réussite dès l’implantation
Réussir l’implantation de son colza est primordiale pour permettre le développement d’une culture robuste, a même de mieux supporter les attaques de ravageurs et autres aléas climatiques.
Les récoltes de céréales sont terminées,sur notre zone portées par un printemps plus sec et des températures particulièrement élevées ces dernières semaines.
Les préparations de sols en vue de l’implantation des colzas peuvent débuter dans de bonnes conditions, à condition de bien gérer l’humidité souvent limitée des horizons superficiels. En effet, le risque de dessèchement rapide des sols peut compromettre la qualité de la préparation et l’implantation du colza si les interventions ne sont pas réalisées au bon moment.
Si les désherbages ont été globalement efficaces cette année, la précocité des récoltes offre une fenêtre intéressante pour réaliser un faux semis. Cette pratique permettra de stimuler les levées d’adventices estivales et d’en éliminer une partie avant le semis du colza, contribuant ainsi à une meilleure maîtrise du salissement pour la campagne 2025.
Adapter la préparation du sol au contexte pédo-climatique
La préparation du sol est à adapter à chaque contexte (humidité, sècheresse…) et parcelles (type de sol).
Les objectifs à atteindre :
- Un mélange de terre fine et petites mottes en surface pour optimiser les conditions de germination
- Une structure permettant un enracinement en profondeur, sans zone de tassement sur au moins 20 cm
- Maintenir au maximum l’humidité du sol pour assurer une bonne installation de la culture, en limitant le nombre de passage, et autant que possible en refermant, notamment par du roulage derrière les passages
Les différents passages de travail du sol sont à réaliser le plus tôt possible après la récolte, afin de préserver la fraicheur et l’humidité du sol. Pour les sols bien structurés en profondeur, un simple travail superficiel peut s’envisager. Pour les sols déstructurés et/ou tassés, un travail en profondeur sera indispensable. Le type d’outil utilisé pourra être adapté en fonction de la profondeur de tassement (décompacteur, chisel, etc.).
A retenir:
- Un travail du sol efficace est effectué au plus près de la récolte du précédent, pour profiter de l’humidité résiduelle et pour être prêt à semer dès que possible. L’objectif étant d’avoir terminé le travail du sol début août.
- Quel que soit le travail du sol, veiller à assurer une répartition homogène des pailles dans le profil, et éviter la présence de résidus sur la ligne de semis.
- Les outils animés peuvent accentuer le dessèchement du sol et favoriser l’apparition de zones de compaction très superficielles ayant un impact sur l’enracinement des colzas. Si nécessaire, il conviendra de limiter cet outil aux sols particulièrement humides (mais ressuyés).
- Adopter une stratégie du juste minimum, c’est-à-dire éviter les interventions répétées, qui n’apportent rien à la structure et qui assèche le sol. Une attention toute particulière dans les 15 jours avant le semis, où l’on effectuera une simple reprise du lit de semence seulement si nécessaire.
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La structure de sol pour le colza est primordiale pour la suite du cycle. En effet, un mauvais enracinement, qui se traduit par un pivot court (< 15cm, photo ci-contre), coudée ou fourché, entraîne de multiples risques pour la réussite de la culture par la suite. Les plus importants sont l’hydromorphie hivernale, la mauvaise absorption des éléments minéraux (joue sur la biomasse et le rendement) ou encore des difficultés à entrer en floraison. |
Ajuster les paramètres de semis à votre situation
Date de semis :
Après une préparation du sol adaptée, la date de semis sera à raisonner en fonction des pluies annoncées, du type de sol et du climat. La date de semis doit permettre d’atteindre une levée suffisamment précoce pour passer le stade de sensibilité aux bioagresseurs de début de cycle le plus rapidement possible, c’est-à-dire l’atteinte du stade 4 feuilles.
Une pluie de 7-10mm après le semis peut suffire à faire lever les colzas dans de bonnes conditions, et assurer ensuite un développement avec l’humidité déjà présente dans les horizons inférieurs.
- Sur le secteur Sud-Ouest: la période de semis s’étend du 10 août au 20 août, voire au 30 août pour les sols profonds à forte disponibilité en azote. Passé cette période, notamment lors d’absence totale de pluies annoncées, la mise en place de la culture est bien entendu toujours possible mais il faudra être très vigilant aux dégâts de grosses altises adultes.
- En Auvergne et nord Rhône-Alpes la période s’étend du 05 août au 15 août, voire au 20 août pour les sols profonds à forte disponibilité en azote.
- Sur les secteurs plus au Sud (vallée du Rhône, PACA) les semis pourront s’étendre du 10 août au 25 août. Passé cette période, notamment lors d’absence totale de pluies annoncée, la mise en place de la culture est bien entendu toujours possible mais il faudra être très vigilant aux dégâts de grosses altises adultes.
Dans les situations où l’irrigation est possible, il ne faut pas s’en priver. En effet, un passage d’une quinzaine de millimètres sur la culture, c’est l’assurance de faire lever le colza dans les meilleures conditions, sans pertes de pieds.
Densité de semis
La densité de semis doit être choisie en fonction du type de sol et du mode de semis. Le peuplement viser doit permettre d’obtenir des pieds robustes. Une sur densité de semis n’est donc pas forcément recommandée car elle peut favoriser l’obtention de pieds chétifs. (Voir l'article dédié: Densité semis Colza)
(Extrait du Guide Colza)
Profondeur de semis
L’état d’humectation du sol est déterminant pour choisir une profondeur de semis adapté :
- Si les conditions d’humidité sont correctes, un semis à 2 cm permettra une levée optimale.
- Pour les sols secs sur les 3 à 4 cm de surface, et frais en dessous, il conviendra de semer jusqu’à 4cm au plus près de la zone de fraicheur.
- Au-delà de 5cm de sol sec, cibler un semis avant une pluie pour permettre de réhumecter le sol. Prévoir un semis à 2cm dès qu’une pluie de 10mm ou plus est annoncée. Si pas de pluies annoncées, semer à 4-5cm pour attendre une pluie significative qui pourra permettre la germination. Si les précipitations sont inférieures aux 7-10 mm annoncés et s’il n’y a pas de relais de pluie dans les jours qui suivent, il y a un risque de dessèchement du grain en cours de germination.
Garantir la disponibilité en azote et phosphore à l’automne
Azote :
Dans les parcelles à faibles disponibilités en azote, un apport au semis peut être envisagé, d’autant plus pour les semis précoces, afin de permettre une croissance continue des colzas à l’automne. La culture précédente (protéagineux, blé dur), peut également contribuer à la fourniture en azote du sol.Les apports peuvent se faire sous forme de fertilisants organiques avant le semis (fientes, lisiers, digestats, fumiers peu pailleux) ou par application d’engrais azoté (max 10 U d’azote en localisé ou 30 U en plein). Attention au respect de la réglementation notamment dans les zones concernées par la directive nitrates.
Phosphore :
Le colza étant une culture très sensible aux carences en phosphore, un apport au semis est conseillé, d’autant plus dans les sols avec une faible disponibilité. Le phosphore peut-être particulièrement peu disponible dans les sols argilo-calcaire. Une analyse de terre déterminera si le sol de la parcelle est pauvre ou bien pourvu en phosphore et permettra d’adapter la dose.
Vos contacts régionaux
- Arnaud Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) - Sud Nouvelle Aquitaine, Gers, Hautes-Pyrénées
- Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr) - Centre et Est Occitanie
- Alexandra Denoyelle (a.denoyelle@terresinovia.fr)- Auvergne-Rhône-Alpes, PACA
Pour aller plus loin
Point technique Réussir son implantation pour obtenir un colza robuste
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