21,25,39,58,70,71,89,90

Colza : gérer le phoma grâce au choix variétal

Sur colza, l’agent pathogène responsable du phoma est le champignon Leptosphaeria maculans. Cette maladie cause des nécroses au niveau du collet entrainant un desséchement prématuré des plantes ce qui induit une baisse de rendement pouvant être importante. La gestion de la maladie repose d’abord sur un choix variétal adapté, complété par certaines mesures agronomiques.

Les variétés très peu sensibles (TPS) sont à privilégier : elles réduisent l’impact de la maladie et limitent la pression de l’inoculum pour les années suivantes. Deux types de résistances existent :

  • La résistance quantitative, durable et non spécifique, agit tout au long du cycle de la plante, contre toutes les souches de Leptosphaeria maculans et limite les nécroses au collet ;
  • Les résistances spécifiques, comme les gènes Rlm3, Rlm7, RlmS, LepR1, agissent au début de l’infection en bloquant l’entrée de l’agent pathogène dans les plantes, mais leur efficacité dépend des populations de phoma présentes sur le territoire.

Les résistances spécifiques, bien qu’efficaces initialement, peuvent être contournées par l’agent pathogène si elles sont utilisées de manière continue. Cela fut le cas pour le gène Rlm1 et plus récemment pour les gènes Rlm3 et Rlm7 qui, aux vues des populations actuelles de phoma, ne sont plus efficaces sur notre territoire. 

Ainsi, en cas d’utilisation de variété TPS à résistance spécifique, il est important d’alterner les profils de résistance pour limiter la pression de sélection et préserver leur efficacité.  Ce n’est pas le cas pour les variétés à résistance quantitative, plus stable dans le temps.

Macule de phoma - Crédit photo : L. Jung 

Les variétés peuvent combiner les deux types de résistance. Ainsi, certaines conservent une bonne tolérance même si leur gène spécifique est contourné, en raison de leur résistance quantitative. C’est le cas pour les variétés évaluées depuis 2019 possédant le gène de résistance Rlm7 qui est contourné en France, mais qui peuvent être qualifiées « TPS – très peu sensible » au phoma dû à la résistance quantitative. 

Cette stratégie d’alternance, appuyée par des travaux de sélection à l’arrivée de nouvelles résistances spécifiques comme RlmS ou LepR1, permet d’utiliser efficacement les variétés TPS, tout en maintenant une pression faible de la maladie et en assurant la durabilité des résistances disponibles.

Pour faire le bon choix, l’ensemble de ces informations sont disponibles sur le site MyVar de Terres Inovia et vous permet de choisir les variétés TPS et connaître le type de résistance connue pour chaque variété. 

 

D’autres pathogènes peuvent être responsables des pieds secs. Avant la moisson et en cas de pieds secs, il est intéressant de connaître les pathogènes présents dans votre parcelle :

  • Verticillium longisporum : champignon qui s’exprime par un jaunissement unilatéral des feuilles et des tiges, puis par un déséchement unilatéral de la tige avec formation de stries. La présence de micro-sclérotes sous l’épiderme confirme la présence du champignon à la récolte. Attention , il ne s’agit pas du même agent pathogène que pour le Verticillium du tournesol.
  • Leptosphaeria biglobosa : champignon qui s’exprime par la formation de taches marron claires avec une marge foncée et un halo jaune à l’automne et le blanchiment des tiges avec plus ou moins de picnides après la floraison. 

 

Pour aller plus loin : MyVar

Gérer le phoma grâce au choix variétal
 

Mathieu Dulot (m.dulot@terresinovia.fr)

Cécilia Fontyn (c.fontyn@terresinovia.fr)

Céline Motard (c.motard@terresinovia.fr)

Maturité/récolte Grand Est Hauts-de-France Bourgogne-Franche-Comté Lorraine, Alsace et Haute-Marne Maladies Choix variétal Colza Mathieu DULOT (m.dulot@terresinovia.fr)

Couverts végétaux : la recette d’un mélange gagnant

Le choix d’un couvert végétal adapté est déterminant pour maximiser les bénéfices tout en limitant les risques. Il repose sur une sélection rigoureuse des espèces et une composition de mélange conçue pour valoriser leur complémentarité.

Choisir les bonnes espèces selon les objectifs visés 

Les couverts d’interculture offrent une large gamme de bénéfices, tant agronomiques qu’environnementaux. Pour en maximiser les effets, le choix des espèces doit être fondé sur des objectifs prioritaires clairement définis (voir tableau ci-dessous). Chaque espèce, selon ses caractéristiques morphologiques et physiologiques, contribue à des services spécifiques et complémentaires. 

  Piégeage nitrate Fourniture en azote culture suivante Stockage C et N

Couverture du sol

(battance, érosion, adventices)

Structure du sol Ressources auxiliaires
Principales caractéristiques recherchées Démarrage rapide, biomasse élevée, croissance racinaire rapide

Activité symbiotique,
rapport C/N faible

Biomasse élevée,
rapport C/N faible
Couverture du sol rapide et persistante Enracinement dense et robuste Production nectar/pollen accessible,
floraison précoce et étalée
Principales espèces les plus adaptées Moutarde, radis, phacélie, avoine Légumineuses Mélanges crucifères légumineuses Crucifères, sarrasin, céréales Phacélie, radis, moutardes, seigle Féverole, vesces, sarrasin, cameline, phacélie, lotier


Composer un mélange performant grâce à la complémentarité des espèces 

Une fois les espèces sélectionnées selon les objectifs agronomiques et environnementaux, la réussite du couvert repose sur la complémentarité entre les plantes, à plusieurs niveaux : 

  • Complémentarité de la biomasse aérienne :  Pour maximiser la production de biomasse et optimiser la captation de la lumière, il est recommandé d’associer des plantes qui occupent différentes strates de végétation. 
    L’intégration d’architectures variées renforce l’efficacité du couvert : par exemple, on peut associer des espèces à port dressé, comme le tournesol ou le sorgho, à des légumineuses grimpantes ou rampantes qui bénéficient de leur effet tuteur. 
  • Complémentarité de la biomasse racinaire : De la même manière, l’association d’espèces aux systèmes racinaires complémentaires permet une meilleure exploration du sol et une valorisation optimale des ressources (eau, éléments minéraux). Un mélange équilibré peut combiner des plantes à enracinement superficiel, intermédiaire et profond pour couvrir l’ensemble du profil du sol. 

Enfin, le choix des espèces du couvert dépend également de la conduite culturale que l’on souhaite adopter et du matériel disponible sur l’exploitation : les espèces doivent être adaptées à la période de semis (et à la durée de l’interculture), au mode de semis et au mode de destruction du couvert. 

 

Prendre en compte les contraintes liées à la rotation 

Le choix des espèces composant un couvert végétal doit également s’inscrire dans une réflexion à l’échelle de la rotation culturale, et en particulier en lien avec la culture suivante. En effet, si le couvert peut exercer des effets bénéfiques (amélioration de la structure du sol, restitution d’azote, etc.), il peut aussi présenter des risques, notamment sur le plan sanitaire. L’enjeu principal est d’éviter les espèces susceptibles d’héberger ou de favoriser les mêmes bioagresseurs (maladies, ravageurs, nématodes…) que ceux pouvant impacter la culture qui suivra. Une mauvaise compatibilité peut compromettre le rendement ou la santé de la culture principale. Anticiper les interactions entre espèces de couvert et cultures de la rotation est donc essentiel pour limiter les risques agronomiques et sécuriser le système de culture. 

 

Un outil pour construire votre couvert d’interculture ! 

L’outil ACACIA, développé par le GIEE Magellan, est un outil destiné à accompagner les agriculteurs et techniciens dans la construction autonome de mélanges de couverts adaptés à leur contexte (sol, climat, rotation) et à leurs objectifs (fertilité, structure, gestion des adventices, etc.). 

Il est disponible gratuitement ici.

Floraison Maturité/récolte Bourgogne-Franche-Comté Grand Est Lorraine, Alsace et Haute-Marne Hauts-de-France Colza Benjamin Delhaye (b.delhaye@terresinovia.fr)

L’implantation du colza commence dès maintenant !

Les conditions climatiques humides rencontrées l’automne dernier lors de l’implantation des céréales ont pu provoquer des problèmes de structure (lissage, tassements, etc.). Pour garantir une levée réussie et un colza robuste, le choix du travail du sol à réaliser en interculture est déterminant. En plus du risque bioagresseur (limaces, rongeurs, adventices), il est nécessaire de prendre en compte la gestion de la paille, la structure du sol et le risque d’assèchement du sol lors de la prise de décision.

Observer son sol au printemps pour repérer d’éventuelles zones de compaction 

La période idéale pour réaliser un test bêche est avant la récolte du précédent lorsque le sol est encore frais (mars à mai), le diagnostic sur sol sec rendant difficile l’observation. Les conditions pluvieuses du printemps permettent, encore aujourd’hui, de le réaliser dans des conditions satisfaisantes. Son objectif est de repérer d’éventuels accidents structuraux et leur profondeur dans des zones représentatives de la parcelle. En cas de moisson compliquée telle qu’en 2021, il pourra être opportun de revérifier l’état structural après la récolte du précédent. 

Pour réaliser le test bêche, la première étape est de prélever un bloc de terre puis d’observer l’état général de ce dernier et de noter la profondeur à laquelle des différences sont observées : 

  • S’il se tient en un seul bloc continu sans présence de terre fine c’est souvent synonyme d’un compactage sévère avec porosité réduite, à confirmer lors de la deuxième étape 
  • Si le bloc se désagrège en grosses mottes, c’est un signe possible de compactage déjà fragmenté par un travail du sol, 
  • Si le bloc ne se tient pas sur la bêche et se désagrège en petites mottes avec beaucoup de terre fine, c’est que le sol n’est pas compacté.  

La deuxième étape permet de préciser le diagnostic. Elle consiste à observer la structure interne des mottes prélevées. Ces mottes peuvent être de trois types : tassées, tassées et fissurées ou poreuses. 

 

Méthode de prélèvement en vidéo : Observer l'état structural du sol avant l'implantation du colza : le test bêche

Suite à ces observations et en fonction d’éventuels tassements observés et de leur profondeur, il existe plusieurs recommandations : la possibilité de ne pas travailler le sol, un conseil de le travailler entre 0 et 10 cm ou bien entre 0 et 20 cm. 

 

Adapter le travail du sol est gage de réussite de l’implantation 

La prise de décision (choix des outils, nombre de passages, etc.) doit ensuite tenir compte du type de sol et des autres problématiques à gérer par le travail du sol (résidus du précédent, bioagresseurs). 

En fonction de ces critères, plusieurs choix peuvent être pris en suivant les arbres de décisions ci-dessous (à gauche pour les sols à comportement argileux, à droite pour les autres types de sols). 

 

Exemple de prise de décision en situation : Implantation colza : à anticiper avant le semis !

 

Ne pas oublier de mobiliser les autres leviers pour obtenir un colza robuste 

Bien évidemment, l’observation de son sol est une étape clé pour optimiser le travail du sol et obtenir un colza robuste, mais il ne faut pas négliger les autres critères pour atteindre cet état. Il faut être prêt à semer tôt et au plus proche d’une pluie efficace et annoncée de 7 à 10 mm en maitrisant la densité de semis et en assurant une nutrition optimale du colza en azote et phosphore (précédent avec un fort reliquat, fertilisation minérale ou organique au semis et/ou association à une légumineuse gélive). 

Plus de détail : Point technique « réussir son implantation pour obtenir un colza robuste »

Floraison Maturité/récolte Hauts-de-France Grand Est Bourgogne-Franche-Comté Lorraine, Alsace et Haute-Marne Implantation Colza Nicolas Latraye (n.latraye@terresinovia.fr)

Point sur le début de cycle du tournesol en zone Nord&Est

Contrairement aux 2 dernières campagnes, les conditions de cette année ont été favorables aux préparations des parcelles et aux implantations des tournesols. L’année dernière, à la mi-mai, des semis et surtout des re-semis avaient encore lieu. Cette année, toutes les parcelles de tournesol (sauf celles derrière CIVE) sont semées. On estime, malheureusement, une baisse de la sole tournesol sur la zone.

Une levée dans l’ensemble rapide

Les premiers semis ont débuté fin mars pour les zones les plus précoces et se sont étalés sur le mois d’avril. Pour les semis d’avril, les levées ont été dans l’ensemble rapides. Les températures moyennes ont plutôt été chaudes et supérieures à la normale. Malgré un déficit de pluie, les quelques averses et le maintien de la fraicheur lors des préparations de sol ont permis une germination et une croissance rapide. A la mi-mai, les stades vont de 1eres feuilles opposées à 6 feuilles pour les premières dates de semis.

Des dégâts de ravageurs limités

Comme chaque année, des dégâts d’oiseaux, de limaces ou de ravageurs souterrains ont pu être observés, mais le pourcentage de parcelles avec des destructions de plantes importantes et nécessitant un re-semis est beaucoup moins élevé que les 2 dernières années. Avec les conditions sèches actuellement, des dégâts de lapins et de lièvres, cherchant à s’abreuver, peuvent être constatés dans les parcelles en bordures de bois ou de talus.

 

Une efficacité des désherbages chimiques parfois limite

La faible pluviométrie et le vent régulier pendant le mois d’avril ont limité les efficacités des herbicides appliqués au semis. Cela demande un rattrapage à base de Viballa pour des flores spécifiques (chénopodes, mercuriales, Ambroisie). Pour les parcelles semées au semoir monograine, le passage d’une bineuse peut également limiter l’enherbement. Des parcelles présentent des salissements importants en chardons qu’il est possible de détruire en cas de choix d’une variété Express Sun permettant l’application du produit Express SX.

 

Début de colonisation des tournesols par les pucerons

Depuis 1 semaine, les parcelles de tournesol présentent une colonisation des pucerons du prunier. On note pour l’instant peu de crispation du feuillage. La crispation du feuillage est avant tout une variable d’alerte qui doit inciter à observer les colonies de pucerons sur plante. Les références historiques indiquent qu’une nuisibilité est à craindre si l’on dénombre plus de 50 pucerons par plante. En présence de crispation, il est recommandé de suivre la dynamique des populations de ravageurs qui peut croitre rapidement ou au contraire se réduire grâce aux auxiliaires. 

Lire aussi : Les auxiliaires, alliés essentiels pour protéger le tournesol du puceron vert

Crédit photo : Clarisse Guiziou-Jaouen

Phase végétative Grand Est Hauts-de-France Lorraine, Alsace et Haute-Marne Bourgogne-Franche-Comté Tournesol Mathieu DULOT (m.dulot@terresinovia.fr)

Etat des cultures des protéagineux - 06/05/2025

La météo de mars à avril a été propice à un développement des protéagineux dans des conditions saines. Les protéagineux de printemps ont également pu bénéficier de bonnes conditions de semis de février à mi-mars.

Protéagineux d’hiver :

Les cultures connaissent une année bien différente de l’an passé. La pression maladie, qui a particulièrement marquée les pois d’hiver, s’est faite plus discrète. Quelques tâches du complexe maladies en pois, de botrytis en féverole et plus rarement d’anthracnose en lupin peuvent s’observer, mais la pression maladie semble peu progresser. Cela s’explique par une météo moins humide et surtout plus fraiche que l’an passé et une stratégie de protections plus réactive dès la phase végétative.

L’enracinement et la nodulation sont moyens à bons, faisant souvent écho à la qualité d’implantation des cultures durant l’automne et l’hiver. A noter que la féverole démontre une certaine résilience dans son enracinement face aux défauts de structuration du sol et d’hydromorphie hivernale.

Concernant le développement aérien, celui-ci a été moins poussif cette année, les conditions de sortie d’hiver ayant été moins propices à un fort développement végétatif. Les lupins, pois et féveroles d’hiver apparaissent plus petits que l’an passée. Cependant, si les conditions météo durant floraison restent propices, la croissance va se poursuivre jusqu’à fin floraison.

Lupin, pois et féverole d’hiver en pleine floraison

​​​​​​​Protéagineux de printemps : 

La météo de février-mars a permis des semis des pois et féveroles de printemps dans de bonnes conditions. Même si certains secteurs ont connu peu de pluies sur les périodes de mars-avril, les sols sont restés humides, favorisant une bonne nodulation et un enracinement de qualité, en témoigne le bon développement des racines latérales (assurant l’essentielle de l’exploration racinaire) et la longueur du pivot supérieur à 15cm. Mise à part l’activité des sitones, les thrips et pucerons sont discrets.

Pois de printemps à 6 feuilles. Fort développement des radicelles des pois témoignant d’une bonne exploration racinaire.
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​​​​​​​Bastien Remurier - b.remurier@terresinovia.fr - Ingénieur de développement zone Centre & Ouest

Floraison Période hivernale Début de cycle / croissance Sortie hiver Hauts-de-France Grand Est Bourgogne-Franche-Comté Lorraine, Alsace et Haute-Marne Pois d'hiver Pois de printemps Féverole d'hiver Féverole de printemps Lupin d'hiver Lupin de printemps Bastien Remurier

La gestion des maladies en floraison des protéagineux

La floraison s’est engagée pour les lupins, féveroles et pois d’hiver. D’ici quelques semaines, les protéagineux de printemps aborderont également la floraison. Voici les principales maladies à surveiller et les moyens d’action à disposition.

​​L’état sanitaire des protéagineux d’hiver est globalement très sain. Malgré des débuts de symptômes constatés en lupin, pois et féveroles d’hiver, la situation sanitaire est restée sous contrôle durant la phase végétative. Les protéagineux de printemps ne présentent quant à eux aucun signe de maladie pour le moment.

Rappel des principales maladies pouvant être observées lors de la floraison :

Pois : Peuvent être observés le complexe de maladies hivernales (Colletotrichum sp., Ascochyta pisi, Bactériose), l’ascochytose, des contaminations secondaires de mildiou, et moins fréquemment, le botrytis et l’oïdium

Rappel des maladies et symptômes associés en pois.

Féverole : Peuvent être observés fréquemment le botrytis, la rouille, et des contaminations secondaires de mildiou, et moins fréquemment, l’ascochytose.

Rappel des maladies et symptômes associés en féverole.

Lupin : Peuvent être observés fréquemment l ‘anthracnose et la rouille, et moins fréquemment, le botrytis et la maladie des taches brunes.

Rappel des maladies et symptômes associés en lupin.

Symptômes de botrytis sur féverole d’hiver

      Symptômes discrets
​​​​​​​de colletotrichum
​​​​​​​sur pois d’hiver
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Symptômes d’anthracnose sur lupin d’hiver


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​​​​​​​Une protection fongicide fortement conseillée début floraison :

La plupart des départs de maladies des protéagineux débute en bas du couvert, en lien avec la sénescence des feuilles âgées et les conditions propices d’humidité engendrées par la couverture végétale. Il n’est pas rare que des débuts de symptômes s’observent début floraison si l’on fait bien attention à ouvrir le couvert et observer le bas des plantes. A début floraison, la couverture aérienne reste encore peu dense, permettant aux interventions de facilement atteindre le bas des plantes, et donc de maitriser les débuts de foyers. Ce ne sera plus le cas une fois la fin floraison, ou la couverture végétale sera maximale. D’où l’intérêt de positionner une protection fongicide dès début floraison.

Un relais fin floraison sera à raisonner en cas de montée tardive des maladies si la fin de cycle est humide, ou d’apparition de maladies de fin de cycle telles que la rouille en féverole et lupin ou de l’oïdium en pois.

Stratégies fongicides :

En pois, si la pression maladie reste peu importante, une gestion via des bases de triazoles, associées ou non à de l’azoxystrobine assureront une bonne efficacité. En cas de forte pression, notamment du complexe maladiess, l’utilisation du Pictor Active apportera une meilleure maitrise.

En féverole, pour les fortes pressions de botrytis, l’association avec du pyriméthanil apportera un plus. Autrement, les bases azoxystrobine suffiront.

En lupin, l’anthracnose se gère principalement via des programmes à base d’azoxystrobine. Le Pictor Active peut également être appliqué en cas de forte pression.

En cas de relai fin floraison, privilégier une base triazole, présentant une action curative intéressante que ce soit sur le complexe maladies en pois ou la rouille en féverole et lupin.

​​​​​​​► Lien vers les stratégies fongicides en pois
Lien vers les stratégies fongicides en féverole
Lien vers les stratégies fongicides en lupin

Encadré 1 : Attention, pour les cultures sous contrat, veillez à bien vous référer à la liste des fongicides autorisés, quelques exceptions de produits pouvant être non conseillés.
 

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Encadré 2 : Protection des abeilles et autres insectes pollinisateurs durant la floraison 

La phrase SPe 8 définit les conditions suivantes : dangereux pour les abeilles. Pour protéger les abeilles et autres insectes pollinisateurs, ne pas appliquer durant la floraison ou selon les AMM (autorisation de mise en marché) plus anciennes, ne pas appliquer durant la floraison ou en période de production d’exsudats. L’application est possible pour les usages bénéficiant des mentions "emploi possible ", "emploi autorisé durant la floraison en dehors de la présence d'abeilles" ou pour les anciennes AMM, les mentions F, PE et FPE.
L’arrêté du 20 novembre 2021 encadre les horaires d’application durant la floraison : dans les 2 heures qui précèdent le coucher du soleil et dans les 3 heures qui suivent le coucher du soleil.
Cette obligation est étendue aux fongicides et aux herbicides. A terme (renouvellement des AMM), l’autorisation d’application en floraison sera conditionnée par l’AMM, toujours dans le respect des horaires. Lorsque des interdictions supplémentaires sont mentionnées sur l’étiquette des produits, elles doivent s’appliquer.

Mélanges
Les mélanges impliquant pyréthrinoïdes et triazoles en période de floraison ou de production d’exsudats sont formellement interdits. Si les deux traitements doivent être effectués sur la même parcelle, un délai de 24 h minimum doit être respecté entre les applications et l’insecticide doit être appliqué en premier (arrêté dit « mélange » du 12 juin 2015).

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​​​​​Bastien Remurier - b.remurier@terresinovia.fr - Ingénieur de développement zone Centre & Ouest

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Floraison Période hivernale Bourgogne-Franche-Comté Grand Est Hauts-de-France Lorraine, Alsace et Haute-Marne Maladies Pois d'hiver Féverole d'hiver Lupin d'hiver Bastien Remurier

Gestion des ravageurs lors de la floraison des pois, féveroles et lentilles

La floraison s’est engagée pour les féveroles d’hiver et les pois d’hiver. D’ici quelques semaines, les protéagineux de printemps aborderont également la floraison. Voici pour rappel, les principaux ravageurs à surveiller et les moyens d’actions à disposition.

​​​Pucerons verts du pois et pucerons noirs de la fève

Le puceron vert du pois (Acyrthosiphon pisum) colonise fréquemment le pois et la lentille. Ce puceron peut être également retrouvé sur féverole, mais dans une moindre mesure. Le puceron vert du pois se reconnait par sa couleur verte, parfois rose, et sa taille conséquente ; il se cache souvent dans les boutons et sous les feuilles. Ce puceron tombe facilement des plantes lorsqu’on les secoue. N’hésitez pas à placer une feuille blanche en dessous des pois et lentilles afin de mieux les observer et les dénombrer.

Le puceron noir de la fève (Aphis fabae) impacte principalement la féverole. Ce puceron colonise les plantes en formant de longs manchons (agglomérat de plusieurs pucerons sur au moins 1cm).

Ces deux pucerons peuvent impacter les cultures directement par la ponction de la sève mais également indirectement en transmettant des viroses. A noter que les pressions précoces sur de jeunes stades sont les plus dommageables.
Plus d’informations sur le puceron vert du pois et le puceron noir de la fève

La protection contre les pucerons se raisonne après observation des colonies, selon des seuils de présence en nombres de pucerons par plantes ou % de plantes avec pucerons selon le stade et la culture.

Attention à prendre en compte l’activité des auxiliaires avant toute intervention. Karaté K et Mavrik Jet ne sont pas autorisés en lentille. Karaté K ne peut pas être utilisé en floraison sur pois ou féverole.

​​​​​​1) Si présence simultanée sitones et seuil dépassé, choisir une solution également autorisée sitones. Il est préférable de conserver les aphicides spécifiques pour de plus fortes infestations et/ou pour leur autorisation durant la floraison.
2) Si une nouvelle intervention est nécessaire en floraison, KARATE K ne sera pas utilisable en pois ou féverole (absence de mention abeille). Seuls MAVRIK JET et TEPPEKI seront utilisables selon la culture mais attention, leur utilisation est limitée à une application.
3) KARATE K n’est pas utilisable en floraison du pois ou de la féverole car il ne bénéficie pas de mention “abeille”. L’utilisation de MAVRIK JET et TEPPEKI est limitée à une application.
4) Lorsque les pucerons se développent et forment une colonie de plusieurs dizaines ou centaines d’individus accolés sur les tiges et forment une tache noire d’au moins 1 cm de long, on parle de manchon.

Encadré 1 : nouvelles recommandations d’emploi pour Teppeki/Afinto

Il est recommandé de ne plus utiliser d’adjuvant ou d’huile pour les cultures suivantes :
pois protéagineux
et fourragers, féverole, lupin, pois écossés frais, fève sèche, haricots secs, pois secs, pois chiche, et lentille sèche.  

Les autres conditions d’emploi restent inchangées.

​​​​​​La tordeuse du pois

La tordeuse est un papillon gris, dont la chenille impacte la qualité des graines de pois. L’insecte est également présent en lentille mais avec un impact faible. Sa chenille, de couleur blanche à tête noire, se balade de gousse en gousse durant une courte période, grignotant les graines.
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Le déclenchement d’une protection contre le papillon se raisonne en observant la dynamique de vol via la mise en place d’un piège à phéromones sexuelles capturant les mâles. Il s’agit d’un piège delta muni d’une plaque engluée et d’une capsule à phéromone à positionner dans la parcelle (minimum 10-15 m de la bordure) sous le vent dominant dès le début de la floraison. Relevez le piège toutes les semaines et cumulez le nombre de captures. Si celui-ci dépasse les 100 captures en pois, une protection est conseillée pour les débouchés en alimentation humaine et en semences. Passé les 400 captures, une protection est également préconisée pour le débouché alimentation animale. La protection est à  renouveler au bout de 8-10 jours si les seuils sont réatteints. Surveiller jusqu’à fin floraison + 8 à 10 jours.

Plus d’informations sur la tordeuse du pois

Les bruches

La bruche est un coléoptère venant pondre sur les gousses. Les larves se développent dans les graines et sortent après la récolte, trouant les graines qui perdent en qualité et en pouvoir germinatif, pouvant déclasser certains lots selon les débouchés visés. Chaque culture possède une bruche spécifique.

Historiquement, les bruches de la féverole et de la lentille sont les plus présentes sur l’ensemble du territoire. La bruche du pois est plus localisée dans le Sud de la France. Cependant, avec les printemps chauds et secs, l’insecte est régulièrement observé dans la moitié Nord de la France.

En pois et féverole, une protection insecticide, qui vise les adultes, n’est que rarement efficace et peu valorisée en raison de la longueur de la phase de risque, du stade jeunes gousses 2 cm sur le premier étage fructifère jusqu’à fin floraison + 10 jours (une seule application réglementairement possible en floraison). Cette application nécessite un fort volume d’eau (au moins 200 L/ha) pour pénétrer le couvert. Cette application permet de limiter le risque mais ne garantit pas toujours d’atteindre certains seuils qualité exigés en alimentation humaine par exemple.
En lentille, aucun traitement n’est autorisé à ce jour sur la phase de risque principal. La lutte contre les bruches se fait avant tout préventivement à l’échelle des silos et au stockage des exploitations.

​​​​​​​Plus d’informations sur les différentes bruches :
Bruche du pois / Bruche de la féverole / Bruche de la lentille
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Encadré 2 : Protection des abeilles et autres insectes pollinisateurs durant la floraison

La phrase SPe 8 définit les conditions suivantes : dangereux pour les abeilles. Pour protéger les abeilles et autres insectes pollinisateurs, ne pas appliquer durant la floraison ou selon les AMM (autorisation de mise en marché) plus anciennes, ne pas appliquer durant la floraison ou en période de production d’exsudats. L’application est possible pour les usages bénéficiant des mentions "emploi possible ", "emploi autorisé durant la floraison en dehors de la présence d'abeilles" ou pour les anciennes AMM, les mentions F (floraison), PE (production exsudats) et FPE (floraison+production exsudats).

L’arrêté du 20 novembre 2021 encadre les horaires d’application durant la floraison : dans les 2 heures qui précèdent le coucher du soleil et dans les 3 heures qui suivent le coucher du soleil.
Cette obligation est étendue aux fongicides et aux herbicides. A terme (renouvellement des AMM), l’autorisation d’application en floraison sera conditionnée par l’AMM, toujours dans le respect des horaires. Lorsque des interdictions supplémentaires sont mentionnées sur l’étiquette des produits, elles doivent s’appliquer.

Mélanges
Les mélanges impliquant pyréthrinoïdes et triazoles en période de floraison ou de production d’exsudats sont formellement interdits. Si les deux traitements doivent être effectués sur la même parcelle, un délai de 24 h minimum doit être respecté entre les applications et l’insecticide doit être appliqué en premier (arrêté dit « mélange » du 12 juin 2015).


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​​​​​Bastien Remurier - b.remurier@terresinovia.fr - Ingénieur de développement zone Centre & Ouest

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Début de cycle / croissance Floraison Période hivernale Bourgogne-Franche-Comté Hauts-de-France Grand Est Lorraine, Alsace et Haute-Marne Ravageurs Lentille Pois d'hiver Féverole d'hiver Bastien Remurier

Etat des cultures Zone Nord&Est – protéagineux

Le temps sec et ensoleillé de mi-mars à mi-avril a offert des conditions idéales aux protéagineux pour se développer sainement, sans pression sanitaire significative. Les précipitations récentes pourraient désormais favoriser l’apparition de symptômes de maladies : état des lieux à l’approche de la floraison.

Pois d’hiver 

Semés entre mi-novembre et fin janvier, les pois d’hiver sont actuellement entre le stade 7 feuilles et 12 feuilles. Les premières fleurs commencent à apparaître dans les parcelles les plus précoces, selon les secteurs. Les enracinements sont satisfaisants et l’installation des nodosités, à partir de 3-4 feuilles, s’est bien déroulée et assure une fixation symbiotique efficace de l’azote atmosphérique.

Photo de gauche : La présence de 20 nodosités ou plus à début floraison est signe d’une bonne nodulation.  
Photo de droite : Apparition des premières fleurs dans les pois les plus précoces.  

Quelques dégâts de sitones ont été repérés. Par ailleurs, des symptômes du complexe de maladies ascochytose/bactériose/colletotrichum apparaissent, en particulier dans les parcelles n’ayant pas bénéficié de protection fongicide précoce. Dans ces situations, une intervention rapide est recommandée, avant même l’apparition des symptômes de maladie. Pour les parcelles ayant reçu un premier traitement, la surveillance reste nécessaire jusqu’à l’application relais à début floraison, pour limiter le développement de foyers avant que le couvert ne se referme.  

Nouvelle stratégie contre le complexe de maladies du pois d’hiver

 

 

Féverole d’hiver 

Les féveroles d’hiver, dont les semis ont également été étalés au cours de l’hiver, entament leur floraison. Les faibles précipitations de ce début de printemps ont permis de maintenir un état sanitaire satisfaisant ; il n’y a pas de pression botrytis notable. Le début de floraison marque le début de la protection fongicide. En année à faible pression maladie, un traitement à base d’azoxystrobine, associé ou non à du SCALA peut être réalisé, avec un relais éventuel avec de l’azoxystrobine entre 15 et 30 jours plus tard.  

Pour aller plus loin : Gestion des maladies aériennes de la féverole

Photo : Les féveroles d’hiver sont à floraison 
 

Pois de printemps  

La majorité des pois de printemps a atteint le stade 6-7 feuilles. Les conditions ensoleillées du début de cycle ont favorisé l’activité des sitones, entraînant la présence fréquente d’encoches caractéristiques sur les folioles. La vigilance se tourne désormais vers les pucerons verts. Bien qu’ils apparaissent généralement à l’approche de la floraison, les conditions météo prévues (ensoleillement et températures douces) pourraient favoriser une arrivée plus précoce. 
Côté sanitaire, les couverts restent pour l’instant sains, sans symptômes de maladies repérés. 

 

Lentille 

Les premières lentilles ont été semées début mars. Pour les plus précoces, elles atteignent aujourd’hui le stade 6 feuilles.  Les nodosités commencent à être visibles, signe d’une bonne installation de la symbiose. Toutefois, les conditions sèches observées entre fin mars et début avril ont pu compromettre l’efficacité des désherbages de prélevée. Un rattrapage en post levée s’avère fréquemment nécessaire, notamment dans des parcelles où la flore adventice est abondante et déjà bien développée. Le puceron vert pourrait survenir dès le retour de conditions climatiques douces ; il est à surveiller. 

 

Début de cycle / croissance Sortie hiver Floraison Bourgogne-Franche-Comté Lentille Pois d'hiver Pois de printemps Féverole d'hiver Victoire Lefèvre (v.lefevre@terresinovia.fr)

Implantation du soja : une étape clé pour réussir la culture

Contrairement aux dernières campagnes, la faible pluviométrie sur le mois d'avril permet la préparation des parcelles pour les semis de soja dans des conditions favorables sans risque de tassement dû à une humidité excessive des terres. Le retour de la pluie ces derniers jours va apporter de la fraicheur favorable à la germination des graines et les chaleurs de la semaine prochaine permettront une levée rapide du soja.

Travailler le sol pour favoriser la levée et la qualité d’enracinement   

La préparation du sol doit permettre d’obtenir un sol bien structuré en profondeur, propice à un enracinement de qualité favorisant l’absorption des éléments du sol (minéraux et eau). Un lit de semences aéré et suffisamment affiné en surface favorisera également une levée rapide et homogène. Le bon nivellement de la parcelle facilitera, à la moisson, la récolte des gousses les plus basses. En présence de cailloux, un passage de rouleau sur le sol peut être envisagé après le semis. 

 

Semer sur un sol réchauffé pour une levée rapide 

Quelle que soit la variété choisie, il convient de la semer dans un sol suffisamment réchauffé (10°C à 5 cm) pour permettre une levée précoce et favoriser la nodulation. Le semis devra être fait dès que les conditions le permettent, pour ne pas s’exposer à des retards de maturité à la récolte. 
Dans les régions du Nord-Est, les variétés des groupes 00 et 000 sont les plus adaptées, avec une période optimale de semis se situant entre le 20 avril et le 31 mai. 

 

Semer au semoir monograine ou au semoir à céréales ?  

L’utilisation d’un semoir monograine assurera une meilleure régularité à la levée et permettra ultérieurement un passage de bineuse sur la parcelle. En cas de semis réalisé avec un semoir à céréales, privilégiez les semis à faibles écartements (15 cm) pour une meilleure couverture du sol.   
Quel que soit le type de semoir utilisé, la graine doit être semée à 2 cm en semis précoce sur terre froide et battante. Pour les semis plus tardifs, sur terre chaude, ou sèche et motteuse, visez un semis plus profond à 3-4 cm.  

 

Adapter la densité de semis  

La densité de semis est à moduler en fonction du groupe de précocité et de la conduite hydrique de la parcelle. En cas de risque hydrique, la perte de potentiel peut être compensée par une augmentation du peuplement. Il conviendra d’ajuster le peuplement en fonction des pertes potentielles pour atteindre un objectif de 400 000 plantes par ha pour les variétés du groupe 00 à 500 000 pour les variétés du groupe 000.  

 

Assurer le développement des nodosités 

Lors d’une première culture de soja sur la parcelle, il est indispensable de réaliser une inoculation de bactéries fixatrices d’azote qui assureront 70 à 80 % de la fourniture d’azote à la plante. En effet, les rhizobiums sont naturellement absents des sols européens et doivent être ajoutés, soit directement sur les semences, soit via des micro-granulés incorporés sur la ligne de semis. Si la dernière culture de soja date de plus de 5 ans sur la parcelle ou si le sol est calcaire, la ré-inoculation sera également indispensable. Selon l’inoculum utilisé, il faut veiller à respecter les prescriptions pour maximiser la nodulation.
 

Semis de soja - Crédit photo : L. Jung

Implantation Grand Est Hauts-de-France Lorraine, Alsace et Haute-Marne Bourgogne-Franche-Comté Implantation Soja Mathieu DULOT (m.dulot@terresinovia.fr)

Les auxiliaires, alliés essentiels pour protéger le tournesol du puceron vert

Le puceron vert du prunier représente le principal insecte parasite sur la culture de tournesol. Cependant, les auxiliaires jouent un rôle clé dans sa régulation. Leur présence précoce sur les parcelles permet souvent de contrôler efficacement les populations de pucerons. En revanche, si les auxiliaires arrivent trop tard par rapport à une infestation importante ou si les pucerons prolifèrent rapidement avant la formation du bouton floral, une intervention peut devenir nécessaire.

Miser sur les auxiliaires

Comme pour de nombreuses espèces de pucerons, les auxiliaires sont essentiels pour limiter les populations. Les prédateurs tels que les coccinelles, les syrphes, les chrysopes et certaines punaises, ainsi que les mycoses, peuvent contribuer à réduire les infestations. Les hyménoptères parasites, quant à eux, agissent plus tardivement, souvent à l'approche de la floraison.
Pour favoriser l’installation des auxiliaires et maximiser leur efficacité, il est important de tolérer une certaine présence de pucerons, tant que le seuil de traitement n’est pas dépassé. Dans les régions chaudes, ces auxiliaires parviennent généralement à maîtriser les populations sans recours aux insecticides. Cependant, dans les régions plus froides, un décalage entre l’apparition précoce des pucerons et l’activité des auxiliaires, comme les coccinelles, peut compliquer la régulation naturelle.

Coccinelle et pucerons verts sur tournesol - Crédit photo : L. Jung

 

Raisonner la lutte

La gestion des pucerons doit se faire en fonction de l’état du feuillage du tournesol. En effet la présence des pucerons est révélée par une crispation des feuilles. On distingue trois cas :

  • Plantes normales : feuilles terminales lisses ou légèrement frisées, sans infestation notable.
  • Plantes légèrement atteintes : feuilles frisées avec quelques pucerons, signes de crispation modérée.
  • Plantes sévèrement atteintes : feuilles fortement déformées, cloquées, avec une présence importante de pucerons.

Une intervention insecticide est recommandée lorsque plus de 10 % des plantes présentent des crispations avant la formation du bouton floral.

Symptômes de crispations sur feuilles - Crédit photo : L. Jung

 

Éviter les traitements précoces

Au vu de la période de vol des pucerons ailés et des risques de ré-infestation du tournesol, des interventions trop précoces peuvent nécessiter un renouvellement de la protection, d’autant plus que la faune auxiliaire aura été décimée par cette première intervention. Il faut en revanche être très vigilant à partir de l’apparition des premiers pucerons pour vérifier régulièrement si les phénomènes de crispation sur feuille demeurent dans la limite du tolérable, des infestations pouvant être parfois explosives. 

 

Une nuisibilité généralement modérée

Souvent plus spectaculaires que réellement nuisibles, l’impact des pucerons varie selon le stade de la plante. Plus l’infestation est précoce, plus les pertes potentielles sont importantes. Toutefois, une fois le bouton floral formé, les pertes sont généralement négligeables. La nuisibilité est de l’ordre de 2 et 3 q/ha en cas d’attaque significative, dépassant rarement 4 q/ha.

 

Si une intervention est nécessaire : quelles solutions ?

 

Protection des abeilles et autres pollinisateurs durant la floraison

La phrase SPe8 définit les conditions suivantes : Dangereux pour les abeilles. Pour protéger les abeilles et autres insectes pollinisateurs, ne pas appliquer durant la floraison ou selon les Autorisations de Mise en Marché (AMM) plus anciennes, ne pas appliquer durant la floraison ou en période de production d’exsudats. L’application est possible pour les usages bénéficiant des mentions « emploi possible », emploi autorisé durant la floraison en dehors de la présence d’abeilles » ou pour les anciennes AMM, les mentions F, PE et FPE. L’arrêté du 20 novembre 2021 encadre les horaires d’application durant la floraison : dans les 2 heures qui précèdent le coucher du soleil et dans les 3 heures qui suivent le coucher du soleil. Cette obligation est étendue aux fongicides et aux herbicides. A terme (renouvellement des AMM), l’autorisation d’application en floraison sera conditionnée par l’AMM, toujours dans le respect des horaires. Lorsque des interdictions supplémentaires sont mentionnées sur l’étiquette des produits, elles doivent s’appliquer.  

 

Implantation Phase végétative Bourgogne-Franche-Comté Grand Est Lorraine, Alsace et Haute-Marne Hauts-de-France Biodiversité Ravageurs Tournesol Louis-Marie Allard (lm.allard@terresinovia.fr)