Point tournesol en Normandie et Ouest Ile-de-France

Les premières récoltes ont déjà été réalisées par endroit, depuis une dizaine de jours. Un scenario bien à l’opposé de 2024 sur ce point ! Retour sur quelques faits marquants de cette campagne 2025 qui se termine bientôt.

Un départ relativement bon en 2025 

Les conditions pédoclimatiques en avril / mai ont contribué à un bon démarrage du tournesol. L’ampleur des dégâts de limaces ou oiseaux à la levée était remarquablement inférieure aux années récentes. Peu de semis tardifs ou re-semis de mi-mai cette année. De quoi démarrer la campagne plus sereinement.


Avant la floraison, le tournesol a profité d’un temps doux et assez humide jusqu’à ce que le sec et la vague de chaleur de la deuxième quinzaine de juin accélèrent le rythme.
​​​​​​​Dans les sols superficiels en particulier, des effets sur la biomasse et hauteur de plantes ont été pointés. Les pucerons ont été signalés dans tous les secteurs en 2025 avec des phénomènes de crispations régulièrement, mais sans grande inquiétude.


Les premiers fleurons ont été visibles vers le 10 juillet (voire un peu avant pour les plus précoces), ou vers le 20 juillet pour les situations les plus tardives. La floraison s’est déroulée dans des températures à peu près « normales » et en présence de pluies excédentaires dès la mi-juillet.
On peut supposer que le taux de nouaison était correct en 2025 dans la région.

Situation au 05 septembre 2025

Pour le mois d’août, sur le critère « somme des températures depuis la fin floraison », 2025 se place dans le top 5 des années les plus chaudes depuis 20 ans. Les quantités pluviométriques sont souvent déficitaires, et localement excédentaires. La répartition des pluies en août est cependant très inégale.


Dans le sud de l’Orne et le sud de l’Essonne, une pluie significative est survenue le 20 août. Les autres secteurs ont dû attendre fin août pour bénéficier d’eau. Selon l’humidité des sols, la profondeur des sols, les dates de levée et les variétés, on observe donc des écarts de stades de développement et de durée de maintien de feuilles vertes.


Le fait que certaines parcelles aient déjà été récoltées fin août entre 7.5 et 9 % d’humidité (rendements de 27 à 35 q/ha) illustre que la campagne est précoce pour la région. Nous la situons globalement entre 2022 (très précoce et sèche) et 2023.

Les stades rencontrés à ce jour vont de M4 à M1.3 - M2 (voir tableau ci-dessous


Les parcelles aujourd’hui prêtes à être récoltées répondent généralement à l’une ou l’autre des conditions suivantes : 

  • Sols plutôt superficiels ;
  • variétés très précoces (Ex : SY ARCO, LG 50268HOV, LG50276, RGT CAPITOLL, LG50450) voire précoces (ES IDILLIC, SUNBIRD 5, SAVANA, MAS 815 OL);
  • bonne levée après semis du 10-20 avril dans les secteurs précoces du Calvados, de l’Orne, du Sud et Est de l’Eure, des Yvelines, de l’Essonne..
  • peuplements > 6.5 - 7 plantes/m².

Les parcelles au stade proche de M1.3 / M2 devraient être récoltables à compter du 20-25 septembre


Les tournesols « striés » (type SUN BIRD 2) ou tournesol linoléiques (AXELL M, ES AGORA, SY CHRONOS, RGT VUELTA…) semés dans la région vers le 20-25 avril ne devraient pas arriver à maturité avant le 20-25 septembre. 


A noter que certaines variétés voient une maturation se faire plus rapidement au niveau des capitules qu’au niveau des tiges et feuilles (ex : SUNBIRD 5). Il s’agira de bien examiner l’évolution des capitules dans ces cas. Une appréciation « vue de la route » peut être fortement faussée. Quelques feuilles vertes résiduelles sur des plantes aux graines mûres ne doivent pas dissuader de prendre la décision de récolter.​​​​

Récolter à l’humidité optimale permet de maximiser la marge économique

Une récolte en surmaturité, avec un taux d’humidité des graines réduit à 5 %, peut entraîner une baisse de marge de 55 €/ha — car souvent en dehors des seuils de sans remise aux normes d’humidité. Ces pertes sont à comparer à une récolte effectuée au stade optimal, soit à 9 % d’humidité.

Une récolte avec une teneur en eau élevée des graines entraîne également une baisse de marge. Par rapport à une récolte au stade optimal (9 % d’humidité), la marge diminue de 105 €/ha à 13 % d’humidité. 

 

Lire aussi :

Jean Lieven - j.lieven@terresinovia.fr - Normandie, Ile-de-France Ouest

Remplissage des gousses Maturité/récolte Normandie et Ouest Ile-de-France Tournesol Jean LIEVEN (j.lieven@terresinovia.fr)

Enquête kilométrique tournesol : bilan de la 2ème visite Poitou-Charentes/Vendée

Les semis se sont échelonnés de début avril jusqu’à la mi-mai pour les plus tardifs. La campagne 2025 est marquée par un stress hydrique et thermique, avec deux grosses vagues de chaleur : du 20 juin au 7 juillet puis du 8 au 18 août. Les tournesols ont souffert de ces deux périodes de canicules, survenues durant le début / pleine floraison puis lors du remplissage.

Quelles sont les conséquences sur l’état sanitaire des tournesols ?
​​​​​​​Pour répondre à cette question, les parcelles enquêtées pour le premier bilan sont à nouveau visitées.

Cette année, l’enquête recense 213 parcelles (en 2024, 195 parcelles) observées en région. Le réseau BSV Poitou-Charentes contribue pour 43 % et Terres Inovia pour 57 % (en 2024, respectivement 38 % et 62 %). 


Merci aux partenaires Soufflet Agriculture, Océalia, Terre Atlantique, et la Chambre d’Agriculture de Charente pour leur participation à cette enquête terrain, ainsi que les techniciens Terres Inovia de la station expérimentale du Magneraud.

 

​​​Carte : Répartition des enquêtes tournesol 2025

Caractéristiques des parcelles

​​​​​​​Les observations de la deuxième visite sont réalisées entre juin et août, avec une majorité en juillet sur la troisième décade : 75 % des parcelles. Lors de cette deuxième visite, 32 % des parcelles étaient encore au stade floraison (42 % en 2024, lié au retard des semis), 67 % en remplissage, et 2 parcelles avaient atteint le stade récolte. La période d’observation des parcelles enquêtées est habituelle avec des stades classiques.

Sur l’ensemble des parcelles enquêtées, 4 % sont irriguées (7 % sans information). Ce taux est relativement constant entre 3 et 6 % depuis 2021.

Consulter l'intégralité de l'enquete 

​​​​​​​​​​​​► Enquête kilométrique TOURNESOL : bilan de la 2ème visite


​​​​​​​Solana Vera - s.vera@terresinovia.fr - Ingénieur DRT zone Centre & Ouest

Remplissage des gousses Maturité/récolte Poitou-Charentes, Vendée, Limousin Tournesol Solana Vera

Tournesol : récolter au bon moment

Sur l'ensemble du secteur Sud et de la région AURA, des premières récoltes ont pu être réalisées avant le passage pluvieux de la fin de la semaine dernière, sur les toutes premières dates de semis, mais le vrai Top départ se dessine une fois que l'entrée dans les parcelles sera possible

Comment reconnaitre le bon stade de récolte ? 

Récolter au stade optimal demande une observation attentive du champ. Ce moment clé intervient lorsque la majorité de la parcelle présente les signes suivants :

  • Le dos des capitules vire du jaune au brun,
  • Toutes les feuilles sont sénescentes,
  • La tige se dessèche et passe du vert au beige clair,
  • Les graines affichent un taux d’humidité compris entre 9 et 11 %.

Un bon réglage de la moissonneuse-batteuse est essentiel pour réduire les pertes et garantir la qualité des graines

Récolter à l’humidité optimale permet de maximiser la marge économique

Une récolte en surmaturité, avec un taux d’humidité des graines réduit à 5 %, peut entraîner une baisse de marge de 55 €/ha — car souvent en dehors des seuils de sans remise aux normes d’humidité. Ces pertes sont à comparer à une récolte effectuée au stade optimal, soit à 9 % d’humidité.

Une récolte avec une teneur en eau élevée des graines entraîne également une baisse de marge. Par rapport à une récolte au stade optimal (9 % d’humidité), la marge diminue de 105 €/ha à 13 % d’humidité. 

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Remplissage des gousses Maturité/récolte Ouest Occitanie PACA Auvergne Rhônes-Alpes Sud Aquitaine Est Occitanie Récolte Tournesol Equipe Sud et AURA - Terres Inovia

Tournesol : récolter au bon moment

Les récoltes de tournesol s’annoncent particulièrement précoces pour la campagne 2025. Les premières parcelles sont même récoltées en Charente depuis une dizaine de jours ! Dans le Berry certaines parcelles sont aussi à maturité et attendent la récolte. Cette avance s’explique par des semis réalisés dès le début du mois d’avril, associés à des températures supérieures aux normales saisonnières. Dans ce contexte, quelques recommandations pour récolter au bon stade s’imposent.

Comment reconnaitre le bon stade de récolte ? 

Récolter au stade optimal demande une observation attentive du champ. Ce moment clé intervient lorsque la majorité de la parcelle présente les signes suivants :

  • Le dos des capitules vire du jaune au brun,
  • Toutes les feuilles sont sénescentes,
  • La tige se dessèche et passe du vert au beige clair,
  • Les graines affichent un taux d’humidité compris entre 9 et 11 %.

Un bon réglage de la moissonneuse-batteuse est essentiel pour réduire les pertes et garantir la qualité des graines

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Récolter à l’humidité optimale permet de maximiser la marge économique

Une récolte en surmaturité, avec un taux d’humidité des graines réduit à 5 %, peut entraîner une baisse de marge de 55 €/ha — car souvent en dehors des seuils de sans remise aux normes d’humidité. Ces pertes sont à comparer à une récolte effectuée au stade optimal, soit à 9 % d’humidité.

Une récolte avec une teneur en eau élevée des graines entraîne également une baisse de marge. Par rapport à une récolte au stade optimal (9 % d’humidité), la marge diminue de 105 €/ha à 13 % d’humidité. 

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Remplissage des gousses Maturité/récolte Centre-Val de Loire Récolte Tournesol Julien Charbonnaud (j.charbonnaud@terresinovia.fr)

Récolter le soja au bon stade : recommandations techniques

Les premiers sojas seront mûrs dès fin août. Reste à relever le défi d’une récolte technique : préserver le rendement sans perdre en qualité.

Projections des dates de récolte pour les variétés de soja 000 et 00 (Actualisation du 26/08/2025)

 

 

Les premières parcelles de soja bientôt prêtes à être récoltées

Après un été caractérisé par des températures supérieures aux normales et des pluies le plus souvent orageuses et hétérogènes, les premières récoltes de soja dans les régions Nord et Est pourraient débuter dès la fin août pour les sojas de groupe de précocité 000, et se poursuivre sur la première quinzaine de septembre pour ceux du groupe 00.

Prévision de la date de maturité du soja pour un semis au 1er mai 2025. Le modèle inclus les données réelles jusqu’au 23/08/2025 puis des données fréquentielles (médiane 2015 -2024) jusqu’à la récolte

 

Identifier le bon stade de récolte

La maturité visuelle du soja se reconnaît lorsque les plantes ont perdu leurs feuilles et que les graines « sonnent » dans les gousses. Le soja se récolte idéalement avec un taux d’humidité compris entre 14 et 16 %.

Soja prêt à être récolté - Crédit photo : Terres Inovia
 

A ce stade, il est important de ne pas attendre trop longtemps :

  • Une récolte tardive augmente le risque d’égrenage et de casse des graines,
  • En période de conditions sèches, le taux d’humidité peut chuter rapidement, passant de 30 % à 15 % en quelques jours.

Pour rappel, les normes de commercialisation sont fixées à 14 % d’humidité et 2 % d’impuretés.

 

Récolter ni trop haut, ni trop vite pour récupérer toutes les graines

La technicité de la récolte réside dans la capacité à bien récolter le premier étage de gousses, souvent le plus rempli et donc fortement contributeur au rendement. 

Rater cet étage fructifère peut engendrer une perte moyenne de 4,4 q/ha. Pour l’éviter :

  • Ajuster précisément la hauteur de coupe
  • Utiliser si possible une coupe flexible, particulièrement efficace pour ramasser les gousses les plus basses

La vitesse d’avancement de la moissonneuse-batteuse doit également être modérée pour optimiser la performance du chantier de récolte (4-5 km/h). 

Gousses non récoltées suite à un mauvais réglage - Crédit photo : Terres Inovia

 

Récolter des parcelles hétérogènes en maturité 

Certaines parcelles peuvent présenter des zones avec des maturités différentes. Dans ce cas, il convient de récolter lorsque la majorité de la parcelle atteint le bon stade, et surtout ne pas attendre une homogénéisation complète. En retardant la récolte on s’expose à un risque accru d’égrenage et de casse des grains pour les sojas les plus avancés ayant des taux d’humidité trop bas.
La récolte peut être engagée avec des parties de la parcelle encore à 20 % d’humidité.  Dans les cas de forte disparité, l’andainage reste une solution (voir encadré).

 

Gérer les situations de salissement

En cas de salissement important, des interventions complémentaires peuvent être nécessaires :

  • Écimage des adventices hautes en grenaison (chénopodes, par exemple), afin de limiter leur impact sur la récolte et sur la culture suivante,
  • Recours là encore à l’andainage si le salissement est très important et compromet la récolte directe.

 

L’andainage du soja : une option délicate

Pour gérer les problèmes d’enherbement ou d’hétérogénéité de maturité, il est possible d’andainer le soja. Il s’effectue idéalement en soirée, lorsque l’humidité des graines est comprise entre 25 et 30 %, stade correspondant au changement de couleur des gousses et des graines (du vert au beige). Il est important de limiter autant que possible la présence de graines vertes pour la commercialisation.
L’andainage doit être réalisé avant l’ouverture des premières gousses, souvent situées en bas de la plante.
Pour cela, on utilise un andaineur grandes cultures (type MacDon) en fauchant le plus bas possible.
En présence d’adventices, la tenue de l’andain est généralement correcte et les risques d’égrenage limités. En revanche, en cas d’affaissement, la récolte avec un pick-up est recommandée pour réduire les pertes. 

 

Floraison Maturité/récolte Bourgogne-Franche-Comté Récolte Soja Louis-Marie ALLARD (lm.allard@terresinovia.fr)

Colza : Bilan de campagne 2024-2025 - Bretagne / Pays de la Loire

Les années se suivent, mais ne se ressemblent pas. Après deux années de récoltes très décevantes, et des surfaces en bernes pour les régions Bretagne et Pays de la Loire, les attentes étaient fortes pour la campagne 2024-2025.

​​​​​​​Le début de cycle se passe sans soucis particuliers, les levées sont satisfaisantes presque partout et les conditions de pousse à l’automne sont bonnes.

Les biomasses, bien que moins importantes que les deux années précédentes, sont satisfaisantes. 
​​​​​​​En entrée d’hiver, les colzas sont sains, avec une pression des ravageurs faible à modérée selon le secteur.

L’hiver a été pluvieux, et les colzas sont malheureusement restés les pieds dans l’eau pendant plusieurs semaines sur certaines parcelles, impactant fortement leur potentiel.

Fort heureusement, la floraison est efficace, et la phase de remplissage des grains a bénéficié d’un fort rayonnement.

Le manque de précipitation sur la fin de cycle a limité fortement le développement de maladie. Les enracinements plutôt bons ont permis de limiter le stress hydrique des colzas, pour finalement, déboucher sur des rendements bons à très bons ! Malgré des parcelles hydromorphes dépassant rarement les 30 quintaux et les dégâts de grêles, les rendements approchent des 38-39 quintaux en moyenne, c’est 1 tonne de mieux que la campagne précédente ! 

 

Bilan de campagne colza 2024-2025 - Régions Bretagne / Pays de la Loire (hors Vendée)

Thomas Mear - t.mear@terresinovia.fr - Bretagne, Pays de la Loire

Préparation de campagne Implantation Automne Pause hivernale Sortie hiver Montaison Maturité/récolte Bretagne, Pays de la Loire Colza Thomas Mear

Colza : Bilan de campagne 2024-2025 - Poitou-Charentes / Vendée / Limousin

Une fois n’est pas coutume, le début de campagne est suffisamment arrosé. Les semis restent en tendance davantage précoces en août. Les pluies de la 1ère décade de septembre assurent une levée généralisée, excepté en Deux-Sèvres. Fin septembre, la majorité des colzas est correctement installée avec des peuplements et des stades réguliers.

Avec une activité accrue des grosses altises début octobre, la pression et la gravité sont globalement faibles en adéquation avec le développement avancé du colza. Les captures de charançons du bourgeon terminal sont très fréquentes fin octobre sur l’ensemble du Poitou-Charentes. Les larves de grosses altises sont précoces et nombreuses en entrée d’hiver. Le temps moins poussant cet automne donne des colzas à faibles biomasses, l’élongation et les faims d’azote sont moins marquées. À nouveau, les populations de larves de grosses altises augmentent pendant l’hiver. Leur impact est limité, car les colzas ont en tendance poursuivi leur croissance cet hiver.


Le piégeage et la gestion du charançon de la tige du colza sont réalisés la 2ème quinzaine de février. Le vol de méligèthes est précoce fin février, le colza n’a pas encore de fleurs. Finalement, les populations restent contenues et les dégâts sont anecdotiques.

La floraison est classique début avril. La nouaison est exceptionnelle avec un rayonnement satisfaisant. Les hampes sont bien régulières. Le stress hydrique en terres superficielles débute dès la floraison et limite le remplissage dans plusieurs situations ; parfois couplé aux nécroses de mycosphaerella sur siliques. Les pucerons cendrés sont rares et les charançons des siliques/cécidomyies arrivent tôt. L’orobanche rameuse est bien présente, mais ses émergences sont tardives ; elle touche de nouvelles parcelles. 


La fin de cycle est accélérée par les fortes températures de juin, les récoltes sont précoces et se déroulent en bonnes conditions. Le résultat est cohérent avec les conditions climatiques sans à-coup : l’année 2025 est une campagne tranquille. La moyenne en régions est estimée à 35 q/ha avec des rendements assez groupés.

Bilan de campagne 2024-2025 - Régions Poitou-Charentes/Vendée/Limousin

Elodie Tourton - e.tourton@terresinovia.fr - Poitou-Charentes, Vendée, Limousin

Préparation de campagne Implantation Automne Pause hivernale Sortie hiver Maturité/récolte Poitou-Charentes, Vendée, Limousin Colza Elodie Tourton

Colza : Bilan de campagne 2024-2025 - Normandie / Ouest Ile-de-France

2025 a offert un très bon voire un excellent bilan technico-économique aux producteurs de colza en Normandie et dans l’Ouest de l’Ile-de-France. Les résultats égalent ou dépassent les scores élevés de 2017 et 2022.

​​​​​Les rendements en parcelle vont de 30 à 60 q/ha -38 à 48 q/ha si on resserre davantage.
​​​​​​​Les moyennes départementales vont de 40 à 46 q/ha. C’est 7 à 10 q/ha de plus par rapport à la moyenne quinquennale. De plus, les teneurs en huile sont en tendance bien plus élevées qu’en 2024.


Ce bilan résulte d’un excellent nombre de graines/m² et d’aucune difficulté majeure à surmonter pendant 10 mois, ce qui est assez rare pour le souligner. Le printemps sec et les températures élevées en fin de cycle ont sans doute soustrait quelques quintaux dans divers terroirs, mais le bilan reste positif.


Couplés à un bon prix de marché, les résultats ont de quoi réjouir, mais n’effaceront pas de la mémoire collective l’ampleur des dégâts provoqués à divers endroits par les orages de grêle les 13 et 25 juin.

Bilan de campagne Colza 2024-2025 Normandie / Ouest Ile-de-France

 

Jean Lieven - j.lieven@terresinovia.fr - Normandie, Ile-de-France Ouest
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Préparation de campagne Implantation Automne Pause hivernale Montaison Maturité/récolte Normandie et Ouest Ile-de-France Colza Jean LIEVEN

Colza : Bilan de campagne 2024-2025 - Centre-Val de Loire

Après la campagne dernière que l’on peut classer parmi les années compliquées, marquées par de nombreux défis, la campagne qui s’achève avec un rendement régional qui pourrait approcher les 35 q/ha, se place parmi les années positives. Cette moyenne convenable cache comme tous les ans, une certaine hétérogénéité avec des déceptions comme des parcelles à potentiel ayant du mal à atteindre les 30 q/ha et à contrario des parcelles à potentiel limité fleurtant les 50 q/ha.

Floraison du colza - Terres Inovia - J. Charbonnaud
Ce bilan sera l’occasion d’apporter des hypothèses de réponses à ces écarts.

Quelques pistes peuvent être évoquées en préambule comme, les deux dernières campagnes très humides impactant les préparations de sols de l’été 2024 et donc la qualité de l’enracinement, la variabilité des pluies au cours de la campagne à la fois en quantité et selon la période.

Les autres éléments abiotiques étant relativement similaires à l’échelle régionale. Coté facteur biotique, sauf cas particulier, l’année peut être classée parmi les années à faible pression ravageurs et maladies. Certains secteurs ont été malheureusement concernés par des averses de grêle avec des dégâts pouvant atteindre les 100 %.





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Bilan de campagne Colza 2024-2025 Centre-Val de Loire

Pour ce bilan de campagne 2025, une sélection de stations météorologiques et d’illustrations a été réalisée. Vous pouvez retrouver plus d’éléments dans les diaporamas Bilan Colza et Bilan BSV accessibles avec les liens ci-joints :

- Bilan de campagne colza 2024-2025 Centre-Val de Loire en illustrations

- Bilan BSV campagne colza 2024-2025 Centre-Val de Loire​​​​​​​

Julien Charbonnaud - j.charbonnaud@terresinovia.fr - Région Centre-Val de Loire

Préparation de campagne Implantation Automne Pause hivernale Montaison Maturité/récolte Centre-Val de Loire Colza Julien Charbonnaud

En savoir plus sur la cylindrosporiose du colza

Agent pathogène et hôte 

La cylindrosporiose est une maladie causée par l’agent pathogène Cylindrosporium concentricum (forme anamorphe) et Pyrenopeziza brassicae (forme téléomorphe). Il s’agit d’un champignon ascomycète hétérotallique qui possède un cycle de vie polycyclique. 

Cette maladie a été signalée pour la première fois en France en 1978 et de fortes épidémies ont été observées dans les années 1980 et 2000. Elle est surtout très présente en Angleterre, favorisée par un climat doux et humide où la cylindrosporiose engendre plus de dégâts que le phoma du colza. 

Concernant les hôtes de la cylindrosporiose, cet agent pathogène est capable d’infecter différents types de B. oleracea et d’autres espèces ou sous-espèces apparentées de Brassicacées. Il s’agit notamment du chou de Bruxelles, chou, chou-fleur, brocoli, navet, chou chinois et moutarde noire. Cette maladie est capable de se disséminer entre ces différentes espèces hôtes. En effet, il a été montré que des isolats provenant de choux-fleurs et choux de Bruxelles sont capables d’infecter le colza sans effet de spécificité d’hôte.

 

Symptômes 

  

Les symptômes sur feuilles se caractérisent par une plage de décoloration légère (bleutée, vert pâle) parsemée de petits points blancs (acervules), qui sont localisés là où l’eau stagne le plus longtemps sur le limbe.

 

Par la suite, les feuilles vont se déformer et des taches de type brûlure, de couleur beige à fauve (aspect liégeux), vont apparaitre. Des acervules entourant la tache pourront être observées. Les feuilles attaquées par la maladie restent attachées à la tige.

 

Sur tige, les symptômes se présentent sous forme d’un brunissement de l’épiderme, entrainant des taches allongées, beige à marron clair, affichant des craquèlements transversaux et d’aspect liégeux. Les contours de ces taches peuvent être plus ou moins délimités avec une présence ou non d’acervules. 

 

Sur les siliques, la cylindrosporiose entraine des taches diffuses beiges à blanchâtre, avec un craquèlement de l’épiderme, donnant aux taches un aspect liégeux. En cas de forte attaque, les siliques peuvent se déformer et présenter une forme arquée. Une nécrose liégeuse sur pédoncule peut également se produire, et entrainer ainsi la chute des siliques. Ce sont les symptômes sur siliques qui entrainent les pertes de rendement. 

 

Importance 

La maladie est majoritairement présente dans le nord de la France. Très peu de pertes ont été enregistrées depuis plus de 5 ans. Cependant, de nombreuses attaques sur feuilles/tiges mais également sur siliques, ont été reportées en 2024. 

Une forte infection précoce durant l’automne/hiver peut entrainer la mort des plantules, une baisse de la vigueur ainsi qu’une augmentation de la sensibilité aux dégâts du gel, mais ces phénomènes ne sont observés que très rarement. 

Les lésions présentent sur les feuilles et les tiges n’entrainent pas de perte de rendement. Cependant, lorsque la maladie touche les siliques, des pertes de rendement peuvent être observées. En arrivant à maturité, les siliques vont se déformer et éclater précocement provoquant une baisse du rendement. 

Les pertes de rendement provoquées par cette maladie sont de l’ordre de 8q/ha mais peuvent aller jusqu’à 15q/ha en cas de forte attaque. 

 

Cycle de vie 

Le début du cycle de la cylindrosporiose sur colza se produit à l’automne, par la libération d’ascospores (spores sexuées) provenant majoritairement des résidus de cultures, il s’agit de la phase saprophyte du champignon. La contamination peut également provenir de semence contaminée mais cela ne représente qu’1%. Les ascospores vont être disséminées par le vent et aller contaminer le colza. Ces spores vont germer et pénétrer dans les tissus de la feuille pour effectuer leur phase endophyte et on ne constate aucun symptôme visible à ce stade. Après s’être développé à l’intérieur des tissus foliaires, le champignon va produire des conidies (spores asexuées) dans des structures de fructification appelées acervules (petits points blancs à la surface des feuilles), il s’agit ici de la phase parasitique du champignon. Ces conidies vont être dispersées par la pluie (splashing), ce qui constitue l’inoculum secondaire de cette maladie. Ces conidies vont pouvoir aller infecter d’autres plantes à proximité, mais également d’autres parties de la plante comme la tige, puis les siliques. Les conditions optimales pour la germination et la pénétration des conidies sont une température de 15°C et une humidité relative de 100% pendant 48h. 

La contamination des tiges constitue une source importante d’inoculum pour l’initiation de l’épidémie la saison suivante. 

 

Diversité de l’agent pathogène 

Les populations de cylindrosporiose possèdent une forte diversité génétique. En effet, cet agent pathogène effectue de la reproduction sexuée ce qui augmente la diversité génétique. Néanmoins, ces populations ne sont pas caractérisées sur notre territoire.  

 

Facteurs favorables 

Des températures comprises autour de 15°C ainsi qu’une humidité élevée sont des facteurs environnementaux favorables au développement de la maladie. Le ruissellement des eaux de pluies, les éclaboussures ainsi que le vent sont les principaux vecteurs de propagation des spores du champignon. Ainsi, des automnes humides et froids, des hivers doux et des printemps pluvieux forment une parfaite combinaison pour l’épanouissement de la cylindrosporiose.  

Des pratiques culturales peuvent également favoriser la maladie. Le non-enfouissement des résidus de cultures constituent des foyers pour les contaminations primaires. La cylindrosporiose étant capable de se conserver 3 ans, une courte rotation est favorable au développement de la maladie. 

 

Leviers de lutte 

Le premier levier de lutte à prioriser contre la cylindrosporiose est le levier génétique. En effet, des expérimentations CTPS sont pratiquées, ce qui permet de classifier les variétés selon leur résistance/sensibilité à la cylindrosporiose. Des variétés peu sensibles et très peu sensibles sont ainsi disponibles (consulter le site internet www.myvar.fr pour plus de détails) et sont préconisées dans les zones à risques. 

Le levier de lutte agronomique est aussi efficace contre la cylindrosporiose. Le broyage des débris de récolte et leur enfouissement avant la levée des nouvelles cultures permet de réduire l’inoculum primaire de la maladie. 

Enfin, la lutte fongicide est à utiliser en dernier recours. Si des symptômes de la maladie sont déclarés, l’objectif principal est la protection des siliques. En effet, seuls les dommages causés aux siliques sont préjudiciables pour le rendement. Avec les variétés actuelles de colza, le traitement visant le sclérotinia à G1 est en général suffisant contre la cylindrosporiose. Néanmoins, en cas d’attaque grave dès la reprise de la végétation, il est recommandé d’appliquer un traitement sans attendre la floraison et d’alterner les familles chimiques pour une meilleure efficacité et d’éviter l’apparition de résistances. 

Automne Pause hivernale Sortie hiver Montaison Floraison Maturité/récolte Maladies Colza Colza Colza Colza Colza Colza Colza Cécilia Fontyn (c.fontyn@terresinovia.fr)