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Apport d’azote en végétation à l’automne sur colza : de nouvelles possibilités réglementaires en Grand Est
Le septième programme d’actions régional « nitrates » (PAR 7), en région Grand Est, a été signé le 4 juillet 2024 pour une entrée en vigueur au 1er septembre 2024. Il définit dans quelles conditions un apport d’azote minéral à l’automne peut être réalisé sur colza. Les critères à satisfaire sont nombreux : décryptage de la réglementation.
L’apport d’azote minéral en végétation au cours de l’automne est un levier de lutte agronomique efficace pour limiter la nuisibilité des infestations larvaires d’insectes d’automne. Il participe à une stratégie de lutte intégrée notamment contre les larves d’altises qui sont favorisées par les évolutions climatiques et le développement des résistances fortes aux pyréthrinoïdes. C’est dans ce contexte que Terres Inovia et son réseau de partenaires ont engagé des travaux d’acquisition de références depuis 2021 et soutenu cette évolution réglementaire. L’apport d’azote en végétation n’a pas lieu d’être généralisé à toutes les parcelles de colza. La mesure concerne uniquement les situations à risque d’apparition d’une carence azotée en fin d’automne. L’intérêt de cet apport en végétation réside également dans le fait d’investir des charges seulement lorsque l’installation de la culture est assurée et que les conditions sont plus favorables à une bonne valorisation par les plantes (humidité du sol et besoin de la plante).
Les évolutions réglementaires pour la campagne à venir.
Désormais la réglementation ouvre la possibilité d’un apport d’azote minéral en végétation sur colza sous conditions, comme le précise l’article 9 de l’arrêté.
Sur colza, un apport d’un maximum de 30 unités d’azote supplémentaires sous forme minérale, en végétation à partir du stade « 4 feuilles » est possible entre le 1er septembre et le 15 octobre, dans les situations où la disponibilité en azote du sol pendant l’automne est limitée.
Les situations où la disponibilité en azote du sol pendant l’automne est limitée sont les cas où :
- Aucun apport de fertilisant azoté de types 0, I. a, I. b et II correspondant à plus de 30 unités/ha d’azote efficace n’a été réalisé avant le 1er septembre ;
- Et le semis du colza est réalisé avant le 25 août ;
- Et au moins une des conditions suivantes est respectée :
- Implantation du colza après un précédent céréale à pailles avec résidus de culture enfouis et fréquence historique d'apport de fertilisants de types 0, I. a, I. b et II inférieure à une année sur trois ;
- ou pour les sols à faible disponibilité en azote (précisés par le programme d'actions régional – PAR 7).
Le PAR 7 de la région Grand Est définit les sols à faible disponibilité dans l’annexe 3. Les sols sont spécifiques aux différents départements de la région :
| Départements 08, 10, 51 et 52 | Départements 67 et 68 | Départements 54, 55, 57 et 88 |
|
- G1, sols argilo-calcaires très superficiels avec cailloux - G2, sols argilo-calcaires superficiels avec cailloux - G3, sols argilo-calcaires moyennement profonds avec cailloux - Graveluche - Craie moyenne - Sable-Grève |
- Sol sableux des rivières vosgiennes Nord (67) - Sol sableux à limono-sableux des rivières vosgiennes Centre (67) - Ried brun caillouteux (67) - Sol superficiel de Hardt (68) - Ochsenfeld (68) |
- Sols à cailloux - Sols argilocalcaires - Sols sur marne peu profonde - Sols sableux (sur alluvions et grèves) |
Sont également considérés comme sols à faible disponibilité en azote, les types de sols non mentionnés dans le tableau de l’annexe 3 s’ils remplissent toutes les conditions suivantes :
- Si aucun apport de fertilisants azotés de type 0, Ia, Ib et II (fertilisant organique) n’est intervenu dans les 5 dernières années ;
- Si le précédent cultural n’est pas une légumineuse ou un protéagineux ;
- Et si aucun retournement de prairie n’est intervenu depuis au moins trois ans.
Il est rappelé l’importance d’estimer l’azote absorbé à l’automne en réalisant des pesées de matière verte à l’entrée et à la sortie d’hiver pour calculer la dose d’azote minéral à apporter au printemps (cf arrêté GREN).
En résumé :
Pour l’ensemble des situations non éligibles à l’apport en végétation, les apports de fertilisant de type III (fertilisant minéral) restent autorisés sur la culture de colza jusqu’au 31/08.
Accéder aux textes réglementaires : PAN 7 et PAR 7 Grand Est
Vos contacts régionaux
Aurore BAILLET (a.baillet@terresinovia.fr) – Lorraine-Alsace
Mathieu DULOT (m.dulot@terresinovia.fr) – Champagne-Ardenne
Le fauchage-andainage pour optimiser la récolte des cultures de printemps
Le fauchage-andainage est une technique agricole essentielle pour optimiser la récolte des cultures de printemps telles que la lentille, la cameline, le soja et le pois chiche, surtout lorsque les graines sont trop humides et tardent à mûrir. Cette méthode facilite la récolte et améliore la qualité des grains en réduisant les pertes.
Principes et avantages du fauchage-andainage
Cette technique est utile lorsque les conditions de culture ne permettent pas une récolte directe dans de bonnes conditions, notamment dans des situations hétérogènes avec des différences de maturité marquées au sein de la parcelle, ou un enherbement mal contrôlé. Cela peut aussi permettre d'avancer la date de récolte. Le fauchage-andainage consiste à couper les plantes et à les déposer en andains, ce qui permet un séchage uniforme des plantes, réduisant ainsi le risque de moisissure et de détérioration des grains.
Application du fauchage-andainage aux cultures de printemps
Lentille : l’andainage se déclenche lorsque l’humidité du grain est entre 18 et 30%, soit environ 8 à 15 jours avant la maturité. La coupe est réalisée à 2-3 cm, avec un andain idéal de 30 cm de haut. La récolte se fait dans le sens contraire de l’andainage en veillant à ne pas rentrer le côté tige en premier (en absence de doigts releveurs).
Cameline : surtout pour la cameline en dérobé estivale, l’andainage commence lorsque les premiers étages jaunissent. En été, on fauche le matin, et en automne, le soir, à une hauteur de 5 à 10 cm. Sans manipulation de l’andain, il n’y a pas de risque d’égrainage. Si l’andain a été coupé près du sol, la reprise avec une moissonneuse-batteuse peut s’avérer difficile.
Soja : l’andainage peut commencer lorsque les graines ont une humidité de 25 à 30%, même avec des feuilles présentes. Il faut couper le soir au plus bas de la végétation. Si la récolte se fait avec un pick-up, il n’y aura pas de problème d’égrenage.
Pois Chiche : l’andainage aide à interrompre le redémarrage fréquent de la culture, surtout dans le centre et le nord de la France. Il intervient lorsque les graines ont 18 à 25% d’eau. On coupe au plus bas (5-10 cm), sans risque d’égrenage.
Fauchage andainage sur soja
Mise en œuvre et techniques de fauchage-andainage
La mise en œuvre nécessite une planification précise et l'utilisation de machines adaptées. Les faucheuses-andaineuses coupent et disposent les plantes en andains uniformes. Il est crucial de régler ces machines correctement pour éviter d'endommager les plantes et les grains. Les agriculteurs doivent surveiller les conditions météorologiques avant et après le fauchage. Un séchage trop rapide sous un soleil intense peut causer des pertes par éclatement des gousses, tandis qu’un séchage trop lent par temps humide peut favoriser la moisissure. Une intervention trop tardive, proche de la date de récolte directe, peut être contre-productive entrainant une égrenage important.
Pour conclure le fauchage-andainage est une technique envisageable pour les cultures de printemps. En permettant un séchage uniforme et en facilitant la récolte, cette méthode améliore la qualité et le rendement des grains. Une mise en œuvre correcte de cette technique peut faire une différence significative dans la réussite des cultures.
Retrouvez sur le site de Terres Inovia une synthèse de retours d’expériences sur ce thème et la possibilité de télécharger des fiches par cultures
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