52,54,55,57,67,68,88

Vigilance sur la présence de mycosphaerella dans les colzas du Nord-Est de la France

La campagne 2024 a été marquée par une forte pression de mycosphaerella dans certains secteurs du Nord-Est de la France et particulièrement en Champagne-Ardenne. Cette maladie, présente habituellement dans l’Ouest de la France, sévit maintenant sur un plus grand territoire. Cette année, des symptômes sur feuilles sont de nouveau observés sur la Champagne et la Bourgogne. Il faudra être vigilant sur l’évolution de la maladie dans les semaines à venir.

Ce que l’on sait de la maladie

L’inoculum est présent sur les résidus de cultures et peut également être transmis par les semences. Les contaminations primaires apparaissent pendant l’hiver sur les feuilles du colza. Le pathogène touche ensuite les autres organes, dont les siliques. Les siliques infectées ne transfèrent plus les nutriments, ce qui réduit le rendement et le poids de mille grains. La perte de rendement dépend de l’intensité de l’attaque et de sa précocité et peut atteindre de 2 à 5 q/ha.
La dispersion des spores et la montée sur les étages supérieurs des plantes sont favorisées par des pluies fréquentes. L’expression de la maladie est favorisée par un climat chaud et humide. Il faut 25 jours à 17°C pour voir apparaitre la maladie en conditions contrôlées.  

Photo de symptômes de mycosphaerella sur feuille 
(source :  Terres Inovia)

 

 

Quelle est la situation pour la campagne 2025 ?

L’inoculum très présent avec la récolte 2024 et des conditions automnales assez humides et douces ont permis les premières contaminations. L’expression de la maladie commence à être visible dans certaines parcelles de colza. Pour l’instant, la fréquence et l’intensité en parcelle est faible, mais pourrait s’intensifier si les conditions météo restent humides. L’absence de pluie ces derniers jours et les faibles prévisions de pluie à court terme laissent penser que la situation devrait rester pour l’instant maitrisée. 

 

Quelles actions pour limiter l’impact de la maladie ?

Même si on peut observer quelques différences de sensibilité entre variétés face à la maladie, pour l’instant, la gestion passe par la protection fongicide des colzas. Il faut privilégier les spécialités à base de triazole, mode d’action ayant, à ce jour, les meilleures efficacités contre mycosphaerella. La dose et le positionnement seront à adapter selon les conditions favorables et la pression dans la parcelle.

Le traitement appliqué au stade G1 (chute des premiers pétales et 10 premières siliques de moins de 2 cm) contre le sclérotinia reste le pivot de la protection fongicide en colza. Ce traitement permettra également dans la majorité des situations de protéger contre mycosphaerella. En cas de présence bien visible de mycosphaerella au moment du traitement, il faudra appliquer au moins 80 % de la dose homologuée du fongicide à base de triazole seule ou associée. 

Si les conditions restent favorables pendant la floraison, un relais à dose modulée pourra être appliqué une quinzaine de jours après la première application. Il est préférable d’utiliser des spécialités à base de difénoconazole. 

Lors d’attaque précoce avec une fréquence et une intensité importante (très rares cas sur l’Est de la France à ce jour), un traitement plus précoce (au stade C2-D1) peut limiter la progression vers les étages supérieurs, mais n’apporte pas ou peu de gain de rendement en supplément à une application au stade G1. Sur 5 essais spécifiques menés par Terres Inovia entre 2022 et 2024 (départements 17, 35, 86), l’application de Sunorg Pro 0,6 l/ha (metconazole) au stade C2-D1 n’a procuré aucun gain significatif de rendement, malgré la présence notable de maladie sur feuille. Le traitement Passerelle 0,5 l/ha (difénoconazole) au stade C2-D1 à quant à lui apporté un gain significatif dans 2 essais sur 5 (+ 1,9 q/ha et + 2,9 q/ha).
 

Montaison Hauts-de-France Grand Est Bourgogne-Franche-Comté Lorraine, Alsace et Haute-Marne Maitrise des maladies Maladies Colza Mathieu DULOT (m.dulot@terresinovia.fr)

Thrips, sitones et pucerons, les ravageurs à surveiller dès la levée sur légumineuses de printemps

Les semis des légumineuses à graines de printemps – pois, féverole, lupin et lentille – se préparent ou sont en cours. La surveillance débute dès la levée pour certains ravageurs. Retour sur les méthodes d’observations, les seuils et les interventions possibles. Le pois chiche n’est pas affecté par ces insectes de début de cycle.

Le sitone, le ravageur toujours ponctuel  

Les sitones sont des charançons de grande taille, de couleur gris verdâtre à brun-rouge. Actif à partir de 12°C, leur présence dans les parcelles se traduit par des encoches semi-circulaires sur le bord des feuilles qui présentent alors un aspect dentelé. Cette activité d’alimentation n’est pas nuisible. En revanche, les larves le sont en détruisant les nodosités compromettant l’alimentation en azote des légumineuses. Les larves étant non atteignables, la lutte vise les adultes.  

Larve de sitone dans nodosité - Encoches sur feuilles - Sitone adulte (photos L.jung - Terres Inovia) 

 

Une observation simple : surveiller les encoches semi-circulaires sur les feuilles à partir de la levée.  

Pois protéagineux : surveillez les parcelles de la levée jusqu'au stade 5-6 feuilles du pois de printemps et jusqu’à 8-10 feuilles du pois d’hiver. Intervenir à partir de 5 à 10 encoches par plante sur les 1ères feuilles émises. Maintenir ensuite la surveillance et réintervenir si le seuil est à nouveau dépassé sur les jeunes feuilles émises avant 6 feuilles du pois de printemps et 10 feuilles du pois d’hiver.  

Féverole, lentille et lupin : la présence de nombreuses encoches sur l’ensemble des étages foliaires avant 6 feuilles peut justifier une intervention. Pour la lentille, les feuilles sont particulièrement petites et peuvent facilement tomber, n’hésitez pas à surveiller également les racines avec les attaques des larves sur les nodosités.  

Si les seuils sont atteints, un traitement à base d’un pyréthrinoïde homologué est recommandé. L’intervention sera d’autant plus efficace que les sitones sont actifs (temps ensoleillé, sans vent). Ne plus intervenir au-delà de 6 feuilles (10 feuilles du pois d’hiver) : passer ce stade, l’essentiel des pontes a déjà eu lieu. Si les adultes sont observables tout au long de la campagne, la nuisibilité des larves devient négligeable au-delà de ce stade.  

 

Le thrips, le ravageur discret  

Le thrips est un insecte minuscule de 1 mm brun foncé et de forme allongée, difficilement observable directement sur les plantes. Il est actif dès que la température atteint les 7-8°C. Il pique les plantes pour se nourrir et injecte alors une salive toxique, provoquant des réactions physiologiques tels que le nanisme des plantes, la crispation des feuilles avec des tâches jaunes et brunes et développant de nombreuses ramifications. La nuisibilité des thrips est accentuée si la plante est jeune et peu poussante. 

Les pois, les lupins et les lentilles sont concernés par cet insecte, par contre la nuisibilité est faible sur les féveroles. 

Une astuce pour l’observation : les thrips étant très petits, il est recommandé pour les dénombrer de prélever des plantes et les mettant dans un sac transparent laissé au soleil. Au bout d’une dizaine de minutes, les thrips vont s’agglutiner sur la paroi du sac, permettant de relever leur nombre par rapport au nombre de plantes dans le sac. 

Pois protéagineux : la surveillance se fait de la levée au stade 3 feuilles du pois de printemps. Une intervention est recommandée si l’on dénombre 1 thrips par plante en moyenne. Il n’a jamais été observé de dégâts de thrips en pois d’hiver. 
Lupin : Surveillance de la levée à 3 feuilles. Intervention recommandée si forte présence. 
Lentille : Surveillance de la levée à 4 feuilles. Intervention recommandée si forte présence. Comme pour les sitones si un traitement est nécessaire, utiliser un pyréthrinoïde homologué.  

 

Le puceron, attention en cas d’hiver doux 

Le pois et la lentille sont généralement colonisés par des pucerons verts du pois (Acyrthosiphon pisum). Celui-ci présente une couleur verte à rose et se cache souvent sous les feuilles et dans les nouvelles feuilles émergentes et plus tard dans les boutons floraux. 

 

La féverole est préférentiellement colonisée par le puceron noir de la fève (Aphis fabae) qui s’agglutine en manchons de plusieurs centimètres sur les tiges et est bien visible. Le puceron vert du pois Acyrthosiphon pisum peut également être observé en fin de cycle sur féverole.  

Le lupin peut être colonisé par Macrosiphon albifrons, gros puceron bleu-vert-gris spécifique des plantes du genre Lupinus, mais dont la présence en parcelle est très rare.  

Les pucerons arrivent habituellement vers la floraison. Cependant, certaines années, les populations peuvent arriver plus tôt en végétation comme en 2020. Les pucerons, en plus de ponctionner la sève, peuvent transmettre des virus.  Ces viroses sont d’autant plus nuisibles qu’ils infectent les plantes à des stades jeunes sur des plantes stressées. A partir de la floraison, le risque viroses diminue mais il faut prendre en compte les dégâts directs liés aux piqures : avortements de boutons floraux et de jeunes gousses.  

Le test de la feuille blanche pour observer le puceron vert : le puceron vert est souvent caché et peu visible par sa couleur verte. Pour mieux l’observer, il suffit de prélever des plantes et de les secouer au-dessus d’une feuille blanche. Les pucerons verts du pois ont une faible adhérence à la plante et tombent facilement. 
 

Les seuils d’intervention varient selon la culture, le stade et le type de puceron. Les produits à appliquer varient selon le stade et la culture mais avant toute intervention, rester attentif à la présence d’auxiliaires (coccinelles, syrphes…) qui permettent de réguler les populations de pucerons : 

StadesPoisFéveroleLentille
Levée – 6 feuilles (1) 

≥ 10% plantes avec pucerons 

Préférentiellement Pyréthrinoïde autorisé ou KARATE K

≥ 10% plantes avec pucerons 

Pyréthrinoïde autorisé

6 feuilles – avant début floraison (2) 

≥ 10-20 pucerons/plante 

KARATE K, MAVRIK JET, TEPPEKI  

≥ 10-20% plantes avec pucerons 

KARATE K, MAVRIK JET, TEPPEKI  

≥ 10% plantes avec pucerons 

TEPPEKI  

Floraison (3) 

≥ 20-30 pucerons/plante 

MAVRIK JET, TEPPEKI

≥ 20% plantes avec manchons (4) 

MAVRIK JET, TEPPEKI  

≥ 2-3 pucerons/plante 

TEPPEKI 

 

Tenir compte du pourcentage de plantes avec pucerons aux stades précoces, avec un seuil d’intervention à 10% 

(1) Si présence simultanée sitones et seuil dépassé, choisir une solution également autorisée sitones. Il est préférable de conserver les aphicides spécifiques pour de plus fortes infestations et/ou pour leur autorisation durant la floraison.  
(2) Si une nouvelle intervention est nécessaire en floraison, KARATE K ne sera pas utilisable en pois ou féverole (absence de mention abeille). Seuls MAVRIK JET et TEPPEKI seront utilisables selon la culture mais attention, leur utilisation est limitée à une application.  
(3) KARATE K n’est pas utilisable en floraison du pois ou de la féverole car il ne bénéficie pas de mention “abeille”. L’utilisation de MAVRIK JET et TEPPEKI est limitée à une application. 
(4) Lorsque les pucerons se développent et forment une colonie de plusieurs dizaines ou centaines d’individus accolés sur les tiges et forment une tache noire d’au moins 1 cm de long, on parle de manchon. 

 

Nouvelles recommandations d’emploi pour Teppeki/Afinto 

Il est recommandé de ne plus utiliser d’adjuvant ou d’huile pour les cultures suivantes : pois protéagineux et fourragers, féverole, lupin, pois écossés frais, fève sèche, haricots secs, pois secs, pois chiche, et lentille sèche.   

Les autres conditions d’emploi restent inchangées.  

 

Protection des abeilles et autres insectes pollinisateurs durant la floraison  

La phrase SPe 8 définit les conditions suivantes : dangereux pour les abeilles. Pour protéger les abeilles et autres insectes pollinisateurs, ne pas appliquer durant la floraison ou selon les AMM (autorisation de mise en marché) plus anciennes, ne pas appliquer durant la floraison ou en période de production d’exsudats. L’application est possible pour les usages bénéficiant des mentions "emploi possible ", "emploi autorisé durant la floraison en dehors de la présence d'abeilles" ou pour les anciennes AMM, les mentions F, PE et FPE.  

L’arrêté du 20 novembre 2021 encadre les horaires d’application durant la floraison : dans les 2 heures qui précèdent le coucher du soleil et dans les 3 heures qui suivent le coucher du soleil.  

Cette obligation est étendue aux fongicides et aux herbicides. A terme (renouvellement des AMM), l’autorisation d’application en floraison sera conditionnée par l’AMM, toujours dans le respect des horaires. Lorsque des interdictions supplémentaires sont mentionnées sur l’étiquette des produits, elles doivent s’appliquer. 

 

Mélanges 
Les mélanges impliquant pyréthrinoïdes et triazoles en période de floraison ou de production d’exsudats sont formellement interdits. Si les deux traitements doivent être effectués sur la même parcelle, un délai de 24 h minimum doit être respecté entre les applications et l’insecticide doit être appliqué en premier (arrêté dit « mélange » du 12 juin 2015).  

 

Implantation Début de cycle / croissance Bourgogne-Franche-Comté Grand Est Lorraine, Alsace et Haute-Marne Hauts-de-France Ravageurs Lentille Pois de printemps Féverole de printemps Lupin de printemps Bastien REMURIER (b.remurier@terresinovia.fr)

Bien implanter le chanvre : les étapes essentielles pour une culture réussie

L’implantation du chanvre est une étape cruciale qui conditionne environ 70 % de la réussite de la culture. Espèce à cycle court, le chanvre ne tolère aucune rupture de croissance après le semis.

Implantation homogène réussie (Crédit photo : Louis-Marie Allard)

Viser une levée rapide grâce à une bonne structure du sol


Bien que doté d’un système racinaire pivotant et d’une grande capacité d’adaptation, le chanvre reste très sensible aux défauts de structure du sol. Il est donc essentiel que la préparation du sol permette :
•    En profondeur : un enracinement de qualité favorisant ainsi l’absorption de l’eau et des nutriments.
•    En surface : un lit de semences fin, bien aéré et suffisamment réchauffé pour garantir une levée rapide et homogène.

Pour éviter les tassements du sol nuisibles au système racinaire, il est conseillé de réduire le nombre de passages sur la parcelle grâce à des trains d’outils ou d’utiliser des équipements adaptés, comme des roues jumelées ou des pneus à basse pression.

Si la levée est retardée (au-delà de 15 à 20 jours après le semis) en raison de problèmes de structures ou de conditions défavorables à la croissance, les adventices peuvent rapidement se développer et concurrencer la culture. Par ailleurs, en début de cycle, le chanvre est particulièrement sensible à l’hydromorphie : les semelles de labour ou les zones compactées, entravant l’écoulement de l’eau et provoquant des stagnations, risquent d’asphyxier les racines et de compromettre l’implantation.

 


Optimiser le lit de semences grâce à un faux semis


Après le labour, qu’il soit hivernal ou printanier, l’utilisation d’un outil à dents permet d’ameublir le sol, de faciliter la pénétration des racines, d’améliorer le réchauffement du lit de semences et de limiter le dessèchement. Cette technique favorise également la germination des adventices, qui pourront être éliminées mécaniquement (technique du faux semis).

 


Semer dans des conditions optimales


La levée du chanvre, idéalement entre 4 et 10 jours après semis, est une phase critique. Elle nécessite :
•    Un semis régulier, à une profondeur de 2 à 3 cm, dans un sol bien structuré, réchauffé (10-12°C) et parfaitement drainé.
•    Un semis en ligne, avec un semoir classique à socs, à un écartement de 9 à 17 cm. Les écartements réduits sont recommandés pour limiter la concurrence entre les plantes sur une même ligne, ce qui réduit le risque de pieds morts en fin de cycle.
Les semis s’effectuent généralement entre fin mars et début mai, selon les régions. En cas de conditions difficiles, il est possible de décaler le semis jusqu’à début juin, mais cela peut entrainer une diminution du rendement en paille.

 


Assurer une couverture rapide pour limiter les adventices


Lorsque l’implantation du chanvre est réussie, il couvre rapidement le sol et limite la prolifération des adventices. Quatre semaines après semis, les feuilles de chanvre forment un écran qui empêche l’activité photosynthétique des mauvaises herbes, même si celles-ci ont pu germer.
Les photos ci-dessous illustrent la cinétique idéale de croissance pour le chanvre.

Photos : source Terres Inovia 

 

Adapter la densité de semis aux débouchés et aux modes de récolte


Pour une récolte en mode non battu (récolte de la plante entière sans récolte de la graine), la dose de semis sera comprise entre 50 et 55 kg/ha.

Pour une récolte en mode battu (récolte de la graine et de la paille), on visera une dose de semis de 45 à 50 kg/ha.

Avec une variété exclusivement destinée à la graine telle que EARLINA8 FC, il n’est pas nécessaire de la semer à une densité très élevée. Celle-ci se situera entre 25 et 30 kg/ha.

Pour le débouché textile, on recherche des tiges fines et pas trop hautes. Pour cela la densité de semis sera comprise entre 75 à 85 kg/ha.

Une fois le semis effectué, un roulage peut être nécessaire pour favoriser la germination des graines en permettant la remontée capillaire de l’humidité au sol, limiter la présence de cailloux et niveler le sol et ainsi garantir de bonnes conditions de récolte.

 

Garantir un bon démarrage de la culture avec une disponibilité en azote


La fertilisation minérale vise à compléter les fournitures d’azote du sol (méthode des bilans). Les besoins totaux s’élèvent à environ 13 à 15 unités par tonne de matière sèche. Il est recommandé de se référer aux valeurs définies dans les GREN et de respecter les doses maximales fixées par les arrêtés de la Directive Nitrates de votre région.

Le chanvre connaît une phase de croissance initiale très rapide, durant laquelle il absorbe près de la moitié de ses besoins en azote entre l’émergence et le stade 5-6 paires de feuilles. Durant cette période, un apport suffisant en azote est essentiel pour assurer une couverture rapide du sol et limiter le développement des adventices.

Pour des raisons pratiques, les apports sont généralement réalisés en totalité au moment du semis. Toutefois, un fractionnement reste possible. Dans ce cas, il est recommandé d’apporter au moins deux tiers de la dose d’azote minéral avant le semis ou avant la levée, puis le solde au stade limite passage du tracteur (soit 50 à 60 cm de hauteur). En cours de végétation, l’utilisation de formulations liquides est interdite pour éviter tout risque de brulure. Un apport excessif à ce stade peut retarder la maturité du chanvre et, en cas de conditions climatiques défavorables, affecter le rendement.
 

Implantation Bourgogne-Franche-Comté Grand Est Hauts-de-France Lorraine, Alsace et Haute-Marne Implantation Chanvre Louis-Marie Allard (lm.allard@terresinovia.fr)

Vidéo - L'implantation des pois de printemps en zone Nord&Est

Les conditions pluvieuses de ce début d'année compliquent/retardent les chantiers de préparation de sols et de semis des pois de printemps. Michael GELOEN revient sur 3 points en vidéo. L'importance d'une bonne préparation du sol Les règles de réussite du semis (précocité, densité, profondeur) La gestion de la nutrition du pois de printemps (azote et phosphore)

Préparation de campagne Implantation Grand Est Bourgogne-Franche-Comté Hauts-de-France Lorraine, Alsace et Haute-Marne Implantation Pois de printemps Michael GELOEN (m.geloen@terresinovia.fr)

Alsace/Lorraine - Colza : Adapter la fertilisation azotée et soufrée à l’année

Début février est le bon moment pour affiner sa stratégie d’apport d’engrais azoté et soufré. La dose d’azote doit être ajustée à l’état des colzas en sortie d’hiver. Les apports d’azote et de soufre doivent être apportés lorsque les plantes ont la capacité de les valoriser.

Ajuster la dose d’azote avec la biomasse sortie d’hiver


Si ce n’est pas déjà fait, il est temps d’estimer la biomasse des colzas en sortie d’hiver et d’intégrer cette information dans le calcul de la dose d’azote (www.regletteazotecolza.fr). Le poids vert exprimé en kg/m² permet d’estimer la quantité d’azote déjà absorbé par la culture à l’ouverture du bilan. C’est autant d’azote qu’il n’y aura pas besoin d’apporter sous forme d’engrais. A titre d’exemple, un colza de 0.6 kg/m² en sortie d’hiver a absorbé environ 40 uN, tandis qu’’un colza de 2 kg/m² a déjà absorbé 130 uN. La croissance des colzas peut fortement varier selon les situations. C’est pourquoi, il est conseillé de l’estimer par des pesées ou par des services d’imagerie satellite qui offrent une meilleure vision de l’hétérogénéité intra parcellaire. 

 

Ajuster l’objectif de rendement en fonction des éventuels facteurs limitants

La reprise de végétation est également un moment où il est judicieux de réévaluer l’objectif de rendement de la parcelle pour ajuster la dose d’azote si nécessaire. Une série de questions mérite d’être posée : Le peuplement est-il limitant ? L’enherbement est-il maitrisé ? Il y a-t-il une forte pression parasitaire (larves de charançon du bourgeon terminal et ou de grosse altise) ?... Au regard des problèmes de structure à l’implantation et des cumuls de pluie enregistrés cet automne et cet hiver, il est également judicieux de regarder l’état des racines des cultures. L’enracinement est-il satisfaisant ? Les racines sont-elles nécrosées ? Réviser à la baisse votre objectif de rendement si ces éléments sont impactés négativement.

 

Quand débuter les apports d’azote ?

La fertilisation azotée est un poste de charge important : autant se donner les moyens pour que l’engrais soit le plus efficace possible en synchronisant les besoins de la plante et la disponibilité en éléments minéraux. Il est inutile d’apporter des engrais sur des cultures en repos végétatif. On visera également un apport avant une pluie annoncée.
Les apports les plus précoces sont à positionner sur les petits colzas lorsque les températures vont se réchauffer et que la végétation va reprendre (stade C1-C2, émission de nouvelles feuilles, début d’élongation de la tige). La dose d’azote pour le premier apport précoce sur les petits colzas doit rester modéré car, même s’ils ont besoin d’azote pour la reprise de croissance faute de réserve, leur capacité d’absorption initiale est faible (indice foliaire faible limitant la croissance, système racinaire limité). Pour les colzas moyens à gros, leurs réserves stockées dans les feuilles et les racines sont suffisantes pour la reprise de croissance (voir tableau stratégies de fractionnement).

Stratégies de fractionnement des apports d’azote

Dose totale à apporter (kgN/ha)

Reprise de végétation
(C1-C2)
Début montaison
(C2-D1)
Boutons accolés
(D1-D2)
Boutons séparés
(E)

 < 100

    < 100  
100 à 170   60 à 80 40 à 90
> 170 40 à 60  50 et + 40 à 60

 

Pas d’impasse en soufre au début de la montaison


Les besoins en soufre du colza sont élevés et une carence peut coûter très cher (perte de 10 à 20 q/ha). Il est recommandé d’apporter 75 unités, sous forme assimilable sulfate, dès le début de la montaison (stade C2, entre-nœuds visibles).


En cas d’utilisation d’engrais azoté soufré, attention de ne pas apporter trop d’azote au premier apport ou inversement d’être trop faible en soufre. Il est préférable d’ajuster avec des engrais spécifiques (ammonitrate ou kieserite).

Dans le contexte de l’année avec des précipitations localement très importantes qui ont pu lessiver le soufre et une reprise de la minéralisation potentiellement plus tardive au regard des températures du sol, le risque de carence en soufre est plus important en particulier dans les sols superficiels et filtrants. Une impasse en soufre peut se révéler préjudiciable y compris en situation d’apport régulier de matière organique (modulation possible sans descendre en dessous de 50 uN SO3).

 

 

Au-delà de 350 mm cumulés de novembre à février, on considère que le risque de lessivage du soufre est élevé. Les tableaux ci-dessous présentent les cumuls de pluies sur quelques stations météo régionales.

Cumuls de pluie sur quelques stations météorologiques régionales d'Alsace-Lorraine (source Météo France)
Station météo Cumul de pluie du 01/11/2024 au 31/01/2025 Cumul de pluie du 01/02 au 28/02
(Moyenne 2015- 2024)
Estimation du cumul de pluie de novembre à février
ERNEVILLE-AUX-BOIS-LOXEVILLE (55) 300 mm 93 mm 393 mm
BOURDONS SUR ROGNONS (52) 295 mm 75 mm 370 mm
LONGUYON (54) 296 mm 72 mm  368 mm
CHAUMONT SUR AIRE (55) 278 mm 74 mm  352 mm
ROLLAINVILLE (88) 274 mm 66 mm 340 mm
NANCY - OCHEY-THEUILLEY (54) 225 mm 61 mm 286 mm
SAINT DIZIER (52) 192 mm 58 mm 250 mm
MULHOUSE -BALE-ST-LOUIS (68) 143 mm 40 mm  183 mm
STRASBOURG -ENTZHEIM (67) 115 mm 34 mm 149 mm

 

 

Pause hivernale Sortie hiver Lorraine, Alsace et Haute-Marne Fertilisation Colza Aurore Baillet - a.baillet@terresinovia.fr

Alsace - Lorraine - RTTI - Documents

Bilan de campagne tournesol 2024 - Zone Nord&Est

La campagne de tournesol 2024 dans la zone Nord et Est de la France a été marquée par des conditions climatiques extrêmement capricieuses, affectant tant les surfaces cultivées que les rendements. Des semis retardés par des pluies incessantes, un été pluvieux favorisant l’apparition de maladies et une récolte tardive ont constitué de véritables défis pour les agriculteurs. Ces obstacles ont eu un impact significatif sur les rendements qui se révèlent, dans la plupart des cas, inférieurs aux attentes.

 

Pour faire le point plus en détails, n'hésitez pas à télécharger le bilan de campagne complet, en suivant ce lien : ici

Préparation de campagne Maturité/récolte Bourgogne-Franche-Comté Grand Est Lorraine, Alsace et Haute-Marne Hauts-de-France Tournesol Benjamin Delhaye (b.delhaye@terresinovia.fr)

Pic de vol confirmé pour les charançons du bourgeon terminal sur l’Est de la France

Sur l’Est de la France, le réseau de surveillance du territoire (BSV) met en évidence des captures significatives de charançon du bourgeon terminal au cours de ces 10 derniers jours. La gestion de ce charançon repose en premier lieu sur la combinaison de leviers agronomiques, à compléter par une intervention phytosanitaire si cela est nécessaire.

 

La nuisibilité et les dégâts sont occasionnés par les larves 

Les adultes, très discrets, pondent dans les pétioles à l'automne. Les larves peuvent passer dans le cœur des plantes au stade rosette et détruire le bourgeon terminal. Au printemps, les plantes ont alors un aspect buissonnant qui entraine des pertes de rendement. Il n’existe pas de relation entre le nombre d’individus capturés dans les cuvettes jaunes et les dégâts.

 

Avant toute intervention, il faut prendre en compte l’état de la parcelle de colza 

Le risque charançon du bourgeon terminal est réduit pour les gros colzas levés précocement qui poussent régulièrement au cours de l’automne et jusqu’à l’entrée de l’hiver. Evaluer l’état de la parcelle de colza en mesurant la biomasse aérienne en gramme/plante et en observant l’état des pivots permet de savoir si le colza sera capable de faire face à une attaque de charançons. C’est la combinaison de cet état agronomique et de la présence du ravageur qui permet d’évaluer le risque à la parcelle.
 

Les interventions sont à envisager en cas de captures lorsque les risques historiques (présence de dégâts antérieurs) et agronomiques (colza inférieur à 25 gr./plante et peu poussant) sont moyens et forts. Terres Inovia a développé un outil d’aide à la décision « Colza Risques Charançons du bourgeon terminal ». L’estimation du risque global à la parcelle est associée, si elle est nécessaire, à une recommandation de lutte insecticide. Cet outil permet de classer une parcelle dans un niveau de risque global.

 

Il faut viser l’adulte pour gérer les larves

Même si de la résistance par mutation de cible est détectée sur l’Est, les pyréthrinoïdes demeurent efficaces. En cas de besoin, il faut utiliser un pyréthrinoïde autorisé comme la lambda-cyhalothrine (ex : Karate Zéon 0,075 l/ha), la deltaméthrine (ex : Decis Expert 0,05 l/ha) ou la cyperméthrine (ex : Sherpa 100 EW 0,250 l/ha). L’étofenprox affiche un niveau d’efficacité inférieur. Minecto Gold qui bénéficie d’une dérogation pour une application pour lutter contre les larves de grosse altise sur certains départements n’est pas autorisé sur charançon du bourgeon terminal. Il doit être réservé à la lutte contre les larves d’altise, étant la seule solution efficace en cas de résistance forte des larves d’altise.
L’intervention doit intervenir une dizaine de jours après le début du vol du charançon pour être en adéquation avec le pic de vol et avant les premières pontes par les femelles. Les larves restant dans la plante, une intervention visant les larves ne sera pas efficace.
 

Automne Grand Est Lorraine, Alsace et Haute-Marne Bourgogne-Franche-Comté Ravageurs Colza Mathieu DULOT (m.dulot@terresinovia.fr)

Arrivée des grosses altises dans les colzas : comment réagir ?

Le vol de grosses altises a débuté et la colonisation des parcelles est en cours. Mais faut-il s’en inquiéter ? Dans la majorité des situations, les colzas sont bien développés et ne craignent plus les dégâts foliaires. Quelques rares situations peuvent néanmoins nécessiter une stratégie de lutte. Rappel des éléments de décision.

La majorité des colzas ne craint plus les dégâts foliaires 

Les BSV du 24 septembre 2024 sont unanimes : les grosses altises sont là ! La colonisation des colzas a débuté. On note cette semaine une forte augmentation de la fréquence des captures. Les insectes sont repérés dans 50 % des parcelles en Hauts-de France, 87 % en Champagne-Ardenne, 86 % en Lorraine, 88 % en Alsace et 68 % en Bourgogne-Franche-Comté (source BSV régionaux semaine 39). Pour autant, cette première vague d’insectes ne doit pas créer la panique. 80 à 90 % des colzas sur la zone Est ont plus de 3 feuilles. Compte tenu de leur stade de développement, ils ne craignent plus les destructions de surface foliaire occasionnées par les altises adultes. En revanche, il peut exister quelques cas particuliers de semis tardifs pour lesquels il faudra être vigilant dans les prochaines semaines.  

 

Assurer une protection si la survie des levées tardives est engagée 

Pour l’heure, les BSV ne rapportent pas d’importants dégâts foliaires sur les cultures encore au stade sensible. Toutefois, il n’est pas impossible qu’une parcelle levée tardivement soit localement soumise à la déprédation des altises. L’intervention ne se justifie que si la culture est en péril et que la disparition de la surface foliaire est plus importante que la croissance. Le seuil indicatif de risque fixé à 8 pieds sur 10 portants des morsures et 25% de la surface foliaire détruite, peut aider à se positionner sur l’intensité des dégâts observés et la nécessité d’une intervention. A partir de 4 feuilles, l’intervention est inutile car le colza rentre dans une phase de croissance active. Dans les régions où la résistance forte aux pyréthrinoïdes (SKDR) n’est pas généralisée, la lutte insecticide contre les altises adultes peut s’envisager avec des pyréthrinoïdes (Karaté Zéon, Decis Protech, Cythrine Max ou Sherpa 100 EW). En revanche, il n’existe plus de solutions insecticides efficaces contre les altises d’hiver adultes dans les secteurs où la résistance SKDR est généralisée. 

 

Réserver le MINECTO GOLD (usage dérogatoire sous conditions) aux larves de grosse altise du colza 

Dans un contexte de résistance très forte des altises d’hiver aux pyréthrinoïdes (mutation Skdr), Minecto Gold (s.a. cyantraniliprole) vient de recevoir une autorisation de mise sur le marché à titre de dérogation 120 jours (art53 – REG 1107/2009) du 25 septembre au 31 décembre 2024. Cette dérogation est limitée aux régions Grand Est, Bourgogne-Franche-Comté, Ile-de-France, Centre-Val de Loire et les départements de l’Allier, du Puy de Dôme, de l’Aisne et de l’Oise ; régions concernées par des phénomènes de résistance généralisée aux pyréthrinoïdes. L’autorisation reposant sur une application unique à partir de 6 feuilles et sur le résultat d’un test berlèse, Minecto Gold est à réserver plus tard en saison, pour la lutte contre les larves d’altises d’hiver. La réalisation de tests berlèse début novembre permettra d’évaluer le risque à la parcelle et de réaliser l’intervention, si nécessaire, en entrée d’hiver (courant novembre à début décembre). 

A lire aussi : Autorisation dérogatoire pour MINECTO GOLD contre les larves de grosse altise du colza

 

Grosse altise (Crédit Photo : L. Jung)

Automne Pause hivernale Lorraine, Alsace et Haute-Marne Ravageurs Colza Aurore Baillet - a.baillet@terresinovia.fr

Entre hétérogénéité de stades et maladies : conseils pour optimiser la récolte du tournesol

Cette année les récoltes de tournesol vont être très étalées, et dans certaines parcelles encore en fleurs à la mi-septembre, elles pourraient même être compromises. En cause : les contraintes climatiques du printemps n’ayant pas toujours permis un semis dans des conditions optimales, retardant parfois l’entrée en parcelle à la fin mai. De plus, dans certains secteurs, la présence du sclérotinia (de la tige et du capitule) risque d’impacter négativement les récoltes avec un risque accru de perte de graines et de capitules, en particulier en cas de récolte à sur-maturité.

Déterminer le bon stade pour récolter


Il est important de récolter les tournesols au stade optimal et non à sur-maturité pour permettre de limiter les pertes de graines dues aux oiseaux et aux maladies de fin de cycle, mais également d’éviter une récolte trop tardive dans des conditions humides qui pourraient compliquer également les semis de la culture suivante.
L’observation des plantes est indispensable pour déterminer le stade optimal. Le dos du capitule vire du jaune au brun, les feuilles sont toutes sénescentes (quelques feuilles hautes peuvent encore être vertes), la tige se dessèche et prend une couleur beige clair. 
 

 

Cette année, certaines parcelles pourraient présenter une forte hétérogénéité de stades et de maturité (stades différents, gros capitules, etc.). Dès lors que la grande majorité de la parcelle est au stade optimal, il faut démarrer la récolte, même si la partie la plus tardive du champ n’a pas encore atteint la maturité idéale. Quand cela est possible, il ne faut pas hésiter à découper la parcelle pour laisser la zone la plus tardive et revenir quelques jours plus tard pour terminer la récolte.


Utiliser le matériel de récolte adéquat avec les bons réglages


Il faut proscrire la récolte du tournesol sans équipement spécifique à cette culture. La récolte avec une coupe céréales peut entrainer des pertes multipliées par 5, expliquées par l’éjection des tiges et capitules vers l’avant qu’il est difficile de retenir seulement avec le rabatteur. 

La récolte à l’aide d’une coupe équipée de plateaux simples peut être réalisée avec des pertes très réduites pour un investissement raisonnable. Il faut cependant suivre quelques recommandations : 
- Choisir des plateaux étroits pour permettre d’augmenter les nombres de sections disponibles et récupérer les tournesols pas forcément alignés. Le risque de tiges qui se coincent et qui font obstacle est diminué. Au final, l’alimentation de la moissonneuse-batteuse est plus performante. 
- Suivre les lignes de semis avec les plateaux pour éviter que la pointe des plateaux ne touche trop les capitules et entraine un risque de casse ou de verse des plantes touchées.
- Mettre en place un carénage enveloppant le côté de la coupe avec un diviseur assez haut (carénage à l’intérieur et l’extérieur de la coupe). Le demi-plateau attaché au diviseur doit également être suffisamment large pour repousser les cannes vers le rabatteur.  
- Mettre en place des plaques qui masquent les griffes du rabatteur. Cela évite que les capitules s’accrochent dans les griffes en acier puis soient éjectés ou que les capitules s’effacent devant les longues griffes en composites des rabatteurs actuels. Cela permet également de bien racler les plateaux lorsque certaines plantes font obstacle entre deux plateaux. Ceci est plus fréquent lorsqu’il reste des feuilles sur les tiges de tournesol.
- Être vigilant sur les capitules qui passent en-dessous des plateaux en cas de hauteurs de plantes hétérogènes dans la parcelle. Il est cependant important de monter la coupe le plus haut possible pour éviter de faire entrer dans la batteuse trop de tiges et augmenter les impuretés.

Pour valider vos réglages de battage, il est important d’observer comment ressortent les capitules à l’arrière de la batteuse, ainsi que les pertes de graines sur le sol. Les capitules doivent ressortir entiers ou au maximum en 2 ou 3 morceaux et sans graines. Dans le cas contraire, il faudra jouer sur la vitesse du batteur, l’ouverture du batteur/contre batteur et la ventilation.
 

 

Maturité/récolte Bourgogne-Franche-Comté Hauts-de-France Grand Est Lorraine, Alsace et Haute-Marne Récolte Maitrise des maladies Tournesol Nicolas Latraye (n.latraye@terresinovia.fr)