Adventices difficiles à détruire
1. Graminées dans une parcelle de pois / 2. Renouée liseron et vulpin dans une parcelle de pois
Les adventices sont difficiles à contrôler uniquement en post-levée. Traiter une première fois en prélevée puis une seconde en post-levée.
AttentionBASAGRAN SG : usage retiré sur pois protéagineux d’hiver.
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Ammi majus
L'ammi majus présente un développement végétatif exubérant qui peut le rendre très concurrentiel en fin de cycle. Il est capable de germer toute l'année avec un pic en sortie d'hiver, début de printemps. Les germinations s'estompent à l'approche des fortes températures estivales pour reprendre à l'automne. La fructification a lieu pendant l'été. En raison de ces caractéristiques biologiques et de son mode de levée plutôt échelonné, la rotation des cultures n’est pas un levier très efficace. Des faux-semis dans l’interculture de fin d’été peuvent contribuer à réduire le stock semencier superficiel. Le labour n’a pas d’effet.
En prélevée : CENTIUM 36 CS à 0,25 l/ha présente une efficacité moyenne.
En post-levée (sur adventices jeunes, stade cotylédons à 2-3 feuilles) : BASAGRAN SG à 1,1 kg/ha ou le mélange BASAGRAN SG 0.6 kg/ha + PROWL 400 1l/ha sont efficaces (attention : BASAGRAN SG interdit sur pois d’hiver). CORUM 1 à 1,25 l/ha + adjuvant est également envisageable.
Ambroisie
Les levées étant échelonnées, il est préférable d’adopter une stratégie reposant sur un programme de traitement. La prélevée ne présente pas d’efficacité satisfaisante. BASAGRAN SG 1,1 kg/ha (interdit sur pois d’hiver) ou CORUM 1 à 1.25 l/ha + Dash. En forte infestation, privilégiez un programme à 2 applications : BASAGRAN SG à 1 kg/ha à 2-3 feuilles de l’ambroisie, puis CORUM 0,6 L/ha + DASH HC 10 jours plus tard.
Arroche (Atriplex)
Réaliser obligatoirement une prélevée avec NIRVANA S au minimum 3 l/ha ; si l’efficacité est moyenne réaliser un rattrapage en post-levée (2 possibilités : BASAGRAN SG 0,6 kg/ha ou CORUM 1 à 1,25 l/ha + adjuvant).
Repousses de tournesol
Elles sont contrôlées en prélevée avec NIRVANA S (sauf repousses de tournesol Clearfield et ExpressSun). En postlevée, elles sont contrôlées avec CORUM + DASH sauf pour les repousses de tournesol Clearfield et ExpressSun. Dans ce dernier cas, on utilisera BASAGRAN SG. Elles sont insensibles au stade cotylédons. Traiter entre les stades 1 et 2 feuilles à 1,1 kg/ha (interdit sur pois d’hiver).
Graminées (ray-grass, vulpin)
Le labour a fait ses preuves depuis longtemps sur graminées. Les faux-semis de fin d’été - automne sur ray-grass ou vulpin peuvent être également efficaces pour baisser le stock grainier à condition d’intervenir dans de bonnes conditions (travail du sol superficiel et rappuyé, avant une pluie significative et destruction appropriée). Dans les situations à risque de résistances (utilisation fréquente d’antigraminées foliaires de la famille des FOP, DIME, DEN ou inhibiteur de l’ALS type sulfonylurées) ou en cas de résistance déclarée, l’utilisation d’un herbicide à base propyzamide à 1,875 l/ha (KERB FLO, etc.) est fortement conseillée. Le délai avant récolte (DAR) limite la propyzamide au pois d’hiver. L'implantation d'un pois de printemps constitue un excellent levier de lutte contre les graminées dans la rotation. Néanmoins, en cas de risque de forte infestation en ray-grass au printemps, optez pour une solution de présemis : BONALAN 6 l/ha. Cette stratégie pourra ensuite intégrer un herbicide à base de cléthodime (CENTURION 240 EC, etc.).
Chardon
L’application en post-levée de TROPOTONE (2,4 MCPB) permet de freiner (3 l/ha) voire de détruire (4 l/ha) les ronds de chardons avant le stade apparition des boutons floraux (stade du chardon le plus sensible). En raison d’une sélectivité moyenne du produit, l’application restera localisée aux ronds de chardons.
Des pertes de rendement jusqu’à 50 %
Dans les systèmes n’ayant pas recours aux herbicides, les infestations d’adventices affectent le rendement en pois. Les pertes sont évaluées entre 20 et 50 %. Moins de graines sont produites par tige de pois en raison de la diminution de la nutrition azotée.
Les adventices sont plus compétitives que le pois pour prélever l’azote minéral du sol. Le pois doit se contenter de la fixation symbiotique de l’azote atmosphérique par les nodosités racinaires. Cette fonction devient insuffisante pour couvrir les besoins du pois en raison d’une limitation du potentiel de fixation : développement racinaire du pois lent et installation lente de sa couverture foliaire.
Infloweb : une mine d’informations et de conseils sur plus de 40 adventices majeures des grandes cultures
Terres Inovia, l’ACTA, AgroSup Dijon, ARVALIS-Institut du végétal, la FNAMS, l’INRA, l’ITAB et l’ITB proposent Infloweb, un site web qui rassemble et synthétise, de façon pédagogique, des connaissances scientifiques et techniques sur plus de 40 adventices majeures des grandes cultures. Les contenus, rédigés par des experts du domaine, sont destinés à un large public d’agriculteurs, conseillers, enseignants et étudiants, pour aider au raisonnement des stratégies de désherbage. Après avoir sélectionné l’adventice qui vous intéresse, vous accédez à des informations utiles sur sa description botanique (avec illustrations), sa biologie, son affinité vis-à-vis des milieux et des cultures, les facteurs favorables à son extension, et sa nuisibilité dans les grandes cultures, y compris les espèces porte-graines. Les différents moyens de lutte disponibles sont aussi passés en revue : méthodes préventives et agronomiques, choix des herbicides les plus adaptés et désherbage mécanique. Des recommandations de lutte spécifiques en agriculture biologique sont également fournies. |
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Gestion agronomique des adventices en pois
Le pois est sensible à la concurrence des adventices. Par conséquent, il est conseillé de préférer les parcelles propres pour y cultiver du pois. Si une parcelle est laissée moyennement propre par le précédent, on privilégiera la mise en place d’une féverole sur cette parcelle.
Pensée et coquelicot dans une parcelle de pois.
Approche préventive
La maîtrise des adventices en pois passe avant tout par la prévention :
Varier les cultures dans les rotations (avec éventuellement des prairies, particulièrement pour l’AB) et utiliser des semences propres.
Le déchaumage précoce permet d’éviter la grenaison des adventices avant le pois : pour détruire des adventices à des stades bien avancés, privilégier les déchaumeurs à socs larges et plats ou les cultivateurs à dents rigides. Le déchaumage (avec rappuyage) peut permettre également de déstocker des graines d’adventices, en les faisant germer.
Le labour est envisageable avant le pois pour épuiser le stock semencier des graminées en particulier. Toutefois, un labour tous les 3 à 4 ans seulement permet d’éviter la répartition du stock de semences sur tous les horizons. Il est conseillé de labourer en terre ressuyée à 15-20 cm et avec des rasettes pour accroître l’efficacité du retournement de sol en projetant en fond de raie les plantules et les graines d’adventices.
Le faux-semis pour diminuer la pression des adventices : la technique du faux-semis permet de diminuer le stock des graines d’adventices dans le sol. Veiller à ne pas trop affiner un sol sensible à la battance. Effectuer les faux-semis sur sol ressuyé et en fonction de l’adventice visée.
Choix de la variété : une variété capable de couvrir rapidement le sol (hauteur, port, biomasse…) favorise l’étouffement des adventices.
Passages mécaniques à l’aveugle : La herse étrille ou la houe rotative passée en prélevée limite les risques d’infestation en début de cycle (pour en savoir plus, consulter l'article désherbage mécanique du pois)
Stratégies chimiques : Le désherbage se raisonne à la parcelle, en fonction de la flore connue. En pois de printemps, une application en prélevée offre un plus large spectre de produits ; une application en post levée uniquement est plus économique, à condition de bien connaitre sa flore. Un programme pré puis post levée permet de sécuriser la gestion des adventices et de levées échelonnées.
Les mesures préventives, mais également curatives (voir article désherbage mécanique du pois et voir article désherbage chimique du pois), sont importantes car le salissement de fin de cycle est fréquent dans le pois, lorsque sa biomasse végétale s’éclaircit. Or cette concurrence tardive impacte le rendement du pois.
Efficacité des leviers agronomiques sur pois
| Adventices | Rotation diversifiée | Labour occasionnel | Déchaumages/ déstockage d'été | Faux-semis (avant semis de culture suivante) |
| Pois P et H | Pois P et H | Pois P et H | Pois H | |
| Bromes | ||||
| Folle avoine de printemps | ||||
| Folle avoine d'automne | ||||
| Ray-grass | ||||
| Vulpin | ||||
| Chénopode blanc | ||||
| Coquelicot | ||||
| Matricaires et Anthémis | ||||
| Mercuriale annuelle | ||||
| Moutarde des champs | ||||
| Stellaire intermédiaire | ||||
| Renouée liseron | ||||
| Renouée des oiseaux | ||||
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Renouée persicaire |
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| Gaillet gratteron | ||||
| Ammi majus | ||||
| Ravenelle | ||||
| Laiteron rude | ||||
| Pensée des champs | ||||
| Véronique de Perse | ||||
| Véronique à feuille de lierre | ||||
| Morelle noire | ||||
| Chardon des champs | ||||
| Rumex à feuilles obtuses et Rumex crépu | ||||
| Liseron des champs | ||||
| Liseron des haies |
| Bonne efficacité | |
| Efficacité moyenne ou irrégulière | |
| Efficacité insuffisante ou très aléatoire | |
| Efficacité nulle ou technique non pertinente |
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Après avoir sélectionné l’adventice qui vous intéresse, vous accédez à des informations utiles sur sa description botanique (avec illustrations), sa biologie, son affinité vis-à-vis des milieux et des cultures, les facteurs favorables à son extension, et sa nuisibilité dans les grandes cultures, y compris les espèces porte-graines. Les différents moyens de lutte disponibles sont aussi passés en revue : méthodes préventives et agronomiques, choix des herbicides les plus adaptés et désherbage mécanique. Des recommandations de lutte spécifiques en agriculture biologique sont également fournies. |
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Désherbage mécanique ou mixte du pois
Intervenir avant et après la levée
Le désherbage mécanique est surtout pratiqué en bio ; il peut cependant être utilisé en conventionnel en complément du désherbage chimique.
Pour cela, il sera nécessaire de réaliser 2 à 3 passages avec la herse étrille ou la houe rotative :
Herse étrille sur pois de printemps (à gauche) et houe rotative (à droite).
De manière générale, intervenir sur sol ressuyé et par temps séchant sur adventices jeunes ; privilégier la herse étrille qui est sensiblement plus efficace que la houe rotative qui n’arrache que les adventices très jeunes (surtout stade fil blanc). En revanche, si le sol est plutôt battant préférer la houe rotative qui pénètrera mieux dans le sol que la herse étrille et jouera son rôle d’« écroûteuse ».
Avant la levée : un passage de herse étrille ou de houe rotative à l’aveugle, dès que la portance du sol est suffisante, est intéressant car les adventices sont très jeunes et donc faciles à détruire. Cependant, le stade germination étant très sensible à l’écrasement des roues, intervenir en prélevée que si nécessaire (levée d’adventices) et préférer des outils larges pour diminuer la surface des passages de roues.
Après la levée : un ou des passage(s) avec la herse étrille (ou la houe rotative) entre les stades 2 et 5 feuilles sont envisageables (et même nécessaires car souvent le passage à l’aveugle ne suffit pas). Il est conseillé de cibler l’intervention après et avant 2-3 jours de beau temps pour une meilleure efficacité. Il ne faut plus intervenir dès que le pois a des vrilles bien développées. Sinon, les risques d’arracher des pieds sont élevés. De plus, en créant un espace nu ces pertes de plantes peuvent favoriser le développement des adventices à cet endroit.
Stades de passage des outils de désherbage mécanique sur pois de printemps
Les pertes de pieds de pois sont plus faibles avec la houe rotative (qui est plus sélective de la culture) qu’avec la herse étrille. Cependant, ces pertes avec herse étrille sont raisonnables si on intervient sur un pois levé et pas trop développé, et aucun impact sur le rendement n’a été décelé dans nos essais. Pour plus de prudence, il est possible de semer le pois légèrement plus densément (pas plus de 10%). Pour trouver le bon compromis entre une bonne sélectivité pour la culture et une bonne efficacité sur les adventices, régler l’agressivité de la herse (inclinaison des dents et 3ème point) en faisant des tests sur un bout de champ.
Dans le passage de roues, les pertes de pieds dues à l’écrasement du tracteur sont estimées à 22% quelque soit l’outil et quel que soit le stade. A titre d’exemple, une herse de 3m entrainera donc 4,5 % de pertes sur toute la surface par écrasement des roues tandis qu’une herse de 12m engendrera 1% de pertes de pieds sur toute la surface à cause du passage de roues. C’est le 1er passage d’outils qui est le plus néfaste au pois dans le passage de roues ; le stade germination est particulièrement sensible.
Passage de roues marqué dans un pois de printemps désherbé mécaniquement en expérimentation
Raisonner par stratégies
Il est bien entendu possible d’associer (voire d’alléger) les programmes herbicides aux interventions mécaniques. Les deux types de techniques sont complémentaires et facilitent la réduction de l’IFT. Par exemple, une application de Challenge + Basagran en post-levée peut être combinée à des passages mécaniques à l’aveugle ou de début de cycle (lorsque les adventices sont encore jeunes pour être sensibles à la herse étrille et à la houe rotative et que le pois n’a pas encore de vrilles bien développées risquant de s’accrocher aux outils). L’efficacité de ces itinéraires mixtes s’est révélée intéressante dans nos essais (meilleure qu’un désherbage mécanique seul et qu’un désherbage chimique seul), en particulier ceux avec la herse étrille réalisée entre 2 et 5 feuilles du pois suivie du traitement Challenge + Basagran.
Les années sèches, cette modalité mixte donne des efficacités intéressantes (de plus de à 90% sur renouée liseron 6 pl/m² dans le dernier essai réalisé dans le Berry et financé par cap protéines) et supérieures à la référence tout chimique.
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Stratégie de lutte contre les adventices pour le lin d’hiver – campagne 2023-2024
Lin d’hiver : le programme de désherbage antidicotylédones
La lutte contre les dicotylédones pour le lin d’hiver se base désormais sur des produits à base de metsulfuron-methyl (ALLIE SX) et de bifénox (FOX). Le stade des adventices lors de l’intervention est primordial, il est conseillé de viser le stade jeune de l’adventice (stade cotylédons, à 4 feuilles).
FOX est utilisable sur lin oléagineux à l’entrée de l’hiver. A la dose de 1 l/ha, il est efficace sur véroniques sp., pensée des champs, fumeterre, ou encore coquelicot (dont résistant aux inhibiteurs de l’ALS, comme les sulfonylurées). La dose peut même être réduite à 0,5 l/ha sur véroniques et pensées lorsqu’il est associé à ALLIE SX. Il est important de respecter les conditions d’emploi.
| FOX : Appliquer à partir du stade 5 cm du lin ET 50 jours après semis. Efficacité conditionnée par le stade des adventices. Doit être appliqué sans adjuvant et sur feuillage sec. Ne pas mélanger avec un anti-graminées foliaire. Eviter les périodes où un gel peut suivre l'application de quelques jours (4-6 jours). Eviter des amplitudes thermiques supérieures à 15°C dans les 3 jours qui suivent. Ne pas utiliser en sortie d'hiver. |
ALLIE SX 15g/ha, offre un spectre assez complet avec des bonnes efficacités sur crucifères, coquelicot, géraniums et matricaire. On note encore une efficacité moyenne à bonne sur laiteron et seneçon (LONTREL pourra compléter l’efficacité au printemps. Une telle application sera insuffisante sur gaillet, fumeterre et véroniques.
Terres Inovia a aussi expérimenté l’association ALLIE SX 15 g/ha + FOX 0,5 à 1 l/ha. Lorsque les conditions d’application de FOX sont respectées, l’addition d’ALLIE SX ne vient pas modifier la sélectivité de FOX. Cette association n’est pas couverte par les firmes mais peut se faire sous la responsabilité du producteur. Elle permet un spectre très complet à l’entrée de l’hiver. FOX renforce la faible dose d’ALLIE SX (à seulement 15 g/ha) sur crucifères, coquelicot (surtout en cas de résistance), fumeterre, géranium et jonc des crapauds. Cette association est également très efficace sur véronique et pensée (défaut d’ALLIE). L’association avec 1 l/ha de FOX apporte une légère efficacité sur gaillet (comparativement à ALLIE SX seul qui ne permet pas de limiter l’adventice). En forte infestation, le recours à GRATIL est nécessaire en sortie d’hiver, en complément de l’association ALLIE SX + FOX.
Il est possible, réglementairement, de monter la dose d’ALLIE SX à 25 g/ha pour des usages en sortie d’hiver, jusqu’à 20 cm du lin maximum. Mais en cas de fortes infestations de véroniques, préférez l’application d’entrée hiver avec l’association FOX + ALLIE SX.
L’association de FOX avec GRATIL, à 5 cm du lin, est possible (et cautionnée par la firme ADAMA), sur la base des doses maximales /ha suivantes : Fox 1 l/ha + Gratil 20 g/ha. Ce mélange permet de renforcer l’action de FOX sur gaillet et crucifères (capselle, repousses de colza, ravenelle, sanve). Sans être totalement efficace, GRATIL à 20 g/ha présente aussi un intérêt sur rumex dont les biomasses sont réduites. Si l’application de GRATIL peut être reportée en sortie hiver, ce n’est pas le cas de FOX.
Reste enfin l’option LONTREL (100 ou SG) en sortie d’hiver, pour gérer des chardons des champs, le chardon marie, des laiterons, des matricaires, des séneçons, en plein ou en tir à vue. C’est un complément intéressant sur bleuet. Enfin, c’est le seul herbicide capable de maîtriser des levées de printemps d’ambroisie.
| Post-levée précoce Stade adventices juvéniles Stade 5 cm du lin et 50 jours après le semis |
Cout en €/ha |
Rattrapage sortie hiver |
Cout en €/ha | |
| ALLIE SX 15 g/ha + FOX 0.5 à 1 l/ha | 35 à 41 € | Gaillet | GRATIL 0.04 kg/ha | 18€ |
| Chardons, laiterons, matricaires, séneçons | LONTREL SG ou 100 pleine dose + huile (possible localisé sur ronds) | 39€ | ||
| Rattrapage antigraminées si nécessaire | ||||
En lin d’hiver : attention à la sensibilité au gel des antigraminées foliaires
En situation de forte infestation de graminées et/ou présence de graminées résistantes, réalisez un désherbage de pré-semis incorporé avec Avadex 480, dont l’efficacité avoisine 60-80 % lorsque l’application est réalisée sur sol frais. Cette base peut être complétée en végétation par un antigraminées foliaire, dans le cas où les ray-grass et/ou vulpins sont encore sensibles.
Noter que les efficacités fortement affectées par la résistance aux inhibiteurs de l’ACCase (“fop”, “dime” et “den”) sont parfois meilleures pour la cléthodime. Mais la fréquence de la résistance progresse, d’où l’intérêt de l’application en pré-semis, parfois la seule façon de contrôler les graminées.
Une autre donnée doit aussi être prise en compte, celle de l’augmentation de la sensibilité des lins au gel après passage d’un anti-graminée foliaire (AGF) à l’automne :
- Dans les zones à hivers froids (Centre, Nord et Est), éviter autant que possible l’usage d’un AGF avant la sortie hiver.
- Dans les zones à hivers plus doux (Sud-Ouest, Ouest), l’application d’un AGF à l’automne est envisageable, seulement en cas de concurrence précoce.
- D’une manière générale : mieux vaut positionner l’AGF en sortie d’hiver.
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Présemis |
Antigraminées foliaires de post-levée | Commentaires | Coût(€/ha) | |
| Très forte infestation de graminées et/ou graminées résistantes | Lin oléagineux d'hiver déconseillé | |||
| Moyenne à forte infestation de graminées |
AVADEX 480 |
AGF si nécessaire |
En non-labour : faux semis. Ne pas travailler le sol au dernier moment, et glyphosate juste avant semis. |
70-80 €/ha |
| Faible infestation de graminées | - | AGF si nécessaire | 30 €/ha | |
Les autres leviers de gestion de l’enherbement
Tous les leviers agronomiques doivent être mobilisés, autant que possible, pour mieux contrôler le salissement des lins : rotations longues et diversifiées, labour tous les 3 à 4 ans dans la rotation, déchaumages, semis en bonnes conditions.
Le désherbage mécanique est aussi une possibilité. En tendance, contrairement à ce que nous observons sur d’autres cultures, la herse étrille est moins agressive que la houe rotative sur lin oléagineux. Son efficacité reste limitée sur graminées.
La principale difficulté dans la mise en œuvre du désherbage mécanique sur lin oléagineux réside dans le nombre de fenêtres climatiques disponibles, parfois très réduit à partir de la mi-octobre. Des travaux sont prévus pour les prochains semis afin d’évaluer l’intérêt de la herse étrille en aveugle, c’est-à-dire en prélevée de la culture, donc sur fin septembre-début octobre.
La mise en pratique de ces leviers est détaillée dans le guide lin édition 2022
Zoé Le Bihan - z.lebihan@terresinovia.fr - Référente lin et lentilles zone Centre & Ouest
Franck Duroueix - f.duroueix@terresinovia.fr - Responsable évaluation des intrants
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Gestion des adventices en lin : se baser sur des méthodes agronomiques
Le lin est une plante peu couvrante et sensible à la concurrence des adventices. Une parcelle propre est donc indispensable pour obtenir de bons rendements, faciliter la moisson et éviter des récoltes trop humides et sales dépassant les normes commerciales (9 % humidité, 2 % impuretés).
Anthémis élevée dans un jeune lin
Privilégier les rotations longues et diversifiées
Cela permet l’alternance de cultures d’hiver et de printemps qui crée une rupture efficace du cycle des adventices et une utilisation plus diversifiée des familles chimiques.
Réaliser un labour tous les 3 à 4 ans dans la rotation
En cas de difficultés liées aux graminées, le labour occasionnel permet de diminuer le stock semencier de certaines espèces (efficace sur bromes, vulpin, ray-grass). Dans les situations pour lesquelles les faux-semis sont impossibles ou difficilement mis en œuvre, le labour permet de lutter efficacement contre les repousses.
Déchaumages
Il est souhaitable de réaliser plusieurs déchaumages superficiels après récolte du précédent pour permettre un déstockage des graines d’adventices (faux-semis), favoriser la dégradation des résidus de récolte et réduire la présence de ravageurs. Attention à l’affinage excessif du lit de semences qui augmente les risques de battance en sols limoneux, ainsi qu’au tassement du sol auquel le lin est très sensible.
Réaliser un semis en bonnes conditions
Semer dans de bonnes conditions (bonne gestion des résidus de culture, terre réchauffée, vitesse de semis et profondeur maîtrisée) favorise une bonne levée et se traduit par une meilleure concurrence du lin vis-à-vis des adventices.
lin non infesté d’adventices
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Après avoir sélectionné l’adventice qui vous intéresse, vous accédez à des informations utiles sur sa description botanique (avec illustrations), sa biologie, son affinité vis-à-vis des milieux et des cultures, les facteurs favorables à son extension, et sa nuisibilité dans les grandes cultures, y compris les espèces porte-graines. Les différents moyens de lutte disponibles sont aussi passés en revue : méthodes préventives et agronomiques, choix des herbicides les plus adaptés et désherbage mécanique. Des recommandations de lutte spécifiques en agriculture biologique sont également fournies. |
Désherbage mécanique et mixte du lin oléagineux
Il est possible de désherber mécaniquement les lins d’hiver et de printemps. Le désherbage mécanique montre un intérêt sur des adventices jeunes, en conditions de passages optimales (sol ressuyé pendant l’intervention et 2 à 3 jours sans pluie suivant l’intervention), tout en respectant vitesse, réglages et stades de passage pour ne pas pénaliser la culture (réaliser des tests en bord de champ pour trouver le réglage et la vitesse adaptés entre bonne efficacité sur les adventices et bonne sélectivité sur la culture).
Passages de herse étrille à gauche et houe rotative à droite.
Les outils utilisables sur le lin sont surtout la herse étrille et la houe rotative en raison de l’écartement de la culture. Une bineuse à céréales autoguidée peut être utilisée sur un lin semé à écartement de 15-17 cm.
Quand intervenir avec les outils mécaniques sur le lin ?
La herse étrille et la houe rotative sont efficaces sur adventices jeunes (fil blanc, cotylédons), il ne faut donc pas trop attendre pour commencer à désherber mécaniquement le lin.
A quelques nuances près, la plage d’intervention des outils mécaniques en plein sur lin oléagineux se situe entre 2-5 cm du lin jusqu’à 10-12 cm (vérifier le bon enracinement du lin et la bonne vigueur de la culture avant d’intervenir). Sur lin, il est recommandé de ne pas trop augmenter la vitesse de passage et l’agressivité des outils.
La herse étrille peut se passer à 5-8 km/h, la houe rotative peut aller jusqu’à 13-15 km/h. Cette dernière peut légèrement recouvrir le lin de terre mais celui-ci reprend ensuite facilement le dessus dans les jours qui suivent le passage : finalement, le résultat visuel immédiatement après passage est plus impressionnant qu’inquiétant. Pour compenser des éventuelles pertes, il est possible de semer un peu plus dense (soit 5 à 10% de plus que la densité préconisée).
En cas de sols non limoneux, privilégier l’utilisation de la herse étrille, à tendance plus efficace que la houe rotative et moins exigeante en termes de stades des adventices. En revanche, en sol battant la herse étrille ne parviendra pas à rentrer dans le sol et la houe rotative est alors incontournable pour le désherbage mécanique en plein.
Par ailleurs, les passages de herse étrille ou de houe rotative en aveugle sont toujours intéressants pour faire gagner à la culture un temps d’avance sur les adventices. En effet, arrachées au stade fil blanc ou cotylédons pendant la levée de la culture, elles seront ensuite « en retard » par rapport au développement de la culture.
Enfin, plusieurs passages au cours du cycle sont nécessaires pour une meilleure efficacité.
Si le binage est envisagé avec une bineuse à céréales autoguidée, il faut privilégier les écartements de 15 ou 17 cm.
Le binage sera efficace sur des adventices plus développées (jusqu’à 3 feuilles).
Les stades du lin oléagineux pour lesquels un ou des binage(s) précis peuvent être réalisés sont à partir de 6-8 cm jusqu’à 25 cm. Il faut adapter la vitesse en fonction du stade du lin. Sur des stades précoces, il est indispensable d’utiliser des protections pour éviter le recouvrement des plantules par la terre et adapter la vitesse d’avancement. Il est possible de passer plus tôt (dès le stade 4 cm) à condition de passer très lentement pour ne pas ensevelir le lin.
De manière générale, si le désherbage mécanique est prévu sur le lin il est conseillé d’adapter sa densité de semis pour compenser des éventuelles pertes (+ 5 à 10 % de la densité préconisées).
Les bons réglages sont indispensables !
Les réglages d’outils sont essentiels pour préserver le lin et détruire un maximum de mauvaises herbes. Il est conseillé de tester préalablement les outils sur une distance courte mais suffisante pour que la vitesse de travail soit atteinte. Attention, ces réglages doivent être renouvelés à chaque stade de développement de la culture et des adventices, et à chaque nouvelle parcelle (surtout si les types de sol diffèrent).
Herse étrille : inclinaison des dents, profondeur de travail et vitesse d’avancement forment la combinaison gagnante, parfois délicate à obtenir. En modifiant l’un de ces paramètres, s'assurer de ne pas perturber les autres réglages. Il vaut mieux parfois diminuer l’agressivité et conserver ou augmenter la vitesse d’avancement.
Houe rotative : très simples sur ce type d’outil, les réglages consistent en une mise à niveau de l’appareil (attelage 3ème point) et un ajustement de la vitesse d’avancement en fonction du stade de la culture. Sur certains modèles, des roues de terrage et ressorts de pression supplémentaires permettent de régler la profondeur et la pression des roues au sol. Il est parfois nécessaire de placer des masses à l’avant du tracteur pour éviter un déséquilibre de charges.
Désherbage mixte
Intégrée à une stratégie de lutte plus globale, la lutte mixte, combinant à la fois désherbage chimique et désherbage mécanique est un bon moyen pour maîtriser les adventices. Apportant fiabilité et souplesse de réalisation pour la première et diminution significative de l’IFT pour la seconde, ces deux techniques sont complémentaires.
Il y a d'autres moyens de gérer les mauvaises herbes. Pour cela, il faut se renseigner sur les leviers agronomiques disponibles pour le lin
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Gestion des adventices en soja
Combiner lutte préventive et curative
Prises séparément, les solutions agronomiques ou mécaniques ne peuvent garantir un désherbage suffisant. Une règle d’or consiste donc à combiner, autant que faire se peut, un maximum de ces méthodes pour parvenir à une gestion durable du salissement.
Des pratiques curatives visent à limiter toute compétition entre la culture et les mauvaises herbes. Le bon usage des outils mécaniques (période d’intervention et réglages en adéquation avec les types de sol et les conditions météo) est alors de rigueur.
Efficacités comparées des différentes méthodes sur une sélection d'adventices
Ce tableau indique le niveau d'efficacité des méthodes préventives et curatives disponibles en agriculture biologique sur les principales adventices du soja, graminées et dicotylédones.
| Méthodes préventives | Méthodes curatives | |||||||
| Rotation longue et diversifiée | Déchaumage (été) | Labour occasionnel | Faux-semis (printemps, avant semis) (1) | Report de la date de semis (2) | Houe rotative, écroûteuse sur limons (3) | Herse étrille (3) | Bineuse (3) | |
| Panic pied de coq | ||||||||
| Sétaires | ||||||||
| Digitaire sanguine | ||||||||
| Amarante réfléchie et A. hybride | ||||||||
| Ambroisie à feuille d'armoise | ||||||||
| Chénopode blanc | ||||||||
| Folle avoine | ||||||||
| Datura stramoine | ||||||||
| Helminthie fausse-vipérine | ||||||||
| Matricaires et Anthémis | ||||||||
| Mercuriale annuelle | ||||||||
| Morelle noire | ||||||||
| Renouée liseron | ||||||||
| Renouée des oiseaux | ||||||||
| Renouée persicaire et f. de patience | ||||||||
| Tournesol sauvage | ||||||||
| Xanthium (Lampourde à gros fruits) | ||||||||
| Bonne efficacité | |
| Efficacité moyenne ou irrégulière | |
| Efficacité insuffisante ou très aléatoire | |
| Efficacité nulle ou technique non pertinente |
(1) si les conditions pédoclimatiques sont favorables
(2) semis jusqu'au 1er juin (AB)
(3) si les conditions d'intervention sont favorables et avec des passages réalisés sur des adventices jeunes
Rotation et choix de la parcelle
Eviter les parcelles à risques
Le désherbage du soja peut être problématique dans certaines situations, particulièrement en bio. Le choix des parcelles en fonction de l'historique du salissement est primordial.
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Diversifier les rotations
A l’échelle de la rotation, l’anticipation se traduit par le choix de cultures diversifiées, destinées à gêner au maximum la croissance et le développement des mauvaises herbes.
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Déchaumage, labour, faux-semis
Déchaumer dès la moisson du précédent
Réalisé, au plus tôt juste après la moisson et, dans tous les cas, avant la grenaison des mauvaises herbes présentes durant l’été, le déchaumage vise à détruire des mauvaises herbes développées et à éviter toute augmentation du stock semencier. Il peut également stimuler la levée groupée de certaines espèces annuelles non dormantes ou à faible dormance et capables de lever jusqu’en fin d’été (bromes, ray-grass, amarantes, voire chénopodes), à la faveur d’un temps assez humide et doux.
Le déchaumage est impératif en présence d'ambroisie, en raison du risque allergisant du pollen.
- Si les mauvaises herbes risquent de grainer après la récolte du précédent, déchaumer précocement en été.
- Pour détruire les adventices à des stades avancés, privilégier les cultivateurs à dents rigides (type Smaragd) ou à socs larges et plats (type Horsch terrano).
- Les déchaumeurs à disques indépendants (type Carrier) ou cover-crops sont moins efficaces et nécessitent des passages croisés.
Labourer pour ensevelir et épuiser les semences
Le labour élimine les adventices et les repousses de cultures installées et assure un enfouissement de près de 90 % des graines de l’année localisées en surface. En profondeur, les graines perdent leur viabilité au cours du temps, les graminées beaucoup plus rapidement que les dicotylédones. En revanche, le labour fait généralement remonter à la surface 35 % de graines anciennes encore viables (mais dormantes), enfouies au cours des années antérieures.
- Il est conseillé de labourer lentement, en terre bien ressuyée, à 20-25 cm de profondeur.
- Pour lutter contre les espèces annuelles dont les graines dépérissent rapidement dans le sol (bromes, vulpins, ray-grass, panics, sétaires, digitaires), un intervalle de 3 à 4 ans entre chaque labour est optimal.
- Le labour n’est pas approprié dans le cas de dicotylédones aux levées printanières (ambroisie, amarantes, chénopodes, morelles, renouées, datura…).
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Pratiquer le faux-semis pour réduire le stock
Positionné(s) dans les 2 mois qui précèdent le semis du soja, le ou les faux-semis, à intervalle de 15 à 20 jours minimum, vise(nt) à obtenir un lit de semences aussi propre que possible et un salissement minimal de la culture. Un faux-semis se réalise en deux étapes : stimulation de la levée des mauvaises herbes par un travail du sol superficiel rappuyé, puis destruction. A long terme, la répétition annuelle de faux-semis participe à la réduction du stock semencier pour les cultures suivantes.
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Après la reprise du labour, faire une première préparation superficielle avec un outil à dents (vibroculteur, herse plate, herse de déchaumage ou herse étrille), complétée par un rappuyage, dès les premiers signes de réchauffements.
Pour une bonne réussite des faux-semis, réaliser le travail du sol superficiel sur un sol ressuyé, de préférence avant une petite pluie, en visant une profondeur de travail régulière et voisine de 5 cm.
Laisser passer 15 à 20 jours puis renouveler l’opération en veillant toujours à maintenir une action superficielle pour ne pas remonter d’autres graines jusque là dormantes.
Détruire les dernières levées avant le vrai semis qui n’aura généralement pas lieu avant début mai.
Adaptation au type de sol
En sol argileux, mieux vaut démarrer tôt les préparations superficielles pour rendre le faux-semis efficace.
Dans certains sols (limons surtout), l’exercice du faux-semis est parfois délicat : l’affinement et l’absence de mottes peuvent en effet favoriser la battance. Il est donc important d’intervenir à bon escient et, dans tous les cas, en conditions parfaitement ressuyées.
Décaler la date de semis : en soja bio ou en présence d’adventices printanières difficiles
En effet, attendre suffisamment (mais pas trop pour ne pas compromettre le potentiel de rendement) permet de bénéficier de températures plus poussantes, favorisant une levée rapide et homogène du soja qui sera plus concurrentiel vis-à-vis des adventices.
D’autre part, retarder le semis du soja permet d’avoir préalablement le temps de réaliser le(s) faux-semis.
Enfin, le seul report de la date de semis permet de limiter une partie des levées des espèces capables de germer tôt en saison (renouées liseron par exemple).
Effet de la date de semis sur le salissement du soja
- Semer à partir de début mai. Dans les régions du Sud-Ouest et en Rhône-Alpes, le meilleur compromis entre la maîtrise du salissement et le maintien du potentiel de rendement semble se situer autour du 10-15 mai, à condition de disposer d’une précocité variétale adaptée au contexte.
- En soja non irrigué, mieux vaut ne pas repousser au-delà du 15 mai.
- En soja irrigué, le semis peut s’envisager jusqu’au 25 mai.
- Semer le plus uniformément possible (vitesse lente, profondeur de semis constante), pour maximiser la pousse précoce du soja.
Pour en savoir plus :
Gestion des adventices difficiles en tournesol et en soja
Gestion de l'ambroisie à feuille d'armoise en tournesol et soja
Désherbage mécanique du soja
| Cet article convient aux pratiques conventionnelles et bio |
Les outils de lutte mécanique
Caractéristiques des différents outils
| Herse étrille | Houe rotative/écrouteuse | Bineuse à dents | |
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Mode d’action sur adventices |
Déracine et/ou recouvre |
Déracine, recouvre, blesse |
Sectionne, recouvre |
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Action sur le rang |
Oui | Oui |
Non, sauf si buttage* ou doigts rotatifs |
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Action sur les vivaces |
Non | Non |
Oui, ralentit la croissance des |
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Profondeur de travail |
2 - 3 cm |
2 - 4 cm | 2,5 - 6 cm |
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Vitesse d’avancement avant levée |
8 à 12 km/h |
15 à 20 km/h | |
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Vitesse d’avancement après levée |
2 km/h jusqu’aux 1ères feuilles unifoliées puis |
8 à 20 km/h |
3 à 10 km/h |
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Effet sur la structure du sol |
Ameublit, aère et nivelle le sol en superficie |
Ameublit, écroûte, aère jusqu’à 2 - 4 cm |
Brasse, écroûte et ameublit le sol de 3 à 5 cm |
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Types de sol favorables |
Argilo-calcaires et limons non battants |
Tous types de sol y compris limons battants (plus décevant en argilo-calcaire) |
Tous types de sol |
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Conditions de réalisation |
Sol ressuyé, conditions séchantes |
Sol frais à sec, conditions séchantes |
Sol ressuyé, conditions séchantes |
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Situations à éviter |
Sol lourd, battant, frais, trop pierreux, avec présence de résidus |
Sols caillouteux |
Sol peu nivelé, courbes et dévers, résidus importants |
* à privilégier sur des variétés à haute insertion de première gousse
Les bons réglages sont indispensables !
Les réglages d’outils sont essentiels pour préserver le soja et détruire un maximum de mauvaises herbes. Il est conseillé de tester préalablement les outils sur une distance courte mais suffisante pour que la vitesse de travail soit atteinte. Attention, ces réglages doivent être renouvelés à chaque stade de développement de la culture et des adventices, et à chaque nouvelle parcelle (surtout si les types de sol diffèrent).
Herse étrille : inclinaison des dents, profondeur de travail et vitesse d’avancement forment la combinaison gagnante, parfois délicate à obtenir. En modifiant l’un de ces paramètres, s'assurer de ne pas perturber les autres réglages. Il vaut mieux parfois diminuer l’agressivité et conserver ou augmenter la vitesse d’avancement.
Passage de herse étrille dans du soja
Houe rotative : très simples sur ce type d’outil, les réglages consistent en une mise à niveau de l’appareil (attelage 3ème point) et un ajustement de la vitesse d’avancement en fonction du stade de la culture. Sur certains modèles, des roues de terrage et ressorts de pression supplémentaires permettent de régler la profondeur et la pression des roues au sol. Il est parfois nécessaire de placer des masses à l’avant du tracteur pour éviter un déséquilibre de charges.
Passage de houe rotative dans du soja
Bineuse : avant tout, s'assurer que l’outil conserve bien la trajectoire du tracteur. Ajuster ensuite la profondeur des éléments (terrage par vérin ou vis manivelle) et l’angle d’attaque des dents en fonction du type de sol et des éventuelles zones de compactions derrière les roues du tracteur. Le 3ème point sert à mettre les éléments d’aplomb par rapport au sol et trouve tout son intérêt dans les sols compactés. Le type de dent (rigide ou flexible), la largeur et la forme des socs influencent le travail du sol et la qualité du désherbage. Pour protéger les jeunes plants de soja contre les projections de sol, des disques ou roues crénelées protège-plants peuvent être montés sur la bineuse. Des doigts rotatifs en caoutchouc peuvent également être utilisés pour travailler au plus près du rang, là où une bineuse classique ne peut accéder.
Passage de la bineuse dans du soja
1. Doigts rotatifs - 2. Disques protège-plants
Principaux systèmes de guidage pour la bineuse
Les fabricants de matériel proposent plusieurs dispositifs destinés à faciliter la tâche du chauffeur, à améliorer le débit de chantier et la précision de travail.
- Guidage manuel (le plus ancien) : assise sur la machine, une personne guide manuellement les éléments bineurs.
- Guidage mécanique : suite à un marquage préalable du sol au moment du semis, la bineuse se positionne en suivant la trace.
- Guidage électronique : une interface placée entre le tracteur et la bineuse guide cette dernière grâce à des cellules photo-électriques qui détectent le rang.
- Guidage par caméra : les rangs sont reconnus grâce à un système vidéo qui transmet l’information à un boîtier électronique. Celui-ci commande hydrauliquement le déplacement latéral de la bineuse lorsque la trajectoire de cette dernière dévie sa course par rapport à la culture.
- Guidage par GPS : installé sur le système de guidage du tracteur, le GPS dirige la bineuse avec une grande précision (plus ou moins 5 cm).
1. Cellules photo-électriques - 2. Caméra vidéo
Quand intervenir avec les outils ?
Les plages d’intervention doivent être décidées de manière à épargner le soja et à maximiser les chances de destruction des mauvaises herbes. N’envisager les passages d’outils que lorsque les conditions météo sont favorables (temps sec prévu dans les jours qui suivent).
Plages d'intervention selon le stade du soja :
1. Herse étrille ”à l’aveugle” : entre le semis et la levée du
soja. Possible perpendiculairement au semis.
2. Soja au stade ”crosse” : très sensible aux passages d'outils.
3. Soja au stade 1ères feuilles unifoliées : passage possible de houe rotative et de herse étrille.
4. Soja au stade 2ème et 3ème noeuds : tolère bien tous types de passages d’outil, privilégier la bineuse.
Plages d'intervention selon le stade des mauvaises herbes :
1. Fil blanc : la mauvaise herbe a germé mais n’a pas encore émergé du sol. Stade particulièrement visé dans une intervention ”à l’aveugle” de herse étrille ou de houe rotative.
2. Cotylédon : ce stade est sensible au passage de tout type d’outil.
3. Mercuriale annuelle au stade 2 feuilles : trop tard pour la houe, ultime stade pour la herse étrille.
4. Linaire bâtarde au stade 4-6 feuilles : sensible à la bineuse, trop tard pour les autres outils.
Plusieurs passages, au bon moment
Les 4 à 6 semaines qui suivent l’implantation du soja sont déterminantes en raison du faible pouvoir couvrant de la culture en début de cycle. Herse étrille, houe rotative (ou écroûteuse) et bineuse contribuent non seulement à débarrasser la culture des mauvaises herbes, mais facilitent aussi le démarrage des plantes, notamment si les conditions pédoclimatiques sont défavorables à la croissance du soja.
Les programmes associant plusieurs types d’interventions mécaniques donnent d’autant plus satisfaction que ces dernières sont menées tôt et correctement. Les outils fonctionnant sur toute la surface doivent surtout être mis à contribution en début de cycle pour nettoyer précocement le rang. La bineuse complète ensuite la stratégie une fois que la culture est bien installée.
1. Herse étrille - 2. Houe rotative - 3. Bineuse
Avant et au moment du semis
- Soigner la préparation du semis pour faciliter les passages d’outils.
- Rechercher un sol nivelé et meuble.
- Préférer le semoir monograine, à écartement large, pour rendre possible le binage.
- Augmenter la densité de semis de 5 à 15 % (selon la stratégie de désherbage envisagée).
- Semer à 4 cm de profondeur si vous prévoyez des passages de herse étrille ou de houe rotative avant la levée du soja.
Entre le semis et la levée
- Intervenir quelques jours après le semis (3 à 7 jours) juste avant la levée du soja, pour éliminer très tôt les mauvaises herbes sur toute la surface, y compris sur le rang. Il faut chercher à créer un décalage de stades entre la culture et les adventices. Surveiller très régulièrement le développement du germe du soja, l’idée étant de ne pas l’endommager lors du passage mécanique.
- En sol soufflé ou non tassé, utiliser la herse étrille de préférence.
- En sol battant, utiliser plutôt la houe rotative (ou écroûteuse).
En culture
- Mettre en place un programme où se succèdent des passages précoces de herse et/ou de houe rotative et terminer par 1, 2 ou 3 binages.
- Observer très régulièrement le développement du soja et l’état de salissement de la parcelle pour pouvoir intervenir tôt.
- Intervenir sur des adventices jeunes. Ne pas sous-estimer la vitesse de développement des mauvaises herbes.
Combiner les différents types d'outils
La combinaison des outils donne généralement satisfaction. Il n’existe pas d’itinéraire ”type” tant les déterminants des choix techniques sont variables, d’une année, d’une exploitation et d’une parcelle à l’autre. D’après l’enquête soja bio de 2012 menée par Terres Inovia, la stratégie associant bineuse et herse étrille représente 54% des surfaces dans le Sud-Ouest. La conduite dominante consiste à étriller une à deux fois puis biner deux fois. En moyenne, le soja bio en France fait l'objet de 4 interventions mécaniques en culture.
Tests comparatifs de stratégies de désherbage mécanique :
Il y a d'autres moyens de gérer les mauvaises herbes. Pour cela, il faut se renseigner sur les leviers agronomiques disponibles pour le soja.
Le désherbage mécanique peut se combiner avec des stratégies de désherbage chimique, en savoir plus sur le désherbage mixte du soja
Documents à télécharger
Désherbage mixte du soja
Désherbage mixte du soja avec herse étrille
Exemples de stratégies
Le désherbage mécanique du soja peut permettre de réduire ou compléter des applications d’herbicides, selon les situations. Ci-dessous quelques exemples de stratégies mixtes avec herse étrille (HE) ou houe rotative (HR) et leurs efficacités, en comparaison avec des stratégies tout chimique ou tout mécanique.
Efficacité de ces stratégies sur flore simple de dicotylédones
Efficacités finales (%) au stade 1ères gousses du soja sur flore simple (mercuriale annuelle, morelle noire et chénopode blanc) :
Le désherbage mixte avec la herse étrille est aussi efficace que la référence chimique. C’est la complémentarité des deux, désherbage chimique de prélevée et passages de herse étrille en post-levée, qui permet cette bonne efficacité car le désherbage chimique de prélevée seul ne donne pas d’efficacité satisfaisante (surtout en cas de faible pluviométrie). Cet itinéraire mixte permet d’alléger le programme chimique de référence (Prowl à 2 l/ha en prélevée puis pulsar à 0.625 l/ha à 2-3 feuilles puis 8-10 jours après) tout en ayant une efficacité équivalente et satisfaisante.
Le mécanique seul avec herse étrille reste satisfaisant (contrairement à la houe rotative, qui est décevante). Cela montre qu’un itinéraire de désherbage tout mécanique reste pertinent avec la herse étrille sur ces espèces (mercuriale annuelle, morelle noire et chénopode blanc). La herse étrille est bien plus intéressante que la houe rotative.
A retenir
Ainsi sur flore simple du soja (type mercuriale annuelle, chénopode blanc ou morelle noire), 3 itinéraires de désherbage peuvent être retenus car efficaces et satisfaisants :
- La référence chimique (Prowl à 2 l/ha en prélevée puis pulsar à 0.625 l/ha à 2-3 feuilles puis renouvelé 8-10 jours après)
- L’itinéraire mixte avec herse étrille (Prowl à 2 l/ha en prélevée puis herse étrille 2 à 3 fois en post-levée)
- L’itinéraire tout mécanique avec herse étrille (herse étrille en prélevée puis 2 à 3 fois en post-levée)
Cela montre que dans ces conditions la herse étrille peut remplacer en partie ou totalement l’utilisation de ces herbicides, pour un résultat équivalent, à condition de travailler sur flore simple (exclure ambroisie, datura, xanthium, graminées, renouées…) à des stades très jeunes et de disposer de créneaux météo suffisants et sans risque de repiquage (portance du sol, absence de pluie suivant l’intervention).
Herse étrille dans soja
Mercuriale au stade cotylédons arrachée après un passage de herse étrille
Efficacité de ces stratégies sur graminées
Efficacités finales (%) au stade floraison du soja sur panic faux-millet et panic pied de coq :
Un essai 2021 financé dans le cadre de Cap protéines montre que les deux passages de herse étrille en post-levée après le Prowl ont permis de gagner 10-12% d’efficacité par rapport au Prowl seul. Néanmoins cette stratégie reste insatisfaisante sur graminées (alors qu’elle donnait une très bonne efficacité sur dicotylédones simples).
La modalité avec deux passages de herse étrille (en prélevée et à V1) puis Pulsar en post-levée a une meilleure efficacité (85% sur panic faux-millet et 100% sur panic pied de coq, donc équivalente au programme herbicide complet). Mais en comparaison avec la stratégie tout mécanique avec 3 passages de herse étrille, c’est le Pulsar qui a permis un rattrapage correct.
Herse étrille dans soja
Evaluation du coût et du temps de travail de ces stratégies
Une analyse économique permet d’évaluer le coût des différents itinéraires de désherbage testés, en prenant en compte le coût des passages, le coût du matériel et des produits, ainsi que le temps de travail.
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Pour ces calculs, les hypothèses de matériel, de coût et de temps de travail sont les suivantes :
Source : barème d’entraide 2015 Jura
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La modalité mixte avec herse étrille et la modalité tout mécanique avec herse étrille présentent les meilleurs ratios efficacité / coût et efficacité / temps de travail.
Désherbage mixte du soja avec bineuse
Désherbage mixte combinant binage et traitement sur le rang
Il est alors intéressant de localiser sur le rang la pulvérisation d’herbicides, soit en herbisemis (kit spécifique est à installer sur le semoir) avec des herbicides de prélevée, soit en post-levée avec une rampe localisée de type Maréchal par exemple. Cela permet non pas de réduire la dose employée (risques de sélection de populations résistantes) mais de réduire les surfaces traitées (et donc les coûts herbicides et l’IFT). C’est la complémentarité du traitement sur le rang et du désherbage mécanique dans l’inter-rang qui est gagnante.
Des résultats tournesol sont extrapolables au soja : voir l'article
Désherbage mixte avec binage en substitution de traitements de post-levée
Un essai mené en 2022 et financé par Cap protéines montre qu’en année sèche, la référence chimique donne des résultats plus décevants car la sécheresse a dégradé l’efficacité de l’herbicide de prélevée et le Pulsar a été réalisé sur des adventices trop développées (application tardive sur des adventices mal détruites en prélevée). La stratégie mixte Prowl puis herse étrille en post-levée manque d’efficacité car la herse étrille a été passée sur des adventices trop développées pour les mêmes raisons.
En revanche, le binage apporte un bon complément d’efficacité à l’herbicide de prélevée en année sèche. Ainsi le binage exerce un rattrapage bien supérieur à la herse étrille et permet d’éviter une voire deux applications de Pulsar fractionné. De plus, la stratégie Prowl + binage est intéressante également en termes de réduction d’IFT et de coût herbicide.
Le binage en renfort des programmes herbicides sur flore difficile
En présence d’ambroisie, de xanthium ou de datura, il est conseillé d’intervenir en programme avec les herbicides adaptés à cette flore appliqués au bon stade et à la bonne dose. Pour renforcer la lutte contre ces espèces, un ou plusieurs binages peuvent être envisagées, en supplément du programme herbicide.
Conclusion
Les principaux intérêts du désherbage mixte sont :
- Les années sèches, le mécanique est efficace et apporte un bon complément sur des traitements qui ont une efficacité altérée par des conditions sèches.
- Il permet de palier aux problèmes de sélectivité de certains produits et à des contraintes réglementaires.
- Il permet une réduction des IFT, ce qui est intéressant pour les démarches de type HVE (en situation de flore classique)
- Le binage en plus renforce les efficacités sur les flores difficiles.
Découvrir les caractéristiques des outils de désherbage mécanique sur soja.
Il y a d'autres moyens de gérer les mauvaises herbes. Pour cela, il faut se renseigner sur les leviers agronomiques disponibles pour le soja.
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Lutter contre les tournesols sauvages
Les tournesols sauvages (ou tournesols adventices) sont très nuisibles : en cas d’infestation, les pertes peuvent dépasser 50% du rendement et la récolte devenir impossible. De plus en plus fréquents dans diverses zones de production de tournesol dans le monde, ils prolifèrent aussi en France.
Tous les acteurs de la filière tournesol doivent se mobiliser autour d’une lutte préventive et durable contre cette adventice. Les semenciers en premier lieu mettent en œuvre des procédures pour réduire le risque de pollution fortuite des lots de semences. Les agriculteurs et leurs conseillers ont aussi un rôle clé dans la lutte.
Reconnaître les tournesols sauvages
1. Tournesol sauvage - 2. Coloration violacée du capitule et de la tige - 3. Capitule de tournesol sauvage
Malgré des morphologies assez variées et un fort apparentement avec les variétés cultivées, les tournesols sauvages ont des caractères très marqués qui permettent de les distinguer des tournesols cultivés. Les tournesols sauvages sont ramifiés, souvent de grande taille (supérieure à 2 m), polyflores sans capitule dominant. Leurs capitules sont de petite taille et de maturité différenciée. Ils portent de petites graines dont la majorité tombe au sol avant la maturité du tournesol cultivé. On constate souvent une coloration rouge à violette du capitule, de la tige et des pétioles.
Les risques de confusion
Tournesols polyflores à différents stades
Les tournesols sauvages se distinguent des deux formes suivantes, nettement moins préjudiciables.
L’hybride polyflore : ce phénomène qui touche certaines variétés est provoqué par des amplitudes thermiques importantes (de l’ordre de14°C à 20°C) ou/et une période de gel durant la phase d’initiation florale, 35 à 45 jours après la levée. Si le capitule principal est toujours bien identifié, quelques capitules secondaires démarrent sur la tige principale. En fin de cycle, la maturité de ces capitules secondaires évolue au même rythme que le capitule principal ce qui n’engendre pas d’augmentation d’humidité à la récolte. L’hybride polyflore est de même taille que les pieds sans polyflorie. Semé dans l’année, il se positionne sur le rang. L’impact sur le rendement est nul à très faible et il n’y a aucun risque d’infestation à terme de la parcelle.
Les repousses de tournesol proviennent de la germination de graines de tournesol hybride retombées au sol avant récolte. La polyflorie n’est pas systématique dans ce cas. Les pieds sont souvent de petite taille et ne présentent pas de coloration violacée. Leur capacité de dissémination et leur pouvoir concurrentiel sont bien moindres que le tournesol adventice « sauvage ».
Une nuisibilité très forte
En cas de forte présence de tournesols sauvages, la nuisibilité peut dépasser 50 % de pertes de rendement.
Dans les situations très infestées, la maturation des formes sauvages étant retardée, l'abondance de tiges vertes empêche le passage de la moissonneuse-batteuse. Dans les cas extrêmes, l'hybride cultivé est entièrement étouffé par le tournesol sauvage et disparaît sous le couvert, rendant la récolte impossible.
La teneur en acide oléique peut baisser jusqu'à 10 points.
Ces pertes sont dues au mélange à la récolte de graines de tournesol cultivé avec les graines de tournesol sauvage. Or ce critère qualitatif est déterminant pour la commercialisation des lots dans les filières oléiques.
Un phénomène en baisse mais qui reste préoccupant
Fin 2014, les tournesols sauvages concernent les principaux bassins de production de tournesol en France : Sud-Ouest, Poitou-Charentes, Vendée et, dans une moindre mesure, la région Centre. Leur présence est beaucoup plus rare ailleurs en France.
Depuis 2010 dans le Sud-Ouest, secteur le plus touché avec la région Poitou-Charentes, le taux de parcelles avec des tournesols sauvages a été réduit de moitié passant de 18% en 2010 à 9% en 2013. Cette réduction est à mettre sur le compte du développement des herbicides de post-levée sur variétés tolérantes (systèmes Clearfield et Express Sun) ainsi que sur l’allongement des rotations par les agriculteurs dans les parcelles les plus touchées (introduction en particulier du colza et du sorgho).
Cependant, les "néo-infestations" de tournesols sauvages sur le rang se maintiennent depuis 2011. En 2013, 6% des parcelles observées par Terres Inovia présentent des tournesols sauvages sur le rang, à des taux très faibles (de l’ordre de 1 à 5 pour 10 000 ce qui est inférieur à la norme commerciale de pureté variétale). Ce bruit de fond qui se maintient malgré les efforts réalisés par les semenciers, reste préoccupant.
Par ailleurs, le laboratoire de biologie moléculaire de Terres Inovia à Grignon (78) a formellement identifié quelques très rares cas de tournesols sauvages résistants aux inhibiteurs des ALS.
Régions essentiellement concernées fin 2014
Evolution de la pression des tournesols sauvages dans le sud-ouest de la France de 2010 à 2014
Origine des tournesols sauvages
La pollinisation accidentelle de lignées maternelles par des espèces possédant des caractères sauvages et poussant à proximité des champs de production de semences est à l'origine des populations de tournesols sauvages.
Les hybrides sauvages qui en résultent peuvent se retrouver dans des lots de semences, à de très faible taux (de l’ordre de 1 à 5 pour 10 000) et par la suite dans les parcelles semées avec ces lots de semences.
Si des tournesols sauvages sont observés dans la parcelle
Remplissez l’enquête en ligne de Terres Inovia. Saisir en ligne les parcelles de tournesol dans lesquelles vous avez identifié du tournesol sauvage permettra d'obtenir une base de données conséquente sur la localisation de cette adventice, dans le but d'améliorer les connaissances sur son développement et d'optimiser les méthodes de lutte envisagées. La synthèse des communes touchées sera disponible sur le site. Toutes les autres informations saisies restent confidentielles. Merci par avance pour votre contribution dans cette lutte collective !
Si présence de tournesols sauvages pour la première fois, arracher les pieds de tournesol sauvage avant la maturité des premiers capitules en évitant que les graines ne tombent au sol.
Agir rapidement pour une lutte efficace.
Allonger la rotation : attendre trois à quatre ans avant de semer à nouveau un tournesol dans la parcelle.
Dans la rotation :
- éviter le labour qui a tendance à enfouir à long terme les graines,
- pratiquer le faux-semis après la récolte du blé ou des autres cultures de la rotation,
- dans les autres cultures, utiliser un traitement très efficace contre le tournesol sauvage et éviter si possible les sulfonylurées ou tout autre herbicide inhibiteur de l’ALS (florasulam, etc.). Compléter si nécessaire par un binage, si les solutions chimiques sont limitées (ex. : soja).
Après une préparation du sol précoce (ou faux-semis), décaler la date de semis du tournesol au 20-25 avril pour favoriser des premières levées qu’il faut détruire (outils ou glyphosate) au moment du semis.
Semer une variété CLEARFIELD®, CLEARFIELD PLUS® ou EXPRESS SUN® puis traiter obligatoirement avec l’herbicide de post-levée associé en respectant les doses (PULSAR 40 1,25 l/ha ou PASSAT PLUS 2 l/ha ou EXPRESS SX 45 g/ha + TREND 90) et le stade 4 feuilles du tournesol.
Attention, les interventions trop tardives (6-8 feuilles du tournesol sauvage) sont inefficaces, certaines plantes redémarrant par les bourgeons axillaires.
Ne laisser aucune zone non désherbée dans la parcelle : compléter si nécessaire par un binage (entre les stades 4 feuilles et 12-14 feuilles). S’il reste des tournesols sauvages dans des zones non traitées ou en bordure immédiate de la parcelle, les détruire sans en laisser avant floraison (arrachage, broyage, etc.).
Si des pieds de tournesols sauvages non touchés sont observés dans une zone correctement traitée avec l’herbicide associé à la variété tolérante, il y a peut-être un phénomène de développement de résistance. Avertir rapidement le technicien pour un diagnostic (diagnostic complémentaire de Terres Inovia) et détruire impérativement ces plantes (binage, arrachage manuel).
Si la récolte est précoce (fin août - début septembre), réaliser un faux-semis pour favoriser les nouvelles levées.
Faux-semis de printemps et décalage de la date de semis du tournesol.
Préparer le lit de semences fin mars-début avril et attendre les premières levées de repousses de tournesol pour les éliminer par désherbage chimique total puis semer dans la foulée le tournesol (sans retravailler le sol), à partir de la deuxième quinzaine d’avril si les conditions le permettent.
Faux-semis ou « déstockage » de graines d’été ou d’automne.
Entre le tournesol et la céréale suivante, laisser les cannes de tournesol en place ou réaliser un travail du sol très superficiel (5 cm maxi) juste après la récolte du tournesol pour favoriser les levées de repousses de tournesol, tournesols sauvages compris.
Sur les chaumes de céréales, détruire les levées de tournesols sauvages survenues à la faveur de pluies estivales.
Si quelques pieds de tournesols sauvages sont observés pour la première fois sur la parcelle
- Si ces pieds sont présents sur la ligne de semis (pollution des semences), informer au plus vite le technicien habituel.
- Arracher les pieds de tournesol avant la maturité des premiers capitules. Si les pieds de tournesols sauvages sont repérés alors que les premières graines sont déjà formées, les arracher en évitant que les graines ne tombent au sol.
- Appliquer les recommandations précédentes lors du retour de la culture sur la parcelle.
Efficacité des différents moyens de lutte
La lutte chimique contre le tournesol sauvage passe par un désherbage de post-levée sur variété tolérante aux herbicides. La durabilité de ces solutions dépendra du respect de certaines précautions d'utilisation, pour éviter de favoriser le développement de tournesols sauvages résistants.
Focus sur les tournesols sauvages en vidéo, par Laurence Pauly
N’oubliez pas de saisir l’enquête en ligne de Terres Inovia sur le tournesol sauvage pour nous aider à lutter contre cette adventice !
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