Tournesol : presser des graines décortiquées est plus difficile que presser des graines entières
Tournesol : presser des graines décortiquées est plus difficile que presser des graines entières
Poznan, Pologne. Lundi 18 septembre. Florian Rousseau du Département de transformation et de valorisation des graines (DTVG) de Terres Inovia (Pessac, 33) a présenté ses résultats de thèse sur l’extraction mécanique des amandes de tournesol au congrès Euro Fed Lipid. Il a répondu à cette question : "Pourquoi presser des graines décortiquées est plus difficile que presser des graines entières ? Une question de perméabilité du gâteau."
Le 19e congrès Euro Fed Lipid s’est tenu du 17 au 20 septembre à Poznan en Pologne. «Académiques et entreprises se retrouvent pour partager leurs avancées sur les différentes thématiques autour des lipides. Nutrition, analyses… introduit Florian Rousseau, doctorant au Département de transformation et de valorisation des graines de Terres Inovia (Pessac, 33). Et dans le cas de Terres Inovia, il s’agissait de la thématique ‘procédé’. J’ai présenté nos avancées pour la compréhension des phénomènes qui entrent en jeu lors de l’extraction mécanique, et notamment par rapport à l’extrusion de tournesol décortiqué.»
Le phénomène d’extrusion du gâteau lié à la vitesse de compression
La principale découverte de ce travail est la mise en évidence d’un phénomène d’extrusion du gâteau lié à la vitesse de compression. Plus on cherche à presser rapidement, moins la pression à partir de laquelle le solide d’extrude au travers des orifices de la presse est élevée.
Le phénomène d’extrusion avait déjà été observé par d’autres chercheurs, mais jamais mis en relation avec la vitesse de compression. Cette observation permet d’avancer une hypothèse pour expliquer pourquoi le gâteau s’extrude dans certaines circonstances.
L’extrusion serait la conséquence du blocage de la percolation de l’huile. Avec des graines non décortiquées, la réduction de volume imposée par le déplacement du piston conduit à pousser l’huile hors de la presse jusqu’à ce que la résistance mécanique du gâteau égale la puissance du piston.
Dans le cas de matrices pauvres en coques comme les amandes de tournesol, lorsque la vitesse de compression impose un débit d’huile plus important que ce que permet la perméabilité du matériau, la pression augmente rapidement ce qui conduit à l’effondrement des réseaux de capillaires par lesquels l’huile peut s’écouler.
Lorsque la séparation solide/liquide ne parvient plus à se produire, le gâteau ne se comporte plus comme un solide mais comme un liquide visqueux capable de passer à travers les orifices de la presse. Les coques, grâce à la solidité des tissus ligneux dont elles sont constituées, jouent un rôle dans la préservation des capillaires en situation de compression et maintenant le caractère solide du gâteau.
Contacts : Patrick Carré, p.carre@terresinovia.fr et Florian Rousseau, f.rousseau@terresinovia.fr