Culturales 2023 : innovation et expertises au rendez-vous !
Culturales 2023 : innovation et expertises au rendez-vous !
A Congerville-Thionville, petite bourgade tranquille de l’Essonne, on ne pouvait pas manquer les innombrables tentes blanches qui ont envahi 25 hectares de terrain lors de la 16e édition des Culturales, les 14 et 15 juin.
Sous un soleil de plomb, les 250 exposants ont pu accueillir près de 15 000 visiteurs avec des visites guidées, des conférences et de nombreux échanges sur des points techniques. Cette année, l’accent a été mis particulièrement sur le changement climatique, la sécurité alimentaire, la nutrition et la santé des plantes.
Comme tous les deux ans, Terres Inovia a activement participé à l’organisation des Culturales. Sur place, environ soixante-dix collaborateurs de l’institut ont été mobilisés, que ce soit dans les espaces techniques, sur le pôle dédié à l’agriculture biologique, dans les conférences et, grande nouveauté cette année, dans un espace « emploi » pour faire découvrir les métiers de Terres Inovia.
Zoom sur les espaces techniques : des réponses aux problématiques des agriculteurs
Les spécialistes de l’institut étaient, comme à l'accoutumée, présents pour répondre aux questions des agriculteurs sur les itinéraires techniques, les difficultés traversées, les leviers innovants à actionner… Gestion des ravageurs, mise en place de colzas robustes, dégâts d’oiseaux, diversification des cultures, fertilité du sol ou encore conversion en bio ont fait carton plein. Terres Inovia avait également pris soin d’installer des posters (disponibles en pièce jointe) pour mettre en avant ses recommandations.
Dans un stand partagé avec Arvalis, les experts du laboratoire de Terres Inovia étaient également là pour répondre aux questions sur le diagnostic de maladies et des ravageurs.
Les débouchés n’ont pas été oubliés : deux stands ont permis de montrer aux visiteurs les différentes graines oléoprotéagineuses, et notamment celles bruchées ou tâchées. Le traditionnel stand de dégustation, organisé avec Terres Univia, a donné l’occasion de goûter des chips de pois chiches, pâte à tartiner à base de féverole et d’autres délicieuses préparations réalisées à partir des huiles et de protéines végétales.
Retrouvez tous les posters présentés aux Culturales
Conférences : les experts de l’institut mobilisés
Terres Inovia a participé à deux conférences majeures des Culturales.
Nicolas Cerruti, chargé d’études, est intervenu lors de la conférence sur la biodiversité fonctionnelle. « Chez Terres Inovia, on s’intéresse beaucoup aux parasitoïdes qui attaquent les ravageurs nuisibles au fil de leur développement. Une quinzaine d’espèces sont à l’étude. Nous analysons en particulier le taux de parasitisme qui permet de déterminer l’efficacité de ces parasites sur les ravageurs », sans oublier aussi « les 1 000 espèces d’abeilles en France qui transportent du pollen permettant le développement des graines », a indiqué cet expert de la biodiversité de l’institut.
Nicolas Cerruti a particulièrement mis en avant un projet de grande envergure coordonné par l’institut : R2D2. « Sur les plateaux de Bourgogne, nous accompagnons dix agriculteurs pour les aider à mieux gérer les ravageurs d’automne sur colza. Nous avons entamé une réflexion, avec eux, pour réduire les insecticides, qui n’étaient plus efficaces, et utiliser des leviers de régulation naturelle grâce aux services apportés par les insectes auxiliaires ». L’objectif ? « Travailler la robustesse des cultures pour qu’elles soient plus résilientes par des leviers agronomiques, mais aussi favoriser les régulations biologiques en diminuant les insecticides et, enfin, créer un environnement défavorable aux ravageurs, avec par exemple des intercultures pièges. Nous sommes dans une gestion préventive, et non curative, des ravageurs ». Attention, Nicolas Cerruti tempère : « ce n’est pas une baguette magique, il ne faut dire aux agriculteurs que la régulation naturelle va remplacer la chimie, c’est un levier parmi d’autres. Mais les services rendus par les régulations naturelles sont sous-estimés et nous pouvons les améliorer dans le temps ».
Véronique Biarnès, chargée d’études en écophysiologie et génétique, était l’invitée de la conférence « Quels changements pour le futur ? » Les discussions ont porté sur les moyens et les projets mis en place pour aider les agriculteurs à diversifier leurs cultures, améliorer la fertilité des sols et affiner les leviers agronomiques. « Nous mettons en avant, dans nos recommandations, l’implantation, le travail du sol, le choix des dates de semis, par culture mais aussi à l’échelle du système », a-t-elle précisé.
L’experte de Terres Inovia a notamment expliqué le rôle de l’institut dans le projet inter-instituts Syppre qui permet « de concevoir des systèmes innovants et de voir comment insérer nos cultures oléoprotéagineuses dans les rotations afin d’améliorer par exemple la fertilité du sol ou la gestion des adventices ».
Le projet Ecodiv, coordonné par Terres Inovia, peut notamment apporter une aide précieuse pour l’agriculteur pour diversifier ses cultures. « Ce projet, mené sur trois ans, vise à fournir un outil d’aide au choix pour les agriculteurs de cultures diversifiées. Des expérimentations ont été testées au champ pour les tester dans différentes zones géographiques et connaître leur comportement sur le stress hydrique ».