Cap Protéines+ : des avancées concrètes pour renforcer la souveraineté protéique
Cap Protéines+ : des avancées concrètes pour renforcer la souveraineté protéique
Quoi de neuf dans Cap protéines+ ? Ce vaste projet, qui s’inscrit dans la Stratégie Nationale en faveur du développement des Protéines Végétales (SNPV) et mobilise 117 partenaires des filières animales et végétales, vise à renforcer la souveraineté protéique française. Une réunion a permis de passer en revue les premières avancées du projet.
Pois, féverole, pois chiche, soja, lentille… sur tout le territoire, un réseau d’expérimentation renforcé sur ces cultures a déjà mené une soixantaine d’essais réalisés par Terres Inovia et ses partenaires. Ils contribuent à acquérir de nouvelles références techniques pour sécuriser la production de légumineuses à graines.
- De nouvelles dates de semis en pois pour s'adapter au changement climatique
- Des références sur la gestion des ravageurs de soja partagés lors d'un webinaire
- Des synthèses variétales des légumes secs adaptées à l’agriculture biologique disponibles depuis 2024 sur https://www.myvar.fr.
Au total, une vingtaine de leviers sont étudiées, comme le désherbage mécanique, la lutte biocontrôle, l’association de légumineuses et de céréales, le décalage des dates de semis ….
Les expérimentations se poursuivent en 2026 pour identifier et transférer des leviers de robustesse des légumineuses aux producteurs.
Des protéines locales pour l’alimentation animale
Les filières végétales et animales se mobilisent pour favoriser l’utilisation de protéines végétales locales dans les élevages, avec des premiers résultats :
- Des articles dans la revue OCL contribuent à optimiser les méthodes de qualification et d’extraction des matières premières riches en protéines pour en favoriser leur utilisation en alimentation animale : De la difficulté de presser les amandes de tournesol : défis à relever en extraction mécanique et Analyse d'une presse à vis instrumentée : étude de la pression, du couple, de la déformation de la cage et de la dynamique des flux.
- Des premiers résultats prometteurs sur la valorisation nutritionnelle de féverole décortiquée et de tourteaux de colza expeller chez les porcs et les volailles, ce qui pourrait permettre, demain, de faciliter leur incorporation dans les rations.
- Des féveroles toastées en cours d’évaluation dans l’alimentation des caprins pour permettre de substituer du tourteau de soja importé.
En complément de ces références technico-économiques, des entretiens auprès de transformateurs, distributeurs, et consommateurs démarrent cet automne dans trois territoires Hauts-de-France, Bretagne-Pays de la Loire, et la Nouvelle-Aquitaine. L’objectif ? Mesurer leurs sensibilités et leur consentement à payer pour des produits issus d’élevages alimentés avec des matières premières locales. Les résultats sont attendus pour fin 2026.
Des légumineuses dans nos assiettes
L’observatoire OléoProtéines, soutenu dans Cap protéines+, illustre la progression en 2024 de l’utilisation des légumineuses en alimentation humaine, en particulier dans les conserves, les farines et les tartinables.
Pour soutenir cette dynamique, les partenaires misent sur l’apport d’outils pour proposer des protéines végétales de qualité qui répondent aux besoins des filières et sur l’innovation dans les procédés de transformation contribuant à favoriser de nouveaux débouchés pour les producteurs.
Pour cela, les partenaires cherchent à répondre notamment à ces questions :
- Coques, pellicules, eau de cuisson, … quelle valorisation de ces coproduits de légumineuses pour apporter de la plus-value à ces graines ?
- Quelles farines de légumineuses pour un pain enrichie en protéines ?
- Quelles variétés de lentille et pois chiche pour limiter le temps de cuisson ?
Accompagner sur le terrain les agriculteurs et leurs conseillers
Avec le Comité technique légumineuses à graines Ouest, organisé le 24 avril 2025 à Bourges (Terres Inovia)
L’accompagnement sur le terrain des leviers de production des légumineuses et de l’autonomie protéique s’appuie sur un réseau d’une centaine de partenaires de la distribution et du conseil agricole.
Ils ont animés au cours de cette première campagne du projet :
- 80 collectifs d’agriculteurs, mobilisés au fil de la campagne, pour partager leurs expériences et mettre en pratique des leviers de robustesse des légumineuses et de l’autonomie protéique ;
- 15 plateformes de démonstration, qui illustrent les leviers de gestion des légumineuses à graines ;
- 6 observatoires de soja, féverole et pois chiche suivis, pour acquérir de l’expertise sur ces cultures dans divers contextes de production.
De plus, 6 comités techniques spécifiques aux légumineuses ont été créés. Animés par les ingénieurs développement de Terres Inovia, ces rendez-vous annuels fédèrent les acteurs en régions pour partager les références acquises et co-construire des travaux communs.
Le transfert passe également par la production d’outils et de supports utilisables par les conseillers et les agriculteurs :
- Un tableau de bord économique avec l'Observatoire des prix des légumineuses à graines payées aux producteurs publié en mai dernier;
- Une étude de la compétitivité du pois dans les assolements.
Dans les prochains mois, cette boite à outils sera complétée, notamment avec des supports économiques (compétitivité du soja et de la féverole) sur les services rendus à l’échelle de la rotation par les légumineuses.
A mi-parcours, Cap protéines+ s’appuie donc sur la mobilisation des partenaires et la synergie entre filières végétales et animales pour avancer à un rythme soutenu, complémentaire avec une dynamique plus large de projets R&D en faveur de la souveraineté protéique.