Réduire l’empreinte carbone des grandes cultures tout en produisant des protéines végétales
Réduire l’empreinte carbone des grandes cultures tout en produisant des protéines végétales
Comment contribuer à atténuer le changement climatique en réduisant les gaz à effet de serre (GES)? Terres Inovia s’investit pour accompagner au mieux les agriculteurs dans ce cheminement pour viser la neutralité carbone des territoires. L’institut est intervenu en juin dernier pour partager ses études en cours.
Si le secteur agricole émet des GES, il a également des marges de manœuvre pour réduire les émissions et pour stocker du carbone dans les sols, limitant ainsi les émissions résiduelles. Impliqué dans la rédaction de la méthode du label bas carbone pour le secteur des grandes cultures, Terres Inovia contribue à concevoir les meilleures stratégies d’évolution des systèmes.
Pois, féverole, lentille, pois chiche, lupin, soja… ces légumineuses à graines constituent des instruments efficaces pour réduire de façon certaine l’empreinte carbone des grandes cultures, tout en dynamisant la production de protéines végétales. L’institut technique joue justement un rôle clé pour mettre en œuvre ces deux priorités nationales.
L’insertion des légumineuses dans la rotation, un levier certain
Les attentes et questionnements sur l’enjeu carbone se multiplient sur le terrain agricole. Terres Inovia a été sollicité pour des informations (presse, étudiants, coopératives) et lors de plusieurs interventions en 2021-2022, et récemment à Angoulême.
En juin 2022, Terres Inovia a ainsi été invité à participer à une journée technique au champ "Solutions hyperprotéinées" organisée par la Chambre d’agriculture de Charentes (CA16), à Angoulême, au lycée Agricole de l'Oisellerie. Anne Schneider et Marisol Campoverde, chargées d’études chez Terres Inovia sur la durabilité des systèmes et des services rendus par les légumineuses, sont intervenues sur le thème « Produire des protéines et réduire son impact carbone ».
Les deux spécialistes de Terres Inovia ont fait le point sur les leviers possibles pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et le stockage de carbone en grandes cultures. Parmi eux figure l’introduction des légumineuses dans la rotation, effet plus fort que les ajustements de dose ou de forme des engrais azotés de synthèse. Cette insertion permet ainsi d’appuyer l’augmentation des retours de biomasse au sol, que ce soit par les résidus de culture, comme dans le cas du colza, ou l’augmentation des couverts intermédiaires ou des prairies, ainsi que la réduction de la consommation de combustibles fossiles, levier moins puissant en général.
Légumineuses : des réductions certaines
Cette présentation et les échanges qui ont suivi ont permis de partager les études de l’institut sur la multi-performance des systèmes, avec une comparaison avec ou sans légumineuses à graines dans différentes situations agricoles.
Ces études sur des cas types contextualisées montrent des réductions d’émissions jusqu’à 0,3t de CO2e par ha et par an dans des contextes du Grand Est avec un précédent pois ou féverole avant blé et un couvert une fois tous les cinq ans.
Ces résultats sont cohérents avec ceux obtenus par les études de partenaires dans le Grand Ouest, montrant une réduction allant jusqu’à 0,6 t de CO2e avec pois ou soja ou une réduction de 0,7 t de CO2 lors de l’insertion du soja dans le Sud-Ouest (résultats Arvalis).
La combinaison de « l’insertion du pois entre deux blés déjà présents induit un effet encore plus marqué et augmenter les couverts présents dans les différentes intercultures va jusqu’à doubler la réduction d’émissions pour atteindre le 1.2t de CO2 », précise Anne Schneider.
Croiser les données d’études et de terrain pour instruire la combinaison des leviers
Au-delà de la compréhension de la force relative des leviers selon les contextes, Terres Inovia travaille, avec les autres Instituts Techniques Agricoles et avec les partenaires régionaux (projets nationaux, régionaux ou européens), à instruire les combinaisons des leviers sur une exploitation agricole dans une situation donnée.
Avec les diagnostics-carbone en cours chez les agriculteurs qui vont apporter une photographie de leur situation initiale, il s’agira de co-construire les évolutions les plus pertinentes pour les systèmes de culture de chacun afin de cumuler les levier d’atténuation entre eux et de les combiner avec les autres enjeux de chaque situation.
En savoir plus : consultez les travaux de l'institut sur le changement climatique et le bas carbone
https://www.terresinovia.fr/web/institutionnel/nos-actions/favoriser-les-processus-naturels