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Chassons les idées reçues sur le pois chiche

Article rédigé par
  • Anne Schneider (a.schneider@terresinovia.fr)
Chassons les idées reçues sur le pois chiche
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    Modifié le : 01 déc. 2023

    Le saviez-vous ?

    Le pois chiche produit différents acides à la surface de ses feuilles. Lorsqu’on entre dans une parcelle de pois chiche à floraison en milieu de journée, on est souvent surpris par l’humidité qui règne dans le couvert. Cette humidité est en réalité des exsudats acides produits par les filaments glandulaires qui couvrent la plante. Ces exsudats sont riches en acide oxalique, malique et citrique. La plante en produit en fonction de la température et cela a comme effet de tamponner l’évapotranspiration (adaptation aux températures chaudes) et de limiter les ravageurs de la culture. Attention, lorsque la production d’acide est importante, cela peut décolorer certains pantalons. 

    Le pois chiche craint plus les températures fraîches que chaudes à floraison. Durant la floraison et le remplissage des graines, le pois chiche supporte mal les températures fraîches. C’est-à-dire des températures moyennes journalières inférieures à 15°C. Cela provoquera des coulures de fleurs et/ou des avortements de gousses en formation. De même, des températures maximums supérieures à 35°C en journée sont délétères sur la floraison. Attention, les conséquences fluctuent beaucoup en fonction des autres stress que subie la plante et de la durée du stress.

    Du pois chiche dans vos mousses au chocolat. L’eau de cuisson des pois chiche possède des propriétés qui sont proches des blancs d’œufs. De ce fait, une fois émulsionnée et mélangée à du chocolat, cela donne une excellente mousse au chocolat qui ravira petit et grand. Une recette originale et anti-gaspi à retrouver ICI.

     

    L’itinéraire technique en trois points

    Implantation : Le pois chiche s’implantera rapidement dans des sols filtrants et réchauffés. Privilégier les sols alcalins qui héberge les bactéries nécessaires à la nodulation. Attention au peuplement qui pénalisera le rendement si celui-ci est insuffisant (objectif : 50 plantes/m²). La date de semis sera comprise entre la mi-décembre et la mi-mars (se référer à la carte des semis), en fonction des secteurs et des périodes favorables au semis.

    La gestion des maladies : le pois chiche est particulièrement sensible à deux pathogènes : l’ascochytose et la fusariose. L’ascochytose du pois chiche se transmet par les graines et il est donc indispensable d’utiliser des semences saines pour éviter les contaminations primaires. Le programme fongicide protégera la culture des contaminations secondaires lors d’une pression peu à moyennement importante. La protection contre la fusariose est uniquement agronomique, l’objectif étant de conserver un stock d’inoculum faible. Un pois chiche qui revient seulement tous les 5 ans sur une même parcelle préserve d’un risque d’apparition de la fusariose. 

    L’enherbement : le pois chiche est une culture peu concurrentielle des adventices du fait de sa croissance, faible, durant toute la partie végétative. Le désherbage chimique de rattrapage est quasi inexistant et peu efficace. Il est donc nécessaire de choisir des parcelles où le stock grainier est peu important tout en évitant les flores difficiles (datura, xanthium, ambroisie, morelles noires). Le désherbage mécanique en plein est tout à fait adapté à la culture. Le positionnement se fera à l’aveugle avant la levée puis dès le stade 2-3 feuilles. Ensuite, selon le type d’implantation choisi, on pourra également utiliser la bineuse en inter-rang.

     

    Testez vos connaissances sur le pois chiche

    FAUX ! Les maladies que l’on nomme ascochytose sur les différentes légumineuses à graines ne proviennent pas du même pathogène (cad champignon). On citera par exemple Ascochyta rabiei pour le pois chiche, Ascochyta lentis pour la lentille, Ascochyta fabae pour la féverole ou Ascochyta pisi pour le pois protéagineux.

    FAUX ! Les bactéries, nécessaires à la symbiose avec les plantes qui génère des nodosités, ne sont pas présentes dans tous les sols. En effet, le Mesorhizobium ciceri (nom de l’espèce qui semble être la plus présente en France) préfère les conditions de sols alcalins. De ce fait, on le retrouve généralement dans les sols argilo-calcaires. Attention, à cela s’ajoute une limite géographique entre le Sud et Nord de la France. Aujourd’hui, cette frontière est mal connue mais la mise en place des nodosités est plus incertaine hors des régions historiques de production, même dans les sols alcalins.

    FAUX ! A ce jour, le ravageur n’est pas observé en France. De plus, la seule espèce de bruche identifier, pour le moment, qui touche le pois chiche dans le monde réalise l’ensemble de son cycle durant le stockage (contrairement à la bruche de la lentille ou de la féverole où les adultes pondent dans les graines avant la récolte).

    VRAI ! le pois chiche est une culture bien adaptée au climat méditerranéen et plus globalement au climat chaud et sec. Toutefois, il valorisera bien l’eau (sans excès) qui est à disposition durant son cycle. Comparativement aux protéagineux (pois et féverole), le pois chiche supporte mieux les coups de chaleur durant sa floraison.

    VRAI ! Il existe aujourd’hui peu de solutions chimiques pour gérer les adventices en post levée. Pour autant, le pois chiche est une espèce qui se désherbe très bien mécaniquement, grâce à la herse étrille et la bineuse. Il est d’ailleurs plébiscité en Agriculture Biologique.
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