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Plan d’action de sortie du phosmet : où en est-on ?

22 nov. 2024

Depuis 2022, le Plan d’action de sortie du phosmet travaille à identifier et déployer des stratégies de protection pour réduire durablement l’impact des ravageurs d’automne sur le colza. Animé par Terres Inovia et INRAE, et soutenu par les pouvoirs publics et la filière colza, ce programme soutient 11 projets innovants portés par des acteurs de la recherche publique et privée, et du développement agricole.

 

Retrouvez toutes les informations sur le Plan d'action de sortie du phosmet

Pour partager les avancées de ces travaux, le Plan d’action de sortie du phosmet a organisé un événement, les 5 et 6 novembre 2024, à Rennes. Il a réuni 50 représentants de la recherche publique (INRAE) et privée (firmes phytosanitaires, entreprises de l’Agtech et semenciers), ainsi que du développement agricole avec des organismes de conseils et des distributeurs. 

 

Objectif ? Faire un point d’étape sur les solutions développées dans les projets du Plan et renforcer le partage d’expériences. Une demi-journée était, en outre, consacrée à visiter les expérimentations en cours au laboratoire et au champ pour favoriser les échanges techniques et scientifiques sur les travaux conduits.

Approfondir les connaissances des ravageurs et de leurs auxiliaires  

  • Le projet AltisOR accélère la découverte des médiateurs chimiques chez l'altise d’hiver pour perturber sa communication olfactive. En analysant le transcriptome des antennes de l’altise, 74 récepteurs olfactifs ont été identifiés, dont 8 se sont fortement exprimés. Ces récepteurs vont être criblés avec un vaste panel de composés volatils, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives dans la manipulation du comportement de l’altise (attraction, répulsion, etc.).
  • La montée en puissance des élevages d’altises, notamment au sein des projets LEGO et RESALT, contribuent à fournir - en nombre et au bon stade physiologique- les projets de recherche sur l’altise d’hiver, et également d’acquérir des connaissances sur la biologie de cet insecte.

Des solutions à l’échelle de la plante

 
Sur le volet génétique
, le projet Adaptacol² a permis de classer les variétés commercialisées avec un indicateur de meilleur comportement vis-à-vis des insectes accessibles pour les agriculteurs sur MyVar . En complément, le projet RESALT explore les résistances à l’altise sur plus de 300 génotypes élites en pré-inscription et près de 200 accessions des espèces parentales du colza.

Sur le volet biocontrôle, plusieurs produits sont développés dans des projets portés par des firmes phytosanitaires pour cibler différentes phases du cycle de l’altise d’hiver, et ainsi limiter :

  • La colonisation avec l’identification de composés volatils attractifs pour détourner l’altise du colza (projet Ctrl-Alt) ou encore le développement d’un champignon entomopathogène pour réduire la pression à l’échelle du territoire (projet VELCO-A).
  • La consommation des altises adultes avec le développement d’un produit dissuasif de contact (projet Colzactise) ou encore d’un produit associé à des outils technologiques (projet Nap-guard ).
  • La pression larvaire, avec l’utilisation de micro et macro-organismes tels que les acariens prédateurs du sol (projet MOPLAH)

En parallèle de ces projets de recherche appliquée, Terres Inovia évalue au champs les conditions de réussite des solutions les plus prometteuses. Bien que certains de ces produits développés puissent espérer une homologation d’ici la fin du Plan sortie phosmet, la majorité nécessiteront encore plusieurs années d’expérimentation.

Des résultats à l’échelle de la parcelle et du paysage

Les résultats sont prometteurs sur la compréhension et l’utilisation de plantes de services et de leurs odorants pour détourner l’altise d’hiver à différentes phases de son cycle.


•    Le projet Ctrl-Alt montre que diverses espèces de brassicacées sont plus attractives que le colza. Les composés volatils qu’elles émettent sont en cours d’identification. Ils font actuellement l’objet de tests au laboratoire et sur le terrain en parcelles expérimentales pour affiner les stratégies de détournement des altises à l’échelle de la parcelle avec l’utilisation de bandes-pièges.
•    Ces stratégies de détournement sont également travaillées à l’échelle territoriale, initiées par un groupe d’agriculteurs (R2D2) et évaluées à grande échelle dans le projet Adaptacol². Le principe ? Attirer les ravageurs d’automne vers des parcelles d’intercultures « pièges » en y implantant des crucifères (radis chinois) plus attractives que le colza, puis détruire les intercultures en entrée d’hiver pour éliminer les larves et ainsi réduire les populations d’altises pour l’année suivante.
 

Le Plan de sortie du phosmet, de part la diversité des stratégies étudiées et les expertises mobilisées, constitue un programme de Recherche & Développement unique, qui contribue à fédérer les acteurs de la filière autour d’un même enjeu : réussir à continuer de produire du colza en utilisant des stratégies de protection durables et accessibles pour les agriculteurs.