Les ravageurs secondaires à l'automne
Les ravageurs secondaires à l'automne
Les taupins (peu fréquent, très nuisible)
Depuis une dizaine d’années, on assiste à des attaques de taupins sur de nombreuses cultures. Quelques cas ont été signalés sur colza plus particulièrement dans le Sud-Ouest. Le colza n'est pourtant pas une culture connue comme sujette aux attaques. On ignore encore si ces attaques sont liées à une évolution des pratiques ou à de nouvelles populations de taupins à cycle de développement plus court.
Symptômes : les plantules s'étiolent, entraînant la disparition des pieds dont les racines portent des lésions.
Les parcelles à risque sont les parcelles avec présence avérée, antécédents d’attaques notamment sur maïs voire sur tournesol ou précédents favorables (prairie, culture fourragère ou légumineuse).
Lutte : deux microgranulés à base de lambdacyhalothrine (Trika Perfect et Trika Super) sont autorisés en traitement du sol en application dans la raie de semis (usage crucifères oléagineuses - traitement du sol – ravageurs du sol).
Pour protéger les organismes aquatiques, ces microgranulés doivent être entièrement incorporés dans le sol à une profondeur minimum de 4 cm, donc sans diffuseur.
Les noctuelles terricoles (peu fréquent, très nuisible)
Des attaques de noctuelles sont signalées. Elles rongent le collet de jeunes plantules de colza, entraînant leur étiolement. Afin de ne pas confondre ces attaques avec celles des taupins, rechercher les larves dans les premiers centimètres du sol. Ce ravageur secondaire sur colza peut entraîner de sérieux dégâts localement.
En cas d’infestations importantes, il est possible d’intervenir sur végétation à l’aide d’un produit autorisé à base de cyperméthrine avec un volume de bouillie important.
Surveillance des attaques de mouche du chou (fréquent, peu nuisible).
La mouche du chou pond au collet des plantes. Les asticots rongent le pivot dans des galeries ouvertes mais parfois profondes. Le rendement peut être fortement affecté, notamment lorsque les pivots sont sectionnés (sur des colzas peu développés).
Le risque étant plus élevé pour les levées précoces, éviter de semer avant les dates préconisées pour la région. Plus aucun moyen de lutte chimique n'est disponible.
Surveillance et lutte contre les tenthrèdes de la rave (fréquent, peu nuisible).
Les œufs sont insérés dans les bordures des cotylédons. Après s'être développées sans occasionner de dégâts très visibles, les larves devenues âgées se mettent à dévorer le limbe des feuilles.
Les adultes peuvent être capturés en nombre dans les cuvettes mais cela ne présage en rien sur le niveau d’attaque par les larves.
En cas de forte infestation larvaire, une dégradation rapide du feuillage peut être observée (évolution visible à l'oeil nu, au jour le jour). Une intervention peut alors être nécessaire.
Attention : les attaques cessent d'elles-mêmes assez brutalement (les larves en fin de développement se réfugient dans le sol pour l'hiver).
Stade sensible | Observation | Déclenchements des vols | Seuil indicatif |
De la levée au stade 6 feuilles inclus | Observations des larves sur les plantes | Automne chaud et sec | ¼ de la surface foliaire consommé |
Les teignes des crucifères :
La chenille de la teigne des crucifères est mineuse (peu fréquent, non nuisible). Après 3-4 jours, elle file quelques fils de soie et mue, puis ronge la face inférieure des feuilles en respectant les nervures mais souvent avec perforations. Visible à l’automne et au printemps sur colza, mais sans incidence.
Piéride du chou
L’adulte est un papillon blanc dont les ailes sont ornées de taches noires. La chenille est de couleur grise verte avec des bandes jaunes et des points noirs. Les larves se nourrissent sur les feuilles périphériques des plantes et ne s’attaquent au cœur des plantes que si elles sont nombreuses. Aucune lutte chimique n’est nécessaire.
Les baris (très fréquent, non nuisible)
La baris est un charançon noir à reflet bleu vert de 2,4 à 5mm, sans poil. Sa nuisibilité est très faible et est principalement due aux larves qui se développent à l’intérieur de la racine principale. Les adultes sont capturés dans les cuvettes jaunes tout au long du cycle du colza. Aucun moyen de lutte n’est disponible et en outre, ne se justifie pas.
Les charançons gallicoles
1. Attaque charançon gallicole sur colza, 2. coupe de galle liée à la hernie
Le charançon gallicole est présent très localement (Centre et Poitou-Charentes) où il est fréquent mais peu nuisible. Ailleurs, il est très peu fréquent. Il se reproduit à l’automne, déposent ses œufs et disparait lorsque la période froide s’installe. Les larves apparaissent à partir d’octobre. Les attaques sont considérées comme peu préjudiciables. Les galles perturbent la conduction de la sève. Les galles dégénérées peuvent constituer des points d’entrée pour les maladies et sensibilisent les plantes au gel. La lutte ne se justifie pas.
Attention aux risques de confusion de symptômes entre la hernie et les galles provoquées au collet par le charançon gallicole. Sectionner les galles :
- si présence de galeries et/ou de larves, il s'agit du charançon gallicole
- si l'intérieur de la galle est plein, compact, parfois un peu spongieux, mais jamais creux, il s'agit de la hernie des crucifères.
Les ravageurs du colza sont tous régulés par de nombreux auxiliaires. Limiter les traitements insecticides autant que possible. Si un traitement se justifie, sur les insectes résistants, utiliser des produits efficaces au risque d’engendrer des pullulations d’insectes. Pour en savoir plus sur ces organismes, consulter l’article sur les auxiliaires. |
Petit guide pratique
des ravageurs du colza
Conçus pour être glissés dans la poche, les petits guides pratiques proposent des fiches pour reconnaître insectes et maladies des cultures et leurs dégâts.
AcheterColza : de nouvelles stratégies pour limiter l’usage des insecticides
Certains secteurs sont concernés depuis plusieurs années par des impasses techniques dans la gestion des ravageurs d'automne du colza. Face aux problèmes en recrudescence (résistance des ravageurs aux pyréthrinoïdes, retrait de molécules...) il est nécessaire de mettre en œuvre des pratiques visant la robustesse de la culture, mais également de favoriser la régulation naturelle des ravageurs par les auxiliaires des cultures.
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