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Etat des lieux et perspectives de la filière du pois en France et en Belgique

27 juil. 2023

Le 22 juin dernier, Terres Inovia a été invité à Namur en Wallonie à une réunion technique dédiée au déploiement des protéines végétales et centrée sur le pois. L’institut y a présenté la structuration de la filière du pois en France et ses travaux pour dynamiser la production. Les interventions des autres participants ont montré que des problématiques identiques étaient rencontrées dans cette partie de la Belgique pour la production de pois et le développement d’une filière locale.

C’est à la suite du Carrefour pois et féverole 2022 que Terres Inovia a été sollicité par un pôle de compétitivité wallon, Wagralim, pour venir présenter la filière du pois en France, avec ses difficultés de production et ses leviers d’amélioration. Véronique Biarnès, chargée d’études, et Bastien Remurier, ingénieur de développement, ont représenté l’institut technique et ses travaux sur le pois lors de cette journée.

L’événement a d’abord été l’occasion de rencontres et d’échanges particulièrement intéressants sur le développement des protéagineux. « Parmi les 40 participants, Cosucra, un industriel qui produit des ingrédients agro-alimentaires à base de protéines de pois, était présent, mais également le CePiCOP (Centre Pilote Céréales et Oléoprotéagineux), l’homologue de Terres Inovia en Wallonie », témoigne Véronique Biarnès.

Un état des lieux détaillé de la filière du pois en France

Véronique Biarnès et Bastien Remurier ont présenté la filière du pois en France, avec un état des lieux des surfaces cultivées, les facteurs limitant le rendement et la qualité des graines, le progrès génétique avec l’amélioration des variétés ainsi que les résultats d’une enquête sur les critères recherchés en légumineuses selon les débouchés en alimentation humaine.

« Nous avons présenté les difficultés de production rencontrées en France par la filière du fait de rendements moins importants ces dernières années, tout en expliquant que le pois d’hiver, probablement moins affecté, peut atteindre des rendements plus élevés », note Véronique.

Autre objectif : montrer que, ces dernières années, malgré les baisses de rendements et de surfaces, « la sélection du pois a continué à être active et que l’on dispose maintenant de variétés dans les deux types (hiver et printemps) qui apportent des progrès sur plusieurs critères en plus du rendement (hauteur récolte, PMG, teneur en protéines) ».

Des difficultés de production similaires constatées en Belgique

La présentation des travaux conduits en Belgique montre que les mêmes difficultés de production et de montage de filière locale sont rencontrées au-delà des frontières françaises.

Une érosion des rendements du pois est en effet également constatée. Des expérimentations sur une longue période (de 2003 à 2022 sur le même site, près de Gembloux) avec des variétés de pois d’hiver et de printemps inscrites en France donnent des résultats comparables à ceux présentés à l’échelle française. « Nos homologues belges sont très attentifs au progrès génétique apporté par les variétés nouvellement inscrites en France qu’ils testent chaque année. A la suite de cette rencontre, ils nous ont d’ailleurs sollicités pour avoir des informations complémentaires sur l’outil Myvar qu’ils utilisent », tient à préciser Véronique Biarnès.

Des résultats en agriculture biologique sur des associations de légumineuses à graines (féveroles, lentilles, lupins, pois protéagineux) avec des céréales ont également été présentés par Biowallonie et ont retenu toute l’attention des deux experts de Terres Inovia. Un recueil de fiches techniques sur ces différentes associations a été recueilli. « La conduite des légumineuses en association est un véritable levier à déployer dans de nombreuses exploitations pour faire faces aux aléas et aux pressions des bioagresseurs. Cette pratique avant tout bio est également travaillée en conventionnel », ajoute Bastien Remurier.

De son côté, Véronique Biarnès témoigne : « nous avons pu constater que des méthodes d’analyse rapide étaient par ailleurs développées par le laboratoire de recherche wallon CRA-W en vue de les utiliser pour la filière des protéines végétales. Elles peuvent notamment permettre de quantifier la teneur en protéines des graines. Des travaux sur la quantification de nodules par dosage de la leghémoglobine sont aussi apparus très intéressants. Des contacts ont été pris pour qu’un échange avec nos laboratoires d’Ardon et de Pessac puisse avoir lieu ultérieurement ». Suite à la journée, plusieurs contacts belges ont ainsi été pris pour les mettre en relation avec les collaborateurs de Terres Inovia.

Enfin, cette journée a été l’occasion de collecter des informations sur les surfaces de légumineuses. Certaines interventions montrent qu’il existe une réelle volonté de développer une filière wallonne sur le pois et de créer des chaînes de valeur sur cette culture. Des initiatives proches de celles présentes dans Cap Protéines ont donc été lancées car il apparaît compliqué de fédérer des agriculteurs pour produire du pois ou d’autres légumineuses.

Retrouvez l’intégralité des présentations présentées lors du colloque en pièce jointe

 

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