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Autonomie en azote : le projet PEI-Partage présente ses résultats

09 déc. 2022

Trouver des solutions pour rendre les systèmes de culture plus autonomes en azote et avec moins d’impacts environnementaux : tel était l’objectif du projet PARTAGE, le Programme Agronomique Régional pour la Transition Agroécologique en Grand Est, soutenu par le PEI (1) et coordonné par la Chambre Régionale d'Agriculture du Grand Est (CRAGE).

Terres Inovia a animé l’un des trois axes de ce projet qui a rassemblé 18 partenaires autour des problématiques agroécologiques afin de diminuer les émissions d’azote, principale pollution agricole, en partageant les connaissances entre acteurs du monde agricole. Un colloque, organisé le 17 novembre à Prouvé de Nancy (Meurthe-et-Moselle), a permis de partager les sorties de ces travaux.  


Comme l’a souligné, en conclusion du colloque, Christian Schott, de la commission de coopération internationale de la CRAGE, « l’azote : l’intrant magique d’après-guerre, se révèle aujourd’hui être une denrée polluante et chère. Bravo à ce projet très pionnier qui s’attache à partager des pistes avec les agriculteurs pour agir sur le terrain, en faisant le lien entre les enjeux environnementaux et économiques ! »

Pour comprendre le cycle de l'azote : présentation du projet PEI-PARTAGE

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Des échanges et expérimentations sur le terrain


Pendant plus de trois ans, les travaux ont consisté à mobiliser un réseau d’agriculteurs (Living lab), autour de trois thématiques :

  • piloter les apports d’azote minéral sur les céréales au plus près des besoins vitaux
  • renforcer l’entrée d’azote symbiotique par la production légumineuses à graines
  • recycler la matière organique via les digestats de méthanisation sur les territoires.

Dans ce projet, Terres Inovia a pu partager les connaissances acquises au sein de l’UMT Alter’N sur les pertes azotées, évaluer l’insertion des légumineuses dans les systèmes de production du Grand Est en termes économiques et environnementaux, s’attacher avec les partenaires à mieux comprendre les points bloquants lors des dernières campagnes pour la réussite du pois et de la féverole dans le contexte régional.
Pour Pascal Collard, président du comité de pilotage du PEI-PARTAGE, « éviter les pertes des apports exogènes, réintroduire plus d’azote renouvelable issu de la fixation symbiotique de l’azote de l’air par les légumineuses et recycler l’azote organique pour produire du biogaz sont les trois pistes explorées », a-t-il précisé lors du colloque.

Des innovations pour réduire les pertes des apports azotés


Après un rappel du contexte géopolitique qui nous pousse à repenser la nutrition azotée, ce colloque a présenté le résultat de quatre années d’expérimentation dans le Grand Est pour gérer la fertilisation azotée du blé, avec des témoignages de Chambres d’agriculture et de producteurs. Une table ronde a été organisée. Objectif : partager le retour d’expérience des conseillers du projet PARTAGE sur leur accompagnement des agriculteurs pour changer leurs pratiques afin de réduire les pertes azotées.

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Le colloque de restitution du projet, le 17 novembre 2022

Pendant la durée du projet, les conseillers ont constaté que l’azote est devenu un enjeu stratégique : en plus de la hausse exponentielle du prix de l’azote, les agriculteurs ont déploré des pertes d’azote dans les parcelles (volatilisation et de lixiviation). C’est en ancrant le conseil sur le cas de chaque agriculteur et avec des données chiffrées sur les pertes azotées qu’il y a eu prise de conscience.
Un éclairage en dehors de nos frontières a aussi pu être apporté, sur les leviers de la fertilisation organique des prairies en Wallonie et sur de nouvelles méthodes de fertilisation azotée de blé en Allemagne pour réduire les pertes (méthode CULTAN avec injection d’azote ou ajout d’inhibiteurs).


La carte des légumineuses pour contribuer à boucler le cycle de l’azote

Anne Schneider, chargée d’études en économie, agronomie et environnement de Terres Inovia, et Bastien Remurier, ingénieur de développement, ont participé à ce colloque en valorisant les travaux menés sur les légumineuses dans PARTAGE.

Une étude multicritère

Une étude menée par Terres Inovia dans la région Grand Est sur une série de situations représentatives a permis de chiffrer la variation de la marge nette rotationnelle lors de l’insertion d’une culture de légumineuse à graines. En se projetant en pluriannuel, cette insertion s’avère variable selon les contextes avec une majorité de situations où la marge est équivalente ou meilleure. L’augmentation de la marge est même de +13% à 18% quand l’agriculteur insère un pois dans deux systèmes de culture dominants (avec une rotation plus ou moins courte), présents actuellement sur les sols argilo-calcaires superficiels.

Le contexte actuel des prix en hausse renforce l’intérêt des effets précédents des légumineuses sur les cultures dominantes comme le blé (économies en charges azotées ou augmentation des rendements), même si les prix conjoncturellement très élevés du colza ou blé peuvent diluer cet effet.

Des observatoires en parcelles

Par ailleurs, afin de renforcer la maîtrise de la culture de pois et féverole face à des stress hydriques ou de hautes températures de plus en plus précoces et aléatoires, des observatoires en parcelle d’agriculteur ont été mis en place pour un diagnostic agronomique plus détaillé. Sur cette base, des tableaux de bords sont maintenant élaborés pour que les agriculteurs puissent identifier et piloter les déterminants clés de la réussite d’une légumineuse robuste.  

Un nouvel Outil d’Aide à la Décision pour les agriculteurs

Afin que les légumineuses soient intégrées dans les assolements et expriment au mieux leurs bénéfices, Terres Inovia déploie différents outils  :

  • Un futur OAD (outil d’aide à la décision) pour faciliter la décision des agriculteurs d’insérer des légumineuses, en approchant au plus près de leur propre situation, l’intérêt économique, les meilleurs choix parmi les espèces candidates, les bénéfices à attendre selon leurs priorités, les débouchés existants, etc. Baptisé Atout’LEG, cet outil sera disponible courant 2023.
  • Des références pour accompagner la transition des systèmes des exploitations pour produire des protéines végétales tout en contribuant à la neutralité carbone des territoires (études économiques régionales, quantification des leviers d’atténuation du changement climatique)
  • Un accompagnement pour le diagnostic agronomique et la mise en place de tableaux de bord pour une légumineuse à graine robuste.

De plus, deux témoignages sont venus mettre en perspectives les travaux de PARTAGE. Pierre Alban Jacquet, agriculteur de la région Grand Est, a témoigné de la prise de conscience du rôle clé du pois lorsqu’on repense sa production agricole à l’échelle du système de culture. A l’aval, Elise Bourcier (C&DAC) est venue expliquer comment ce laboratoire agroalimentaire basé à Nancy déploie des transformations industrielles, comme la féverole fermentée, pour apporter de la valeur ajoutée à ces graines et pour faciliter leur intégration par les industries agroalimentaires qui recherchent de plus en plus  de protéines végétales.


(1)    Partenariat européen pour l'innovation (PEI) pour une agriculture productive et durable

 

En savoir plus sur le projet?

Consultez notre page web consacrée au projet

Le communiqué de presse en pièce jointe à la suite du colloque

La Gazette de l'azote (en pièce jointe) publiée en octobre 2022 et présentant le projet et ses travaux

- Documents à télécharger :