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Projet GAX : des pistes prometteuses pour lutter contre la grosse altise du colza

16 janv. 2023

Le projet GAX, financé par Sofiproteol via le FASO (Fonds d’Action Stratégique des Oléagineux et protéagineux), s’est achevé après presque quatre ans de travaux. Il visait à identifier des voies de lutte biologique par phéromone contre la grosse altise du colza. Revue des résultats.

Mobilisés depuis plusieurs années pour se préparer à la réduction programmée de l’usage des insecticides chimiques conventionnels au niveau européen et en particulier au retrait du phosmet, les acteurs de la filière se sont mobilisés pour concevoir un projet avec un industriel spécialisé dans la conception de molécules complexes, M2i, combiné aux expertises conjointes de l’Institut Technique Terres Inovia, de spécialistes des insectes et de leurs comportements le laboratoire d’entomologie Archips.

Ce projet, appelé GAX, qui a bénéficié d’un soutien financier de Sofiproteol pour le compte du FASO (Fonds d’Action Stratégique des Oléagineux et Protéagineux), a été initié en juillet 2019, et a pris fin en juin 2022. « Les phéromones ont démontré leur efficacité dans le cadre de la substitution des insecticides chimiques : confusion sexuelle en vigne, en verger, ou plus récemment en ZNA contre la processionnaire du pin ou la pyrale du buis. Sélectives, sans résidus ni intrant, sans développement de résistance, et d’une totale innocuité pour les applicateurs, les riverains ou les consommateurs, les phéromones sont assurément la piste la plus solide quand on étudie les produits d’avenir de protection biologique des cultures », indiquent les trois partenaires dans la présentation du projet.  Après presque quatre ans de travaux, le projet GAX a livré quelques pistes prometteuses.

Une connaissance fine du cycle reproductif des altises


Trois années d’observations, de prélèvements et d’analyses ont permis de mieux connaître cet insecte ravageur et de délivrer des pistes structurantes pour la conception de méthodes de lutte. La compréhension de la bio-écologie de la grosse altise fera ainsi l’objet de publications en 2023. Ces résultats ont permis de poser des bases scientifiques et techniques très utiles pour le Plan Sortie du phosmet lancé en 2022.

Quatre molécules de la phéromone sexuelle de la grosse altise identifiées

A la suite d’un travail bibliographique préalable destiné à confirmer la validité des hypothèses d’efficacité sémiochimiques sur la grosse altise du colza (phéromone d’agrégation et sexuelle), des captures de composés organiques volatils (COV) émis par des altises sur une parcelle de colza ont permis de déterminer la présence de 4 molécules composant ce mélange phéromonal complexe. Les voies de synthèses ont été étudiées en comparaison de la possibilité de passer par des produits commerciaux enrichis en ces composés d’intérêt.

Des essais montrant un effet répulsif vis-à-vis de l’altise

Différents prototypes de produit avec des modes d’actions bien distincts ont été développés puis étudiés en condition de plein champ.

Les essais d’attractivité des composés pris individuellement ont montré une certaine efficacité de l’un des composés mais l’analyse technico-économique n’a pas montré une voie technico-économiquement viable pour ce produit compte tenu du niveau de pureté nécessaire et du coût de synthèse associé.


Une autre piste a également été testée en utilisant un mélange phéromonal le plus complet possible et économiquement viable, consistant à saturer une parcelle et observer le comportement des altises. Si aucune baisse des effectifs adultes en parcelle traitée n’a été relevée, les analyses des pièges laissent penser que le mélange phéromonal utilisé serait plutôt à effet répulsif  : ce résultat ouvre donc la voie sur une stratégie de lutte de type push, voire push pull, particulièrement adaptée aux grandes cultures.

Des nouvelles pistes identifiées au cours du projets

En complément, une analyses de COVs émises par les plantes crucifères en zone d’estives a permis d’ouvrir quelques pistes nouvelles, qui pourraient constituer des candidats dans un stratégie push pull et mériteraient donc d’être étudiées de manière plus approfondie pour connaître la réponse des insectes.

Les travaux doivent donc être poursuivis pour permettre à l’avenir de disposer d’une solution de lutte complète et efficace contre l’altise du colza.