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Lupin d’hiver : les 7 points-clés de réussite de l’implantation du protéagineux

17 juin 2025

Terres Inovia a listé les sept facteurs à ne pas négliger pour réussir l’installation de la culture et lui donner toutes ses chances.

Bien que rustique, le lupin d’hiver nécessite une certaine vigilance au moment de l’implantation, étape clé de la réussite de la culture. Celle-ci se prépare dès la récolte du précédent. Tour d’horizon des éléments incontournables pour donner toutes ses chances à la culture. 

1) Bien choisir la parcelle

Le lupin d’hiver est une plante rustique, qui nécessite peu d’interventions en cours de campagne si tant est que son implantation soit réussie. Le premier facteur de succès de la culture réside donc dans le choix de la parcelle. En effet, le lupin est une culture exigeante en termes de sol. 
Ainsi, doivent être évitées :

  • les parcelles hydromorphes. Le lupin est très sensible aux excès d’eau, beaucoup plus que le pois ou la féverole ;
  • les parcelles qui présentent un taux de calcaires actifs supérieur à 2,5%. Le calcaire actif bloque le développement du lupin, qui jaunit, reste nain et finit par disparaître ;
  • les parcelles qui présentent un fort risque de salissement. Peu de solutions sont homologuées sur lupin, la gestion de l’enherbement est un point sensible de l’itinéraire technique de la culture.

2) Anticiper le risque mouche des semis

La mouche des semis est un des principaux ravageurs du lupin. Attirée par les composés organiques volatils émis par les pailles fraîches en décomposition, la femelle y pond plusieurs centaines d’œufs. Durant les trois semaines qui suivent, la larve alléchée par les graines en germination, peut s’attaquer aux jeunes plantules de lupin. Elle creuse alors des galeries dans les cotylédons, les tigelles et les jeunes pousses, détruisant le germe et provoquant le pourrissement des tissus. La période de risque pour le lupin se situe avant le stade 4 feuilles ; au-delà, les tissus sont assez durs pour résister.

Afin de prévenir le risque mouche, trois leviers doivent être actionnés :

  • la gestion des pailles : sitôt la récolte terminée, il est important d’en exporter au maximum afin de limiter la présence de résidus végétaux frais sur la parcelle ;
  • la préparation du sol un mois avant le semis afin d’enfouir au maximum les pailles restantes, puis ne plus toucher au sol ;
  • semer en travaillant au minimum le sol, dans des conditions ressuyées, à 3 cm maximum de profondeur, afin de favoriser une levée dynamique et atteindre rapidement le stade 4 feuilles.
  • Ces leviers permettront également une gestion des limaces, second ravageur problématique pour le lupin. 

3) Raisonner le choix variétal

Quatre variétés de lupin d’hiver sont inscrites au catalogue (Orus, Magnus, Ulysse et Angus). Orus et Magnus sont principalement multipliées aujourd’hui. Le choix doit se faire en fonction du débouché envisagé (couleur des graines, teneur en protéines...) ainsi que de la localisation de la parcelle, en considérant les aspects liés à la résistance au froid et la précocité à floraison. Attention à utiliser des graines saines : la principale maladie du lupin, l’anthracnose (Colletotrichum lupini) est transmissible par la semence. 

4) Penser à l’inoculum

Contrairement au pois ou à la féverole, le rhizobium spécifique du lupin (Bradyrhizobium lupini) n’est pas naturellement présent dans tous les sols français. Il est donc fortement conseillé d’inoculer une parcelle portant pour la première fois du lupin, afin d’assurer son autonomie azotée. Pour cela, un unique inoculum est accessible en France, Inoculum Lupin NPPL Tourbe, à appliquer sur les semences juste avant le semis. 

5) Ne pas tarder à semer

Il est recommandé de semer le lupin sur les deux dernières décades de septembre, l’optimum se situant entre le 10 et le 20 septembre. Dans le Sud-Ouest, les semis peuvent être retardés jusqu’à la mi-octobre. Après ces dates, les jours moins longs et les températures fraîches ralentissent la levée du lupin, qui est ainsi davantage soumis aux ravageurs de début de cycle (mouches, limaces).

L’idéal est de semer dans de bonnes conditions de ressuyage afin de favoriser la mise en place d’un système racinaire solide, et une bonne nodulation.

Ne semer ni trop dense pour limiter le risque de maladie, ni trop profond : 25 à 30 graines/m², à 2-3 cm de profondeur pour un objectif de 20 à 25 plantes par m² en sortie d’hiver.

L’important est de favoriser une levée rapide et homogène, et de dépasser au plus vite le stade de sensibilité à la mouche des semis (avant le stade 4 feuilles).

6) Attention aux ravageurs de début de cycle

Si le lupin est peu soumis aux attaques de ravageurs en cours de culture, il demeure sensible en tout début de cycle, notamment à la mouche, mais également aux limaces, taupins et thrips, qui peuvent causer des dégâts importants. L’application d’un molluscicide à l’implantation peut s’avérer nécessaire. 

7) Pas d’impasse sur le désherbage de prélevée

Enfin, un désherbage de prélevée est indispensable. Une unique solution antidicotylédones étant homologuée sur lupin d’hiver en post-levée, le désherbage de prélevée est obligatoire. Il est recommandé d’intervenir au plus près du semis, en associant CENT 7 (isoxaben), PROWL 400 (pendiméthaline) et CENTIUM 36 CS (clomazone) selon la flore suspectée.

Le désherbage mécanique peut également permettre une bonne gestion des adventices, et offre une solution complémentaire au désherbage chimique. Si le semis est réalisé au semoir à céréales, un passage de herse-étrille peut être envisagé 3 à 5 jours après le semis. Plus efficace, l’utilisation de la bineuse quand le semis le permet, entre les stade 4 feuilles et début floraison, permet une bonne gestion des adventices en post-levée du lupin. 

Pour aller plus loin

Terres Inovia propose un guide de culture complet du lupin
(téléchargeable sur le site) et deux rubriques (printemps et hiver)
lui sont consacrées sur le site de l’institut :
​​​​​​​www.terresinovia.fr/lupin-hiver et www.terresinovia.fr/lupin-printemps

 

Contact : B. Remurier, b.remurier@terresinovia.fr​​​​​​​

Et pour relire l'article dans Arvalis & Terres Inovia infos, c'est ici.