Les pieds dans les champs : les agriculteurs dévoilent les atouts et leurs techniques sur les cultures de diversification
Les pieds dans les champs : les agriculteurs dévoilent les atouts et leurs techniques sur les cultures de diversification
Lancée par Terres Inovia en mai 2021, la web-série vidéo Les pieds dans les champs propose une immersion sur les parcelles d’un agriculteur qui explique, au fil d’une discussion, comment il mène sa culture, à quelles difficultés il est confronté et quels leviers et pratiques agronomiques il utilise. Cet entretien est complété par une analyse technique d’un expert de Terres Inovia.
Après la quatrième saison diffusée en octobre sur le soja, la web-série s’attache maintenant à dévoiler les itinéraires techniques et les astuces de cinq exploitants sur les cultures de diversification.
Philippe Epinoux, producteur à Valence-en-Poitou (86) : le lupin, une excellente tête de rotation
Pour trouver une nouvelle tête de rotation, cet agriculteur a adopté le lupin, et il ne le regrette pas. « C’est une plante qui n’a pas besoin d’engrais et laisse de l’azote dans le sol pour le blé suivant », raconte-t-il. Il est également très riche en protéines et a peu de ravageurs. Pour réussir cette culture, il soigne le travail de son sol, avec un déchaumage et un désherbage mécanique.
L’analyse d’Agathe Penant, ingénieure de développement de Terres Inovia : « le lupin est une culture à pivot qui permet une retructuration du sol. Pour gérer l’enherbement, qui est la principale limite du lupin, le désherbage mécanique est très bien adapté. »
Pierre Pirodeau, producteur à Chalais (86) : le lin, une culture avec peu de ravageurs et de prédateurs
Ce producteur cultive 14 ha du lin pour sécuriser ces revenus en diversifiant son assolement. L’un de ses atouts pincipaux ? Il n’y a pas de ravageurs ni de prédateurs. Pour réussir cette culture, il soigne son labour pour créer de la terre fine et mieux gérer les mauvaises herbes.
L'analyse de Zoé Le Bihan, ingénieure de développement de Terres Inovia : « c’est une filière très structurée. Pour réussir, il faut travailler le sol pour permettre un bon contact terre-graine et bien respecter les dates de semis ».
Wigbold Hofstede, producteur à Baugy (36) : la lentille bio, un très bon débouché en alimentation humaine
Dans son exploitation de 600 ha, cet exploitant cultive des lentilles en agriculture biologique et ne s’arrête pas aux difficultés ponctuelles qu’il peut traverser sur une campagne. Pour cet agriculteur, les atouts sont nombreux : un excellent précédent pour le blé suivant grâce à l’azote contenu dans le sol, un très bon débouché et un prix du marché à l’avantage de la lentille bio et une culture adaptée à ses sols superficiels.
L’analyse de Zoé Le Bihan, ingénieure de développement de Terres Inovia : « l’implantation est un facteur clé pour la réussite de la culture, avec un sol aéré, superficiel, rechauffé et ressuyé. C’est une culture peu compétitrice et il faut également soigner le désherbage, avec de soutils mécaniques en bio. L’associer avec une autre culture, comme la cameline, permet aussi de bien gérer les mauvaises herbes ».
Sébastien Albouy, producteur à Auriac-sur-Vendinelle : le pois chiche, un bon rendement, surtout en bio
Ce producteur diversifie ces cultures avec du pois chiche car il supporte le temps chaud et sec et affiche un bon rendement. En bio, le prix du marché est très intéressant, même si le marché est restreint. Avec la houe rotative, il parvient à gèrer les mauvaises herbes et s’efforce de ne pas tasser le sol pour que les nodosités puissent capter l’azote de l’air.
L'analyse de Quentin Lambert, ingénieur de développement de Terres Inovia : « le pois chiche s’adapte très bien aux sols argilo-calcaires, dans le Sud de la France. Comme légumineuse à graine, elle est capable de fixer l’azote du sol. Il est cependant necessaire d’utiliser des semences certifiées pour réduire le risque d’ascochytose ».
Anicet Bretagne, producteur à Gy-L’evêque (86) : le chanvre, une culture simple et aux débouchés prometteurs
Cet exploitant a été séduit par cette plante aux nombreux débouchés, notamment industriels, car elle peut être utilisée pour beaucoup d’usages. Avec des contrats directement avec les industriels, il réalise sa meilleure marge après le blé. En outre, les prix sont stables et la culture est facile à gérer au niveau agronomique.
L'analyse de Louis-Marie Allard, ingénieur de développement de Terres Inovia : « c’est une culture qui a de nombreux atouts agronomiques, mais elle demande une certaine disponibilité en septembre et octobre pour adapter le bon moment de la récolte. Il faut des pailles qui soient à moins de 15% d’humidité ».
Les épisodes sur le lupin, la lentille, le pois chiche et le lin ont été tournés dans le cadre du programme Cap Protéines.
La responsabilité des ministères en charge de l’agriculture
et de l’économie ne saurait être engagée.