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Les enseignements techniques de 2024 pour réussir son pois d’hiver

06 août 2024

Après une campagne climatique hors norme, marquée par une pluviométrie continue du semis à la récolte, les pois d’hiver accusent une importante pression maladie, limitant fortement les possibilités de récoltes et le potentiel final.

Si cet échec sanitaire peut décourager, il est important de recontextualiser cette pression face à un climat extrême et inattendu, non représentatif de ces dernières années. De plus, lors des dernières campagnes, ont été mis en évidence de nombreux leviers agronomiques permettant de limiter la pression maladie, et de sauvegarder le potentiel des pois d’hiver.

En 2024, ces leviers ont également montré de fortes différences dans la dynamique d’évolution de la maladie. Fort de ces enseignements, Terres Inovia propose ses leviers mais également les évolutions techniques à opérer sur ses pois d’hiver pour une meilleure maitrise du potentiel de la future campagne 2025.

Les résultats présentés dans ce dossier technique (à télécharger ici ou en bas de cette actualité) sont le fruit d’un travail collectif réalisé avec l’ensemble des partenaires. Merci à ceux qui ont permis d’alimenter ce bilan de campagne.

Dans ce dossier technique, vous retrouverez un bilan complet sur la campagne de pois protéagineux 2023/2024 :

  • Un bilan climatique 2024 sans précédent
  • Un complexe de maladies dominé par un champignon type Colletotrichum
  • Des profils variétaux plus adaptés au risque de maladie
  • Semences certifiées et graines de fermes
  • L’implantation, phase de mise en place des stratégies pour limiter le risque maladie
  • Déclencher des stratégies précoces plus efficaces

Pour 2025, les clés techniques pour réussir son pois d’hiver

Le contexte climatique 2024 reste très atypique et ne doit pas résumer le risque climatique et sanitaire des pois d’hiver pour les futures campagnes. Ces 10 dernières années climatiques ont même montré, en moyenne, de meilleurs rendements 7 années/10 pour le pois d’hiver à l’inverse du pois de printemps qui plafonne plus souvent avec les risques de printemps chauds et secs.

La gestion du risque de gel et de maladies précoces du pois d’hiver peut se maitriser via le cumul des divers leviers détaillés précédemment et résumés ci-dessous.

Choix d'une parcelle adaptée

Choix de la parcelle plus susceptibles d’entretenir la maladie.

Choix d’une variété résiliente

Un premier classement provisoire des variétés, souvent moins impactées par la maladie

Des différences de comportement variétal

  • Tolérance au froid (en particulier pour le Nord-Est de la France) ;
  • Tolérance à la chlorose ferrique (pour les sols calcaires et limons froids) ;
  • Vigueur sortie hiver : les plantes se redressant rapidement en sortie d’hiver affichent moins d’exposition à la maladie en bas des tiges.

La semence certifiée à privilégier car moins susceptibles de véhiculer une maladie.
Graine de ferme : écartez les lots de semences touchées et/ou présentant un taux de germination anormalement faible. Réalisez un test de germination.

Maîtrise de l’implantation


Préparation du sol
Evitez les problèmes de lissages et compactions limitant l’infiltration de l’eau.

Date de semis
Préférez des semis de mi-novembre à mi-décembre, moins exposés au gel que les semis de début novembre.

Profondeur de semis
Assurez un semis régulier à 5-6 cm (pas moins !) pour protéger le bas des plantes du gel, du déchaussement et de la maladie.

Densité de semis
Respectez les densités de semis en connaissance du taux de germination. Les pois d’hiver ramifient plus qu’il y a 10 ans.

Association
Privilégiez les associations en bio et conduites innovantes, la seconde espèce freine physiquement la propagation de la maladie. Préférez les implantations avec rangs distincts par espèces.

Protéger tôt sa parcelle pour plus d’efficacité

En cas d’hiver favorable au complexe hivernal (douceur et humidité), intervenez à partir du 20 février (stade 4/5 feuilles du pois) avec un fongicide (voir le tableau 4 dans le dossier technique) :
SUNORG PRO 0.8 l/ha
= ou PROSARO 0.8 l/ha
= ou SUNORG PRO 0.6 l/ha + AMISTAR 0.4 l/ha
= ou PROSARO 0.6 l/ha + AMISTAR 0.4 l/ha

C’est le dernier stade permettant d’atteindre le bas des plantes où très souvent, la maladie est installée. Privilégiez un volume de bouillie de 150 l/ha à 200 l/ha (voir la figure 12 dans le dossier technique). Ne négligez pas le volume de bouillie pour permettre une bonne pénétration du traitement dans le couvert végétatif. Ensuite, le couvert se referme et les traitements fin floraison permettent seulement de protéger le dessus du couvert.

Contacts :

Bastien REMURIER – b.remurier@terresinovia.fr
Gwénola RIQUET – g.riquet@terresinovia.fr
Agathe PENANT – a.penant@terresinovia.fr
Coralie BRIER – c.brier@terresinovia.fr
Anne MOUSSART – a.moussart@terresinovia.fr
Véronique BIARNES – v.biarnes@terresinovia.fr​​​​

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