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Bio : un projet dans l’Yonne pour sécuriser la production

03 nov. 2023

Terres Inovia est associé à un projet régional, dans l’Yonne, pour aider les agriculteurs à trouver des leviers afin d’assurer une meilleure robustesse des cultures en agriculture biologique : XP BIO89.

 

En matière de bio, l’Yonne ne démérite pas. Ce département de la région Bourgogne Franche-Comté est le deuxième à totaliser le plus de surfaces conduites en agriculture biologique en grandes cultures sur le plan national. Au sein de la région, il se positionne en tête en termes de surface bio et en conversion de grandes cultures en représentant 40% des surface de la région (33 000 ha en 2021, source Agence Bio).

 

La Bourgogne Franche-Comté bat des records des conversions

En Bourgogne Franche Comté (1), avec 422 producteurs nouvellement engagés, la région battait en 2021, pour la septième année consécutive, le record d’installations et conversions. La région totalisait 3 404 fermes bio et en conversion, soit 12,9% des exploitations de la région.
Les surfaces bio atteignent, elles, 242 128 hectares, dont 55 346 hectares en conversion. Les grandes cultures, qui continuent leur progression, représentent désormais 22% des fermes.

(1)    Chiffres 2021- Source ORAB

 


Diversifier les assolements

 

Pour réussir au mieux leurs cultures bio, il est essentiel que les producteurs trouvent des leviers pour assurer la robustesse de leurs systèmes et lutter contre les stress biotiques (ravageurs, maladies, enherbement), qui sont de plus en plus fréquents avec le changement climatique. La diversification des assolements et l’allongements des rotations est l’une des solutions reconnues, d’autant qu’elle favorise la fertilité des sols.

Fort de ce constat, un collectif d’acteurs – la Chambre d’agriculture de l’Yonne, SeineYonne, CA89, Terres Inovia et Arvalis- ont montré que plusieurs cultures étaient susceptibles d’être intégrées dans les rotations pour assurer une robustesse des systèmes de culture dans ces bassins de production en bio au travers de deux axes principaux :
-les associations avec des céréales
-la diversification des cultures avec de la lentille, du lin ou des céréales secondaires grâce, notamment, au choix variétal et à la conduite des cultures.

Cinq leviers étudiés et communiqués aux agriculteurs

Le projet XBio 89 est né en 2023 pour mettre en œuvre ces leviers auprès des producteurs bio de l’Yonne. D’une durée de quatre ans et coordonné par la Chambre d’agriculture de l’Yonne, il implique Terres Inovia, mais aussi Arvalis, les coopératives 110 Bourgogne, Ynovae et SeineYonne.

Cinq leviers vont être étudiés chronologiquement :

1.L’association entre céréales et légumineuses en hiver et au printemps

L’objectif est de sécuriser la production de protéagineux d’hiver et de printemps dans un contexte de changement climatique ainsi que de limiter l’impact des stress abiotiques, notamment les conditions climatiques. Chaque année, un essai sera mené entre 2023 et 2027.

2.Des essais de variétés de lentilles

Pour mieux valoriser la lentille dans les rotations, XBio 89 va étudier la piste de l’amélioration variétale sur une gamme de variétés - comprenant des variétés étrangères- qui pourrait convenir aux contextes pédoclimatiques de Bourgogne-Franche-Comté.

Un protocole sera mené pour évaluer la valeur agronomique et technologique des variétés de lentilles en agriculture biologique. Des variétés de différents types seront testées : vertes, blondes et corail avec 3 variétés originaires du Canada, un des leaders mondiaux de la culture de lentille, afin d’apporter de la diversité génétique.

L’essai sera conduit en micro-parcelles et les variétés seront évaluées tout au long de leur cycle cultural, puis jusqu’à la récolte et l’analyse qualité.

3.Du desherbage mécanique en lin de printemps

Le lin est une culture de diversification qui mérite d’être valorisée dans les rotations bio. La gestion des adventices est un point de l’itinéraire technique qui doit être soigné.

Or, certaines plantes adventices telles que les chénopodes ou renouées peuvent s’avérer compliquées à maîtriser. De ce fait, le désherbage mécanique est un levier à activer dans cette lutte contre les adventices.
Différentes techniques de désherbage avec la herse étrille seront testées en faisant varier le nombre de passage, les dates d’intervention et le réglage de l’agressivité des dents.

4.Des variétés de blé et d’avoine de printemps

La maitrise des adventices en agriculture biologique repose sur différentes pratiques dont l’introduction de cultures de printemps dans les rotations. Pour valoriser ces cultures, il est nécessaire d’utiliser des variétés adaptées aux conditions de production locales ainsi qu’aux débouchés.  L’objectif sera donc de tester des variétés de céréales de printemps adaptées au contexte de changement climatique, en lien avec les débouchés locaux.

5.Diffusion et transfert des résultats

Chaque année, entre 2023 et 2027, les expérimentations réalisées seront communiquées au travers de visites d’essais, de réunions d’information et de relais avec la presse.

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