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Le verticillium est un champignon du sol, à l’origine de symptômes de dessèchement/flétrissement sur de nombreuses cultures. Il attaque le tournesol par son système racinaire et la colonisation du système vasculaire des plantes est à l’origine des symptômes observés : plages de nécrose entourées d’un halo jaune entre les nervures, commençant sur les feuilles du bas, pouvant conduire au dessèchement complet de celle-ci lorsque tous les étages foliaires sont touchés. Cette maladie entraine également des symptômes sur tige. En fin de cycle, la tige est molle, cela est dût à la rétractation de la moelle qui se retrouve couverte de microsclérotes (structure de conservation du champignon). Ces microsclérotes peuvent survivre plus de 10 ans dans le sol !
Observé régulièrement et de manière de plus en plus fréquente et grave depuis les années 2010 dans le Sud-Ouest, il s’est peu à peu aussi révélé en régions Poitou-Charentes et Centre (carte de la situation en 2024), probablement à la faveur de l’utilisation de variétés sensibles. Ce développement significatif est à l’origine de pertes de rendement importantes, mais aussi d’un maintien de l’inoculum sur le long terme dans les parcelles touchées.
La nuisibilité de la maladie, étudiée en Argentine où cette maladie est endémique, s’explique par l’importance des symptômes sur feuilles : les nécroses accélèrent la sénescence des feuilles par la diminution de la photosynthèse et de l’interception du rayonnement ; la durée de fonctionnement de la surface foliaire des plantes est donc réduite, affectant le remplissage des grains après la floraison.
Les facteurs favorables à son développement sont surtout climatiques. Une température du sol comprise entre 21 et 27°C ainsi que la présence d’humidité, favorisent la maladie. De plus, une bonne alimentation en eau de la plante favoriserait la progression de la maladie dans les vaisseaux et augmenterait donc la sévérité des symptômes.
En France, une étude menée par Terres Inovia, le GEVES et six semenciers sur une gamme de onze variétés représentant une large gamme de comportement face à la maladie (de S à TPS) a permis d’évaluer la nuisibilité de la maladie. Celle-ci est liée à la présence de symptômes sur la quasi-totalité des feuilles de la plante. Pour chaque tranche de 10% de plantes très atteintes dans une parcelle, les pertes sont évaluées à 2 q/ha et 0,3 point de teneur en huile.
Ainsi, dans une parcelle présentant 30% de pieds avec des symptômes sur feuilles montant presque en haut (maximum 5 dernières feuilles saines), la perte atteint 6 q/ha et presque 1 point de teneur en huile.
Cette étude a également permis de montrer que cette nuisibilité apparaît identique quel que soit le comportement de la variété (S, MS, PS, TPS).