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Un 34ème Carrefour de la sélection du tournesol sous le signe de la collaboration

08 mars 2023

Le 34e Carrefour de la sélection du tournesol a eu lieu les 9 et 10 février 2023 à St-Pierre-d’Amilly (Charente Maritime) sur le site du GEVES. Organisé pour la première fois par SELEOPRO,  il a rassemblé cette année plus de 70 participants du secteur de la recherche publique (INRAE), du GEVES, de la filière et des sélectionneurs de tournesol privés.

Lors de ce carrefour, les acteurs de la recherche publique, de la filière oléoprotéagineuse et les sélectionneurs ont pu partager les avancées des projets financés par Promosol et SELEOPRO, et en particulier échanger sur des travaux menés sur le tournesol qui peuvent présenter un intérêt pour la sélection. Il était animé cette année par Emmanuelle Mestries, chargé d’études protection des cultures de Terres Inovia et animatrice de la commission tournesol de SELEOPRO.

Des échanges sur l’amélioration des plantes et du tournesol

Cette année, de nombreux thèmes ont été abordés, à l’image de la diversité des projets en cours : le progrès génétique, la variabilité des tournesols pour l’attractivité des abeilles en conditions de stress hydrique, le développement et le maintien des ressources génétiques, l’interaction du tournesol et l’orobanche cumana, la qualité germinative du tournesol, la teneur en protéine et l’aptitude au décorticage des graines de tournesol.
Ce fut aussi l’occasion de découvrir les activités et les installations du GEVES, en particulier le laboratoire du BioGEVES et une impressionnante collection de semences conservées en chambre froide. L’INRAE de Nantes (Unité Biopolymères Interactions Assemblages) a aussi présenté les travaux menés sur le bioraffinage, autrement dit la valorisation des composés issus de la graine.

Le 34ème Carrefour de sélection du tournesol fut l’occasion de visiter les installations du GEVES, en particulier ses collections de semences conservées en chambre froide.

Enfin, différents ateliers ont été menés pour réfléchir ensemble à la construction de futurs projets sur le mildiou, les cultures intermédiaires multiservices et faire un point sur l’évaluation des variétés de tournesol pour l’agriculture biologique.

Zoom sur Protour

Au cours de ces deux journées riches et denses, Vincent Jauvion et Patrick Carré ont présenté les enjeux, objectifs et résultats partiels du projet Protour.

Financé par Sofiprotéol via le Fonds d’Actions Stratégiques pour les Oléagineux et protéagineux (FASO) et coordonné par RAGT, il vise à «développer des outils de sélection et à étudier la variabilité génétique du tournesol pour la teneur en protéines et l'aptitude au décorticage ».

Trois questions à Patrick Carré, expert stratégique et ingénieur en procédés de Terres Inovia

 

Quel est l’axe du projet sur lequel vous travaillez sur le site de Pessac?

Il s’agit d’orienter la sélection vers des variétés plus intéressantes sur le versant protéique en permettant une plus grande facilité de décorticage et, ainsi, avoir une meilleure teneur en protéines des tourteaux.

Quelle est le point de blocage en matière de décorticage ?

Nous devons chercher à comprendre pourquoi les tournesols les plus riches en huiles ne se décortiquent qu’aux deux tiers. Pour avoir un taux de protéines élevé dans les tourteaux (potentiellement jusqu’à 50%), il faudrait réussir à les décortiquer jusqu’à 90, voire 100%. L’amélioration des teneurs en huile va de pair avec la réduction de l’aptitude au décorticage. On l’explique par la sélection de cultivars avec des coques plus fines. Ce qui est innovant dans ce projet est une nouvelle approche centrée sur les phénomènes d’adhérence qui ne sont pas pris en compte par les chercheurs qui ont travaillé jusqu’ici sur le décorticage du tournesol.

En quoi consistent les travaux de Terres Inovia ?

En ce qui me concerne (l’équipe du laboratoire a travaillé sur les méthodes d’analyse rapides), l’objectif est de faire la démonstration de la pertinence de cette nouvelle approche afin de proposer aux sélectionneurs un moyen d’aborder la question de l’aptitude au décorticage sur des critères plus commodes pour eux comme le nombre de jours de croissance de l’akène après floraison.