Tournesol : augmenter les surfaces et optimiser la prochaine récolte d’une culture essentielle pour la souveraineté alimentaire
Tournesol : augmenter les surfaces et optimiser la prochaine récolte d’une culture essentielle pour la souveraineté alimentaire
Paris, le 22 mars 2022 – La guerre russo-ukrainienne, entre les deux premiers producteurs mondiaux de graines, d’huile et de tourteaux de tournesol, impacte les marchés agricoles. La demande en graines de tournesol s’annonce très forte sur la prochaine campagne.
Une hausse des surfaces de tournesol en France (700 000 ha en moyenne ces dernières années) accompagnée d’une optimisation de la conduite de la culture compenserait, pour partie et en attente de la reprise de flux commerciaux normaux avec nos partenaires ukrainiens, la perte liée à la réduction voire l’arrêt des importations sur notre territoire d’huile et de tourteaux de tournesol en provenance d’Ukraine.
La culture du tournesol, espèce clé pour la souveraineté alimentaire européenne, doit donc être encouragée en raison de ses multiples atouts et des optimisations de culture rendues possibles grâce aux activités de recherchedéveloppement-innovation menées par Terres Inovia, l’institut technique de la filière des huiles et protéines végétales et de la filière chanvre.
L’ensemble des acteurs de la filière oléoprotéagineuse, au premier rang desquels Terres Inovia, est engagé au quotidien pour optimiser et sécuriser la culture de tournesol. Cette mobilisation s’inscrit particulièrement depuis 2 ans dans le cadre du plan d’action et de développement Téo qui vise à consolider le tournesol dans les bassins de culture historiques et à redéployer cette culture dans les bassins de l’Est et du Nord de la France. En effet, cette culture oléoprotéagineuse dispose de nombreux avantages pour permettre aux producteurs de répondre aux défis du changement climatique, à la réduction des produits phytosanitaires ou aux exigences sociétales.
La culture de tournesol en France a connu de très bons résultats technico-économiques en 2021 avec des rendements moyens compris entre 28 et plus de 30 quintaux par hectare (ha) selon les bassins de production. Pour la campagne tournesol à venir, la filière oléoprotéagineuse mise sur les atouts du tournesol et la dynamique de rendement et de surface engagée les années passées pour que la prochaine récolte poursuive cette tendance et consolide la souveraineté alimentaire française.
Le tournesol est une culture peu gourmande en engrais. Dans les conditions 2022, il est particulièrement important de pouvoir compter sur les faibles besoins en fertilisants de certaines cultures dont le tournesol pour équilibrer au mieux les assolements et les marges des exploitations. L’impact négatif sur la marge de la sous- ou sur-fertilisation de la culture du tournesol est accru en 2022, avec, par exemple, un gain de marge de 100 à 120 €/ha en apportant une dose optimale de 40 unités d’azote. Selon les références acquises par Terres Inovia, les apports d’azote envégétation, avant le stade 14 feuilles du tournesol, sont aussi bien ou mieux valorisés selon les années que lesapports au semis. Le tournesol est une culture peu exigeante en phosphore et moyennement exigeante en potasse. Les coûts élevés des engrais PK ne doivent toutefois pas faire négliger ce poste, en particulier dans les sols pauvres ; une analyse de sol est alors nécessaire pour savoir si une impasse est possible.
Dans un contexte de changement climatique, le tournesol valorise de faibles quantités d’eau, avec une irrigation qui se termine tôt au cours du cycle de la culture, limitant ainsi les effets d’éventuels rationnements de l’eau d’irrigation survenant souvent plus tard en cas de sécheresse. Ainsi, selon les situations, 1 à 3 tours d’eau de 35 à 40 mm chacun suffisent pour la cuture et permettent une amélioration significative de la marge. Par exemple, pour un prix de vente indicatif moyen à 650 €/tonne de graines, et pour un prix de l’eau à 20 c€/m3, une irrigation de 70 mm bien maîtrisée se traduit par un gain minimum de 250 €/ha.
Pour Arnaud Rousseau, Président de la FOP : « Au moment où le conflit à l’Est de l’Europe bouleverse les équilibres mondiaux et les approvisionnements en protéines, rarement l’enjeu national et européen de souveraineté protéique n’est apparu aussi essentiel. La France doit augmenter sa production de protéines végétales pour nourrir sa population et son cheptel, et ce, le plus rapidement possible au vu de l’importance stratégique des enjeux actuels. Dans le même temps, le changement climatique oblige les agriculteurs à adapter leurs pratiques et à intégrer de nouveaux repères techniques. Dans ce contexte, je suis persuadé que le tournesol a un rôle clé à jouer dans les assolements. C’est une culture aux nombreux atouts dont il faut optimiser la conduite ! ».
Pour Antoine Henrion, Président de Terres Univia : « Les acteurs de la filière oléoprotéagineuse sont mobilisés pour accompagner au mieux les agriculteurs, d’autant plus au regard du contexte géopolitique. Tous les moyens sont mis en œuvre pour qu’une nouvelle fois la culture du tournesol soit au rendez-vous de la performance technique et économique de la ferme France mais aussi des attentes des utilisateurs en alimentation ou nutrition. »
Pour Gilles Robillard, Président de Terres Inovia : « Progrès génétique, itinéraire technique optimisé et savoir-faire des producteurs ont permis au tournesol ces deux dernières années d’être une culture phare de la performance des exploitations agricoles françaises. Les équipes de Terres Inovia sont pleinement mobilisées dans les territoires aux côtés des producteurs pour continuer à mettre en œuvre les meilleures techniques pour la culture dans son itinéraire classique mais également dans une conduite en dérobée après récolte précoce des cultures d’hiver. »