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Terres Inovia, en première position pour la diversification des cultures

21 oct. 2019

La première conférence européenne sur la diversification des cultures s'est déroulée du 18 au 21 septembre 2019 à Budapest, en Hongrie. L’objectif ? Explorer le rôle de la diversification des cultures et des stratégies pour des systèmes agroalimentaires durables. Cet événement international a été organisé par le projet européen DiverIMPACTS (financé au titre du programme de recherche et d’innovation Horizon 2020 de l’Union européenne), avec cinq autres projets partenaires (Diverfarming, DIVERSify, ReMIX, LegValue, TRUE), rassemblés dans le « Crop Diversification Cluster » ainsi que le programme allemand INSUSFAR.

Terres Inovia, présent

Terres Inovia, présent à ce colloque, est très engagé pour promouvoir la valeur agro-écologique et économique des cultures oléagineuses et des légumineuses à graines pour diversifier les rotations céréalières notamment. Aux côtés de David Gouache, directeur adjoint, plusieurs experts de l’institut sont venus partager leurs expertises : Frédéric Muel, coordinateur du projet LegValue, Anne Schneider, Stéphane Cadoux et Etienne Pilorgé ont assisté à des conférences et ateliers, certains ont également présenté les travaux de l’institut sur les cultures de diversification aux 215 participants, venus de 25 pays différents.

Les légumineuses, au centre des réflexions de diversification des systèmes de culture

Les volontés de diversification amènent vite à mobiliser les légumineuses, que ce soit en couverts ou en cultures. Terres Inovia était co-organisateur de cet événement international car il coordonne le projet européen LegValue. Ce programme de recherche européen, qui va durer quatre ans, mobilise 24 acteurs de la recherche publique et privée dans près de dix pays européens. L’objectif ? Evaluer les avantages agronomiques, économiques et environnementaux à produire et à consommer des légumineuses, et proposer des outils pour faciliter leur développement.

Les avancées du projet LegValue

Plusieurs avancées de LegValue ont été partagées lors des sessions, ateliers de travail ou séances de posters : cartographie des grandes catégories de systèmes de culture en Europe pour étudier par la suite les effets d’une augmentation de la proportion des légumineuses cultivées, projections des potentialités de culture des espèces de légumineuses tel que le soja en Europe aujourd’hui et demain, études des services écosystémiques dans la bibliographie et dans la perception des agriculteurs de 24 réseaux de ferme impliqués dans LegValue, analyse transversale de l’efficacité de 13 démarches privées de coopératives pour entrainer les agriculteurs vers plus de durabilité, étude croisée des dynamiques d’organisation de 29 chaînes de valeurs européennes des légumineuses.

Les travaux de Terres Inovia mis en avant

Terres Inovia s’attache à instruire les services écosystémiques des légumineuses à graines (comme pois, féverole, lentille) dans les successions culturales, notamment leurs effets en tant que précédent cultural sur les flux azotés et les performances des cultures de blé ou de colza. Anne Schneider a présenté à la conférence les premiers résultats des 4 situations expérimentales différentes de Terres Inovia, qui, compilées avec les 2 situations d’un dispositif cousin de l’INRA, alimentent les références sur les écarts de rendement et de doses azotées possibles grâce à l’effet positif du précédent. La compilation des résultats avec ces partenaires INRA et européens va permettre de mieux connaitre les services des légumineuses dans les systèmes. Il s’agit désormais de mettre en place les recommandations et outils favorisant ces services pour accélérer les transitions vers une production de plus de protéines végétales avec moins d’intrants. Des démarches similaires existent dans les autres projets européens. Une équipe finlandaise a notamment quantifié les effets précédents dans les systèmes de culture à l’échelle d’une région en mobilisant des images satellite, dans des systèmes dominés par la culture d’orge.

L’action Syppre sous les feux des projecteurs

Plusieurs présentations ont mis à l’honneur l’action inter-instituts Syppre, co-piloté par Terres-Inovia, Arvalis-Institut-du-Végétal et l’ITB. Cette action – qui a d’ailleurs reçu le prix de "l'équipe innovante"décernée par les trophées ITA Innov 2019- vise la transition vers des systèmes de culture multi-performants à grande échelle, au travers de cinq projets régionaux couplant observatoire des pratiques, plateformes expérimentales et réseaux d’agriculteurs.

En plus d’évoquer les performances globales des systèmes Syppre, l’accent a été mis sur le dispositif Syppre-Berry, géré par Terres Inovia, qui cherche à réduire l’usage des intrants sans impacter la marge, en améliorant la gestion des adventices et la fertilité du sol. « Les bons résultats des systèmes de Syppre -Berry, qu’il s’agisse de ceux mis en œuvre chez les agriculteurs du réseau ou celui expérimenté en plateforme, sont le fruit d’échanges réguliers et de réflexion commune entre agriculteurs, experts des instituts techniques et partenaires locaux », précise Stéphane Cadoux, spécialiste des systèmes de culture de l’institut.

Le système innovant de la plateforme Syppre-Berry a même été présenté comme un exemple de système diversifié et multi-performant lors de l’introduction du colloque puis lors de la présentation des premiers résultats du réseau d'essais DiverIMPACTS. La démarche d'accompagnement des agriculteurs en France, sur le modèle de Syppre, est d’ailleurs vue, par les experts internationaux, comme une particularité remarquable. « Suite à ma présentation de Syppre-Berry, des partenaires ont validé l'intérêt d'accompagner les agriculteurs dans leur changement de système en ferme et souligné la difficulté de mise en œuvre dans leurs pays », renchérit-il.

Les effets positifs de la diversification des cultures : l’implication de Terres Inovia

Une question centrale a également été débattue : quels sont les effets de la diversification ? Des analyses globales faisant la synthèse d'essais ou de cas d'études, parfois mixant grandes cultures et autres productions, ont conclu à un bénéfice réel. Depuis trois ans, Terres Inovia mène justement une stratégie de recherche et développement de diversification des cultures au service des transitions de l’agriculture française et européenne. « Nous avons présenté, lors de la conférence, notre vision de la diversification des cultures, en montrant les moyens que nous y engageons et les résultats produits, rappelle David Gouache. Ainsi, sur 13,4 millions d'hectares de grandes cultures, 3,4 sont emblavés par d'autres cultures que les céréales à paille et le maïs, et 75% de ces surfaces correspondent à la dizaine de cultures prises en charge par Terres Inovia ». Le directeur adjoint de l’institut a souligné que, d’un côté, 55% des travaux techniques de l’institut sont consacrés à améliorer les cultures et leur conduite au niveau individuel. « Nous constatons, en effet, que le premier frein à la diversification reste souvent lié à des verrous techniques impactant négativement la compétitivité, au sein de l'assolement et sur le marché, de chaque culture ». De l’autre, 45% des moyens de Terres Inovia sont consacrés à des approches plus systémiques qui montrent qu'il est possible d'accompagner à la fois des agriculteurs et des filières dans des trajectoires de diversification.

Pour en savoir plus sur la Conférence sur la Diversification des Cultures et les interventions des participants.

Retrouvez les présentations des experts de l'institut et les résumés de toutes les interventions de la Conférence en pièce jointe.

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