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Récolte colza 2019

05 août 2019

La production de colza accuse une forte baisse dans un contexte réglementaire, technique et climatique trop contraint


Alors que la récolte du colza se poursuit dans plusieurs régions, les premières remontées terrain rendent compte de situations particulièrement hétérogènes au niveau régional. Le rendement moyen national devrait se stabiliser autour de 32 quintaux par hectare masquant de larges variations régionales. En fonction des validations finales des surfaces récoltées, la production nationale est évaluée dans une fourchette allant de 3,6 à 3,8 Mt et accuse un recul de 26 à 32 % par rapport à la moyenne quinquennale. En cause, un contexte climatique exceptionnellement sec au semis et une pression des ravageurs très importante à l’automne et au printemps.

Récolte du colza


Le colza fragilisé dès le semis par la sécheresse

Avec des conditions climatiques très sèches fin août et début septembre dans de nombreuses régions, le contexte était peu favorable à la bonne implantation des semis qui n’avaient pas été effectués fin juillet et début août. Conséquence, des stades de levées extrêmement contrastés pouvant aller jusqu’au retournement pour défaut de peuplement.
Fragilisé, le colza a ensuite particulièrement souffert face à la pression des bioagresseurs à l’automne. Les attaques précoces de petites altises adultes (Poitou-Charentes, etc.) puis de larves de grosses altises (Normandie, Bourgogne, Centre), de charançons du bourgeon terminal (Centre et Bourgogne) et de pucerons verts et cendrés (sur une grande partie de la moitié Nord) ont ponctuellement conduit à de nouveaux retournements. A l’entrée de l’hiver, les colzas conservés présentaient une biomasse élevée ce qui leur a permis de passer l’hiver dans des conditions favorables.
Une fois encore, l’implantation se révèle un élément clef pour obtenir une croissance de 3-4 feuilles début octobre, ce qui optimise le développement d’un colza robuste capable de résister aux attaques des bioagresseurs.

Une floraison précoce et chaotique


La douceur de l’hiver a permis le maintien de nombreuses parcelles de colza en difficulté à l’automne, en favorisant au printemps une reprise franche et dynamique de la croissance dans la plupart des régions. Ensuite, si les floraisons ont démarré tôt, elles se sont étalées sur une période particulièrement longue avec arrêts et reprises de floraison (région Centre, Bourgogne) en lien avec la pression des ravageurs et le stress hydrique. In fine, au terme de la floraison, la production limitée de siliques et de grains a été insuffisante. On a pu même, localement, observer des avortements massifs de boutons. En cause, la combinaison de plusieurs facteurs :

  • Les enracinements superficiels de l’automne qui ont perturbé le développement des plantes et réduit les capacités d’absorption en eau et éléments minéraux.
  • Un déficit pluviométrique à certaines périodes qui n’a pas permis une bonne valorisation des apports azotés.
  • La moindre résistance du colza face aux pressions de ravageurs (charançon de la tige de colza et du chou puis méligèthes) qui ont pu localement être spectaculaires.

Ces situations ont été particulièrement observées sur un périmètre allant non seulement du Poitou- Charentes à la Bourgogne mais également dans les Yvelines et au coeur de certains secteurs normands ou champenois.
La bonne maîtrise des maladies et un remplissage assez satisfaisant favorisé par des pluies début juin n’ont cependant pas permis de compenser le faible nombre de grain/m².
Si les températures élevées de fin juin - début juillet ont accéléré la maturité des colzas dans les terres superficielles, il n’en a pas été de même dans les terres plus profondes à bon potentiels où les tiges restées vertes ont continué à se remplir début juillet.

Des conseils opérationnels pour optimiser ses pratiques pour la campagne 2019-2020


Produire du colza est devenu difficile dans certains secteurs. Un choix trop limité de solutions de traitement et le développement de résistances aux insecticides de la famille des pyréthrinoïdes ont rendu les ravageurs incontrôlables dans certaines régions.
Ces situations d’impasses techniques mettent en péril la culture du colza, indispensable tant pour l’autonomie en protéines végétales et la souveraineté énergétique de la France que pour ses qualités agronomiques dans des systèmes de culture diversifiés et sa contribution à la biodiversité.
L’État français et l’Europe doivent veiller à maintenir les moyens de production indispensables à cette culture utile à la ferme France tant d’un point de vue environnemental qu’économique.
La mise en place de solutions agronomiques destinées à améliorer la robustesse des cultures et à réduire les attaques d’insectes et leur nuisibilité permet de limiter les dégâts. Terres Inovia continue à accompagner les producteurs tout au long de la campagne en diffusant ses conseils pratiques et opérationnels sur son site web. Pour y accéder, il suffit de s’inscrire en ligne.

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