Proléobio 2023 : favoriser les échanges pour accompagner le bio de demain
Proléobio 2023 : favoriser les échanges pour accompagner le bio de demain
Rendez-vous régionaux autour de l’agriculture bio, Proléobio a eu lieu en 2023 sur trois sites : Etoile-sur-Rhône (69), Agen (47) et, sous le format d'un webinaire pour le Centre-Ouest, du 17 mars au 17 avril.
Organisés par Terres Inovia, l’ITAB et les chambres d’Agriculture, les événements Proléobio visaient à rassembler les acteurs de la recherche et du développement de la production des oléoprotéagineux bios (conseillers bios des coopératives et des chambres d’Agriculture) pour partager les résultats des travaux de R&D conduits et envisager les perspectives pour demain. «Dans ces trois régions, les programmes ont été adaptés aux spécificités des bassins de production afin de présenter des travaux d’intérêt pour faire avancer la production bio d’oléagineux et de protéagineux», explique Cécile Le Gall, charge d’étude Environnement et Agriculture biologique.
Spécificités régionales
A Etoile-sur-Rhône, le 17 mars, dans le bastion historique de la production de semences bios en oléoprotéagineux, les échanges ont porté «sur le colza, y compris en production de semences, et les légumes secs, notamment en raison d’une volonté partagée de faire émerger une filière de production de lentille et de pois-chiche sur la région dans ces bassins de productions», précise Cécile Le Gall.
A Agen, le 30 mars, Proléobio a fait un grand tour d’horizon : soja, tournesol, colza et lentille ont été abordés, dans cette zone historique de production de la plupart des oléoprotéagineux bios.
Lors du webinaire du 17 avril organisé pour les producteurs des bassins Centre-Ouest et Nord-Ouest, le tournesol et le colza ont occupé la majorité des échanges. «Depuis deux ans, on note un grand intérêt des producteurs à introduire du tournesol bio dans leurs rotations en raison de sa robustesse dans un contexte récurrent de sécheresse. De même, le colza bio se renforce d’année en année et, en 2022, des rendements records de 35 à 45 q/ha ont été observés dans le nord des Pays de la Loire et la Bretagne».
Replay du webinaire Centre-Ouest
De SeColbio à Cap Protéines, les travaux de Terres Inovia valorisés
SeColbio a été présenté lors de plusieurs sessions de Proléobio.
Ce projet, initié en 2020 et qui s’achève cette année, cherche d’abord à mieux identifier et hiérarchiser les facteurs limitants de la production du colza bio dans les différents bassins français et, par ailleurs, à évaluer différents leviers permettant de sécuriser son implantation (étape clé de la réussite du colza bio).
Il rassemble 14 partenaires dont 12 chambres d’Agriculture, 1 groupement d’agriculture biologique (GAB) et 2 coopératives, impliquées dans la mise en place et le suivi d’un observatoire de diagnostic agronomique et dans la réalisation de différents essais.
En savoir plus sur https://www.terresinovia.fr/web/institutionnel/-/secolbio
La présentation de deux années d’observatoire soja
Des sujets comme les variétés, le peuplement, les dates et densités de semis ou encore les rendements ont été abordés dans cet observatoire réalisé dans le cadre de Cap protéines en 2021 et 2022, que ce soit en bio ou en conventionnel.
Ainsi, plusieurs facteurs ont pu être soulevés comme limitants pour le rendement, tel que l’enherbement. En moyenne, sur deux ans, les parcelles «sales» enregistrent 30% de baisse de rendement par rapport à celles dites «propres» en fin de cycle de la culture.
Cette différence est d’autant plus importante sur la campagne 2022, qui a été particulièrement sèche, et a conduit à une compétition plus importante des adventices pour les ressources hydriques au détriment de la culture de soja.
Cette forte contrainte hydrique s’est également ressentie sur les rendements qui ont été beaucoup plus variables en 2022 qu’en 2021 (-71% de rendements entre les parcelles irriguées et celles conduites en sec contre -11% en 2021). Les résultats ont également mis en évidence des rendements en bio similaires à ceux du conventionnel (en moyenne -2q/ha sur 2 ans).
Pour plus d'informations, consultez la pièce jointe.
Tournesol bio : l’intérêt d’une fertilisation
Du côté du tournesol bio, les résultats d’essais menés par l’institut ont été présentés, questionnant «l’intérêt de la fertilisation du tournesol bio, en tenant compte à la fois de l’impact direct sur la culture, mais aussi de sa répercussion sur l’ensemble de la rotation. Cela va permettre de remettre dans les sols des éléments organiques, du phosphore et du potassium qui vont avoir des effets très favorables sur les cultures suivantes».
La transformation des oléagineux à la ferme
Pour l’aval de la production, Patrick Carré, expert stratégique et ingénieur en procédés chez Terres Inovia, a présenté les différents outils possibles pour la transformation des oléagineux à la ferme en fonction du dimensionnement des exploitations, montrant l’attention et la rigueur nécessaires à la qualité des matières premières au moment du pressage. L’interprofession a, en outre, exposé les chiffres du marché des oléoprotéagineux en bio.
L’exposé a notamment souligné la difficulté à concilier l’optimisation des valorisations pour réussir à la fois sur le plan des huiles et sur celui des tourteaux. La qualité organoleptique des huiles vierges est particulièrement sensible aux conditions de récolte et de conservation, à celle du pressage et à la présence d’impuretés. La transformation du soja pour l’alimentation animale a également été abordée pour rappeler la nécessité d’inactiver les facteurs antitrypsiques et les moyens d’y parvenir.
En bref… des échanges de qualité
En résumé, lors de ce cru 2023, «les échanges étaient particulièrement qualitatifs, mettant en avant les préoccupations des acteurs pour soutenir la production mais aussi les débouchés du bio en raison de la baisse de la consommation amorcée depuis 2021. L’un des outils clés pour maintenir les surfaces malgré cette conjoncture a été la contractualisation», commente Cécile Le Gall.