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Parole d'un producteur : pourquoi j’ai choisi le tournesol ?

24 janv. 2020

Florent Cayotte, exploitant en moselleFlorent CAYOTTE est exploitant au GAEC de PAOUILLY à Charly-Oradour en Moselle. Il est installé avec son oncle sur une ferme de polyculture élevage de 255 ha dont environ 200 ha sont dédiés aux grandes cultures. Les sols sont majoritairement de type argilo-limoneux profonds. Les associés travaillent sur l’allongement et la diversification de leurs rotations en intégrant des cultures de printemps depuis plusieurs années.

Florent Cayotte, polyculteur éleveur en Moselle, cherche en permanence à améliorer son système d’exploitation.

 

Qu’est-ce qui a motivé l’introduction de cultures de printemps sur votre exploitation ?

L’objectif principal est de gérer les adventices et de maitriser le désherbage des vulpins. Nous souhaitions également réduire les surfaces de colza et allonger le délai de retour de la culture. L’introduction de cultures de printemps a commencé avec le maïs valorisé historiquement par l’atelier d’engraissement, et aujourd’hui pour partie, par une unité de méthanisation. Nous avons tenté la culture du pois de printemps pendant 5 campagnes mais les résultats ont été décevants à cause des aléas climatiques. Nous avons donc pris la décision de remplacer le pois de printemps par du tournesol. Nous avons commencé le tournesol il y a 3 ans avec une dizaine d’hectares. Aujourd’hui les surfaces ont doublé. La surface en cultures de printemps est passée de 20 ha, il y a 4 ou 5 ans, à 60 -80 ha aujourd’hui.

champ de tournesol

Pourquoi avoir choisi le tournesol ?

Le tournesol valorise bien les terres argileuses profondes peu propices aux implantations précoces d’orge de printemps. C’est un bon précèdent pour le blé. Le tournesol trouve sa place entre deux blés, en substitution d’un colza. La culture nécessite peu de passages et de charges opérationnelles. En 2019, nous avons investi 258 €/ha dans les charges opérationnelles (semences, phyto, engrais et assurance) pour un rendement de 31 q/ha. Toute la récolte est commercialisée en prix moyen à la coopérative LORCA. Au final, la marge est attractive et meilleure que celle du colza. Depuis 3 ans, la marge brute du tournesol sur notre exploitation est comprise entre 850 €/ha et 911 €/ha.

Comment gérez-vous le risque de récolte tardive ?

Depuis 3 ans, la culture est récoltée à 9 % d’humidité, ce qui correspond au barème exigé par la coopérative. Nous n’avons jamais eu de frais de séchage ou de réfactions. Pour limiter le risque de récolte tardive, nous choisissons des variétés en fonction de leur potentiel de production et de leur précocité. Nous cultivons RGT RIVOLLIA et ES IDILLIC sur l’exploitation. Nous semons également à 73 000 grains /ha. Cette densité permet un bon compromis entre une taille de capitules suffisante pour l’élaboration du rendement et une dessication assez rapide en fin de cycle.

A la veille des semis de tournesol, quels conseils donneriez-vous à vos collègues agriculteurs ?

Soigner l’implantation pour favoriser des levées rapides et homogènes. Si vous n’êtes pas équipés, faites appel aux services d’un agriculteur voisin. Il faut également protéger les cultures des oiseaux à l’implantation. Ici ce sont les corbeaux qui posent problèmes. Nous nous sommes équipés d’un canon effaroucheur afin de limiter les dégâts, et pour l’instant nous n’avons jamais eu besoin de ressemer les tournesols.

Propos recueillis par Constance Richard et Hervé Stemart (LORCA) et Aurore Baillet (a.baillet@terresinovia.fr)