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Les maladies du chanvre

Article rédigé par
  • Louis-Marie ALLARD (lm.allard@terresinovia.fr)
Les maladies du chanvre
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    Modifié le : 09 mars 2019

    Maladies : un impact limité

    Le chanvre est réputé insensible à la plupart des maladies virales, bactériennes et fongiques. La culture ne connaît donc pas de perte de rendement liée aux maladies et ne nécessite aucun traitement fongicide entre le semis et la récolte. En effet, les variétés actuellement proposées aux agriculteurs sont des variétés dites « population » : elles présentent une certaine rusticité et sont hétérogènes quant à la résistance aux pathogènes. Ainsi, seule une faible proportion de plantes sont touchées en même temps par une maladie.

    Botrytis

    Botrytis cinerea est un champignon qui se développe surtout lorsque l’humidité de l’air est importante (> 60 %) et les températures modérées (20 à 24°C). Le mycélium se manifeste par une pourriture de la tige brune ou noire avec un feutrage gris. Les feuilles deviennent jaunes et flétrissent lorsque la tige est très atteinte. La pourriture peut remonter jusqu’aux bourgeons floraux. Les fleurs sont alors piquées de noir et meurent. Cette maladie n’a pas d’incidence sur la productivité de la culture.

    chanvre botrytis

    Sclérotinia

    Cette maladie peu nuisible est causée par Sclerotinia sclerotiorum (champignon identique à celui que l'on trouve sur colza, tournesol, pois...).

    Les symptômes apparaissent généralement à la floraison, principalement sur des pieds isolés. Des lésions brun-jaune apparaissent sur les tiges. Les tissus corticaux en dessous de ces lésions s’effondrent. A partir de la tache encerclante, les parties supérieures de la plante dessèchent. En conditions humides, la surface de la tige s’enveloppe d’un mycélium blanc. Des sclérotes émergent de la surface, généralement en septembre.

    Rhizoctone

    Dans les parcelles sont parfois observés des pieds atteints de rhizoctone brun Rhizoctonia solani, ou de rhizoctone violet (Rhizoctonia violoacea ou Helicobasidium brebissonii). Les racines présentent un manchon de pourriture plus ou moins sèche, brune ou violacée parcourue par des filaments (mycélium) qui évoluent vers une pourriture plus molle en présence de bactéries à mesure que l'attaque se fait plus profonde dans les tissus de la plante. La pourriture remonte le long de la tige jusqu’à atteindre le bouquet floral. L’agent pathogène persiste dans le sol sous forme de sclérotes (< 5 mm de diamètre) pendant plusieurs années. La contamination des racines se fait par contact avec des sclérotes présents dans le sol. Le rhizoctone se développe en cercles concentriques par zones dans les parcelles. C’est la maladie qui occasionne actuellement le plus de dégâts, sans toutefois être très nuisible. Les plantes sèches ne facilitent pas la récolte.

    La fonte de semis

    La fonte des semis est causée par les pathogènes du sol, parfois impossibles à distinguer, entre autres Botrytis cinerea, Rhizoctonia solani, Fusarium (solani, oxysporum), et Pythium.
    Le moyen de lutte le plus efficace est de recourir à un traitement de semences. 2019 sera la dernière année au cours de laquelle le seul traitement de semences autorisé (à base de thirame) pourra être utilisé. En présence de pathogènes, la perte de pieds à la levée peut atteindre plus de 30 % dans le cas d’utilisation de semences non traitées.

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