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Les légumineuses à graines, un levier pour la rentabilité des exploitations

05 avr. 2023

Lors de la journée annuelle Innovation recherche développement en Occitanie, Terres Inovia est intervenu pour expliquer les effets du précédent cultural dans le cas des cultures des légumineuses à graines pour permettre une plus grande robustesse des systèmes et une meilleure résilience des exploitations.

Le 14 février, à Ondes (31), la Chambre régionale d’Agriculture Occitanie  coorganisait la journée annuelle Innovation recherche développement (IRD) avec Terres Inovia et Arvalis à destination des conseillers, avec, pour fil conducteur, la résilience des exploitations, et plus particulièrement, "quels leviers pour maintenir la production et la rentabilité économique des exploitations agricoles en Occitanie?".

Moins d’azote et plus de productivité

Maintenir la productivité et/ou mettre moins d’azote est une préoccupation de plus en plus forte des producteurs, avec le plafonnement, voire la diminution des rendements des cultures principales, l’envolée des prix de l’énergie et de l’azote et l’accélération du changement climatique (lié aux gaz à effet de serre, auxquels contribue le protoxyde d’azote des productions végétales).

Or, on peut déplafonner les rendements des cultures dominantes avec un précédent cultural de légumineuses, avec, par exemple, une moyenne d’augmentation de +8 quintaux pour le blé de pois par rapport au blé de céréales en France (variabilité de 0 à +20 quintaux pour cette augmentation) tout en réduisant la dose apportée (données observées en pluriannuel sur 7 petites régions agricoles). Reste à mieux instruire ces données selon les régions et les espèces concernées.
 
Pour l’azote, à l’échelle de pratiques agricoles en Midi-Pyrénées, les systèmes de culture avec des légumineuses à graines (LAG) - très minoritaires - ont une dose azotée moyenne apportée sur la succession culturale de 98,5 kg N par an, soit une réduction de 18% par rapport à la moyenne sur les systèmes de culture comprenant du tournesol. Cette diminution est même de 31% par rapport aux systèmes avec céréales et de 44% pour ceux contenant du maïs.

Des cultures qui facilitent la transition vers des systèmes bas intrants

A cette occasion, Anne Schneider, chargée d'études en durabilité des systèmes et légumineuses à Terres Inovia, a partagé les connaissances sur les effets précédents des cultures de LAG.

"Ces cultures annuelles fixatrices d’azote permettent une réduction de la dose azotée sur les cultures suivantes et sur l’ensemble de la succession culturale, avec plus de résilience pour les performances du système en pluriannuel face aux aléas économiques, apportant également une valeur ajoutée pour l’atténuation du changement climatique", a-t-elle indiqué auprès d’une audience d’une centaine de conseillers. Ces cultures facilitent ainsi davantage la transition vers des systèmes bas intrants, "mobilisant la fixation symbiotique pour la gestion azotée du système productif tout en produisant des graines riches en protéines".

Anne Schneider a montré également l’intérêt économique accru de rotations équilibrées et diversifiées, incluant des cultures d’été et des LAG, ce qui valorise leurs effets de précédent cultural à court et moyen termes.

La valorisation de l’effet précédent a été renforcé par le contexte 2022-2023 avec l’envolée du prix de l’azote et du prix des cultures dominantes comme le blé et le colza, en doublant l’écart de marge du blé pour le blé qui suit un pois par rapport à celui qui suit une céréale.

En outre, les légumineuses constituent un levier pour les projets d’atténuation du changement climatique avec une réduction des émissions, valorisable en crédits carbone qui est significative pour l’atelier grandes cultures et combinable avec d’autres leviers comme l’augmentation des couverts d’interculture. Et ce levier "insertion de LAG" est à fort potentiel puisque leurs surfaces restent mineures dans les assolements actuels.

Contact : Anne Schneider- a.schneider@terresinovia.fr​​​​​​​