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L’investissement au coeur du Plan Protéines

19 nov. 2019

Le Carrefour pois et féverole organisé par Terres Inovia et ses partenaires* a mis en lumière les innovations relatives à ces deux protéagineux aux débouchés prometteurs. Pépinière de rencontres et d’échanges, l’événement, qui a réuni plus de 150 participants, a pleinement répondu aux attentes des acteurs de la filière et aux aspirations des consommateurs et des pouvoirs publics désireux d’une agriculture plus respectueuse de l’environnement. Interventions scientifiques et techniques ont étayé les témoignages d’acteurs de la filière tout au long de la journée.

Innovation génétique et bonnes pratiques : moteurs de la performance agroécologique


Les deux protéagineux que sont le pois et la féverole, soutenus par une dynamique d’innovations, de la semence à la transformation en passant par la production, voient leur potentiel de développement s’accroître à la faveur de nombreux atouts agroécologiques plébiscités et de plusieurs débouchés en alimentation humaine et animale.
Plusieurs facteurs techniques limitants pour les protéagineux sont progressivement levés. Le progrès génétique est un moteur majeur de ces améliorations puisqu’il ouvre le champ des débouchés en augmentant le potentiel de production, en contribuant à gérer les bioagresseurs de la culture (en limitant la verse ou via des facteurs de résistance aux maladies) ou encore en améliorant la qualité des graines (augmentation de la teneur en protéines et diminution des facteurs anti-nutritionnels). Le développement de type hiver en pois comme en féverole pourrait être une solution par rapport aux stress hydriques et thermiques accrus par le changement climatique.
Pour accompagner cette génétique, des leviers sont actionnables au niveau agronomique, d’après les enquêtes de Terres Inovia auprès des producteurs : dates de semis à mieux adapter, conditions d’implantation favorables à rechercher, densité de semis optimisée, gestion de l’irrigation sont autant de leviers d’amélioration à actionner. Des solutions de biocontrôle sont aussi en test pour pallier la perte de matières actives.
La prise en compte des services écosystémiques, en particulier la fixation d’azote atmosphérique qui réduit fortement le bilan gaz à effet de serre des grandes cultures, rendus par les protéagineux est un atout pour les intégrer dans les systèmes de culture. Cette demande croissante d’une agriculture toujours plus vertueuse, couplée à des débouchés dynamiques, permet à des filières d’approvisionnement de se mettre en place. Cette organisation en filière apparaît essentielle pour assurer un approvisionnement en quantité et qualité régulière, à même de satisfaire les marchés correspondants. Une bonne connaissance des critères de qualité, technologique notamment, apparaît essentielle pour bien répondre à la demande.

L’ambition de Terres Inovia ? Améliorer durablement la souveraineté en protéines végétales

En dépit de ces belles perspectives de développement, la production de protéagineux continue à faire face à de nombreux défis, au premier rang desquels figurent le changement climatique et la perte des moyens de protection des cultures voulue par les pouvoirs publics. La production française fait également face à une forte concurrence internationale, venue en particulier d’outre-Atlantique.
Confronté à ces difficultés, Terres Inovia, avec l’interprofession Terres Univia, détaille les actions envisagées par la filière. A horizon 2029, le Plan Protéines a pour ambition d’augmenter de 10 % la souveraineté en matières riches en protéines (MRP) à destination des élevages -pour atteindre 62 %-, ainsi qu’une souveraineté totale en protéines végétales pour l’alimentation humaine. Une telle projection se traduirait par une augmentation de la sole de légumineuses (toutes cultures confondues) de 480 000 ha, soit un niveau qui sera le plus proche de ceux observés dans les autres pays du monde. Les débouchés des protéagineux vers l’alimentation humaine seraient alors majoritaires. Ceci ne sera possible qu’en soutenant l’investissement productif de long terme pendant toute la chaine de valeur, de la semence à la transformation en passant par la récolte.
Afin de soutenir activement la filière protéagineuse, il est crucial d’accompagner la dynamique d’innovation et de recherche afin de ne pas creuser davantage l’écart de compétitivité avec les cultures dominantes, notamment pour ce qui concerne le biocontrôle. Limitée par les contraintes de biologie des protéines végétales (souffrant d’un faible taux de multiplication et d’autogamie), la semence certifiée est aujourd’hui chère et peu utilisée. Soutenir l’utilisation de semences certifiées par les producteurs stimulerait l’investissement dans l’amélioration variétale, levier majeur de progrès.

Défi : cultiver l’échange entre acteurs de la filière

Tout au long de la journée, Terres Inovia a rappelé l’importance de la concertation entre les acteurs de la filière. Facteur clé de réussite, cet échange est essentiel pour répondre à l’ambition de production durable de protéines végétales au coeur des territoires français. Le montage de filières d’approvisionnement tracées qui permettent de sécuriser la production pour différents débouchés et de répondre à une demande croissante de protéines végétales est apparu indispensable. Terres Inovia continuera à s’engager avec force auprès des opérateurs des filières pour bâtir des projets ambitieux permettant de positionner durablement les protéagineux dans nos territoires, et souhaite que les pouvoirs publics mobilisent leurs moyens pour faciliter l’investissement des opérateurs économiques sur les protéagineux.

 

Retrouvez toutes les synthèses des interventions de la journée du Carrefour pois et féverole en pièce jointe.


* Le Carrefour pois et féverole est organisé par Terres Inovia, en collaboration avec BZ, Cérèsia, Fnams, Inra, Noriap, RAGT Semences, Roquette, Soufflet Agriculture, Terre Atlantique, Terres Univia, UFS, Vivescia et avec le soutien financier de : Plant2Pro

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