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Phase végétative

Irriguer le tournesol : un intérêt accru dans les sols superficiels et intermédiaires

Article rédigé par
  • Vincent LECOMTE (v.lecomte@terresinovia.fr)
Irriguer le tournesol : un intérêt accru dans les sols superficiels et intermédiaires
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    Modifié le : 02 févr. 2024

    Une culture très tolérante aux conditions sèches…

    Si la structure du sol n’entrave pas sa croissance racinaire, le tournesol est capable d'exploiter les horizons les plus profonds (jusqu’à 2 m) et d'extraire une plus grande quantité d’eau disponible du sol que d’autres cultures. Au niveau technico-économique, c’est une culture robuste, relativement à d’autres cultures d’été conduites en sec, amortissant particulièrement bien les aléas climatiques.

     

    … et valorisant de quantités limitées d’eau d’irrigation

    Le tournesol est également une plante qui répond bien à une irrigation modérée en quantité, surtout si sa croissance végétative est limitée avant la floraison. L’eau d’irrigation est particulièrement bien valorisée entre le tout début floraison et la fin du remplissage des graines, lorsque la réserve en eau du sol est en phase d’épuisement. Les besoins en eau d’irrigation du tournesol sont le plus souvent inférieurs à 100 mm (1000 m³/ha).

    L’irrigation du tournesol est la mieux valorisée dans les sols superficiels et intermédiaires. Les essais et les observations en culture ont montré un gain moyen de l’ordre + 1.2 à + 1.4 q/ha par tranche de 10 mm d’apport dans les sols superficiels (RU ≈ 80 mm), + 0.8 à + 1 q/ha dans les sols intermédiaires (RU ≈ 130 mm) et de + 0.5 q/ha dans les sols profonds (Réserve utile ≈ 180 mm).

     

    Deux apports d’eau, l’un avant et l’autre après la floraison : une stratégie gagnante

    Comme l’illustrent notamment des essais conduits dans des sols filtrants de Rhône-Alpes, deux tours d’eau, positionnés avant et après la floraison, constituent la solution optimale pour augmenter le rendement avec un volume d’eau limité (80mm).

    Dans ce contexte de disponibilité en eau restreinte, une seule irrigation de 40mm fin floraison apporte déjà un gain de rendement de 5q/ha par rapport à une conduite sans irrigation. Le positionnement de cet apport unique à fin floraison, par rapport à la préfloraison, permet d’augmenter à la fois le rendement et la teneur en huile (+ 4 points).

    A noter que l’irrigation n’a aucun effet sur la teneur en acide oléique du tournesol.

     

    Résultats essai CREAS/TERRES INOVIA 2006

    Contexte : stress hydrique précoce et prolongé en sol superficiel

    Résultats essai CREAS

     

    Des marges améliorées

    Au niveau économique (marge intégrant les coûts de l’eau d’irrigation), le tournesol irrigué en culture principale est bien positionné relativement à d’autres espèces irriguées de printemps (pois) ou d’été (soja, sorgho, maïs) dans les sols superficiels voire intermédiaires selon le contexte de prix de vente des graines et de coût d’achat de l’eau, toutes les espèces étant irriguées avec des mêmes volumes restreints (1 à 3 tours d’eau avec un volume total inférieur ou égal à 100 mm). Toujours en relatif, l’irrigation du tournesol est moins bien valorisée dans les sols profonds où des espèces plus exigeantes en eau, comme le soja ou le maïs, se positionnent mieux au niveau économique. 

    La simulation économique présentée ci-dessous illustre l’intérêt de l’irrigation du tournesol dans les sols superficiels : dans ce contexte défini, le tournesol irrigué fait partie des cultures d’été à meilleure marge en conduite irriguée et volumes restreints.

     

    Hypothèses retenues

    Avec les hypothèses retenues, les gains de marge permis par l’irrigation du tournesol, pour un coût total de l’eau à 0.30 €/m³, sont compris entre +150 et +200 €/ha dans les sols superficiels pour 100 mm de dose totale. Ce gain n’intègre par l’effet de l’augmentation de teneur en huile sur le prix de vente des graines, effet le plus souvent valorisé à l’échelle de l’organisme de collecte. 

    Les coûts de l’eau sont très variables selon le contexte de chaque exploitation agricole irrigable (selon l’origine de l’eau, les modes de pompage et d’aspersion, l’amortissement plus ou moins avancés des équipements, etc.). De même, les prix de vente du tournesol et des autres cultures peuvent fortement différer d’une campagne à l’autre. Ainsi selon votre contexte de production, les gains de marge à attendre grâce à l’irrigation du tournesol sont très variables : voir les deux tableaux suivants (sols superficiel et sol intermédiaire).

     

    Irrigation indispensable pour le tournesol en double culture

    Dans le Sud de la France, le tournesol peut être cultivé en double culture (ou culture dérobée), juste après une orge précoce par exemple. Dans ce cas, l’irrigation est indispensable pour assurer une levée rapide dès fin juin – début juillet et accompagner la culture dans un contexte où la réserve en eau du sol est fortement entamée après la culture d’hiver.

     

    L’irrigation du tournesol peut être très rentable pour l'exploitation !

    1. Lorsque la ressource en eau est limitée

    Mettre du tournesol dans l’assolement présente un intérêt pour les exploitations avec irrigation où les quantités d’eau disponibles ne permettent pas d’irriguer à l’optimal, sur toute la surface, les autres cultures, en particulier les plus exigeantes en eau.

    2. Lorsque l’interdiction d’irrigation est précoce

    Les exploitations soumises à des arrêts précoces d’irrigation (début à mi-août) peuvent trouver avec l’irrigation du tournesol un moyen de valoriser l’eau à l’époque où elle est encore disponible.

    3. Tout particulièrement dans les sols superficiels et intermédiaires

     

    Document à télécharger

    • Simulations en sol superficiel et sol intermédiaire (avec graphe et hypothèses retenues) Télécharger le pdf
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