Chargement en cours...
null

Fertilité du sol : le GIEE Magellan fête ses dix ans

21 nov. 2025

Le 18 novembre, à Bona (58), ce groupement d’intérêt économique et environnemental a organisé une journée terrain qui a rassemblé plus de 500 personnes pour souffler ses dix bougies. L’institut technique a noué, depuis de nombreuses années, un partenariat important avec ce réseau d’agriculteurs nivernais. Gilles Robillard, président de Terres Inovia, était présent à l’événement. 

Malgré le froid glacial qui s’est abattu sur les plateaux du Nivernais ce 18 novembre, les agriculteurs, conseillers techniques et élèves de lycées agricoles étaient nombreux à avoir investi les parcelles d’une exploitation de Bona, où le GIEE Magellan avait choisi d’organiser l’événement anniversaire de ses dix ans. 

A Bona (58), plus de 500 personnes s’étaient donné rendez-vous autour du GIEE Magellan.

​​​

Un groupement d’agriculteurs pour améliorer la fertilité des sols

Ce groupement économique et environnemental spécialisé dans la fertilité des sols, né en 2015 de l’initiative d’une poignée d’agriculteurs nivernais, a permis aux visiteurs de mieux connaître les solutions innovantes défendues par le GIEE Magellan, témoignages d’agriculteurs à l’appui.

Objectif : améliorer la fertilité des sols, des biofertilisants aux matières organiques, en passant par l’allongement des rotations et les couverts végétaux pour rendre les cultures plus résilientes face aux aléas climatiques et aux attaques de ravageurs par la mise en place des pratiques innovantes avec des systèmes moins gourmands en produits phytosanitaires. 

En savoir plus sur le GIEE Magellan

Commander le guide du GIEE Magellan sur le semis direct édité par Terres Inovia

Tout au long de la journée, des ateliers tournants ont pu diffuser outils, méthodes et leviers d’actions testés depuis dix ans par ce groupement économique et environnemental, comme la culture de céréales sous couvert permanent de légumineuses, la compaction des sols, les effets des techniques de la destruction des couverts, l’utilisation de préparations naturelles ou encore les leviers pour créer des colzas robustes.  

​​​​​​​

​​​​​​​​​​​​​Huit ateliers ont animé la journée anniversaire du GIEE Magellan.

 

Ils y étaient 

Julien M., conseiller technique
« Je travaille pour un groupement d’agriculteurs qui mène des pratiques agroécologiques dans le Poitou et cette journée est vraiment enrichissante, elle donne plein d’idées. Cela permet de comparer, d’être conforté dans ses choix ou d’ajuster ses pratiques ».

Raphaël T., agriculteur (Seine-et-Marne)
« J’ai connu le GIEE Magellan par le guide qu’ils ont édité sur leurs pratiques et je les suis via leur page Facebook. Je suis aussi dans cette démarche d’améliorer la fertilité, c’est rassurant d’entendre qu’il existe plusieurs techniques possibles, et pas seulement le semis direct ».

Thibault S., agriculteur (Cher) 
« Comme exploitant, je suis toujours à la recherche de leviers pour améliorer les systèmes. Les pratiques innovantes testées par le GIEE Magellan sont intéressantes pour la résilience des cultures, mais aussi pour baisser le coût de la main d’œuvre et du temps de travail. L’existence d’un groupement comme lui, avec un recul de dix ans, permet de comparer les pratiques ». 

 

Entre Terres Inovia et le GIEE Magellan, un lien tissé depuis longtemps

Terres Inovia a été un partenaire de poids du groupement. L’institut technique met, en effet, à disposition du groupement l’expertise de ses collaborateurs. Ainsi, c’est Michaël Geloen qui réalise l’animation du groupement, avec un rôle d’appui technique et d’organisation de tours de plaine et de formations. Des expérimentations du GIEE sont également réalisées avec le soutien de l’une des stations d’expérimentation de l’institut à Bretenière. Et c’est également Terres Inovia qui a édité, en 2021, un guide pour diffuser largement les méthodes et outils du GIEE. Du côté de l’institut technique, l’intérêt de collaborer aussi étroitement avec le groupement permet d’identifier plus rapidement de nouveaux leviers pour rendre les cultures plus compétitives.

 

Gilles Robillard, président de Terres Inovia


 
« Terres Inovia est associé de longue date avec le GIEE Magellan dans l’élaboration de solutions innovantes pour améliorer la fertilité des sols et la résilience des systèmes. Ce partenariat permet de mettre en place des essais à taille réelle d’exploitation pour tester ces innovations. 
Nos cultures oléo-protéagineuses sont un levier majeur pour la fertilité des sols et les observations menées par le GIEE Magellan permettent de valider l'insertion des légumineuses dans les systèmes de culture et leur rentabilité, mais aussi d'en quantifier les gains sur la fertilité des sols.
»

 

Deux ateliers animés par des experts de l’institut technique

Michaël Geloen lors de l'animation d'un atelier.

La journée a été orchestrée par Michael Geloen, animateur du groupement et ingénieur de développement de l’institut. L’expert de Terres Inovia a également animé un atelier sur la conduite de céréales sous couvert permanent de légumineuses. « Pour maximiser les cultures de printemps, il est important de renforcer la fertilité du sol et la résilience des systèmes », a-t-il expliqué, en préambule avant de détailler les méthodes pour faire coexister une culture avec un couvert permanent. 

​​​​​​​

Matthieu Loos a expliqué aux visiteurs les méthodes pour construire des colzas robustes.

​​​​​​​Matthieu Loos, autre ingénieur de développement de Terres Inovia, a animé, de son côté, un atelier sur la robustesse des colzas. « L’objectif est de montrer comment nos pratiques peuvent influer sur l’état des colzas pour créer une robustesse permettant aux plantes de mieux résister aux ravageurs », a-t-il expliqué, présentant les tableaux de bord développés par Terres Inovia « pour savoir, à toutes les étapes de l’itinéraire technique, si les pratiques mises en place ont été vertueuses pour avoir des colzas robustes ». 

Romain Maillault, agriculteur à Montigny-sur-Canne et membre du GIEE Magellan

Ce producteur dans la Nièvre est l’un des membres fondateurs du GIEE Magellan. Il gère une exploitation de 500 ha et a mis en place un système de cultures très diversifié, jusqu’à parfois une douzaine de cultures, en semis direct et en couvert. 

Pourquoi avez-vous rejoint le GIEE Magellan ? 
Avec la nature de mes sols, je voulais maximiser le potentiel des cultures de l’exploitation. Le GIEE s’est constitué dès 2015 pour créer un dynamisme local, d’abord en testant des systèmes avec des couverts de légumineuses en interculture. Nous avons démarré avec un réseau de huit agriculteurs. 

Comment a fonctionné ce groupement depuis sa création ?
De 2015 à 2018, nous avons testé différents leviers et, dès 2020, le groupement était déjà en phase de routine, avec des expérimentations en micro-parcelles où on a vu la résilience des systèmes s’améliorer nettement. Le groupe fonctionne très bien, avec un partage des solutions mises en place lors de réunions régulières et d’ateliers de co-conception pour réfléchir sur une thématique ou construire un nouvel itinéraire technique. 

Quelle la plus-value pour votre exploitation ?
Derrière les légumineuses, je peux semer du blé directement. Mes charges opérationnelles sont très faibles, avec par exemple une dépense en fioul divisée par deux, une diminution du temps de travail et, surtout, je constate le retour de la matière organique dans le sol.