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Evaluer la rentabilité du tournesol pour mieux saisir son intérêt économique en calculant votre marge

Article rédigé par
  • Claire Martin-Monjaret (c.monjaret@terresinovia.fr) & Vincent Lecomte (v.lecomte@terresinovia.fr)
Evaluer la rentabilité du tournesol pour mieux saisir son intérêt économique en calculant votre marge
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    Modifié le : 09 déc. 2020

    La rentabilité s’évalue le plus couramment de façon annuelle, à l’échelle d’une culture ou de l’assolement. Elargir le calcul de rentabilité à la rotation, à l’échelle pluriannuelle (€/ha/an), permet un regard plus représentatif de l’état économique de son système. A travers cet article, Terres Inovia vous incite quantifier les intérêts du tournesol, cet allié de choix pour vos rotations et assolements. Prenez votre calculette !

    Rentabilité économique d’une culture : de quoi parle-t-on ? comment l’évaluer ?

    L’indicateur historiquement le plus utilisé, car le plus simple, est le produit brut (€/ha) issus du calcul [Rendement x Prix de vente]. Pourtant ces éléments cruciaux ne suffisent pas à connaître la réelle rentabilité de sa culture. Il est indispensable de prendre en compte a minima les charges opérationnelles (payées par la trésorerie de l’entreprise) en calculant la marge brute.

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    Il est possible de compléter les calculs en allant jusqu’à la marge nette qui permet de rémunérer la main d’œuvre familiale et les capitaux propres (cf. figure ci-dessous). La marge est le plus souvent exprimée par la moyenne. 

    Enfin, la compétitivité sur les marchés peut être évaluée en calculant son prix d’intérêt (€/t), dépendant de son coût de production, comme aide à la décision pour vendre sa production, comparé au prix proposé sur les marchés.

     

    Comment se positionne le tournesol en termes de rentabilité et de robustesse ?

    A l’échelle nationale, les marges brutes moyennes annuelles hors aide du tournesol (données du CER France analysées par Terres Inovia) sont, relativement à d’autres espèces, peu variables, comprises entre 341 €/ha et 484 €/ha sur la période 2014- 2020* (*données provisoires pour 2019 et 2020) pour une moyenne à 384 €/ha et un écart-type à 48 €/ha. 
    Depuis 2010, on note des pics de marge qui s’expliquent, entre 2010 et 2012 par des prix élevés et en 2017 par la performance agronomique de la culture. En effet le record historique de rendement en tournesol date de trois ans seulement (ce n’est pas très ancien), preuve que le potentiel de cette culture est toujours bien là, notamment quand le climat est favorable (Voir graphique 1).

    teo terres inovia rentabilité tournesol 

    Par ailleurs, les charges opérationnelles du tournesol sont relativement réduites et stables comparées à d’autres espèces (en moyenne entre 250 et 350 €/ha - CER France), notamment grâce à ses faibles besoins en engrais azotés par rapport au blé ou au cola par exemple. En effet le graphique1 montre qu’entre 2012 et 2014, les charges opérationnelles ont été peu impactées par La flambée des prix du gaz naturel qui a accru le coût des engrais azotés ; le prix des engrais azotés sont en effet très dépendants du prix de cette énergie.

     

    evolution de la rentabilite du tournesol en france 2006-2020

    Le tournesol dépend finalement plus des effets « marchés » et possède une stabilité exceptionnelle au niveau des rendements et des charges opérationnelles contrairement à d’autres cultures.  2020 : données provisoires, campagne de commercialisation en cours

    Une mobilisation de trésorerie limitée. Avec son cycle court, le tournesol permet une mobilisation limitée de la trésorerie dans le temps, ce qui est un élément positif dans la gestion d’une exploitation agricole. Le délai de retour sur investissement représente la durée de mobilisation de la trésorerie, c’est un facteur particulièrement important dans un contexte économique tendu.

     

    L’intérêt d’une culture ne se réduit pas à sa seule rentabilité !

    Il ne faut pas omettre les intérêts économiques induits par les cultures, comme les effets « précédent » et à l’échelle de la rotation. Par ses faibles résidus et la structure du sol favorable qu’il laisse, le tournesol est un très bon précédent à la céréale suivante. De même l’introduction d’une culture d’été comme le tournesol, dans des rotations d’hiver, facilite la gestion du désherbage, réduisant ce poste de dépense à l’échelle du système de culture.

    D’autres bénéfices non négligeables sont à noter, comme la complémentarité des espèces d’hiver et d’été dans le calendrier de travail, ou le nombre limité d’interventions sur une culture comme le tournesol. Même si la conduite culturale reste technique, c’est une culture peu exigeante avec une demande en investissement spécifique limitée.

    Enfin, en tant que oléagineux mondial majeur, le tournesol bénéficie d’investissements conséquents de recherche et d’innovation qui se traduisent notamment par un renouvellement variétal dynamique permettant à l’espèce de s’adapter à son contexte de culture. Matière première à multiples usages, les graines de tournesol sont aisées à commercialiser par l’agriculteur que ce soit via les marchés physiques ou différents contrats de production.

     

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