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Découvrez le bilan de la campagne de soja 2024

10 févr. 2025

Terres Inovia, l’institut technique des professionnels de la filière des huiles et protéines végétales et de la filière chanvre, dévoile son bilan de campagne 2024 pour le soja. L’institut estime le rendement moyen national à 31 q/ha, en hausse de 23% par rapport à la moyenne quinquennale (25.2 q/ha selon les données AGRESTE), et les surfaces à 153 000 ha, soit une baisse de 10% par rapport à la moyenne 2019-2023.

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Focus : les rendements par région

Bien que les chantiers de semis et de récolte n’aient pas été facilités par les précipitations récurrentes de 2024, les pluies régulières ont permis de répondre aux besoins en eau du soja et d’obtenir de bons rendements dans les différents bassins de production.  

Dans le Sud-Ouest, tout comme en Auvergne-Rhône-Alpes, les rendements sont estimés à 32 q/ha de moyenne. Les écarts de rendement selon les régimes hydriques ont été gommés par les pluies. Certaines parcelles ont parfois atteint des rendements jamais vus, allant jusqu’à 56 q/ha. En Bourgogne-Franche-Comté, les rendements moyens se situent autour de 33 q/ha, avec une fourchette large estimée entre 25 et 52 q/ha. En Alsace, les parcelles menées en sec donnent des rendements moyens avoisinant 30-32 q/ha tandis que les situations irriguées atteignent 38 q/ha de moyenne, avec ponctuellement des rendements supérieurs à 50 q/ha. La Champagne-Ardenne connait aussi de bons rendements, de l’ordre de 35 q/ha en moyenne.

Des semis décalés par les pluies 

Contrairement aux autres années, où les semis avaient démarré en avril pour les sols les plus réchauffés, les semis 2024 se sont décalés à cause des cumuls de pluies et des retards engendrés pour la préparation des sols. Dans le Sud-Ouest, l’essentiel des semis ont été effectués entre le 15 mai et début juin. En plaine d’Alsace, les semis se sont déroulés sur la 1ère décade de mai tandis que le Sundgau a dû attendre le ressuyage de ses sols et n’a semé que fin mai. En Auvergne-Rhône-Alpes et en Bourgogne-Franche-Comté, les semis se sont étalés sur mai, voire en juin dans les secteurs de terres profondes les plus arrosés. Une fois les graines en terre, hormis quelques situations de pertes de pieds liés à des dégâts de taupins ou de mouches du semis, la levée s’est déroulée sans encombre.  

Une floraison sans coup de chaud

La floraison s’est effectuée dans de bonnes conditions, à partir de fin juin - début juillet pour les secteurs les plus précoces (Alsace) et courant juillet pour les autres régions. En raison des semis tardifs et des conditions climatiques, les dates de floraison ont pu être décalées de 7 à 10 jours quelle que soit la région. Les précipitations régulières sans pic de chaleur durable ont permis une bonne nouaison qui se traduira, par la suite, par un nombre de gousses/pied optimal, favorisant ainsi la mise en place de potentiels de rendement intéressants. En général, les volumes d’eau utilisés pour les parcelles irriguées ont été en net recul, conséquence des pluies régulières qui ont permis de réduire significativement le recours à l'irrigation (en fréquence et/ou en volume).

Forte pression d’héliothis en 2024, recul de la pyrale et présence des punaises

La campagne 2024 a été marquée par une forte présence d’héliothis dans le Sud-Ouest, avec des niveaux de pertes extrêmement variables, de l’absence de nuisibilité pour une majeure partie des parcelles, à la destruction totale dans de rares cas, et notamment pour les conduites en agriculture biologique. En revanche, la pyrale, ravageur numéro 1 en 2022 et 2023, s’est montrée beaucoup plus discrète cette année, en raison des conditions pluvieuses défavorables à son développement. Les punaises ont été régulièrement observées cette année à partir d’août et sur la fin de cycle, avec une incidence difficile à quantifier. 

Une récolte qui s’étale entre les gouttes  

La récolte a débuté plus ou moins tardivement selon les secteurs. En Bourgogne-Franche-Comté, elle a démarré dès fin septembre, mais s’est étendue jusqu’en novembre pour les parcelles semées tardivement, qui ont peiné à atteindre un taux d’humidité optimal. Dans le Sud-Ouest, la récolte s’est concentrée entre la seconde décade d’octobre à mi-novembre, une fois la maturité des parcelles atteinte. Dans le Grand Est, comme en Auvergne-Rhône-Alpes, les récoltes se sont étalées sur le mois d’octobre, selon les fenêtres de récolte disponibles. Cette fin de cycle, sous le signe de la douceur et de l’humidité, a permis d’éviter les problématiques d’égrenage et de présence de grains verts. Les taux d’humidité sont particulièrement élevés, avec une teneur en eau moyenne de 18%, toutes régions confondues.  

Des évolutions de surfaces variables selon les secteurs

Dans le Sud-Ouest, les difficultés de production de ces dernières années, cumulées avec une conjoncture défavorable pour les productions biologiques, impactent directement les surfaces cultivées, avec une baisse de -28% en Occitanie et -7% en Nouvelle-Aquitaine par rapport à 2023 (données AGRESTE – novembre 2024). En parallèle, les surfaces de soja gagnent du terrain en Auvergne-Rhône-Alpes et dans le Grand Est (respectivement, évolution de +6 et +3% par rapport à 2023), grâce à la volonté des opérateurs locaux de produire du soja pour alimenter les usines de trituration installées récemment. En Bourgogne-Franche-Comté, les surfaces connaissent un rebond de +11%. Au niveau économique et, au moins, pour le soja irrigué, cette culture fait preuve d’une rentabilité moyenne très satisfaisante en 2024 (simulations de Terres Inovia à partir des données du CER France). En pluriannuel et toujours dans ce même contexte, le soja présente une variabilité interannuelle des marges réduite, permettant une prise de risque globalement limitée par l’agriculteur.

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