Cultures en dérobé : Terres Inovia mobilisé dans le projet 3C2A
Cultures en dérobé : Terres Inovia mobilisé dans le projet 3C2A
Comment améliorer la rentabilité d’un système de cultures ? Le projet 3C2A, auquel l’institut a activement participé, a expérimenté différentes possibilités de produire trois cultures en deux ans. Au terme de ses quatre années de travaux, il a dévoilé ses résultats d’expérimentations et de modélisation.
Le changement climatique peut amener les producteurs à modifier leurs pratiques et à aller vers des systèmes de culture novateurs.
Dans ce contexte, un projet a voulu améliorer et actualiser les connaissances acquises par le passé sur la production de trois cultures en deux ans, en dérobé ou en relais, dans le Sud-Ouest de la France.
Baptisé 3C2A et lauréat d’un financement CASDAR Innovation et Partenariats en 2018, il a cherché à évaluer les opportunités, la faisabilité et les performances de cette pratique, en s’appuyant sur des suivis de parcelles d’agriculteurs, des expérimentations et de la modélisation. Objectif : améliorer la rentabilité des systèmes de cultures.
Quatre objectifs identifiés
Ce projet a cherché à :
• Expérimenter différentes possibilités de doubles cultures
• Acquérir des connaissances sur la phénologie des espèces et variétés candidates à la double culture et actualiser les connaissances déjà acquises au regard de l'évolution du contexte climatique, et des facteurs de production
• Modéliser le fonctionnement des doubles cultures et évaluer les performances agro-environnementales sous scénario de changement climatique
• Agréger les résultats des expérimentations et de la modélisation pour fournir une évaluation multicritère des cas étudiés
Un consortium de partenaires mobilisé
Initié en 2019, ce projet a mobilisé des acteurs du développement agricole (deux chambres régionales et huit chambres départementales d’Agriculture sur les régions Nouvelle- Aquitaine et Occitanie), économiques (coopératives Arterris et Océalia), de la recherche (INRAE UMR AGIR et INRAE UE APC du Centre INRAE Occitanie Toulouse), de l’enseignement agricole (GIP Transitions), des agriculteurs, et, bien-sûr, Terres Inovia.
En quatre ans, de nombreuses références ont pu être acquises. Un travail de modélisation a également été effectué afin d’évaluer la phénologie, le rendement des doubles cultures et leur impact environnemental dans le climat actuel et futur.
Le dispositif en chiffres
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Des résultats synthétisés en un recueil
Le colloque de restitution des résultats du projet a eu lieu de 31 mai 2023 au centre INRAE Occitanie-Toulouse (Auzeville,31).
Durant les quatre années de travaux, trois espèces ont principalement été implantées : soja, tournesol et sarrasin.
Le projet souligne l’importance pour les producteurs d’être opportunistes et réactifs et montre le rôle crucial joué par l’irrigation.
Les facteurs de réussite communs au soja et au tournesol ont pu être déterminés : date de semis précoce et rapide après récolte du précédent, apport d’eau suffisant au semis et à la floraison par les précipitations et/ou l’irrigation, gestion efficace des repousses de la culture.
Pour le sarrasin, le semis direct est globalement pratiqué, sur des cultures non irriguées, mais le potentiel de rendement est limité et la prise de risque forte.
Le seuil de rentabilité des cultures dérobées est corrélé aux prix de vente pratiqués, et se calcule sur le moyen terme, afin d’intégrer les années sans récolte. L’irrigation est le poste de charge le plus important mais permet de sécuriser la culture et d’optimiser les rendements. Le choix des variétés précoces est également un élément décisif. Une date de récolte plus tardive peut générer des humidités élevées à la récolte et des frais de séchage importants.
Les modélisations ont montré un accroissement des possibilités d’implanter des doubles cultures dans le Sud-Ouest, en particulier en Nord Nouvelle Aquitaine dans le futur. Enfin, les impacts environnementaux ont été évalués : les dérobés contribuent en particulier à réduire la lixiviation des nitrates, à des niveaux différents selon les cultures.
En résumé
Quatre années de travaux ont permis de mieux identifier les bénéfices d’une double culture : une nouvelle source de revenus, une diversification pour aider les espèces à être plus résilientes dans un contexte de changement climatique, la possibilité d’avoir une couverture du sol en interculture et d’ajouter une légumineuse à la rotation.
Il a aussi déterminé quelles en étaient les conditions les plus favorables dans le Sud-Ouest.
En savoir plus
- Découvrez le recueil de synthèse des résultats (en pièce jointe)
- Téléchargez les présentations diffusées lors du colloque de restitution