Columa : un colloque dédié à la lutte contre les adventices
Columa : un colloque dédié à la lutte contre les adventices
La 25e édition des journées francophones sur la lutte contre les mauvaises herbes s'est tenue du 5 au 7 décembre à Orléans. Organisé par Végéphyl, l’événement communément appelé Columa, a réuni 250 participants de tous horizons : instituts techniques dont Terres Inovia, Inrae, firmes phytosanitaires, coopératives, chambres d’agriculture, Fredon, ARS, Académie française de l'agriculture, enseignement agricole et même étudiants ingénieurs.
Lors de ce sommet, baptisé Columa, différents thèmes ont été abordés : nuisibilité des adventices et leur perception dans le monde agricole, biologie des mauvaises herbes, leviers de gestion des adventices, systèmes de culture, résistance aux herbicides, comportement des herbicides dans les milieux, agriculture de précision et robotique, outils de suivi ou de gestion des adventices et accompagnement, alternatives au glyphosate et enfin évolution des herbicides.
Une table-ronde animée par Jean-Paul Hébrard, animateur de l'émission PowerBoost sur TvAgri, a fait intervenir 8 professionnels sur le sujet « Ces mauvaises herbes qui peuvent générer un risque pour le consommateur et le citoyen » autour des adventices toxiques ou allergènes comme le datura ou l’ambroisie.
Terres Inovia faisait partie du comité d’organisation. Franck Duroueix co-animait la session sur la résistance des adventices aux herbicides avec Jacques Gasquez de l’Académie d’agriculture de France ; Fanny Vuillemin co-animait celle sur les nouvelles technologies de désherbage avec Emmanuel Leduc de la société FMC.
L'institut aux avant-postes
De plus, Terres Inovia a également présenté des résultats au travers de 3 communications orales :
- Franck Duroueix, expert stratégique responsable de l’évaluation des intrants, a réalisé un panorama de la gestion des graminées annuelles en grandes cultures, dont la pression est croissante, conjuguée aux phénomènes de résistance et à gérer dans le contexte de retrait de certaines matières actives, rendant indispensable la mise en œuvre de leviers de lutte intégrée et impactant significativement la production et la viabilité de certaines filières.
- Elodie Tourton, ingénieure de développement de la région Vendée/Poitou-Charentes/Limousin, a réalisé un retour d’expérience régional sur un travail multipartenarial (Terres Inovia, Chambre d’agriculture de la Charente, Océalia et Néolis) visant à tester différents programmes herbicides sur ambroisie à feuille d’armoise en tournesol dans plusieurs essais en Nouvelle Aquitaine. Parmi les solutions, la nouveauté Viballa à base d’halauxifen-méthyl utilisable sous toutes variétés de tournesol a donné des efficacités supérieures aux solutions déjà existantes et diversifie les matières actives utilisées sur ambroisie à feuille d’armoise.
- Fanny Vuillemin, chargée d’études sur la gestion intégrée des adventices, a présenté les résultats obtenus sur les systèmes de culture Syppre (action inter-instituts Arvalis, ITB, Terres Inovia) du Lauragais et du Berry concernant l’arrêt du glyphosate sur ces deux plateformes à partir de 2019 et qui montrent qu’en sols argileux et forte infestation de graminées il est difficile de poursuivre tous les objectifs à la fois avec succès (arrêt du glyphosate, réduction du travail du sol et des herbicides en culture, productivité et rentabilité). Voici aussi ici.
Parmi les nombreuses informations scientifiques et techniques partagées, on retiendra notamment, dans le programme riche de ce Columa, que certaines situations d’impasse persistent en l’absence du glyphosate, entre autres dans les systèmes en agriculture de conservation des sols, que les alcaloïdes du datura peuvent se retrouver dans les lots de maïs même en l’absence de graines de l’adventice à cause des poussières et impuretés, que la présence des adventices n’est pas forcément indicatrice du milieu où elles se trouvent, que les pousses des fragments de racines traçantes du chardon ou de rhizomes de chiendent plus grands croissent plus vite et atteignent de plus grandes longueurs, qu’en céréales d’hiver le semis en relais peut permettre de réguler les adventices sans impacter le rendement, que l’évaluation de la nuisibilité des adventices doit se faire avec la bonne méthodologie, que détecter par PCR la résistance non liée à la cible est un long parcours semé d’embûches, qu’un colza robuste avec une forte couverture du sol à l’automne présente un risque plus faible de transfert des herbicides par ruissellement, que le pic des molécules proposées était dans les années 1990 à 2000 mais depuis les retraits successifs réduisent la diversité des solutions, que l’isoflex (bixlozone) est efficace sur une large gamme de graminées et dicotylédones en prélevée du colza, des céréales et du maïs, que le service Géoadventice de Téléspazio permet d’identifier le datura précisément et donc de le gérer plus facilement et que le pulvérisateur ultra-haute précision ARA d’Ecorobotix permet de contrôler les adventices avec une dose minime d’herbicides.
Contact et crédit photos : F. Vuillemin, f.vuillemin@terresinovia.fr